Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
216 L'ISTHME DE SUEZ,
venir en Turquie et en Ègypte parce que ces deux
États sont faibles !
Quoi qu'il en soit, ce ne sera pas là l'objet de notre
discussion. Nous entendons en engager une autre
plus utile et plus décisive. Nous ne rappellerons pas
même que l'Angleterre a usé sans mesure du travail
forcé lorsqu'il s'est agi pour elle d'obtenir les deux
chemins de fer tant désiré d'Alexandrie et de Suez,
qui facilitaient ses communications entre les Indes et
la métropole. Nous ne rechercherons pas à cette
heure par quel travail les compagnies anglaises, exé-
cutant le canal Kustendjé, le chemin de fer de
Smyrne, etc., poursuivent leurs entreprises ; nous ne
voulons point nous informer du genre du travail que
voulait employer la fameuse et défunte compagnie
du chemin de fer de l'Euphrate, qui avait fait assu-
rer les intérêts de son capital à 6 0/0 par le trésor
turc, si obéré, sans cependant qu'aucun orateur bri-
tannique ait élevé la moindre réclamation contre cet
exorbitant tribut imposé à des finances en détresse.
Notre seul objet est de prouver à M. Griffith et aux
opinions impartiales en Angleterre, que la Compa-
gnie de Suez, d'accord avec le vice-roi, a dès le dé-
but entendu introduire dans la constitution de son
travail toutes les garanties d'humanité, de bon ordre
et de légalité qu'on ne trouve pas toujours dans les
compagnies européennes.
Pour cela nous, devons d'abord rappeler les
stipulations du contrat du 20 juillet 1856. Par cet
acte, le vice-roi, tout en s'engageant à fournir
à la Compagnie les ouvriers nécessaires à l'achève-
ment dé ses travaux, prenait d'accord avec elle,
les précautions les plus minutieuses et les plus expli-
cites pour que le travailleur fût bien payé, bien
nourri, bien abrité ; pour qu'il n'eût point à essuyer
de mauvais traitements ; pour qu'en cas de maladie,
il fût recueilli dans des hôpitaux et soigné gratuite-
ment par un corps médical formé à cet effet ; pour
qu'une partie de son salaire fût attribuée dans
cette conjoncture à lui et à sa famille, et nous osons
affirmer que le correspondant du Times lui-même,
ou tout autre correspondant n'osera contester que tou-
tes ces obligations n'aient été scrupuleusement tenues.
Bien plus, le règlement de 1856 a été plusieurs fois
discuté dans les meetings anglais et entre autres dans
les meetings de Londres; et dans tous les meetings où
il en a été question il a toujours été accueilli par une
pleine et unanime approbaion.
La vérité est que l'exécution de ce contrat sera une
amélioration aussi profonde que désirable dans la con-
stivail égyptien, et c'est dans cet esprit
à la fois et par le vice roi et par
m MCompagnie.
nnt que l'exécution actuelle n'en a
ée e vice-roi s'est simplement abstenu
e recrutement libre et la Compagnie
n'en a point demandé davantage. Cette neutralité
du gouvernement égyptien a suffi pour amener sur
les travaux les ouvriers dont la Compagnie avait ac-
tuellement besoin ; disons maintenant dans quelle
mesure et quelles conditions ils ont été obtenus.
Le recrutement s'est effectué sur 2,500 villages
composant plusieurs départements divisés en cantons,
subdivisés eux-mêmes en villages. En proclamant la
liberté personnelle des fellahs et leur faculté de
changer à leur gré de résidence, Mohammed-Saïd
leur a également distribué les terres qu'ils cultivaient
auparavant comme propriété du domaine public. Ce
partage s'est fait en général d'après ces bases : la
moitié des terres a été attribuée aux cheiks de chaque
localité pour leur tenir lieu de salaire dans leurs fonc-
tions de cheiks, de collecteurs de l'impôt, d'agents
du recrutement militaire, et comme ayant la charge
de donner l'hospitalité aux passants et voyageurs, etc.
L'autre moitié du sol cultivé jusqu'alors par la com-
mune a été répartie entre ses habitants. Ces cheiks,
dont aucun n'est nommé par le gouvernement, em-
ploient par conséquent sur leurs terres un grand
nombre des cultivateurs de la localité. Les agents
de l'entreprise générale ont demandé à chaque cheik
deux hommes par commune; ces deux hommes
réunis au chef-lieu de canton ont composé un petit
corps placé sous la direction d'un des cheiks de ce
canton. Ce cheik, à la tête de sa petite brigade, s'est
rendu sur le terrain ; c'est lui qui la commande et la
dirige dans ses travaux ; il est ce qu'on pourrait ap-
peler en France son chef tâcheron. Mais les hommes
qu'il amène sont tous des travailleurs volontaires
ayant accepté pour la durée d'un mois leur engage-
ment qui a été sanctionné par une avance de fonds
payée par le recruteur, reçue directement par l'en-
gagé. Si ce ne sont pas là tous les caractères d'un
engagement libre, nous ne savons où on pourra les
trouver !
C'est ainsi que par le simple recrutement de deux
hommes par village on est arrivé sur l'ensemble des
2,500 villages à constituer un corps de 5,000 travail-
leurs qui, avec les 3,000 indigènes déjà présents dans
l'isthme, forment les 8,000 terrassiers maintenant oc-
cupés aux travaux.
Pour leur salaire, on leur a généralement distribué
des tâches devant absorber cinq de leurs journées.
Ceux qui acceptent ces tâches sont payés dès que
chacune d'elle est finie; et dominés par cette certitude
de la prompte rémunération de leur travail, souvent
ils ont terminé leur tâche en quatre jours au lieu de
cinq. Les ouvriers à la journée reçoivent, comme en
Europe, leur paie toutes les semaines.
Au surplus, après la déclaration que nous avons
publiée dans notre dernier numéro, l'attestation nou-
velle qu'on a pu lire dans celui-ci prouve suffisamment
et le plein consentement et la pleine satisfaction des
venir en Turquie et en Ègypte parce que ces deux
États sont faibles !
Quoi qu'il en soit, ce ne sera pas là l'objet de notre
discussion. Nous entendons en engager une autre
plus utile et plus décisive. Nous ne rappellerons pas
même que l'Angleterre a usé sans mesure du travail
forcé lorsqu'il s'est agi pour elle d'obtenir les deux
chemins de fer tant désiré d'Alexandrie et de Suez,
qui facilitaient ses communications entre les Indes et
la métropole. Nous ne rechercherons pas à cette
heure par quel travail les compagnies anglaises, exé-
cutant le canal Kustendjé, le chemin de fer de
Smyrne, etc., poursuivent leurs entreprises ; nous ne
voulons point nous informer du genre du travail que
voulait employer la fameuse et défunte compagnie
du chemin de fer de l'Euphrate, qui avait fait assu-
rer les intérêts de son capital à 6 0/0 par le trésor
turc, si obéré, sans cependant qu'aucun orateur bri-
tannique ait élevé la moindre réclamation contre cet
exorbitant tribut imposé à des finances en détresse.
Notre seul objet est de prouver à M. Griffith et aux
opinions impartiales en Angleterre, que la Compa-
gnie de Suez, d'accord avec le vice-roi, a dès le dé-
but entendu introduire dans la constitution de son
travail toutes les garanties d'humanité, de bon ordre
et de légalité qu'on ne trouve pas toujours dans les
compagnies européennes.
Pour cela nous, devons d'abord rappeler les
stipulations du contrat du 20 juillet 1856. Par cet
acte, le vice-roi, tout en s'engageant à fournir
à la Compagnie les ouvriers nécessaires à l'achève-
ment dé ses travaux, prenait d'accord avec elle,
les précautions les plus minutieuses et les plus expli-
cites pour que le travailleur fût bien payé, bien
nourri, bien abrité ; pour qu'il n'eût point à essuyer
de mauvais traitements ; pour qu'en cas de maladie,
il fût recueilli dans des hôpitaux et soigné gratuite-
ment par un corps médical formé à cet effet ; pour
qu'une partie de son salaire fût attribuée dans
cette conjoncture à lui et à sa famille, et nous osons
affirmer que le correspondant du Times lui-même,
ou tout autre correspondant n'osera contester que tou-
tes ces obligations n'aient été scrupuleusement tenues.
Bien plus, le règlement de 1856 a été plusieurs fois
discuté dans les meetings anglais et entre autres dans
les meetings de Londres; et dans tous les meetings où
il en a été question il a toujours été accueilli par une
pleine et unanime approbaion.
La vérité est que l'exécution de ce contrat sera une
amélioration aussi profonde que désirable dans la con-
stivail égyptien, et c'est dans cet esprit
à la fois et par le vice roi et par
m MCompagnie.
nnt que l'exécution actuelle n'en a
ée e vice-roi s'est simplement abstenu
e recrutement libre et la Compagnie
n'en a point demandé davantage. Cette neutralité
du gouvernement égyptien a suffi pour amener sur
les travaux les ouvriers dont la Compagnie avait ac-
tuellement besoin ; disons maintenant dans quelle
mesure et quelles conditions ils ont été obtenus.
Le recrutement s'est effectué sur 2,500 villages
composant plusieurs départements divisés en cantons,
subdivisés eux-mêmes en villages. En proclamant la
liberté personnelle des fellahs et leur faculté de
changer à leur gré de résidence, Mohammed-Saïd
leur a également distribué les terres qu'ils cultivaient
auparavant comme propriété du domaine public. Ce
partage s'est fait en général d'après ces bases : la
moitié des terres a été attribuée aux cheiks de chaque
localité pour leur tenir lieu de salaire dans leurs fonc-
tions de cheiks, de collecteurs de l'impôt, d'agents
du recrutement militaire, et comme ayant la charge
de donner l'hospitalité aux passants et voyageurs, etc.
L'autre moitié du sol cultivé jusqu'alors par la com-
mune a été répartie entre ses habitants. Ces cheiks,
dont aucun n'est nommé par le gouvernement, em-
ploient par conséquent sur leurs terres un grand
nombre des cultivateurs de la localité. Les agents
de l'entreprise générale ont demandé à chaque cheik
deux hommes par commune; ces deux hommes
réunis au chef-lieu de canton ont composé un petit
corps placé sous la direction d'un des cheiks de ce
canton. Ce cheik, à la tête de sa petite brigade, s'est
rendu sur le terrain ; c'est lui qui la commande et la
dirige dans ses travaux ; il est ce qu'on pourrait ap-
peler en France son chef tâcheron. Mais les hommes
qu'il amène sont tous des travailleurs volontaires
ayant accepté pour la durée d'un mois leur engage-
ment qui a été sanctionné par une avance de fonds
payée par le recruteur, reçue directement par l'en-
gagé. Si ce ne sont pas là tous les caractères d'un
engagement libre, nous ne savons où on pourra les
trouver !
C'est ainsi que par le simple recrutement de deux
hommes par village on est arrivé sur l'ensemble des
2,500 villages à constituer un corps de 5,000 travail-
leurs qui, avec les 3,000 indigènes déjà présents dans
l'isthme, forment les 8,000 terrassiers maintenant oc-
cupés aux travaux.
Pour leur salaire, on leur a généralement distribué
des tâches devant absorber cinq de leurs journées.
Ceux qui acceptent ces tâches sont payés dès que
chacune d'elle est finie; et dominés par cette certitude
de la prompte rémunération de leur travail, souvent
ils ont terminé leur tâche en quatre jours au lieu de
cinq. Les ouvriers à la journée reçoivent, comme en
Europe, leur paie toutes les semaines.
Au surplus, après la déclaration que nous avons
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