Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 155
« Par l'enchaînement des faits qui viennent de vous
être exposés, vous avez pu vous convaincre, Mes-
sieurs, que nous sommes dans notre droit en conti-
nuant la marche progressive et conciliante qui, jus-
qu'à présent, nous a réussi. Si l'on cherchait de nou-
veau à porter atteinte à ce droit, l'expérience du
passé nous garantirait l'efficace protection de deux
grandes puissances : celle de l'opinion publique et
celle de l'auguste souverain qui a acquis tant de ti-
tres à notre gratitude. (Applaudissements.)
» Poursuivons donc avec confiance notre entreprise
commerciale et industrielle, et laissons à la diplo-
matie le soin de traiter, dans le moment opportun,
les questions politiques qu'elle a été appelée à ré-
soudre sur la demande de la Porte Ottomane. »
(Longue adhésion).
Vous avez à l'unanimité approuvé notre rapport;
vous avez ratifié les mesures prises jusqu'alors par
le Conseil d'administration; vous nous avez donné
tous pouvoirs à l'effet de poursuivre l'exécution de
votre entreprise.
Forts de votre approbation et de votre confiance,
mandataires d'une assemblée décidée à ne pas se
laisser vaincre par les difficultés, nous nous sommes
dévoués avec un zèle égal à celui qui vous animait,
à la réalisation de notre grande œuvre, et nous avons
pu marcher avec une persévérante résolution vers le
but que vous nous aviez assigné.
L'exposé des faits que nous venons de vous sou-
mettre vous aura démontré, nous l'espérons, que nous
avons été assez heureux pour justifier votre vote et
exécuter fermement votre mandat.
Notre tâche était vaste et compliquée ; elle em-
brassait tous les préparatifs exigés par une prochaine
entrée en campagne et par les besoins d'une popu-
lation nombreuse à installer, à faire vivre et à faire
travailler dans le désert.
Une pareille mise en œuvre demandait avec beau-
coup de temps et de patience ce concours de volon-
tés énergiques que nous avions déjà rencontré au
début de nos travaux et qui n'a failli dans aucune
des épreuves que nous venons de traverser.
Le signe le plus frappant de la solidité et de l'ave-
nir de notre entreprise, c'est le dévouement inalté-
rable et la foi dans le succès que ne cessent d'y ap-
porter tous ces hommes intelligents appelés à parti-
ciper à son exécution,
Nous étions arrivés au commencement de janvier,
avec tous les éléments suffisants pour obtenir en
quelques mois de travail une communication mari-
time entre la Méditerranée et le lac Timsah. Ce ré-
sultat serait atteint aujourd'hui si, avec les deux ou
ou trois mille indigènes qui étaient déjà venus libre-
ment à nous, le gouvernement égyptien avait pu
nous fournir, comme nous étions en droit de les de-
mander, cinq à six mille travailleurs. Mais c'était là
que nous attendaient nos adversaires; ils mirent tout
en œuvre pour nous enlever une ressource qu'ils
croyaient indispensable à notre marche.
Il faut ici vous parler des derniers efforts d'une
opposition ( mouvement dans l'assemblée ) qui, cette
fois encore, n'a abouti qu'à un échec, en nous obli-
geant à puiser des forces inattendues dans nos pro-
pres moyens, et en nous donnant elle-même un
nouvel élan qui nous a permis de franchir heu-
reusement tous les obstacles.
Cette opposition semblait avoir désarmé à la suite
et par l'effet de votre première assemblée générale.
Quelle était en effet la situation ? Il venait d'être
publiquement annoncé que la Porte Ottomane, au-
près de laquelle l'ambassadeur de France avait été
chargé de soutenir les droits de la Compagnie du
canal de Suez, approuvait, en ce qui concernait ses
intérêts, notre entreprise et avait diplomatiquement
proposé aux grandes puissances maritimes, particu-
lièrement à la France et à l'Angleterre, de s'entendre
sur les questions politiques qui pourraient être la
conséquence de l'exécution du canal.
Nous appelions de tous nos vœux le règlement
international proposé par la Turquie, et nous avions
ainsi formulé les bases d'un arrangement :
1° On proclamerait la neutralité complète du canal
de Suez et la liberté du passage pour tout navire de
commerce, quelle que fût sa nationalité, moyennant
le paiement de droits qui seraient les mêmes pour
tous. Cette neutralité est déjà consacrée en principe
dans l'article 14 de l'acte de concession.
2° Il serait interdit à tout bâtiment de guerre de
passer par le canal, à moins d'une autorisation spé-
ciale du gouvernement local.
3° Il serait formellement interdit à la Compagnie
d'ériger aucun ouvrage de défense ni aucune fortifica-
tion, soit à l'entrée, soit le long des rives du canal,
soit sur les terrains dont elle possède la jouissance
dans l'isthme ; elle ne pourrait non plus fonder des
colonies de cultivateurs qui ne seraient point sujets
du gouvernement local.
4° Les navires passant par le canal ne pourraient
débarquer des troupes dans l'isthme, si ce n'est en
cas de maladies, d'avaries, de sinistres; et, dans cette
hypothèse, il serait nécessaire d'obtenir l'autorisation
du gouvernement local.
50 Les terres concédées à la Compagnie ne pour-
raient être utilisées qu'en vue d'exploitations agri-
coles ou industrielles, et s'il arrivait que la Compa-
gnie affermât ou aliénât tout ou partie de ces terres,
elle serait tenue de le faire au point de vue exclusif
de ses intérêts financiers, sans acception de personnes
et sans distinction de nationalités,
Enfin le vice-roi d'Egypte s'était montré disposé à
admettre dans l'isthme de Suez une garnison de
troupes turques, condition qui n'avait pas été impo-
« Par l'enchaînement des faits qui viennent de vous
être exposés, vous avez pu vous convaincre, Mes-
sieurs, que nous sommes dans notre droit en conti-
nuant la marche progressive et conciliante qui, jus-
qu'à présent, nous a réussi. Si l'on cherchait de nou-
veau à porter atteinte à ce droit, l'expérience du
passé nous garantirait l'efficace protection de deux
grandes puissances : celle de l'opinion publique et
celle de l'auguste souverain qui a acquis tant de ti-
tres à notre gratitude. (Applaudissements.)
» Poursuivons donc avec confiance notre entreprise
commerciale et industrielle, et laissons à la diplo-
matie le soin de traiter, dans le moment opportun,
les questions politiques qu'elle a été appelée à ré-
soudre sur la demande de la Porte Ottomane. »
(Longue adhésion).
Vous avez à l'unanimité approuvé notre rapport;
vous avez ratifié les mesures prises jusqu'alors par
le Conseil d'administration; vous nous avez donné
tous pouvoirs à l'effet de poursuivre l'exécution de
votre entreprise.
Forts de votre approbation et de votre confiance,
mandataires d'une assemblée décidée à ne pas se
laisser vaincre par les difficultés, nous nous sommes
dévoués avec un zèle égal à celui qui vous animait,
à la réalisation de notre grande œuvre, et nous avons
pu marcher avec une persévérante résolution vers le
but que vous nous aviez assigné.
L'exposé des faits que nous venons de vous sou-
mettre vous aura démontré, nous l'espérons, que nous
avons été assez heureux pour justifier votre vote et
exécuter fermement votre mandat.
Notre tâche était vaste et compliquée ; elle em-
brassait tous les préparatifs exigés par une prochaine
entrée en campagne et par les besoins d'une popu-
lation nombreuse à installer, à faire vivre et à faire
travailler dans le désert.
Une pareille mise en œuvre demandait avec beau-
coup de temps et de patience ce concours de volon-
tés énergiques que nous avions déjà rencontré au
début de nos travaux et qui n'a failli dans aucune
des épreuves que nous venons de traverser.
Le signe le plus frappant de la solidité et de l'ave-
nir de notre entreprise, c'est le dévouement inalté-
rable et la foi dans le succès que ne cessent d'y ap-
porter tous ces hommes intelligents appelés à parti-
ciper à son exécution,
Nous étions arrivés au commencement de janvier,
avec tous les éléments suffisants pour obtenir en
quelques mois de travail une communication mari-
time entre la Méditerranée et le lac Timsah. Ce ré-
sultat serait atteint aujourd'hui si, avec les deux ou
ou trois mille indigènes qui étaient déjà venus libre-
ment à nous, le gouvernement égyptien avait pu
nous fournir, comme nous étions en droit de les de-
mander, cinq à six mille travailleurs. Mais c'était là
que nous attendaient nos adversaires; ils mirent tout
en œuvre pour nous enlever une ressource qu'ils
croyaient indispensable à notre marche.
Il faut ici vous parler des derniers efforts d'une
opposition ( mouvement dans l'assemblée ) qui, cette
fois encore, n'a abouti qu'à un échec, en nous obli-
geant à puiser des forces inattendues dans nos pro-
pres moyens, et en nous donnant elle-même un
nouvel élan qui nous a permis de franchir heu-
reusement tous les obstacles.
Cette opposition semblait avoir désarmé à la suite
et par l'effet de votre première assemblée générale.
Quelle était en effet la situation ? Il venait d'être
publiquement annoncé que la Porte Ottomane, au-
près de laquelle l'ambassadeur de France avait été
chargé de soutenir les droits de la Compagnie du
canal de Suez, approuvait, en ce qui concernait ses
intérêts, notre entreprise et avait diplomatiquement
proposé aux grandes puissances maritimes, particu-
lièrement à la France et à l'Angleterre, de s'entendre
sur les questions politiques qui pourraient être la
conséquence de l'exécution du canal.
Nous appelions de tous nos vœux le règlement
international proposé par la Turquie, et nous avions
ainsi formulé les bases d'un arrangement :
1° On proclamerait la neutralité complète du canal
de Suez et la liberté du passage pour tout navire de
commerce, quelle que fût sa nationalité, moyennant
le paiement de droits qui seraient les mêmes pour
tous. Cette neutralité est déjà consacrée en principe
dans l'article 14 de l'acte de concession.
2° Il serait interdit à tout bâtiment de guerre de
passer par le canal, à moins d'une autorisation spé-
ciale du gouvernement local.
3° Il serait formellement interdit à la Compagnie
d'ériger aucun ouvrage de défense ni aucune fortifica-
tion, soit à l'entrée, soit le long des rives du canal,
soit sur les terrains dont elle possède la jouissance
dans l'isthme ; elle ne pourrait non plus fonder des
colonies de cultivateurs qui ne seraient point sujets
du gouvernement local.
4° Les navires passant par le canal ne pourraient
débarquer des troupes dans l'isthme, si ce n'est en
cas de maladies, d'avaries, de sinistres; et, dans cette
hypothèse, il serait nécessaire d'obtenir l'autorisation
du gouvernement local.
50 Les terres concédées à la Compagnie ne pour-
raient être utilisées qu'en vue d'exploitations agri-
coles ou industrielles, et s'il arrivait que la Compa-
gnie affermât ou aliénât tout ou partie de ces terres,
elle serait tenue de le faire au point de vue exclusif
de ses intérêts financiers, sans acception de personnes
et sans distinction de nationalités,
Enfin le vice-roi d'Egypte s'était montré disposé à
admettre dans l'isthme de Suez une garnison de
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