Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
224 L'ISTHME DES SUEZ.
sommes point vos pupilles ; mêlez-vous de ce qui
vous regarde.
Voilà en France ce^qu'on crie de toutes parts au
Times et par toutes les voies de la publicité. Notre
puissant confrère a beau dire et beau se débattre
sous le jugement universel, il n'en est pas moins
acquis à la conscience humaine, il n'en est pas moins
acquis à l'histoire que l'opposition anglaise, tout en
voulant payer le monde d'excuses trop tirées, comme
dit Cléante à Tartuffe, n'est mue que par un senti-
ment de jalousie, par un calcul de monopole, et que
sa seule pensée en cette question est de fermer aux
autres peuples du continent européen l'accès de
l'Orient.
Quand le Times prétend que, pour la Compagnie
universelle, le canal de Suez est un prétexte et non
un but, il sait que cela n'est pas vrai. Quand le Times
insinue que la Compagnie est un instrument que s'est
créé le gouvernement français dans la pensée de s'in-
troduire en Égypte et de se la faire livrer, il sait que
cela n'est pas vrai. Quand il a le courage d'affirmer
que le projet a été conçu dans des vues hostiles à
l'Angleterre et pour nuire à l'intégrité de la Tur-
quie, il sait que cela n'est pas vrai, car il n'a pas
oublié que dès le premier jour le fondateur de la Com-
pagnie a sollicité le concours du peuple anglais et
que la Turquie a déclaré elle-même que le canal n'a-
vait rien de dangereux pour la sécurité de son em-
pire! Quand il soupçonne le gouvernement français
de vouloir appauvrir l'Égypte pour la traiter ensuite
comme les princes du moyen âge traitaient leurs
usuriers, il sait qu'il calomnie gratuitement le gou
vernement et la France. Son seul but est d'exciter
les passions, d'entretenir les préjugés, de prendre
l'Angleterre par les susceptibilités de son orgueil et
les faiblesses invétérées de sa défiance. Pas une de
ses objections ne tiendrait une heure contre une dis-
cussion contradictoire, même devant l'opinion an-
glaise, et toute sa tactique comme toute sa force
consistent à savoir éviter cette discussion. En effet, il
n'est pas une des objections du Times qui ne se trouve
anéantie par les propositions que, pour calmer les
craintes les plus extrêmes de la politique anglaise,
M. Ferdinand de Lesseps a faites au nom du vice-roi
et qu'a agréées le gouvernement français
Le Times a prétendu qu'elle craignait pour la neu-
tralité du canal et de l'Egypte : on lui offre de mettre
cette neutralité sous la garantie de toutes les puis-
sances et d'interdire par un traité commun le passage
du canal à tout navire de guerre. Elle dit craindre
que la France ne travaille à s'emparer de l'Égypte
par l'intermédiaire de la Compagnie et les Français
qu'elle assemblerait autour d'elle : on lui répond
par le caractère universel de cette Compagnie et on -
lui offre de défendre par un accord commun l'éta-
blissement de colonies étrangères dans l'isthme. Elle
affecte de croire que la Compagnie a le droit d'élever
des fortifications et d'y loger des troupes : on la ré-
fute par le texte même de la concession, et on lui of-
fre encore de déclarer de nouveau et en commun que
le gouvernement local seul sera investi de la garde
du passage. Elle s'écrie aussi que, l'isthme percé, le
vice-roi voudra ressaisir son indépendance : le vice-
roi offre d'admettre des garnisons turques dans
les ports qui défendront le canal. Que peut répondre
le Times à de telles propositions ? Répondre, c'est
justement ce dont il ne se soucie pas, car ce serait les
faire connaître a ses concitoyens qui ne lisent que de
l'anglais et ce serait dissiper tous les fantômes dont
il les trouble- Or aujourd'hui nous nous adres-
sons au Times et nous lui disons : Quelles objections
faites-vous aux propositions sur lesquelles on vous
invite à entrer en négociation avec toutes les puis-
sances ? Que demandez-vous de plus, et pourquoi,
quand on vous offre toutes les garanties imaginables,
taire et céler au public l'offre de ces garanties et
continuer en même temps vos manœuvres sur l'esprit
aveuglé de vos compatriotes ? Que le Times aborde
donc enfin les véritables termes de la question. Nous
le défions d'écrire un article comme celui que nous
venons de citer, le jour où il aura communiqué à ses
lecteurs les conditions auxquelles l'Égypte, la Tur-
quie, la France, la Compagnie, et à vrai dire le monde
entier, invitent l'Angleterre à donner son adhésion.
Aussi le Times écarte-t-il ces faits de ses colonnes
et de sa discussion avec autant de jalousie qu'il vou-
drait évincer de la mer Rouge tous les pavillons du
continent. Qu'il fasse donc connaître au public anglais
la nature des garanties qu'on lui propose et les raisons
s'il en a qui peuvent les faire regarder comme illusoi-
res et insuffisantes. Jusque-là et tant que, ne cessant
de tourner sur lui-même, il ne fera que ressasser les
mêmes mensonges et les mêmes calomnies, nous lui
répéterons que ses soupçons et ses épouvantes ne sont
que des échappatoires, que son système est d'enveni-
mer la question et non de l'éclaircir, et que le monde
a raison de l'accuser de combattre le canal de Suez
uniquement dans un intérêt antihumain et égoïste.
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant: ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX E' C, RLE BERGÈRE, 20.
sommes point vos pupilles ; mêlez-vous de ce qui
vous regarde.
Voilà en France ce^qu'on crie de toutes parts au
Times et par toutes les voies de la publicité. Notre
puissant confrère a beau dire et beau se débattre
sous le jugement universel, il n'en est pas moins
acquis à la conscience humaine, il n'en est pas moins
acquis à l'histoire que l'opposition anglaise, tout en
voulant payer le monde d'excuses trop tirées, comme
dit Cléante à Tartuffe, n'est mue que par un senti-
ment de jalousie, par un calcul de monopole, et que
sa seule pensée en cette question est de fermer aux
autres peuples du continent européen l'accès de
l'Orient.
Quand le Times prétend que, pour la Compagnie
universelle, le canal de Suez est un prétexte et non
un but, il sait que cela n'est pas vrai. Quand le Times
insinue que la Compagnie est un instrument que s'est
créé le gouvernement français dans la pensée de s'in-
troduire en Égypte et de se la faire livrer, il sait que
cela n'est pas vrai. Quand il a le courage d'affirmer
que le projet a été conçu dans des vues hostiles à
l'Angleterre et pour nuire à l'intégrité de la Tur-
quie, il sait que cela n'est pas vrai, car il n'a pas
oublié que dès le premier jour le fondateur de la Com-
pagnie a sollicité le concours du peuple anglais et
que la Turquie a déclaré elle-même que le canal n'a-
vait rien de dangereux pour la sécurité de son em-
pire! Quand il soupçonne le gouvernement français
de vouloir appauvrir l'Égypte pour la traiter ensuite
comme les princes du moyen âge traitaient leurs
usuriers, il sait qu'il calomnie gratuitement le gou
vernement et la France. Son seul but est d'exciter
les passions, d'entretenir les préjugés, de prendre
l'Angleterre par les susceptibilités de son orgueil et
les faiblesses invétérées de sa défiance. Pas une de
ses objections ne tiendrait une heure contre une dis-
cussion contradictoire, même devant l'opinion an-
glaise, et toute sa tactique comme toute sa force
consistent à savoir éviter cette discussion. En effet, il
n'est pas une des objections du Times qui ne se trouve
anéantie par les propositions que, pour calmer les
craintes les plus extrêmes de la politique anglaise,
M. Ferdinand de Lesseps a faites au nom du vice-roi
et qu'a agréées le gouvernement français
Le Times a prétendu qu'elle craignait pour la neu-
tralité du canal et de l'Egypte : on lui offre de mettre
cette neutralité sous la garantie de toutes les puis-
sances et d'interdire par un traité commun le passage
du canal à tout navire de guerre. Elle dit craindre
que la France ne travaille à s'emparer de l'Égypte
par l'intermédiaire de la Compagnie et les Français
qu'elle assemblerait autour d'elle : on lui répond
par le caractère universel de cette Compagnie et on -
lui offre de défendre par un accord commun l'éta-
blissement de colonies étrangères dans l'isthme. Elle
affecte de croire que la Compagnie a le droit d'élever
des fortifications et d'y loger des troupes : on la ré-
fute par le texte même de la concession, et on lui of-
fre encore de déclarer de nouveau et en commun que
le gouvernement local seul sera investi de la garde
du passage. Elle s'écrie aussi que, l'isthme percé, le
vice-roi voudra ressaisir son indépendance : le vice-
roi offre d'admettre des garnisons turques dans
les ports qui défendront le canal. Que peut répondre
le Times à de telles propositions ? Répondre, c'est
justement ce dont il ne se soucie pas, car ce serait les
faire connaître a ses concitoyens qui ne lisent que de
l'anglais et ce serait dissiper tous les fantômes dont
il les trouble- Or aujourd'hui nous nous adres-
sons au Times et nous lui disons : Quelles objections
faites-vous aux propositions sur lesquelles on vous
invite à entrer en négociation avec toutes les puis-
sances ? Que demandez-vous de plus, et pourquoi,
quand on vous offre toutes les garanties imaginables,
taire et céler au public l'offre de ces garanties et
continuer en même temps vos manœuvres sur l'esprit
aveuglé de vos compatriotes ? Que le Times aborde
donc enfin les véritables termes de la question. Nous
le défions d'écrire un article comme celui que nous
venons de citer, le jour où il aura communiqué à ses
lecteurs les conditions auxquelles l'Égypte, la Tur-
quie, la France, la Compagnie, et à vrai dire le monde
entier, invitent l'Angleterre à donner son adhésion.
Aussi le Times écarte-t-il ces faits de ses colonnes
et de sa discussion avec autant de jalousie qu'il vou-
drait évincer de la mer Rouge tous les pavillons du
continent. Qu'il fasse donc connaître au public anglais
la nature des garanties qu'on lui propose et les raisons
s'il en a qui peuvent les faire regarder comme illusoi-
res et insuffisantes. Jusque-là et tant que, ne cessant
de tourner sur lui-même, il ne fera que ressasser les
mêmes mensonges et les mêmes calomnies, nous lui
répéterons que ses soupçons et ses épouvantes ne sont
que des échappatoires, que son système est d'enveni-
mer la question et non de l'éclaircir, et que le monde
a raison de l'accuser de combattre le canal de Suez
uniquement dans un intérêt antihumain et égoïste.
ERNEST DESPLACES.
Le Gérant: ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX E' C, RLE BERGÈRE, 20.
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