Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
156 L'ISTHME DE SUEZ,
sée aux territoires compris dans les limites de l'É-
gypte par le hatti-scheriff de 1841, ni par les con-
ventions en vertu desquelles les grandes puissances
ont reconnu la situation respective de l'Égypte et de
la Turquie.
Cet ensemble de garanties devait dissiper jusqu'au
prétexte de toute inquiétude. Il constatait si claire-
ment la sincérité du vice-roi d'Égypte, le désintéres-
sement de la France et la bonne foi de la Compagnie,
qu'aucune politique, dégagée d'arrière-pensée, ne
pouvait la repousser.
Lord Palmerston toutefois, qui, on est en droit de le
craindre, aimait mieux garder et nourrir ses alarmes
que s'en guérir par un règlement net et péremptoire,
ne daigna pas écouter les invitations de la Porte.
Mais il saisit la première occasion propice de cher-
cher à nous discréditer, en réitérant ses imputations
contre la moralité de l'entreprise.
A l'en croire, vous êtes trompés, Messieurs ; vous
êtes les dupes d'un leurre perfide. (Rires ironiques.)
Il ne peut nous convenir de vous laisser ignorer
des avertissements qui vous ont été adressés de si
haut. (Nouveaux rires.)
Dans la séance de la Chambre des communes du
23 août dernier, à propos d'une question qui lui était
faite sur le canal de Suez, le premier ministre d'An-
gleterre s'est exprimé en ces termes :
« La Compagnie de Suez, ainsi que je l'ai souvent
dit, est l'une des plus remarquables tentatives
de tromperie ( exclamations et rires ) qui aient été
mises en pratique dans les temps modernes; c'est
un leurre complet, depuis le commencement jusqu'à
la fin. Beaucoup de personnes en France, de petites
gens (small persans), ont été induites à prendre de
petites actions ( mouvement ) sous l'impression que
l'affaire serait profitable. La marche des travaux en
Ègypte toutefois a été telle qu'elle a montré que
si l'entreprise n'est pas impraticable, elle exigera des
sacrifices d'argent, de temps et de travail tout à fait
au-dessus des forces de toute Compagnie. »
Ce n'est pas nous que compromettent de tels abus
de la parole couverts par l'inviolabilité du pouvoir;
ils n'atteignent pas davantage les membres éminents
de la commission scientifique internationale, dont les
études consciencieuses ont déterminé le projet d'exé-
cution du canal et ont établi les devis fixant le maxi-
mum de la dépense.
Nous avons placé ces assertions sous vos yeux.
Jugez-les. Par la publicité de ce rapport, l'opinion du
monde les connaîtra aussi et les jugera; c'est pour
nous une satisfaction suffisante. (Applaudissements.)
Un mot encore en ce qui touche la composition de
notre Compagnie. Nous ne partageons pas le senti-
ment du noble orateur envers ceux qu'il appelle : les
petites gens. Quand même notre Compagnie ne serait
formée que de personnes d'une modeste fortune, elle
ne serait à nos yeux ni moins honorable ni moins ho
norée. Mais si la pensée était de faire croire, par
cette expression, que le succès de notre souscription
est dû aux passions ou à la crédulité d'une classe,
c'est là un tort de plus. Les plus grands noms figu-
rent à côté des humbles parmi les membres de notre
association ; le sacerdoce, la magistrature, l'armée
de terre et de mer, l'administration, les corps savants,
l'industrie, le commerce, toutes les professions libé-
rales se mêlent et se confondent dans ses rangs. Bien
plus, elle a été l'objet d'une faveur exceptionnelle. Par
une dérogation à ses usages, la Chambre de com-
merce de Paris, dont le représentant est probablement
dans cette enceinte, chargeait son président de s'ins-
crire au nom du corps parmi nos souscripteurs, non
assurément comme spéculation, mais comme témoi-
gnage de haute estime et d'encouragement pour une
œuvre éminemment utile aux intérêts commerciaux et
maritimes du monde. (Applaudissements prolongés.)
La Compagnie du canal des deux mers est le reflet
de notre société moderne : elle est formée de repré -
sentants de tous les pays, de toutes les opinions, de
toutes les positions, de toutes les branches de l'in-
telligence; c'est là son honneur et sa force, il n'est
pas indifférent de les lui maintenir. (Nouveaux ap-
plaudissements.)
Pendant qu'on se livrait en Angleterre à ces écarts
regrettables, un événement dont la mention est op-
portune se passait en Hollande. S. M. le roi des Pays-
Bas, dont l'esprit élevé avait apprécié toute la portée
du percement de l'isthme de Suez, avait en 1856, sur
la proposition de son ministre de l'intérieur, nommé
une commission pour étudier l'influence que devait
exercer sur le commerce de ses Etats cette révolu-
tion maritime et rechercher le moyen d'en tirer pour
ses peuples le meilleur parti possible.
Cette commission, choisie parmi les hommes les
plus compétents et les plus expérimentés du pays,
ne se prononça pas arbitrairement et de parti pris.
Elle employa trois années à réunir et à consulter tous
les éléments de la discussion, à recueillir tous les ren-
seignements propres à l'éclairer, à se former enfin
une opinion consciencieuse et loyale. Le rapport de
la commission néerlandaise a été traduit en français
et publié par les soins de la Compagnie. Ce docu-
ment si grave, empreint de la solidité calme et pratique
de l'esprit hollandais, contredisait d'une façon nou-
velle et complète les préventions manifestées dans le
sein du Parlement britannique.
Pour la possibilité du canal, la commission était
tout entière du côté de la science du continent con-
tre lord Palmerston :
« Le rapport de la commission internationale, dit-
» elle, a démontré (Tune manière incontestable que le
a projet de percement est exécutable. »
Quant à l'importance de l'œuvre, aux services
sée aux territoires compris dans les limites de l'É-
gypte par le hatti-scheriff de 1841, ni par les con-
ventions en vertu desquelles les grandes puissances
ont reconnu la situation respective de l'Égypte et de
la Turquie.
Cet ensemble de garanties devait dissiper jusqu'au
prétexte de toute inquiétude. Il constatait si claire-
ment la sincérité du vice-roi d'Égypte, le désintéres-
sement de la France et la bonne foi de la Compagnie,
qu'aucune politique, dégagée d'arrière-pensée, ne
pouvait la repousser.
Lord Palmerston toutefois, qui, on est en droit de le
craindre, aimait mieux garder et nourrir ses alarmes
que s'en guérir par un règlement net et péremptoire,
ne daigna pas écouter les invitations de la Porte.
Mais il saisit la première occasion propice de cher-
cher à nous discréditer, en réitérant ses imputations
contre la moralité de l'entreprise.
A l'en croire, vous êtes trompés, Messieurs ; vous
êtes les dupes d'un leurre perfide. (Rires ironiques.)
Il ne peut nous convenir de vous laisser ignorer
des avertissements qui vous ont été adressés de si
haut. (Nouveaux rires.)
Dans la séance de la Chambre des communes du
23 août dernier, à propos d'une question qui lui était
faite sur le canal de Suez, le premier ministre d'An-
gleterre s'est exprimé en ces termes :
« La Compagnie de Suez, ainsi que je l'ai souvent
dit, est l'une des plus remarquables tentatives
de tromperie ( exclamations et rires ) qui aient été
mises en pratique dans les temps modernes; c'est
un leurre complet, depuis le commencement jusqu'à
la fin. Beaucoup de personnes en France, de petites
gens (small persans), ont été induites à prendre de
petites actions ( mouvement ) sous l'impression que
l'affaire serait profitable. La marche des travaux en
Ègypte toutefois a été telle qu'elle a montré que
si l'entreprise n'est pas impraticable, elle exigera des
sacrifices d'argent, de temps et de travail tout à fait
au-dessus des forces de toute Compagnie. »
Ce n'est pas nous que compromettent de tels abus
de la parole couverts par l'inviolabilité du pouvoir;
ils n'atteignent pas davantage les membres éminents
de la commission scientifique internationale, dont les
études consciencieuses ont déterminé le projet d'exé-
cution du canal et ont établi les devis fixant le maxi-
mum de la dépense.
Nous avons placé ces assertions sous vos yeux.
Jugez-les. Par la publicité de ce rapport, l'opinion du
monde les connaîtra aussi et les jugera; c'est pour
nous une satisfaction suffisante. (Applaudissements.)
Un mot encore en ce qui touche la composition de
notre Compagnie. Nous ne partageons pas le senti-
ment du noble orateur envers ceux qu'il appelle : les
petites gens. Quand même notre Compagnie ne serait
formée que de personnes d'une modeste fortune, elle
ne serait à nos yeux ni moins honorable ni moins ho
norée. Mais si la pensée était de faire croire, par
cette expression, que le succès de notre souscription
est dû aux passions ou à la crédulité d'une classe,
c'est là un tort de plus. Les plus grands noms figu-
rent à côté des humbles parmi les membres de notre
association ; le sacerdoce, la magistrature, l'armée
de terre et de mer, l'administration, les corps savants,
l'industrie, le commerce, toutes les professions libé-
rales se mêlent et se confondent dans ses rangs. Bien
plus, elle a été l'objet d'une faveur exceptionnelle. Par
une dérogation à ses usages, la Chambre de com-
merce de Paris, dont le représentant est probablement
dans cette enceinte, chargeait son président de s'ins-
crire au nom du corps parmi nos souscripteurs, non
assurément comme spéculation, mais comme témoi-
gnage de haute estime et d'encouragement pour une
œuvre éminemment utile aux intérêts commerciaux et
maritimes du monde. (Applaudissements prolongés.)
La Compagnie du canal des deux mers est le reflet
de notre société moderne : elle est formée de repré -
sentants de tous les pays, de toutes les opinions, de
toutes les positions, de toutes les branches de l'in-
telligence; c'est là son honneur et sa force, il n'est
pas indifférent de les lui maintenir. (Nouveaux ap-
plaudissements.)
Pendant qu'on se livrait en Angleterre à ces écarts
regrettables, un événement dont la mention est op-
portune se passait en Hollande. S. M. le roi des Pays-
Bas, dont l'esprit élevé avait apprécié toute la portée
du percement de l'isthme de Suez, avait en 1856, sur
la proposition de son ministre de l'intérieur, nommé
une commission pour étudier l'influence que devait
exercer sur le commerce de ses Etats cette révolu-
tion maritime et rechercher le moyen d'en tirer pour
ses peuples le meilleur parti possible.
Cette commission, choisie parmi les hommes les
plus compétents et les plus expérimentés du pays,
ne se prononça pas arbitrairement et de parti pris.
Elle employa trois années à réunir et à consulter tous
les éléments de la discussion, à recueillir tous les ren-
seignements propres à l'éclairer, à se former enfin
une opinion consciencieuse et loyale. Le rapport de
la commission néerlandaise a été traduit en français
et publié par les soins de la Compagnie. Ce docu-
ment si grave, empreint de la solidité calme et pratique
de l'esprit hollandais, contredisait d'une façon nou-
velle et complète les préventions manifestées dans le
sein du Parlement britannique.
Pour la possibilité du canal, la commission était
tout entière du côté de la science du continent con-
tre lord Palmerston :
« Le rapport de la commission internationale, dit-
» elle, a démontré (Tune manière incontestable que le
a projet de percement est exécutable. »
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