Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1861 15 juin 1861
Description : 1861/06/15 (A6,N120). 1861/06/15 (A6,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032736
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 203
gnaler un très-ardent adversaire du canal de Suez.
Sur le chapitre des désertions, nous avons aussi
quelques mots à lui dire. Il nous apprend que ceux
qui, contrairement à leurs engagements et à un
salaire reçu d'avance, avaient abandonné leur poste
ont été renvoyés par les autorités égyptiennes, et
certes c'était justice. Toutefois ces malheureux n'au-
raient-ils pas obéi à quelque provocation ? Serait-ce
la première fois que des tentatives provocatrices
auraient été faites dans les chantiers de la Com-
pagnie ? Nous pouvons à cet égard éclairer la reli-
gion du correspondant : vers le mois d'avril, dans
l'atelier de Kantara, un excitateur de cette espèce
s'était glissé parmi les travailleurs venus de Syrie ;
il leur traçait les tableaux les plus sombres de leur
destinée ; il leur annonçait qu'ils seraient attachés à
la glèbe par la Compagnie; qu'ils seraient enlevés et
incorporés à perpétuité dans l'armée du vice-roi ;
qu'ils ne reverraient plus leurs familles. L'accueil qu'il
a reçu l'a dégoûté de. son honnête métier ; mais d'où
venait-il et sous quelles inspirations agissait-il? Les
observateurs du correspondant si bien informés ne
pourraient-ils point lui en apprendre quelque chose?
N'auraient-ils point dû lui apprendre aussi que les
récoltes ne sont point en train de mûrir en Égypte;
qu'elles sont mûres, qu'elles sont depuis longtemps
coupées et que la Compagnie a attendu la fin de la
récolte et celle du Ramadan pour faire son enrôle-
ment volontaire? Or, si le correspondant habitant
depuis si longtemps l'Egypte ne sait point à quelle
époque les moissons y sont achevées, quelle confiance
peut-on ajouter à ses autres informations ?
Nous croyons avoir très-suffisamment réfuté par cet
exposé les calomnies que, par prétérition ou par
rep oduction, le correspondant voudrait faire peser
sur le vice-roi et sur la Compagnie. 11 démontrera
au correspondant lui-même combien ses appréhen-
sions sont gratuites et ses hypothèses chimériques.
Bien loin de ruiner l'Egypte, la Compagnie doit y
répandre plus delOO millions en consommations, et en
travaux ; bien loin d'exploiter le fellah, elle augmente
le prix de ses salaires ; bien loin de conspirer avec le
vice-roi pour enlever à ces malheureux. le fruit de
leur travail, elle s'entend avec lui pour leur assurer
et en santé et en maladie un traitement et des soins
qu'ils n'ont jamais connus ; elle s'occupe d'eux, elle
s'occupe de leurs familles, et sile correspondant s'in-
téresse à l'amélioration du sort de la population indi-
gène, autant qu'il veut bien le dire, il se joindra à
nous pour réclamer, dans toute son étendue et dans
toutes ses parties, l'exécution du contrat du 20 juillet
1856. Là est la réforme du travail égyptien, là est le
progrès véritable et pratique conçu et organisé par
les intentions paternelles de Mohammed-Saïd.
ERNEST DESPLACES.
L'INPARTIALITÉ ANGLAISE.
On lit dans l'article Bourse du - Times le 11 juin :
« M. Lange, représentant anglais de la Compagnie
du canal de Suez, est parti pour Alexandrie par le stea-
mer de la Compagnie péninsulaire et orientale, afin
d'examiner par lui-même l'état actuel de cette entre-
prise et de rapporter fidèlement les résultats matériels
et politiques qu'il lui sera possible d'observer. Il n'est
pas certain toutefois qu'on permette à M. Lange d'ap-
prendre plus qu'il n'est convenable, et en même temps
il pourrait bien être influencé par l'action qu'exercera
sur lui une longue amitié personnelle avec M. de Les-
seps. »
Au moyen de ces ingénieuses précautions, l'écri-
vain du Times est pret à parer à toutes les éventua-
lités. D'abord il persuade au public anglais que la
Compagnie pourrait bien dissimuler la vérité, quoi-
que nous ayons opposé la dénégation la plus formelle
aux fables qui ont retenti à ce propos jusque dans la
Chambre des lords ; quoique nous ayons prouvé par
plusieurs exemples que la Compagnie avait ouvert
aux Anglais qui avaient visité les lieux, jusqu'à ses
plans et ses livres; quoiqu'enfin il doive paraître bien
difficile, pour tout homme dans son bon sens, de ca-
cher à un observateur une chose aussi matérielle que
les travaux exécutés ou non exécutés. On insinue
donc que M. Lange pourrait bien se laisser tromper ;
son amitié pour M. de Lesseps ne lui laissera point
sa liberté et son indépendance d'esprit, et moyennant
ce petit manège, si, par impossible, son rapport est
défavorable, on s'en armera avec enthousiasme , et
s'il est favorable on s'est préparé les prétextés de
le repousser et d'en contester l'impartialité.
Ces réflexions faites, attendons l'événement.
ERNEST DESPLACIS.
NOUVELLES DE CONSTAHTINOPLE.
Nous trouvons dans le Journal de Constantinople
organe semi-officiel de la Sublime-Porte , une lettre
d'Alexandrie sous la date du 14 mai, indiquant
qu'un accord sur le canal de Suez serait à peu près
acquis entre Londres et Paris. Voici cette correspon-
dance :
« La plus importante nouvelle est la faculté laissée
par le gouvernement de Son Altesse à M. Ferdinand
de Lesseps de recruter 5,000 ouvriers pour êtye dirigés
sur les chantiers de la Compagnie. Cette décision de
Saïd-Pacha a produit une certaine émotion, à cause des
hésitations auxquelles elle avait dû donner lieu. Il pa-
rait à peu près acquis que les puissances sont d'accord
sur ce point à Londres aussi bien qu'à Paris, malgré
toutes les tactiques parlementaires qui favorisent la
formation de plus grands projets politiques. »
gnaler un très-ardent adversaire du canal de Suez.
Sur le chapitre des désertions, nous avons aussi
quelques mots à lui dire. Il nous apprend que ceux
qui, contrairement à leurs engagements et à un
salaire reçu d'avance, avaient abandonné leur poste
ont été renvoyés par les autorités égyptiennes, et
certes c'était justice. Toutefois ces malheureux n'au-
raient-ils pas obéi à quelque provocation ? Serait-ce
la première fois que des tentatives provocatrices
auraient été faites dans les chantiers de la Com-
pagnie ? Nous pouvons à cet égard éclairer la reli-
gion du correspondant : vers le mois d'avril, dans
l'atelier de Kantara, un excitateur de cette espèce
s'était glissé parmi les travailleurs venus de Syrie ;
il leur traçait les tableaux les plus sombres de leur
destinée ; il leur annonçait qu'ils seraient attachés à
la glèbe par la Compagnie; qu'ils seraient enlevés et
incorporés à perpétuité dans l'armée du vice-roi ;
qu'ils ne reverraient plus leurs familles. L'accueil qu'il
a reçu l'a dégoûté de. son honnête métier ; mais d'où
venait-il et sous quelles inspirations agissait-il? Les
observateurs du correspondant si bien informés ne
pourraient-ils point lui en apprendre quelque chose?
N'auraient-ils point dû lui apprendre aussi que les
récoltes ne sont point en train de mûrir en Égypte;
qu'elles sont mûres, qu'elles sont depuis longtemps
coupées et que la Compagnie a attendu la fin de la
récolte et celle du Ramadan pour faire son enrôle-
ment volontaire? Or, si le correspondant habitant
depuis si longtemps l'Egypte ne sait point à quelle
époque les moissons y sont achevées, quelle confiance
peut-on ajouter à ses autres informations ?
Nous croyons avoir très-suffisamment réfuté par cet
exposé les calomnies que, par prétérition ou par
rep oduction, le correspondant voudrait faire peser
sur le vice-roi et sur la Compagnie. 11 démontrera
au correspondant lui-même combien ses appréhen-
sions sont gratuites et ses hypothèses chimériques.
Bien loin de ruiner l'Egypte, la Compagnie doit y
répandre plus delOO millions en consommations, et en
travaux ; bien loin d'exploiter le fellah, elle augmente
le prix de ses salaires ; bien loin de conspirer avec le
vice-roi pour enlever à ces malheureux. le fruit de
leur travail, elle s'entend avec lui pour leur assurer
et en santé et en maladie un traitement et des soins
qu'ils n'ont jamais connus ; elle s'occupe d'eux, elle
s'occupe de leurs familles, et sile correspondant s'in-
téresse à l'amélioration du sort de la population indi-
gène, autant qu'il veut bien le dire, il se joindra à
nous pour réclamer, dans toute son étendue et dans
toutes ses parties, l'exécution du contrat du 20 juillet
1856. Là est la réforme du travail égyptien, là est le
progrès véritable et pratique conçu et organisé par
les intentions paternelles de Mohammed-Saïd.
ERNEST DESPLACES.
L'INPARTIALITÉ ANGLAISE.
On lit dans l'article Bourse du - Times le 11 juin :
« M. Lange, représentant anglais de la Compagnie
du canal de Suez, est parti pour Alexandrie par le stea-
mer de la Compagnie péninsulaire et orientale, afin
d'examiner par lui-même l'état actuel de cette entre-
prise et de rapporter fidèlement les résultats matériels
et politiques qu'il lui sera possible d'observer. Il n'est
pas certain toutefois qu'on permette à M. Lange d'ap-
prendre plus qu'il n'est convenable, et en même temps
il pourrait bien être influencé par l'action qu'exercera
sur lui une longue amitié personnelle avec M. de Les-
seps. »
Au moyen de ces ingénieuses précautions, l'écri-
vain du Times est pret à parer à toutes les éventua-
lités. D'abord il persuade au public anglais que la
Compagnie pourrait bien dissimuler la vérité, quoi-
que nous ayons opposé la dénégation la plus formelle
aux fables qui ont retenti à ce propos jusque dans la
Chambre des lords ; quoique nous ayons prouvé par
plusieurs exemples que la Compagnie avait ouvert
aux Anglais qui avaient visité les lieux, jusqu'à ses
plans et ses livres; quoiqu'enfin il doive paraître bien
difficile, pour tout homme dans son bon sens, de ca-
cher à un observateur une chose aussi matérielle que
les travaux exécutés ou non exécutés. On insinue
donc que M. Lange pourrait bien se laisser tromper ;
son amitié pour M. de Lesseps ne lui laissera point
sa liberté et son indépendance d'esprit, et moyennant
ce petit manège, si, par impossible, son rapport est
défavorable, on s'en armera avec enthousiasme , et
s'il est favorable on s'est préparé les prétextés de
le repousser et d'en contester l'impartialité.
Ces réflexions faites, attendons l'événement.
ERNEST DESPLACIS.
NOUVELLES DE CONSTAHTINOPLE.
Nous trouvons dans le Journal de Constantinople
organe semi-officiel de la Sublime-Porte , une lettre
d'Alexandrie sous la date du 14 mai, indiquant
qu'un accord sur le canal de Suez serait à peu près
acquis entre Londres et Paris. Voici cette correspon-
dance :
« La plus importante nouvelle est la faculté laissée
par le gouvernement de Son Altesse à M. Ferdinand
de Lesseps de recruter 5,000 ouvriers pour êtye dirigés
sur les chantiers de la Compagnie. Cette décision de
Saïd-Pacha a produit une certaine émotion, à cause des
hésitations auxquelles elle avait dû donner lieu. Il pa-
rait à peu près acquis que les puissances sont d'accord
sur ce point à Londres aussi bien qu'à Paris, malgré
toutes les tactiques parlementaires qui favorisent la
formation de plus grands projets politiques. »
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