Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 219
pourtant avec une résignation qui fait honneur à sa
philosophie.
Pour couvrir sa retraite, le correspondant nous ob-
jectera peut-être avoir déclaré lui-même qu'il n'en-
tendait point parler des travaux dont l'exécution était
annoncée comme prochaine. Nous lui répondons que
tous ceux que nous venons de lui citer sont ou exécutés
ou en cours d'exécution, et qu'ils l'étaient à la date
du rapport.
Des péchés d'évasion et d'omission, passons aux
péchés d'action.
Nous avons avancé que le correspondant ne cessait
d'introduire dans la question les plus déplorables
inexactitudes. Pour le prouver nous consentons à ne
point nous donner le facile avantage de recourir à ses
précédents. Nous lui ferons même grâce du flagrant
délit où nous venons de le prendre, à propos des car-
rière du Mex. Contentons-nous de lui signaler ses
plus récentes méprises.
Il a prétendu par exemple, dans un but qu'on com-
prend aisément, que la Compagnie avait choisi pour
enlever les travailleurs à l'agriculture l'instant où
les récoltes mûrissaient. Nous nous sommes étonné
d'une pareille erreur dans la bouche d'un homme qui
habite l'Egypte, et d'un Anglais qui doit lire sa Bi-
ble. Tous les habitants de l'Egypte en effet savent
que dans ce pays la moisson est achevée à la fin
d'avril, et le recrutement de la Compagnie n'a com -
mencé que dans le milieu de mai. Tous ceux qui
lisent la Bible savent que d'après l'écrit suint, Moïse
attendit la fin de la récolte pour donner le signal de
la fuite à son peuple, et qu'elle indique la saison de
la récolte comme venant dans le courant d'avril.
Le correspondant ne paraît pas mieux connaîtie les
localités que les saisons; il estropie jusqu'aux noms
des lieux les plus connus, pour ceux du moins qui
étudient la question de Suez, et il donne au lac
Maxamah le nom très-peu égyptien de Maksara ; il
s'évertue ensuite à nous décrire le canal d'eau douce
navigable, et il lui donne un cours parallèle au ca-
nal maritime , tandis qu'il lui est perpendiculaire,
c'est-à-dire il change sa direction de l'ouest à l'est
en direction du nord au sud. Il nous informe encore
qu'il y a un an les voies ferrées de Port-Saïd ont été
enlevées par les flots envahissants de la mer: cette
catastrophe est entièrement inventée.
Quelle confiance peut-on donc attacher aux ren-
seignements d'un écrivain aussi peu instruit de ce
£ u'il doit le mieux savoir, de ce qui se passe sous ses
yeux, et qui se trompe aussi grossièrement au point
de vue géographique, physique et historique sur les
faits qu'il a la prétention d'enseigner au public?
C'est par un procédé analogue qu'il cherche à re-
mettre sur pied l'opinion de M. Stephenson. Il est
vrai que cet ingénieur a plus d'une fois varié dans
cette discussion. Eit-ce que l'opposition anglaise ne
change pas de terrain à toute heure ? Il est vrai que
M. Stephenson a subsidiairement soutenu qu'en ad-
mettant la possibilité du canal, il coûterait tant d'ar-
gent et produirait -si peu de revenus, que dans aucun
cas les capitaux qu'il devait absorber ne pourraient
être rémunérés. Mais ce n'était point là son objection
fondamentale : cette objection était que les deux mers
étant à peu près de niveau, le canal serait constam-
ment obstrué par le défaut de courant, et qu'il ne
serait qu'un fossé stagnant incapable de livrer pas-
sage aux navires qui voudraient le traverser. Or,
aujourd'hui, par les savantes discussions de MM.Con-
rad, Negrelli, Paléocapa; par la nature même des
choses et des lois physiques, cette opinion est rangée
au nombre des plus grosses hérésies de la science,
et nous ne nous étonnons point que le correspondant
en veuille réhabiliter la mémoire de M. Stephenson.
Quant à la question de dépenses et de revenus, nous
avons trop souvent débattu et épuisé cette question
sans qu'on nous ait réfuté autrement que par la ré-
pétition des mêmes assertions arbitraires, pour que
nous croyions avoir encore à laressasser icLU nous suffit
de l'opinion universelle, unanime des actionnaires, des
corps savants et du monde, contre les sollicitudes
très-suspectes et très-peu motivées, ressuscitées de
M. Stephenson par le correspondant.
Ce sujet nous amène naturellement aux consi-
dérations que développe notre adversaire relativement
aux dépenses actuellement effectuées. Il les porte à
900,000 liv. st. ou 22 millions 500,000 fr., et c'est,
en effet, le chiffre indiqué dans les comptes derniè-
rement soumis à l'assemblée générale. Il cache seu-
lement que cette somme embrasse toutes les dépenses
occasionnées par le projet depuis le jour où il a été
conçu, et qu'elle contient à la fois des frais qui ne
se renouvelleront point, et des frais dont la re-
production est dans la nature des choses. Dans
le premier ordre de ces dépenses, il faut ranger en-
viron 3 millions de frais antérieurs à la formation de
la Société, pour études, travaux préparatoires, frais
spéciaux de constitution et de première installation,
mobilier et matériel des bureaux, etc., de 1854 à 1859.
Dans le second ordre de dépenses, nous placerons
à part une somme à peu près égale pour intérêts
payés aux actionnaires, et qui est par conséquent
étrangère à la dépense proprement dite des travaux,
pour lesquels dès lors le déboursé total en frais de
toute espèce s'élève en réalité à environ 16 millions
500,000 francs. Mais de cette somme elle-même,
une partie est recouvrable et l'autre imputable aux
travaux à venir autant qu'aux travaux actuels.
Parmi les sommes recouvrables, nous citerons l'achat
considérable des vivres et objets de consommation que
la Compagnie a dû assembler dans ses magasins
afin de pourvoir à tous les besoins, et dont elle est
successivement remboursée par les employés et tra-
pourtant avec une résignation qui fait honneur à sa
philosophie.
Pour couvrir sa retraite, le correspondant nous ob-
jectera peut-être avoir déclaré lui-même qu'il n'en-
tendait point parler des travaux dont l'exécution était
annoncée comme prochaine. Nous lui répondons que
tous ceux que nous venons de lui citer sont ou exécutés
ou en cours d'exécution, et qu'ils l'étaient à la date
du rapport.
Des péchés d'évasion et d'omission, passons aux
péchés d'action.
Nous avons avancé que le correspondant ne cessait
d'introduire dans la question les plus déplorables
inexactitudes. Pour le prouver nous consentons à ne
point nous donner le facile avantage de recourir à ses
précédents. Nous lui ferons même grâce du flagrant
délit où nous venons de le prendre, à propos des car-
rière du Mex. Contentons-nous de lui signaler ses
plus récentes méprises.
Il a prétendu par exemple, dans un but qu'on com-
prend aisément, que la Compagnie avait choisi pour
enlever les travailleurs à l'agriculture l'instant où
les récoltes mûrissaient. Nous nous sommes étonné
d'une pareille erreur dans la bouche d'un homme qui
habite l'Egypte, et d'un Anglais qui doit lire sa Bi-
ble. Tous les habitants de l'Egypte en effet savent
que dans ce pays la moisson est achevée à la fin
d'avril, et le recrutement de la Compagnie n'a com -
mencé que dans le milieu de mai. Tous ceux qui
lisent la Bible savent que d'après l'écrit suint, Moïse
attendit la fin de la récolte pour donner le signal de
la fuite à son peuple, et qu'elle indique la saison de
la récolte comme venant dans le courant d'avril.
Le correspondant ne paraît pas mieux connaîtie les
localités que les saisons; il estropie jusqu'aux noms
des lieux les plus connus, pour ceux du moins qui
étudient la question de Suez, et il donne au lac
Maxamah le nom très-peu égyptien de Maksara ; il
s'évertue ensuite à nous décrire le canal d'eau douce
navigable, et il lui donne un cours parallèle au ca-
nal maritime , tandis qu'il lui est perpendiculaire,
c'est-à-dire il change sa direction de l'ouest à l'est
en direction du nord au sud. Il nous informe encore
qu'il y a un an les voies ferrées de Port-Saïd ont été
enlevées par les flots envahissants de la mer: cette
catastrophe est entièrement inventée.
Quelle confiance peut-on donc attacher aux ren-
seignements d'un écrivain aussi peu instruit de ce
£ u'il doit le mieux savoir, de ce qui se passe sous ses
yeux, et qui se trompe aussi grossièrement au point
de vue géographique, physique et historique sur les
faits qu'il a la prétention d'enseigner au public?
C'est par un procédé analogue qu'il cherche à re-
mettre sur pied l'opinion de M. Stephenson. Il est
vrai que cet ingénieur a plus d'une fois varié dans
cette discussion. Eit-ce que l'opposition anglaise ne
change pas de terrain à toute heure ? Il est vrai que
M. Stephenson a subsidiairement soutenu qu'en ad-
mettant la possibilité du canal, il coûterait tant d'ar-
gent et produirait -si peu de revenus, que dans aucun
cas les capitaux qu'il devait absorber ne pourraient
être rémunérés. Mais ce n'était point là son objection
fondamentale : cette objection était que les deux mers
étant à peu près de niveau, le canal serait constam-
ment obstrué par le défaut de courant, et qu'il ne
serait qu'un fossé stagnant incapable de livrer pas-
sage aux navires qui voudraient le traverser. Or,
aujourd'hui, par les savantes discussions de MM.Con-
rad, Negrelli, Paléocapa; par la nature même des
choses et des lois physiques, cette opinion est rangée
au nombre des plus grosses hérésies de la science,
et nous ne nous étonnons point que le correspondant
en veuille réhabiliter la mémoire de M. Stephenson.
Quant à la question de dépenses et de revenus, nous
avons trop souvent débattu et épuisé cette question
sans qu'on nous ait réfuté autrement que par la ré-
pétition des mêmes assertions arbitraires, pour que
nous croyions avoir encore à laressasser icLU nous suffit
de l'opinion universelle, unanime des actionnaires, des
corps savants et du monde, contre les sollicitudes
très-suspectes et très-peu motivées, ressuscitées de
M. Stephenson par le correspondant.
Ce sujet nous amène naturellement aux consi-
dérations que développe notre adversaire relativement
aux dépenses actuellement effectuées. Il les porte à
900,000 liv. st. ou 22 millions 500,000 fr., et c'est,
en effet, le chiffre indiqué dans les comptes derniè-
rement soumis à l'assemblée générale. Il cache seu-
lement que cette somme embrasse toutes les dépenses
occasionnées par le projet depuis le jour où il a été
conçu, et qu'elle contient à la fois des frais qui ne
se renouvelleront point, et des frais dont la re-
production est dans la nature des choses. Dans
le premier ordre de ces dépenses, il faut ranger en-
viron 3 millions de frais antérieurs à la formation de
la Société, pour études, travaux préparatoires, frais
spéciaux de constitution et de première installation,
mobilier et matériel des bureaux, etc., de 1854 à 1859.
Dans le second ordre de dépenses, nous placerons
à part une somme à peu près égale pour intérêts
payés aux actionnaires, et qui est par conséquent
étrangère à la dépense proprement dite des travaux,
pour lesquels dès lors le déboursé total en frais de
toute espèce s'élève en réalité à environ 16 millions
500,000 francs. Mais de cette somme elle-même,
une partie est recouvrable et l'autre imputable aux
travaux à venir autant qu'aux travaux actuels.
Parmi les sommes recouvrables, nous citerons l'achat
considérable des vivres et objets de consommation que
la Compagnie a dû assembler dans ses magasins
afin de pourvoir à tous les besoins, et dont elle est
successivement remboursée par les employés et tra-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203274m/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203274m/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203274m/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203274m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203274m
Facebook
Twitter