Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
SUPPLÉMENT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 153
tement solide ; qu'à 8 mètres de profondeur elle
est affranchie de toute perturbation, de tout affouil-
lement, de tout ensablement ; que l'établissement de
jetées dans ces conditions est un problème de cons-
truction hydraulique parfaitement simple, n'ayant"
d'autres difficultés que celles qui se rencontrent dans
tous les travaux à la mer. Nous n'avons donc sur
cette question, pas plus que sur toutes celles qui ont
trait au creusement du canal lui-même, aucun doute,
aucune inquiétude à concevoir. Nous vous en donnons
l'assurance la plus ferme et la plus convaincue. (Vifs
applaudissements.)
L'importance et l'utilité de la rade de Port-Saïd
donnaient un haut intérêt aux opérations destinées à
fortifier l'appontement et à le prolonger par un sys-
tème d'enrochement.
Dans ce but, il était nécessaire d'organiser l'exploi-
tation des carrières de Mex, situées près d'Alexandrie,
au bord de la mer, en attendant que le canal de
service fasse communiquer Port-Saïd avec les car-
rières encore plus riches de Djebel-Geneffé. La mise
en exploitation de Mex est aujourd'hui des plus sa-
tisfaisantes. Les carrières sont ouvertes sur une éten-
due de plus de 500 mètres. Les blocs détachés par
les mines sont enlevés par trois grandes grues à
vapeur, chargés sur des wagons et traînés sur des
voiesferrées. Deux jetées, dont l'une a 275 mètres de
long, forment une darse dans laquelle huit navires
peuvent s'amarrer en toute sécurité par un fond de
3m,50 à 4m,50. Les navires se placent bord à quai, à
portée Ses grues établies sur les jetées et au-dessous
desquelles viennent s'arrêter les wagons chargés.
Ces dispositions indispensables, mais pour ainsi
dire préparatoires, malgré leur caractère de stabilité,
ne devaient pas nous faire négliger la partie fonda-
mentale de votre programme : l'exécution du canal
ouvrant l'isthme au petit cabotage, c'est-à-dire la
jonction la plus prochaine possible des deux mers.
Nous'avons défini les difficultés principales que
nous avions à surmonter dans ce but. La première
que nous devions rencontrer dans notre marche vers
Suez était le seuil d'El-Guisr. Ces difficultés, gar-
dons-nous toutefois de les exagérer. El-Guisr, comme
le Sérapéum, ne présente ni ces arêtes, ni ces ren-
flements abruptes de terrain qui, pour être percés,
exigent toutes les ressources de l'art des ingénieurs.
Ce sont des plateaux unis qui, du point où ils pren-
nent naissance, montent presque insensiblement sur
une étendue, l'une de 14, l'autre de 12 kilom. jus-
qu'à une hauteur de 19 mètres et descendent par
une pente naturelle dans les lacs où ils aboutissent.
Le seuil d'El-Guisr était celui qu'il fallait atta-
quer le premier. Son excavation devait porter la Mé-
diterranée jusqu'au lac Timsah. C'est le but où se
concentrèrent nos efforts. Mais nous étions en plein
désert ; il y fallait tout créer, tout transporter : l'eau,
les vivres, les abris,, les outils, les appareils, les ou-
vriers. Nous avons creusé ou réparé, à proximité de
cette ligne et sur différents points, plusieurs puits qui
nous assurent déjà un approvisionnement d'eau.
Douze cents indigènes ont ouvert, l'été dernier, une
rigole qui, partant du lac Maxamah, à l'extrémité
du bassin inférieur de la vallée de Gessen, a porté
l'eau du Nil, alimentant ce lac, jusqu'à Bir Abou
Ballah. En cet endroit, les eaux se déversent dans
un grand réservoir en maçonnerie, d'où elles sont éle-
vées dans un château d'eau par des pompes à va-
peur pour en redescendre par une double conduite en
poterie qui se dirige vers le seuil. Un second château
d'eau et une seconde conduite amènent l'eau du
seuil jusqu'à Ferdane. On a ménagé dans les inter-
valles des prises d'eau avec réservoirs. L'alimenta-
tion d'un nombre considérable d'ouvriers est assurée
et se fera avec facilité et abondance sur tout le
parcours de cette ligne.
Nous avons construit et nous possédons des abris
pour loger dix mille travailleurs.
Nous avons choisi et déterminé les moyens méca-
niques par lesquels nous comptons donner aux tra-
vaux une impulsion vigoureuse et économique. Ces
moyens, vous les connaissez. Ce sont les systèmes
successifs de la brouette volante, de la brouette à la
corde, de la toile sans fin manœuvrée par un ma-
nége ou une locomobile, et la toile sans fin adaptée
à la drague. La description de ces appareils et de
leur mode de fonctionner a été maintes fois publiée
depuis l'application qui en a été faite à nos travaux;
nous ne croyons donc pas devoir nous arrêter à vous
les dépeindre encore.
Nous avons, non sans vaincre des difficultés con-
sidérables, transporté à travers le désert nos provi-
sions de vivres, nos appareils et nos instruments de
travail.
Nous avons installé nos ateliers, nous les avons
fournis de tout ce qui leur était nécessaire.
La ligne de Ferdane à Timsah a été partagée en six
chantiers bien org'anisés ; le terrain était divisé en
lots préparés pour les indigènes, avec indication en
arabe des prix de chaque tâche.
Nous nous préoccupions d'assurer à ce centre nou-
veau de notre action, destiné à se prolonger bientôt
sur le Sérapéum, les moyens de rendre les relations
plus accélérées et les communications de toute es-.
pèce moins dispendieuses.
Dans ce but, le creusement d'un chenal pour les
barques a été résolu et ordonné, entre Port-Saïd et
Kantara, pour se prolonger bientôt jusqu'à Ferdane,
situé au pied du seuil d'El-Guisr.
Très-prochainement le seuil d'El-Guisr sera mis
en communication avec Port-Saïd et la Méditerra-
née, par une route d'eau de plus de 50 kilomètres.
Il serait superflu de nous appesantir sur les avan-
tement solide ; qu'à 8 mètres de profondeur elle
est affranchie de toute perturbation, de tout affouil-
lement, de tout ensablement ; que l'établissement de
jetées dans ces conditions est un problème de cons-
truction hydraulique parfaitement simple, n'ayant"
d'autres difficultés que celles qui se rencontrent dans
tous les travaux à la mer. Nous n'avons donc sur
cette question, pas plus que sur toutes celles qui ont
trait au creusement du canal lui-même, aucun doute,
aucune inquiétude à concevoir. Nous vous en donnons
l'assurance la plus ferme et la plus convaincue. (Vifs
applaudissements.)
L'importance et l'utilité de la rade de Port-Saïd
donnaient un haut intérêt aux opérations destinées à
fortifier l'appontement et à le prolonger par un sys-
tème d'enrochement.
Dans ce but, il était nécessaire d'organiser l'exploi-
tation des carrières de Mex, situées près d'Alexandrie,
au bord de la mer, en attendant que le canal de
service fasse communiquer Port-Saïd avec les car-
rières encore plus riches de Djebel-Geneffé. La mise
en exploitation de Mex est aujourd'hui des plus sa-
tisfaisantes. Les carrières sont ouvertes sur une éten-
due de plus de 500 mètres. Les blocs détachés par
les mines sont enlevés par trois grandes grues à
vapeur, chargés sur des wagons et traînés sur des
voiesferrées. Deux jetées, dont l'une a 275 mètres de
long, forment une darse dans laquelle huit navires
peuvent s'amarrer en toute sécurité par un fond de
3m,50 à 4m,50. Les navires se placent bord à quai, à
portée Ses grues établies sur les jetées et au-dessous
desquelles viennent s'arrêter les wagons chargés.
Ces dispositions indispensables, mais pour ainsi
dire préparatoires, malgré leur caractère de stabilité,
ne devaient pas nous faire négliger la partie fonda-
mentale de votre programme : l'exécution du canal
ouvrant l'isthme au petit cabotage, c'est-à-dire la
jonction la plus prochaine possible des deux mers.
Nous'avons défini les difficultés principales que
nous avions à surmonter dans ce but. La première
que nous devions rencontrer dans notre marche vers
Suez était le seuil d'El-Guisr. Ces difficultés, gar-
dons-nous toutefois de les exagérer. El-Guisr, comme
le Sérapéum, ne présente ni ces arêtes, ni ces ren-
flements abruptes de terrain qui, pour être percés,
exigent toutes les ressources de l'art des ingénieurs.
Ce sont des plateaux unis qui, du point où ils pren-
nent naissance, montent presque insensiblement sur
une étendue, l'une de 14, l'autre de 12 kilom. jus-
qu'à une hauteur de 19 mètres et descendent par
une pente naturelle dans les lacs où ils aboutissent.
Le seuil d'El-Guisr était celui qu'il fallait atta-
quer le premier. Son excavation devait porter la Mé-
diterranée jusqu'au lac Timsah. C'est le but où se
concentrèrent nos efforts. Mais nous étions en plein
désert ; il y fallait tout créer, tout transporter : l'eau,
les vivres, les abris,, les outils, les appareils, les ou-
vriers. Nous avons creusé ou réparé, à proximité de
cette ligne et sur différents points, plusieurs puits qui
nous assurent déjà un approvisionnement d'eau.
Douze cents indigènes ont ouvert, l'été dernier, une
rigole qui, partant du lac Maxamah, à l'extrémité
du bassin inférieur de la vallée de Gessen, a porté
l'eau du Nil, alimentant ce lac, jusqu'à Bir Abou
Ballah. En cet endroit, les eaux se déversent dans
un grand réservoir en maçonnerie, d'où elles sont éle-
vées dans un château d'eau par des pompes à va-
peur pour en redescendre par une double conduite en
poterie qui se dirige vers le seuil. Un second château
d'eau et une seconde conduite amènent l'eau du
seuil jusqu'à Ferdane. On a ménagé dans les inter-
valles des prises d'eau avec réservoirs. L'alimenta-
tion d'un nombre considérable d'ouvriers est assurée
et se fera avec facilité et abondance sur tout le
parcours de cette ligne.
Nous avons construit et nous possédons des abris
pour loger dix mille travailleurs.
Nous avons choisi et déterminé les moyens méca-
niques par lesquels nous comptons donner aux tra-
vaux une impulsion vigoureuse et économique. Ces
moyens, vous les connaissez. Ce sont les systèmes
successifs de la brouette volante, de la brouette à la
corde, de la toile sans fin manœuvrée par un ma-
nége ou une locomobile, et la toile sans fin adaptée
à la drague. La description de ces appareils et de
leur mode de fonctionner a été maintes fois publiée
depuis l'application qui en a été faite à nos travaux;
nous ne croyons donc pas devoir nous arrêter à vous
les dépeindre encore.
Nous avons, non sans vaincre des difficultés con-
sidérables, transporté à travers le désert nos provi-
sions de vivres, nos appareils et nos instruments de
travail.
Nous avons installé nos ateliers, nous les avons
fournis de tout ce qui leur était nécessaire.
La ligne de Ferdane à Timsah a été partagée en six
chantiers bien org'anisés ; le terrain était divisé en
lots préparés pour les indigènes, avec indication en
arabe des prix de chaque tâche.
Nous nous préoccupions d'assurer à ce centre nou-
veau de notre action, destiné à se prolonger bientôt
sur le Sérapéum, les moyens de rendre les relations
plus accélérées et les communications de toute es-.
pèce moins dispendieuses.
Dans ce but, le creusement d'un chenal pour les
barques a été résolu et ordonné, entre Port-Saïd et
Kantara, pour se prolonger bientôt jusqu'à Ferdane,
situé au pied du seuil d'El-Guisr.
Très-prochainement le seuil d'El-Guisr sera mis
en communication avec Port-Saïd et la Méditerra-
née, par une route d'eau de plus de 50 kilomètres.
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