Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. ,159
» nation que l'accomplissement d'un grand ouvrage
» réunissant la Méditerranée et la mer Rouge ; ou-
» vrage qui serait un stimulant pour le commerce
» et imprimerait un nouvel élan à la civilisation et
» même au christianisme. »
Un peu plus loin le noble lord ajoute ;
« La position de M. de.Lesseps serait à un haut de-
» gré justifiée, s'il pouvait prouver que son entre-
» prise est entièrement commerciale et qu'il n'a d'au-
» cune façon cherché à imposer des conditions de
» nature à intervenir illégitimement dans l'action
» du gouvernement égyptien. »■
Enfin, en ce qui touche aux rapports du canal
avec les intérêts de la France et de l'Angleterre,
l'orateur de l'opposition s'exprime ainsi :
« Je n'ai pas envie d'entraver le développement
» du commerce français dans cette direction, car je
* crois que l'accroissement du commerce dans une
» nation stimule naturellement le commerce des au-
» très, et comme le tranche l'Inde avec l'Angleterre
» est aussi grand, sinon plus grand, que celui en-
» tretenu par l'Inde avec les autres pays, le canal,
» si l'on pouvait s'en servir, serait principalement
» avantageux à l'Angleterre. »
L'organe du gouvernement à la chambre haute,
lord Wodehouse, déclare de son côté :
« Jamais notre pays ne pensera un moment à s'op-
» poser à un simple projet commercial, quelle qu'en
» soit l'origine. »
Un des anciens adversaires les plus ardents du ca-
nal, lord Strattford de Redcliffe, n'a pas été moins
explicite :
a Si le projet, a-t-il dit, n'avait qu'un caractère
» commercial qui pût être avantageux au commerce
» du monde, je ne concevrais pas, que, par un sen-
» timent de jalousie, il pût trouver de l'opposition
» dans notre grand pays. qui certainement, en ce cas,
» retirerait le principal bénéfice de son exécution. »
L'ouverture de l'isthme est donc un bienfait pour
le commerce, pour la civilisation, pour le christia-
nisme et surtout pour l'Angleterre. Si l'opération est
purement commerciale, l'opposition qu'on lui fait
n'est pas soutenable, n'est même pas concevable.
L'empêcher par jalousie envers un peuple quelconque,
et spécialement envers la France, serait un senti-
ment honteux : voilà ce qui a été voté et admis una-
nimement dans la noble assemblée.
C'est évidemment sous l'impression de ces prin-
cipes que lord Wodehouse a terminé son discours of-
ficiel par cette importante conclusion :
« J'ai la. confiance que cette entreprise, que je crois
» impraticable, ou sera abandonnée, ou du moins
» qu'on insistera pour obtenir des garanties qui don-
» nent sécurité à la Porte et à toutes les puissances
» européennes ayant des intérêts dans cette partie du
» monde, garanties desquelles il résultera que la voie
» de communication proposée ne pourra porter at-
.1) teinté à ces intérêts, et qu'aucune des puis-
» sances ne sera privée des avantages dont jouira
» un État quelconque, spécialement en cas de
» guerre. »
Nous sommes ici cotnplétement d'accord avec l'o-
rateur du gouvernement britannique. Expliquons-
nous. Nous pouvons le rassurer-sur l'abandon du
projet que chacun de nous est décidé à soutenir.
Abandonner le projet dans l'état d'avancement où il
est, ce serait de la part de ceux qui sont placés
à votre tête, une coupable désertion ; ce serait de
votre part une ruineuse faiblesse à laquelle vous
êtes disposés moins que jamais. (Vive approbation.)
Le projet ne sera donc pas abandonné, son exécution
est infaillible. (Applaudissements.)
Mais entourer le canal de toutes les garanties ca-
pables de lui maintenir ce caractère universel qui est
notre principe et notre condition d'existence, qui le
destine à être utile à tous en restant inoffensif pour
tous, c'est là notre vœu le plus cher, le but cons-
tant de nos efforts, et nulle part, nous osons le dire ,
l'Angleterre ne trouvera pour atteindre ce résultat,
de coopérateurs plus sincères que le gouvernement
français et notre Compagnie.
Pour le prouver il nous suffirait de rappeler les
propositions que nous analysions tout à l'heure de-
vant vous, que nous avons indiquées comme base de
la négociation, qui ont été rédigées dans le but d'al-
ler au-devant de chacune des objections présentées,
et qui certes, nous en appelons à tous les esprits sin-
cères, sont de nature à satisfaire les exigences les
plus défiantes.
Que faut-il donc pour attester que nous sommes
et que nous voulons rester une association commer-
ciale ? On a dit qu'il n'y avait rien de plus difficile à
prouver que l'évidence à ceux qui ne voulaient pas la
reconnaître: Nous sommes assez portés à être de cet
avis en entendant les incrédulités qui se manifestent
d3 l'autre côté de la Manche sur le but uniquement
commercial de notre Compagnie. (Sourires.)
Mais en présence des déclarations officielles du ca-
binet britannique, la situation est aujourd'hui très-
simple. C'est en vain qu'on essaie de se couvrir du
prétexte des intérêts de la Porte. La Porte a fait con-
naître à la France et à l'Angleterre que, pour sa
part, elle n'avait aucune objection à élever contre
l'exécution du canal de Suez. Que veut-on qu'elle dise
de plus et quelle autre adhésion peut-on lui demander?
Elle a fait suivre cet avertissement d'une autre com-
munication non moins décisive : c'est celle par la-
quelle elle s'en remet aux deux Puissances du soin
de régler les questions politiques ou internationales
que peut faire naître l'établissement du canal. Nous
croyons que la France est depuis longtemps prête
à ouvrir cette négociation, et dans notre opinion les
» nation que l'accomplissement d'un grand ouvrage
» réunissant la Méditerranée et la mer Rouge ; ou-
» vrage qui serait un stimulant pour le commerce
» et imprimerait un nouvel élan à la civilisation et
» même au christianisme. »
Un peu plus loin le noble lord ajoute ;
« La position de M. de.Lesseps serait à un haut de-
» gré justifiée, s'il pouvait prouver que son entre-
» prise est entièrement commerciale et qu'il n'a d'au-
» cune façon cherché à imposer des conditions de
» nature à intervenir illégitimement dans l'action
» du gouvernement égyptien. »■
Enfin, en ce qui touche aux rapports du canal
avec les intérêts de la France et de l'Angleterre,
l'orateur de l'opposition s'exprime ainsi :
« Je n'ai pas envie d'entraver le développement
» du commerce français dans cette direction, car je
* crois que l'accroissement du commerce dans une
» nation stimule naturellement le commerce des au-
» très, et comme le tranche l'Inde avec l'Angleterre
» est aussi grand, sinon plus grand, que celui en-
» tretenu par l'Inde avec les autres pays, le canal,
» si l'on pouvait s'en servir, serait principalement
» avantageux à l'Angleterre. »
L'organe du gouvernement à la chambre haute,
lord Wodehouse, déclare de son côté :
« Jamais notre pays ne pensera un moment à s'op-
» poser à un simple projet commercial, quelle qu'en
» soit l'origine. »
Un des anciens adversaires les plus ardents du ca-
nal, lord Strattford de Redcliffe, n'a pas été moins
explicite :
a Si le projet, a-t-il dit, n'avait qu'un caractère
» commercial qui pût être avantageux au commerce
» du monde, je ne concevrais pas, que, par un sen-
» timent de jalousie, il pût trouver de l'opposition
» dans notre grand pays. qui certainement, en ce cas,
» retirerait le principal bénéfice de son exécution. »
L'ouverture de l'isthme est donc un bienfait pour
le commerce, pour la civilisation, pour le christia-
nisme et surtout pour l'Angleterre. Si l'opération est
purement commerciale, l'opposition qu'on lui fait
n'est pas soutenable, n'est même pas concevable.
L'empêcher par jalousie envers un peuple quelconque,
et spécialement envers la France, serait un senti-
ment honteux : voilà ce qui a été voté et admis una-
nimement dans la noble assemblée.
C'est évidemment sous l'impression de ces prin-
cipes que lord Wodehouse a terminé son discours of-
ficiel par cette importante conclusion :
« J'ai la. confiance que cette entreprise, que je crois
» impraticable, ou sera abandonnée, ou du moins
» qu'on insistera pour obtenir des garanties qui don-
» nent sécurité à la Porte et à toutes les puissances
» européennes ayant des intérêts dans cette partie du
» monde, garanties desquelles il résultera que la voie
» de communication proposée ne pourra porter at-
.1) teinté à ces intérêts, et qu'aucune des puis-
» sances ne sera privée des avantages dont jouira
» un État quelconque, spécialement en cas de
» guerre. »
Nous sommes ici cotnplétement d'accord avec l'o-
rateur du gouvernement britannique. Expliquons-
nous. Nous pouvons le rassurer-sur l'abandon du
projet que chacun de nous est décidé à soutenir.
Abandonner le projet dans l'état d'avancement où il
est, ce serait de la part de ceux qui sont placés
à votre tête, une coupable désertion ; ce serait de
votre part une ruineuse faiblesse à laquelle vous
êtes disposés moins que jamais. (Vive approbation.)
Le projet ne sera donc pas abandonné, son exécution
est infaillible. (Applaudissements.)
Mais entourer le canal de toutes les garanties ca-
pables de lui maintenir ce caractère universel qui est
notre principe et notre condition d'existence, qui le
destine à être utile à tous en restant inoffensif pour
tous, c'est là notre vœu le plus cher, le but cons-
tant de nos efforts, et nulle part, nous osons le dire ,
l'Angleterre ne trouvera pour atteindre ce résultat,
de coopérateurs plus sincères que le gouvernement
français et notre Compagnie.
Pour le prouver il nous suffirait de rappeler les
propositions que nous analysions tout à l'heure de-
vant vous, que nous avons indiquées comme base de
la négociation, qui ont été rédigées dans le but d'al-
ler au-devant de chacune des objections présentées,
et qui certes, nous en appelons à tous les esprits sin-
cères, sont de nature à satisfaire les exigences les
plus défiantes.
Que faut-il donc pour attester que nous sommes
et que nous voulons rester une association commer-
ciale ? On a dit qu'il n'y avait rien de plus difficile à
prouver que l'évidence à ceux qui ne voulaient pas la
reconnaître: Nous sommes assez portés à être de cet
avis en entendant les incrédulités qui se manifestent
d3 l'autre côté de la Manche sur le but uniquement
commercial de notre Compagnie. (Sourires.)
Mais en présence des déclarations officielles du ca-
binet britannique, la situation est aujourd'hui très-
simple. C'est en vain qu'on essaie de se couvrir du
prétexte des intérêts de la Porte. La Porte a fait con-
naître à la France et à l'Angleterre que, pour sa
part, elle n'avait aucune objection à élever contre
l'exécution du canal de Suez. Que veut-on qu'elle dise
de plus et quelle autre adhésion peut-on lui demander?
Elle a fait suivre cet avertissement d'une autre com-
munication non moins décisive : c'est celle par la-
quelle elle s'en remet aux deux Puissances du soin
de régler les questions politiques ou internationales
que peut faire naître l'établissement du canal. Nous
croyons que la France est depuis longtemps prête
à ouvrir cette négociation, et dans notre opinion les
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