Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1861 15 juin 1861
Description : 1861/06/15 (A6,N120). 1861/06/15 (A6,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032736
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
206- L'ISTHME DE SUEZ,
» L'exposé du rapport de M. de Lesseps présentait aux
actionnaires la question politique de l'entreprise, sa
logique serrée a mis à néant les raisonnements peu
convaincants de la Chambre des lords, qui avait décla-
ré, par l'organe de quelques-uns de ses membres, que
cette entreprise était une mystification pour les action-
naires et un moyen de domination sur le pacha d'E-
gypte.
» F. BERJAUD. H
Moniteur industriel.
« La pensée du percement de l'isthme de Suez est
entrée si profondément dans le mouvement civilisateur
et commercial de notre siècle, que tout ce qui intéresse
ce grand projet est certain de recueillir l'attention et
la sympathie publiques. Nous pensons donc être agréa-
bles à nos lecteurs en les entretenant avec quelques
détails des progrès et de la situation de l'entreprise.
Ces détails, nous les puisons dans le rapport officiel
présenté le 15 de ce mois à l'assemblée générale des
actionnaires de la Société universelle du canal mari-
time de Suez, au nom du Conseil d'administration, par
M. Ferdinand de Lesseps, président fondateur de la
Compagnie.
» L'isthme de Suez est, on le sait, cette langue de
terre qui, du nord au sud, sépare la Méditerranée de la
mer Rouge, et de l'est à l'ouest, l'Asie de l'Afrique.
Cette ligne, d'une longueur de 150 kilomètres, autre-
fois couverte de riches cultures, de populations nom-
breuses et de cités florissantes, n'était plus, depuis des
siècles, et, il y a deux ans encore, qu'une morne soli-
1 tude, une sorte d'annexe au désert de Syrie. C'est dans
cette solitude qu'il fallait créer et porter à la fois tous
les éléments nécessaires à l'achèvement d'un si grand
ouvrage, les instruments, les appareils, les matériaux,
l'eau et les vivres indispensables pour la, nourriture de
plusieurs milliers d'ouvriers, et enfin ces ouvriers eux-
mêmes. Le rapport nous apprend que ces premiers ré-
sultats sont complètement acquis. A la tête du canal,
vers la Méditerranée, la Compagnie a commencé par
établir à Port-Saïd, dans la baie de Peluse, un centre
solide de travail et d'approvisionnements. « A l'heure
» qu'il est, nous dit le rapport, Port-Saïd est une ville
» qui contient plus de 2,000 âmes, des habitations
» pour les Européens, un village pour les Arabes, des
» magasins, une scierie mécanique, des ateliers de
» forge, d'ajustage, de montage, des machines à dis-
» tiller l'eau de mer, un bassin dont le chenal s'achève,
» un appontement avec les appareils propres au dé-
» barquement des cargaisons. Vous aurez une idée de
» l'activité de la rade, quand nous vous aurons dit
» qu'au 15 avril ce port nouveau avait déjà reçu 135
» bâtiments jaugeant environ 29,000 tonneaux. »
» Les communications entre la mer, les ateliers, ma-
gasins, entrepôts et les principaux points .de Port-Saïd,
sont desservis au moyen de quatorze voies ferrées.
» De Port-Saïd à Suez, la configuration du terrain
, est assez remarquable pour qu'il soit nécessaire d'en
donner un aperçu exact. Cette ligne, comme nous l'a-
vons dit, a une longueur de 150 kilomètres ; sur cette
longueur, le rapport constate que 100 kilomètres sont
placés à diverses profondeurs au-dessous du niveau de .>
la mer, savoir : la traversée des lacs Menzaleh et Ballah,
d'une longueur de 52 kilomètres et d'une profondeur
moyenne de 1 mètre au-dessous du niveau de la mer;
la traversée du lac Timsah, d'une longueur de 8 kilo-
mètres, sur une profondeur moyenne de 3 mètres, et
la traversée des lacs Amers d'une longueur de 40 kilo-
mètres et d'une profondeur moyenne de 5 mètres au-
dessous du niveau de la mer.
» Pour cette portion, c'est-à-dire pour les deux tiers
de la ligne totale, la nature a donc fait presque toute
la besogne.
» Quelles sont cependant les difficultés que présen-
tent les 50 kilomètres restant à creuser pour effectuer
la jonction des deux mers ?
» Ces 50 kilomètres se partagent en trois sections :
l'une s'étend du lac Ballah au lac Timsah sur 14 kilo-
mètres ; l'autre sépare le lac Timsah des lacs Amers,
sur un parcours de 12 kilomètres, et la troisième est
placée entre les lacs Amers et la mer Rouge à Suez,
sur une étendue de 24 kilomètres.
» Il ne faut pas croire, toutefois, que ces trois sections
nécessitent des travaux difficiles à l'art. La première,
nommée seuils de Ferdane et d'El-Guisr, est un plateau
qui, du point où il prend naissance, s'élève insensible-
ment jusqu'à une hauteur maxima de 19 mètres au-
dessus du niveau de la mer, et redescend ensuite au lac
Timsah. La seconde, dite seuil du Sérapéum, est dans
les mêmes conditions, et son point culminant a une
hauteur de 10 mètres. La troisième, conduisant des lacs
Amers à Suez, est une plaine généralement basse et
qui sera la portion la plus aisée des terrassements.
» Sur toute la ligne l'excavation est des plus faciles,
comme le prouvent les nombreux sondages qui ont été
effectués et qui donnent tous un sol pouvant être remué
par les instruments les plus simples. En outre, des ap-
pareils mécaniques ont été expérimentés, et fonction-
nent pour le déblai et le remblai des terres par-les
procédés les plus rapides et les plus économiques.
» A la ligne du canal maritime, il faut joindre une
autre ligne ayant pour objet de former un canal d'eau
douce d'irrigation et de navigation fluviale à travers la
célèbre vallée de Gessen, concédée à la Compagnie et
destinée à relier le centre de l'isthme de Timsah au Nil,
aux chemins de fer égyptiens, et par conséquent à tout
l'intérieur de l'Égypte jusqu'à Alexandrie. Cette com-
munication ajoutera considérablement aux commodités
du travail, du transport des ouvriers, des vivres, des
approvisionnements de toute espèce ; elle porte l'eau
douce avec elle. Par suite d'une nouvelle étude, la dé-
pense de ce canal a été sensiblement diminuée. Au
lieu d'aboutir directement au Nil, elle ira se rattacher
aux eau aux de Zagazig, ville importante où aboutissent
les chemins de fer intérieurs et les routes d'eau prove-
nant du Nil. Par cette combinaison nouvelle, une bonne
moitié au moins des terrassements du canal d'eau douce
sera épargnée à la Compagnie, et naturellement son
exécution sera beaucoup plus prompte.
» Tandis que par cette combinaison le centre de
l'isthme sera ouvert aux communications avec les pro-
vinces les plus riches de l'Egypte, vers la tête nord du
» L'exposé du rapport de M. de Lesseps présentait aux
actionnaires la question politique de l'entreprise, sa
logique serrée a mis à néant les raisonnements peu
convaincants de la Chambre des lords, qui avait décla-
ré, par l'organe de quelques-uns de ses membres, que
cette entreprise était une mystification pour les action-
naires et un moyen de domination sur le pacha d'E-
gypte.
» F. BERJAUD. H
Moniteur industriel.
« La pensée du percement de l'isthme de Suez est
entrée si profondément dans le mouvement civilisateur
et commercial de notre siècle, que tout ce qui intéresse
ce grand projet est certain de recueillir l'attention et
la sympathie publiques. Nous pensons donc être agréa-
bles à nos lecteurs en les entretenant avec quelques
détails des progrès et de la situation de l'entreprise.
Ces détails, nous les puisons dans le rapport officiel
présenté le 15 de ce mois à l'assemblée générale des
actionnaires de la Société universelle du canal mari-
time de Suez, au nom du Conseil d'administration, par
M. Ferdinand de Lesseps, président fondateur de la
Compagnie.
» L'isthme de Suez est, on le sait, cette langue de
terre qui, du nord au sud, sépare la Méditerranée de la
mer Rouge, et de l'est à l'ouest, l'Asie de l'Afrique.
Cette ligne, d'une longueur de 150 kilomètres, autre-
fois couverte de riches cultures, de populations nom-
breuses et de cités florissantes, n'était plus, depuis des
siècles, et, il y a deux ans encore, qu'une morne soli-
1 tude, une sorte d'annexe au désert de Syrie. C'est dans
cette solitude qu'il fallait créer et porter à la fois tous
les éléments nécessaires à l'achèvement d'un si grand
ouvrage, les instruments, les appareils, les matériaux,
l'eau et les vivres indispensables pour la, nourriture de
plusieurs milliers d'ouvriers, et enfin ces ouvriers eux-
mêmes. Le rapport nous apprend que ces premiers ré-
sultats sont complètement acquis. A la tête du canal,
vers la Méditerranée, la Compagnie a commencé par
établir à Port-Saïd, dans la baie de Peluse, un centre
solide de travail et d'approvisionnements. « A l'heure
» qu'il est, nous dit le rapport, Port-Saïd est une ville
» qui contient plus de 2,000 âmes, des habitations
» pour les Européens, un village pour les Arabes, des
» magasins, une scierie mécanique, des ateliers de
» forge, d'ajustage, de montage, des machines à dis-
» tiller l'eau de mer, un bassin dont le chenal s'achève,
» un appontement avec les appareils propres au dé-
» barquement des cargaisons. Vous aurez une idée de
» l'activité de la rade, quand nous vous aurons dit
» qu'au 15 avril ce port nouveau avait déjà reçu 135
» bâtiments jaugeant environ 29,000 tonneaux. »
» Les communications entre la mer, les ateliers, ma-
gasins, entrepôts et les principaux points .de Port-Saïd,
sont desservis au moyen de quatorze voies ferrées.
» De Port-Saïd à Suez, la configuration du terrain
, est assez remarquable pour qu'il soit nécessaire d'en
donner un aperçu exact. Cette ligne, comme nous l'a-
vons dit, a une longueur de 150 kilomètres ; sur cette
longueur, le rapport constate que 100 kilomètres sont
placés à diverses profondeurs au-dessous du niveau de .>
la mer, savoir : la traversée des lacs Menzaleh et Ballah,
d'une longueur de 52 kilomètres et d'une profondeur
moyenne de 1 mètre au-dessous du niveau de la mer;
la traversée du lac Timsah, d'une longueur de 8 kilo-
mètres, sur une profondeur moyenne de 3 mètres, et
la traversée des lacs Amers d'une longueur de 40 kilo-
mètres et d'une profondeur moyenne de 5 mètres au-
dessous du niveau de la mer.
» Pour cette portion, c'est-à-dire pour les deux tiers
de la ligne totale, la nature a donc fait presque toute
la besogne.
» Quelles sont cependant les difficultés que présen-
tent les 50 kilomètres restant à creuser pour effectuer
la jonction des deux mers ?
» Ces 50 kilomètres se partagent en trois sections :
l'une s'étend du lac Ballah au lac Timsah sur 14 kilo-
mètres ; l'autre sépare le lac Timsah des lacs Amers,
sur un parcours de 12 kilomètres, et la troisième est
placée entre les lacs Amers et la mer Rouge à Suez,
sur une étendue de 24 kilomètres.
» Il ne faut pas croire, toutefois, que ces trois sections
nécessitent des travaux difficiles à l'art. La première,
nommée seuils de Ferdane et d'El-Guisr, est un plateau
qui, du point où il prend naissance, s'élève insensible-
ment jusqu'à une hauteur maxima de 19 mètres au-
dessus du niveau de la mer, et redescend ensuite au lac
Timsah. La seconde, dite seuil du Sérapéum, est dans
les mêmes conditions, et son point culminant a une
hauteur de 10 mètres. La troisième, conduisant des lacs
Amers à Suez, est une plaine généralement basse et
qui sera la portion la plus aisée des terrassements.
» Sur toute la ligne l'excavation est des plus faciles,
comme le prouvent les nombreux sondages qui ont été
effectués et qui donnent tous un sol pouvant être remué
par les instruments les plus simples. En outre, des ap-
pareils mécaniques ont été expérimentés, et fonction-
nent pour le déblai et le remblai des terres par-les
procédés les plus rapides et les plus économiques.
» A la ligne du canal maritime, il faut joindre une
autre ligne ayant pour objet de former un canal d'eau
douce d'irrigation et de navigation fluviale à travers la
célèbre vallée de Gessen, concédée à la Compagnie et
destinée à relier le centre de l'isthme de Timsah au Nil,
aux chemins de fer égyptiens, et par conséquent à tout
l'intérieur de l'Égypte jusqu'à Alexandrie. Cette com-
munication ajoutera considérablement aux commodités
du travail, du transport des ouvriers, des vivres, des
approvisionnements de toute espèce ; elle porte l'eau
douce avec elle. Par suite d'une nouvelle étude, la dé-
pense de ce canal a été sensiblement diminuée. Au
lieu d'aboutir directement au Nil, elle ira se rattacher
aux eau aux de Zagazig, ville importante où aboutissent
les chemins de fer intérieurs et les routes d'eau prove-
nant du Nil. Par cette combinaison nouvelle, une bonne
moitié au moins des terrassements du canal d'eau douce
sera épargnée à la Compagnie, et naturellement son
exécution sera beaucoup plus prompte.
» Tandis que par cette combinaison le centre de
l'isthme sera ouvert aux communications avec les pro-
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