Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1861 01 juin 1861
Description : 1861/06/01 (A6,N119). 1861/06/01 (A6,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203272s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
190 L'ISTHME DE SUEZ,
Le gouvernement français s'est montré disposé à en-
trer en négociations. Que faut-il de plus ?
» Enfin, en ce qui regarde la Porte-Ottomane, la Com-
pagnie est en règle. Il n'est pas vrai de dire que le gou-
vernement du sultan n'ait pas accédé au percement de
l'isthme de Suez. Au contraire, les ministres de Sa Hau-
tesse ont formellement déclaré qu'ils n'y faisaient point
objection. Pour le reste, ils se sont bornés à inviter les
gouvernements de France et d'Angleterre à régler
leurs intérêts dans une convention internationale. Ce
que le Times a de mieux à faire, encore une fois, ce
n'est pas d'imaginer des combinaisons machiavéliques
là où tout est parfaitement clair et parfaitement simple,
c'est d'inviter ses compatriotes à assurer par un bon.
traité la sécurité de leurs intérêts légitimes.
» Il n'y a donc point de mystère, il n'y a point de but
politique caché dans la poursuite des travaux du canal.
La Compagnie prouve sa bonne foi en demandant que
l'Angleterre consente à traiter et à prendre toutes ses
garanties. En peut-on dire autant du Times, qui évite de
se prononcer à ce sujet ?
» Heureusement, ce journal n'est pas le gouvernement
anglais. 11 faut donc s'en tenir aux paroles de lord Wode-
house, qui, dans une récente séance de la Chambre haute,
a déclaré d'une part « que l'Angleterre ne s'opposerait
pas à un simple projet commercial » ; d'autre part que.
le moment venu, son pays traiterait « pour obtenir
qu'aucune puissance ne soit privée des avantages dont
jouira un Etat quelconque, spécialement en cas de
guerre. »
» Nous croyons pouvoir dire, sans crainte de nous trop
avancer, que les puissances sont disposées à traiter sur
ces bases, lorsque l'Angleterre voudra bien donner cette
satisfaction à la morale politique et aux intérêts consi-
dérables qui sont engagés dans l'entreprise.
» GEORGES ZIMMER. »
LES TRAVAUX DU CANAL DE SUEZ A VOL D'OISEAU.
Port-Saïd, 23 mars 1861.
Avant de parcourir les vastes espaces compris entre
la mer de Péluse et la mer de Suez, et qui constituent
l'isthme à couper pour établir le canal des deux mers
que nous devons visiter, étudions un peu le pays; c'est
le moyen de ne pas faire fausse route, c'est le moyen
de ne pas nous perdre dans cette belle contrée, que
l'on est convenu d'appeler le désert.
Désert ! mais ce pays n'est désert que parce que les
hommes l'ont ravagé ! Mais ce pays n'est devenu dé-
sert que parce que la civilisation, effrayée par tant
d'invasions dévastatrices qui l'ont traversé, l'a succes-
sivement abandonné. Voyez plutôt 1
Du côté de la Méditerranée, un lac immense formé
par les eaux de la mer, venant se mêler aux trop-
pleins des crues du Nil déversées par les branches pé-
lusiaque et tanitique. Ce lac, vastes lagunes, sera pour
Saïd, ville fondée par la Compagnie à l'endroit où dé-
bouchera le canal dans la Méditerranée, et d'où je vous
écris, ce que sont les lagunes du fond de l'Adriatique
"pour Venise et les villes qui les bordent.
Jusque sur les bords de ces lagunes égyptiennes, dès,
que les eaux se retirent, la végétation reprend le dessus,-
et on la revoit luxuriante et verdoyante, comme elle
était partout, alors que Sane, El-Guslay, El-Daphne et
ces autres villes dont des monticules de débris attestent
l'ancienne existence, avaient leurs habitants, leurs
campagnes et leurs troupeaux..
Au delà de ce lac, qui s'avance d'environ 50 kilomè-
tres au sud, c'est-à-dire vers Suez, et dont le point de
Kantara est la limite (Kantara, autre ville antique dont
il faudra fouiller les débris accumulés), une autre dé-
pression ou abaissement du sol forme ce qu'on appelle
le lac Ballah. Les eaux de la mer y pénètrent main-
tenant parce qu'aucune digue ne' les arrête quand
elles y affluent par le ruisseau qui, passant par Kantara,
servait autrefois, au contraire, à l'écoulement des eaux
naturelles de cette partie du pays; mais ces eaux y
restent peu, et là encore, dans cette plaine salée, cou-
verte d'arbrisseaux et de plantes marines, rien ne fait
obstacle au creusement d'un sillon assez profond qui
sera le canal. Toujours marchant vers le sud, après
15 ou 20 kilomètres, le sol se relève enfin et forme
ce qu'on appelle les seuils ou plateaux de Ferdane
et d'El-Guisr. Mais qu'est-ce donc que ces seuils ou
plateaux? De véritables monticules que nous n'appel-
lerions pas même des collines en Europe, puisque le
point le plus élevé n'est pas à plus de 18 mètres au-
dessus du niveau des lacs, c'est-à-dire de la mer. En
les apercevant à distance, le voyageur ne s'en rend pas
même compte, et comme rien n'empêche de voir, de
Kantara et même du lac Menzaleh, la montagne de
l'Attaka, qui est au fond de la mer Rouge, à côté de
Suez, l'aspect général de l'isthme se présente donc comme
une immense plaine parfaitement de niveau, qu'un
canal peut et doit facilement traverser.
Du sommet de ces seuils, l'inclinaison insensible
des terres au sud, est dirigée vers la mer Rouge sur
une longueur d'environ TfO kilomètres; et sur ce ver-
sant encore, que de facilitési D'abord c'est le lac Tim-
sah, dépression naturelle du sol au-dessous du niveau
des deux mers. Par ce bassin naturel, espèce de vallon
rempli d'une abondante et vigoureuse végétation de
tamaris, fournissant un combustible abondant, et au-
tres plantes, les eaux du Nil ont dû autrefois commu-
niquer avec la mer Rouge, soit dans le canal de Moes,
soit dans une autre branche innommée, dont.on peut
suivre encore les berges bien visibles, en venant de
l'intérieur du Delta vers Timsah. Qui sait si ce n'est
pas par les sinuosités de cette vallée que s'enfui-
rent les Israélites, conduits par Moïse, qui leur fit ainsi
longer jusqu'à son embouchure le cours d'eau alors
existant, pour passer, à son extrémité, mais à marée
basse, la mer Rouge, qui y pénétrait alors, comme
elle pénètre encore quelquefois aujourd'hui dans les
lacs Amers, à marée haute?
Un simple soulèvement naturel du sol a pu former,
depuis Moïse, le seuil du Sérapéum, séparant ainsi le
lac Timsah des lacs Amers. Mais encore, qu'est-ce que
ce bourrelet de 8 à 9 mètres de hauteur? Et quelles diffi-
cultés pourra-t-on trouver à le creuser si la nature du
sol est convenable pour le maintien et la conservation
Le gouvernement français s'est montré disposé à en-
trer en négociations. Que faut-il de plus ?
» Enfin, en ce qui regarde la Porte-Ottomane, la Com-
pagnie est en règle. Il n'est pas vrai de dire que le gou-
vernement du sultan n'ait pas accédé au percement de
l'isthme de Suez. Au contraire, les ministres de Sa Hau-
tesse ont formellement déclaré qu'ils n'y faisaient point
objection. Pour le reste, ils se sont bornés à inviter les
gouvernements de France et d'Angleterre à régler
leurs intérêts dans une convention internationale. Ce
que le Times a de mieux à faire, encore une fois, ce
n'est pas d'imaginer des combinaisons machiavéliques
là où tout est parfaitement clair et parfaitement simple,
c'est d'inviter ses compatriotes à assurer par un bon.
traité la sécurité de leurs intérêts légitimes.
» Il n'y a donc point de mystère, il n'y a point de but
politique caché dans la poursuite des travaux du canal.
La Compagnie prouve sa bonne foi en demandant que
l'Angleterre consente à traiter et à prendre toutes ses
garanties. En peut-on dire autant du Times, qui évite de
se prononcer à ce sujet ?
» Heureusement, ce journal n'est pas le gouvernement
anglais. 11 faut donc s'en tenir aux paroles de lord Wode-
house, qui, dans une récente séance de la Chambre haute,
a déclaré d'une part « que l'Angleterre ne s'opposerait
pas à un simple projet commercial » ; d'autre part que.
le moment venu, son pays traiterait « pour obtenir
qu'aucune puissance ne soit privée des avantages dont
jouira un Etat quelconque, spécialement en cas de
guerre. »
» Nous croyons pouvoir dire, sans crainte de nous trop
avancer, que les puissances sont disposées à traiter sur
ces bases, lorsque l'Angleterre voudra bien donner cette
satisfaction à la morale politique et aux intérêts consi-
dérables qui sont engagés dans l'entreprise.
» GEORGES ZIMMER. »
LES TRAVAUX DU CANAL DE SUEZ A VOL D'OISEAU.
Port-Saïd, 23 mars 1861.
Avant de parcourir les vastes espaces compris entre
la mer de Péluse et la mer de Suez, et qui constituent
l'isthme à couper pour établir le canal des deux mers
que nous devons visiter, étudions un peu le pays; c'est
le moyen de ne pas faire fausse route, c'est le moyen
de ne pas nous perdre dans cette belle contrée, que
l'on est convenu d'appeler le désert.
Désert ! mais ce pays n'est désert que parce que les
hommes l'ont ravagé ! Mais ce pays n'est devenu dé-
sert que parce que la civilisation, effrayée par tant
d'invasions dévastatrices qui l'ont traversé, l'a succes-
sivement abandonné. Voyez plutôt 1
Du côté de la Méditerranée, un lac immense formé
par les eaux de la mer, venant se mêler aux trop-
pleins des crues du Nil déversées par les branches pé-
lusiaque et tanitique. Ce lac, vastes lagunes, sera pour
Saïd, ville fondée par la Compagnie à l'endroit où dé-
bouchera le canal dans la Méditerranée, et d'où je vous
écris, ce que sont les lagunes du fond de l'Adriatique
"pour Venise et les villes qui les bordent.
Jusque sur les bords de ces lagunes égyptiennes, dès,
que les eaux se retirent, la végétation reprend le dessus,-
et on la revoit luxuriante et verdoyante, comme elle
était partout, alors que Sane, El-Guslay, El-Daphne et
ces autres villes dont des monticules de débris attestent
l'ancienne existence, avaient leurs habitants, leurs
campagnes et leurs troupeaux..
Au delà de ce lac, qui s'avance d'environ 50 kilomè-
tres au sud, c'est-à-dire vers Suez, et dont le point de
Kantara est la limite (Kantara, autre ville antique dont
il faudra fouiller les débris accumulés), une autre dé-
pression ou abaissement du sol forme ce qu'on appelle
le lac Ballah. Les eaux de la mer y pénètrent main-
tenant parce qu'aucune digue ne' les arrête quand
elles y affluent par le ruisseau qui, passant par Kantara,
servait autrefois, au contraire, à l'écoulement des eaux
naturelles de cette partie du pays; mais ces eaux y
restent peu, et là encore, dans cette plaine salée, cou-
verte d'arbrisseaux et de plantes marines, rien ne fait
obstacle au creusement d'un sillon assez profond qui
sera le canal. Toujours marchant vers le sud, après
15 ou 20 kilomètres, le sol se relève enfin et forme
ce qu'on appelle les seuils ou plateaux de Ferdane
et d'El-Guisr. Mais qu'est-ce donc que ces seuils ou
plateaux? De véritables monticules que nous n'appel-
lerions pas même des collines en Europe, puisque le
point le plus élevé n'est pas à plus de 18 mètres au-
dessus du niveau des lacs, c'est-à-dire de la mer. En
les apercevant à distance, le voyageur ne s'en rend pas
même compte, et comme rien n'empêche de voir, de
Kantara et même du lac Menzaleh, la montagne de
l'Attaka, qui est au fond de la mer Rouge, à côté de
Suez, l'aspect général de l'isthme se présente donc comme
une immense plaine parfaitement de niveau, qu'un
canal peut et doit facilement traverser.
Du sommet de ces seuils, l'inclinaison insensible
des terres au sud, est dirigée vers la mer Rouge sur
une longueur d'environ TfO kilomètres; et sur ce ver-
sant encore, que de facilitési D'abord c'est le lac Tim-
sah, dépression naturelle du sol au-dessous du niveau
des deux mers. Par ce bassin naturel, espèce de vallon
rempli d'une abondante et vigoureuse végétation de
tamaris, fournissant un combustible abondant, et au-
tres plantes, les eaux du Nil ont dû autrefois commu-
niquer avec la mer Rouge, soit dans le canal de Moes,
soit dans une autre branche innommée, dont.on peut
suivre encore les berges bien visibles, en venant de
l'intérieur du Delta vers Timsah. Qui sait si ce n'est
pas par les sinuosités de cette vallée que s'enfui-
rent les Israélites, conduits par Moïse, qui leur fit ainsi
longer jusqu'à son embouchure le cours d'eau alors
existant, pour passer, à son extrémité, mais à marée
basse, la mer Rouge, qui y pénétrait alors, comme
elle pénètre encore quelquefois aujourd'hui dans les
lacs Amers, à marée haute?
Un simple soulèvement naturel du sol a pu former,
depuis Moïse, le seuil du Sérapéum, séparant ainsi le
lac Timsah des lacs Amers. Mais encore, qu'est-ce que
ce bourrelet de 8 à 9 mètres de hauteur? Et quelles diffi-
cultés pourra-t-on trouver à le creuser si la nature du
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