Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1861 01 juin 1861
Description : 1861/06/01 (A6,N119). 1861/06/01 (A6,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203272s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
m L'ISTHME DE SUEZ,
la Compagnie? Les travailleurs indigènes recevront
un salaire supérieur à celui qu'ils obtiennent dans
leurs transactions ordinaires ; leur alimentation leur
est pleinement assurée; des habitations nombreuses
et salubres ont été construites exprès pour eux ; des
ministres de leur croyance leur distribuent les
secours religieux; des hôpitaux, des ambulances
pourvus de médecins et de médicaments leur offrent
gratuitement tous les secours contre la maladie, et,
dans ce cas, la Compagnie s'oblige encore à les in-
demniser par le paiement de près de la moitié de
leur salaire. Les nobles loris qui se sont tant émus
connaissent-ils beaucoup de travaux libres qui pré-
sentent autant de bonnes conditions et de garanties à
l'humanité que ce travail forcé?
Pourtant on n'a pas même eu recours à cette pré-
tendue contrainte; le recrutement libre a suffi pour
amener 8,000 travailleurs sur la ligne du canal.
Quant à la terrible mortalité que prévoit cette lu-
gubre philanthropie, un mot suffira pour la tranquil-
liser : à la date des dernières nouvelles il n'y avait
pas un seul malade dans les hôpitaux de la Compagnie,
et les Européens eux-mêmes qui viennent d'habiter
le-centre de l'isthme, vantent unanimement la salu-
brité de ce désert.
Nous faut-il donc relever maintenant l'injustice,
disons plus, la puérilité de ces allégations imputant
à la Compagnie universelle et au gouvernement de
notre pays, une espèce de conjuration tendant à
s'emparer de l'Égypte pour la France! Est-ce que là-
dessus les faits et les intérêts ne parlent point assez
haut? Est-ce que Mohammed-Saïd tendrait à se renver-
ser lui-même? Est-ce que la Compagnie ne reculerait
pas à l'idée de coaliser contre sa noirceur téméraire
et contre sa propre existence tous les ressentiments
de l'Europe? Est-ce qu'elle n'a pas offert à l'Angle-
terre une large part dans son entreprise? Est-ce que
ce n'est pas l'Angleterre qui a reculé? Est-ce que la
souscription n'a pas été ouverte indistinctement parmi
tous les peuples et jusqu'en Amérique? Est-ce que le
gouvernement français n'est pas prêt à placer la
neutralité du canal sous la garantie et la protec-
tion de toutes les puissances européennes? N'est-ce
pas le gouvernement anglais qui refuse d'écouter
cette proposition et de la rédiger en un traité com-
mun? N'est-ce point l'Angleterre qui semble per-
sister à se ménager ainsi un argument contre la
Compagnie et un prétexte pour ses répugnances?
Est-ce que le monde laisserait plus le Bosphore
égyptien à la merci d'une seule puissance, qu'il
n'y laisse le Bosphore de Thrace ? Est-ce qu'il ne
ei
Éaisse le Bosphore de Thrace ? Est-ce qu'il ne
kl point de l'Angleterre de mettre, dès qu'elle
udra, un terme à ses appréhensions affectées?
beau faire, le monde voit, entend et juge, et ces
ges lui donnent une très-mince opinion de la
: ï/
sincérité et de la droiture de la politique britan- ",
nique.
Nous en disons autant de l'accusation portée contre
M. Ferdinand de Lesseps, qui par la souscription du
vice-roi aurait la pensée d'enchaîner à sa volonté le gou-
vernement égyptien. L'Angleterre en se créant créan-
cière de sommes énormes envers le gouvernement
turc, en lui réclamant la concession du chemin de fer
de la vallée d'Euphrate, en lui imposant une garantie
d'intérêt de 6 p. 010 en faveur des actionnaires de cette
entreprise, en faisant adjuger à ses compagnies des
chemins de fer et des canaux turcs, a donc voulu
attenter à l'indépendance de la Turquie? On ne con-
naît donc pas de l'autre côté du détroit l'objet de la
souscription égyptienne9 Elle a eu justement pour
but de garder à l'entreprise du canal son caractère
universel ; le prince n'a pas voulu que les actions
fussent concentrées dans leur majorité entre les mains
d'une seule nation; les événements de la guerre ayant
empêché la réalisation des souscriptions de l'Autriche
et de la Russie, des préventions mal fondées ayant
déterminé l'abstention des capitaux anglais, le vice-
roi a voulu se réserver à la fois et la faculté d'agir
sur les conseils de la Compagnie de toute la puis-
sance de sa participation et celle de pouvoir répartir
une portion plus ou moins considérable des actions
dont il est détenteur entre les peuples qui, par diverses
causes, n'étant point suffisamment représentés parmi
les membres de la Compagnie universelle, seront
heureux, dans un avenir prochain peut - être, de
retrouver ces actions dans ses mains. Nous com-
prendrions que dans ces circonstances on pût soup-
çonner le vice-roi d'une arrière-pensée de pres-
sion sur la Compagnie, soupçon qui certes est très
loin de notre esprit ; mais nous ne comprenons point
qu'on y découvre pour la Compagnie le moyen d'in-
tervenir illégitimement dans le gouvernement du
vice-roi.
Nous sommes obligé d'infliger le démenti le plus
net aux faits d'après lesquels lord Carnarvon a pré-
tendu que la Compagnie s'investissait d'une sorte de
juridiction dans l'isthme. Nous contestons absolument
qu'aucun visiteur britannique ait été empêché d'exa-
miner la ligne du canal par les agents de la Com-
pagnie. Nous affirmons au contraire que tous les
voyageurs anglais qui se sont présentés soit dans les
stations, soit dans les ateliers, ont reçu l'accueil le
plus cordial et le plus hospitalier. Nous pouvons in-
voquer à ce sujet le témoignage de M. Mansell, capi-
taine du navire de S. M. Britannique le Tartarus, qui
a visité Port-Saïd ; celui de M. Rankin, écrivain fort
connu à Londres, et celui de M. Hartley, ingénieur
des travaux de la Soulina pour le gouvernement an-
glais, qui tout récemment, non seulement a parcouru
tous les chantiers de l'isthme, mais auquel tous les
travaux ont été montrés en détail, et auquel même
la Compagnie? Les travailleurs indigènes recevront
un salaire supérieur à celui qu'ils obtiennent dans
leurs transactions ordinaires ; leur alimentation leur
est pleinement assurée; des habitations nombreuses
et salubres ont été construites exprès pour eux ; des
ministres de leur croyance leur distribuent les
secours religieux; des hôpitaux, des ambulances
pourvus de médecins et de médicaments leur offrent
gratuitement tous les secours contre la maladie, et,
dans ce cas, la Compagnie s'oblige encore à les in-
demniser par le paiement de près de la moitié de
leur salaire. Les nobles loris qui se sont tant émus
connaissent-ils beaucoup de travaux libres qui pré-
sentent autant de bonnes conditions et de garanties à
l'humanité que ce travail forcé?
Pourtant on n'a pas même eu recours à cette pré-
tendue contrainte; le recrutement libre a suffi pour
amener 8,000 travailleurs sur la ligne du canal.
Quant à la terrible mortalité que prévoit cette lu-
gubre philanthropie, un mot suffira pour la tranquil-
liser : à la date des dernières nouvelles il n'y avait
pas un seul malade dans les hôpitaux de la Compagnie,
et les Européens eux-mêmes qui viennent d'habiter
le-centre de l'isthme, vantent unanimement la salu-
brité de ce désert.
Nous faut-il donc relever maintenant l'injustice,
disons plus, la puérilité de ces allégations imputant
à la Compagnie universelle et au gouvernement de
notre pays, une espèce de conjuration tendant à
s'emparer de l'Égypte pour la France! Est-ce que là-
dessus les faits et les intérêts ne parlent point assez
haut? Est-ce que Mohammed-Saïd tendrait à se renver-
ser lui-même? Est-ce que la Compagnie ne reculerait
pas à l'idée de coaliser contre sa noirceur téméraire
et contre sa propre existence tous les ressentiments
de l'Europe? Est-ce qu'elle n'a pas offert à l'Angle-
terre une large part dans son entreprise? Est-ce que
ce n'est pas l'Angleterre qui a reculé? Est-ce que la
souscription n'a pas été ouverte indistinctement parmi
tous les peuples et jusqu'en Amérique? Est-ce que le
gouvernement français n'est pas prêt à placer la
neutralité du canal sous la garantie et la protec-
tion de toutes les puissances européennes? N'est-ce
pas le gouvernement anglais qui refuse d'écouter
cette proposition et de la rédiger en un traité com-
mun? N'est-ce point l'Angleterre qui semble per-
sister à se ménager ainsi un argument contre la
Compagnie et un prétexte pour ses répugnances?
Est-ce que le monde laisserait plus le Bosphore
égyptien à la merci d'une seule puissance, qu'il
n'y laisse le Bosphore de Thrace ? Est-ce qu'il ne
ei
Éaisse le Bosphore de Thrace ? Est-ce qu'il ne
kl point de l'Angleterre de mettre, dès qu'elle
udra, un terme à ses appréhensions affectées?
beau faire, le monde voit, entend et juge, et ces
ges lui donnent une très-mince opinion de la
: ï/
sincérité et de la droiture de la politique britan- ",
nique.
Nous en disons autant de l'accusation portée contre
M. Ferdinand de Lesseps, qui par la souscription du
vice-roi aurait la pensée d'enchaîner à sa volonté le gou-
vernement égyptien. L'Angleterre en se créant créan-
cière de sommes énormes envers le gouvernement
turc, en lui réclamant la concession du chemin de fer
de la vallée d'Euphrate, en lui imposant une garantie
d'intérêt de 6 p. 010 en faveur des actionnaires de cette
entreprise, en faisant adjuger à ses compagnies des
chemins de fer et des canaux turcs, a donc voulu
attenter à l'indépendance de la Turquie? On ne con-
naît donc pas de l'autre côté du détroit l'objet de la
souscription égyptienne9 Elle a eu justement pour
but de garder à l'entreprise du canal son caractère
universel ; le prince n'a pas voulu que les actions
fussent concentrées dans leur majorité entre les mains
d'une seule nation; les événements de la guerre ayant
empêché la réalisation des souscriptions de l'Autriche
et de la Russie, des préventions mal fondées ayant
déterminé l'abstention des capitaux anglais, le vice-
roi a voulu se réserver à la fois et la faculté d'agir
sur les conseils de la Compagnie de toute la puis-
sance de sa participation et celle de pouvoir répartir
une portion plus ou moins considérable des actions
dont il est détenteur entre les peuples qui, par diverses
causes, n'étant point suffisamment représentés parmi
les membres de la Compagnie universelle, seront
heureux, dans un avenir prochain peut - être, de
retrouver ces actions dans ses mains. Nous com-
prendrions que dans ces circonstances on pût soup-
çonner le vice-roi d'une arrière-pensée de pres-
sion sur la Compagnie, soupçon qui certes est très
loin de notre esprit ; mais nous ne comprenons point
qu'on y découvre pour la Compagnie le moyen d'in-
tervenir illégitimement dans le gouvernement du
vice-roi.
Nous sommes obligé d'infliger le démenti le plus
net aux faits d'après lesquels lord Carnarvon a pré-
tendu que la Compagnie s'investissait d'une sorte de
juridiction dans l'isthme. Nous contestons absolument
qu'aucun visiteur britannique ait été empêché d'exa-
miner la ligne du canal par les agents de la Com-
pagnie. Nous affirmons au contraire que tous les
voyageurs anglais qui se sont présentés soit dans les
stations, soit dans les ateliers, ont reçu l'accueil le
plus cordial et le plus hospitalier. Nous pouvons in-
voquer à ce sujet le témoignage de M. Mansell, capi-
taine du navire de S. M. Britannique le Tartarus, qui
a visité Port-Saïd ; celui de M. Rankin, écrivain fort
connu à Londres, et celui de M. Hartley, ingénieur
des travaux de la Soulina pour le gouvernement an-
glais, qui tout récemment, non seulement a parcouru
tous les chantiers de l'isthme, mais auquel tous les
travaux ont été montrés en détail, et auquel même
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.97%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203272s/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203272s/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203272s/f8.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203272s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203272s
Facebook
Twitter