Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1861 01 mai 1861
Description : 1861/05/01 (A6,N117). 1861/05/01 (A6,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203270z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 139
tentative dont le succès était contesté, non sans quel-
ques motifs, puisqu'elle n'était rien moins qu'une inno-
vation, une sorte de révolution dans les usages du pays,
v;ent d'obtenir une éclatante réussite devant laquelle
les plus incrédules doivent s'incliner ; cinq à six mille
fellahs, qui travailleront à la tâche, sans être aucune-
ment soumis au régime habituel des coups de bâton
et autres mauvais traitements analogues, sont déjà
réunis et se rendent par détachements sur les chantiers
de i'isthme. Le gouvernement est tout à fait étranger
à ces enrôlements.
» D'un autre côté, le voyage que vient d'effectuer,
si heureusement et d'une façon si brillante, l'honorable
M. de Lesseps sur le territoire syrien jusqu'à Jérusa-
lem, a pour premier résultat le concours assuré de
plusieurs milliers d'Arabes syriens. Ces derniers com-
mencent à arriver dans l'isthme par troupes nom-
breuses.
» On ne saurait assez sérieusement considérer le
succès de cette manière de procéder, car, je le disais
plus haut, c'est toute une révolution, dont les résultats
seront immenses et féconds pour l'entreprise gigan-
tesque de la civilisation. C'est le renversement de l'un
des plus formidables obstacles sur lequel comptaient
les adversaires du canal.
» Enfin, on peut l'affirmer dès aujourd'hui, le pro-
gramme développé l'an dernier par le président de la
Compagnie à l'assemblée générale des actionnaires
sera largement accompli, et dans une année une com-
munication maritime sera établie entre la Méditerranée
et la mer Rouge. L'union des deux mers sera, elle
aussi, un fait accompli !
» E.-T. BAIGNIÈRES. »
(Correspondance spéciale du SÀLUT PUBLIC.)
« Alexandrie (Egypte), 11 avril.
» Vous me demandez des renseignements certains
sur l'entreprise du canal de Suez. Jusqu'à présent il
était difficile de vous les donner, parce que le voyage
de l'intérieur de l'isthme était presque impossible pour
des personnes étrangères à la Compagnie. Mais aujour-
d'hui un assez grand nombre de touristes, de visiteurs
compétents et même d'actionnaires venus d'Europe, ont
pu avec commodité parcourir la ligne des travaux et
faire à loisir leurs explorations depuis que le désert
n'est plus désert. A leur retour à Alexandrie, ils ren-
dent compte de leurs impressions; tous sont d'accord
pour rendre justice aux efforts qui ont triomphé de
tant d'obstacles matériels et politiques, et pour nous
inspirer la plus grande confiance dans le succès défi-
nitif.
» D'après leurs rapports, au point d'organisation où
sont arrivés les préparatifs considérables que chacun
peut facilement reconnaître, il est évident que si, depuis
trois mois, des ouvriers arabes, au nombe de cinq à six
m ill avaient pu être fournis par le vice-roi d'Egypte,
les eaux de la Méditerranée auraient, à l'heure qu'il
est, déjà atteint le port intérieur de Timsah. c'est-à-
dire le milieu de l'isthme. Mais la pensée de M. de
Lesseps, mû en cela par son désir d'éviter des compli-
cations politiques, a été de ne pas user de son droit
de réclamer l'action directe du gouvernement égyp-
tien, mais bien de continuer sur une plus grande
échelle les installations préparatoires de toute nature
et de compléter l'organisation préalable et méthodique
des travaux.
» Pendant ce temps, des agents intelligents parcou-
raient l'Egypte pour obtenir un recrutement libre de
travailleurs. On doutait, en général, du succès de ces
tentatives; mais actuellement les incrédules doivent
avouer que le problème est résolu. Cinq à six mille fellahs,
qui travailleront à la tâche, sans coups de bâton, sont
réunis et se rendent par escouades sur les chantiers
de l'isthme, conduits par les agents de l'entreprise.
» Le gouvernement est tout à fait étranger à ces en-
rôlements, et, de plus, le voyage que vient de faire le
président de la Compagnie, M. de Lesseps, pour visiter
les territoires de la frontière de Syrie, depuis l'isthme
jusqu'à Jérusalem, assure, dit-on, à la Compagnie le
concours de plusieurs milliers d'ouvriers syriens.
» Ainsi, le programme annoncé l'année dernière à
l'assemblée générale des actionnaires sera pleinement
réalisé, et nous verrons, dans douze ou quinze mois,
une première communication maritime établie entre
les deux mers.
» Pour extrait: A. RICAULT. »
LE TRAVAIL FORCÉ AUX INDES.
Nos lecteurs ont pleine connaissance qu'à la date
du 20 juillet 1856, un contrat est intervenu entre le
président fondateur de la Compagnie universelle du
canal de Suez et S. A. le vice-roi, par lequel le gou-
vernement égyptien s'oblige à fournir à la Compagnie
les ouvriers fellahs nécessaires à l'exécution de ses
travaux. Les stipulations de cet acte prouvent à quel
point le prince et la Compagnie ont poussé la sollici-
tude pour le bien-être et les intérêts de toute sortè
des travailleurs. Une paie leur a été assurée, supé-
rieure à celle que reçoivent habituellement les jour-
naliers en Egypte. La Compagnie s'est en outre enga-
gée à leur fournir gratuitement - l'eau potable, ce
qui n'est pas d'une mince importance dans le désert,
— le logement, — les outils de toute espèce,— et les
soins médicaux requis pour les malades. Dans cet
objet la Compagnie a dû établir dans ses divers ateliers
et stations, des logements, des hôpitaux et des ambu-
lances, organiser tout un service de médecins; et
une rétribution d'une piastre et demi par jour, ou près
de la moitié de sa solde, est attribuée à chaque ou-
vrier qui ne pourrait point travailler par suite de
maladie.
On sait aussi que déjà la Compagnie s'est mise en
mesure de remplir ces diverses obligations; la corps
médical est constituât fonctionre depuis longtemps,
tentative dont le succès était contesté, non sans quel-
ques motifs, puisqu'elle n'était rien moins qu'une inno-
vation, une sorte de révolution dans les usages du pays,
v;ent d'obtenir une éclatante réussite devant laquelle
les plus incrédules doivent s'incliner ; cinq à six mille
fellahs, qui travailleront à la tâche, sans être aucune-
ment soumis au régime habituel des coups de bâton
et autres mauvais traitements analogues, sont déjà
réunis et se rendent par détachements sur les chantiers
de i'isthme. Le gouvernement est tout à fait étranger
à ces enrôlements.
» D'un autre côté, le voyage que vient d'effectuer,
si heureusement et d'une façon si brillante, l'honorable
M. de Lesseps sur le territoire syrien jusqu'à Jérusa-
lem, a pour premier résultat le concours assuré de
plusieurs milliers d'Arabes syriens. Ces derniers com-
mencent à arriver dans l'isthme par troupes nom-
breuses.
» On ne saurait assez sérieusement considérer le
succès de cette manière de procéder, car, je le disais
plus haut, c'est toute une révolution, dont les résultats
seront immenses et féconds pour l'entreprise gigan-
tesque de la civilisation. C'est le renversement de l'un
des plus formidables obstacles sur lequel comptaient
les adversaires du canal.
» Enfin, on peut l'affirmer dès aujourd'hui, le pro-
gramme développé l'an dernier par le président de la
Compagnie à l'assemblée générale des actionnaires
sera largement accompli, et dans une année une com-
munication maritime sera établie entre la Méditerranée
et la mer Rouge. L'union des deux mers sera, elle
aussi, un fait accompli !
» E.-T. BAIGNIÈRES. »
(Correspondance spéciale du SÀLUT PUBLIC.)
« Alexandrie (Egypte), 11 avril.
» Vous me demandez des renseignements certains
sur l'entreprise du canal de Suez. Jusqu'à présent il
était difficile de vous les donner, parce que le voyage
de l'intérieur de l'isthme était presque impossible pour
des personnes étrangères à la Compagnie. Mais aujour-
d'hui un assez grand nombre de touristes, de visiteurs
compétents et même d'actionnaires venus d'Europe, ont
pu avec commodité parcourir la ligne des travaux et
faire à loisir leurs explorations depuis que le désert
n'est plus désert. A leur retour à Alexandrie, ils ren-
dent compte de leurs impressions; tous sont d'accord
pour rendre justice aux efforts qui ont triomphé de
tant d'obstacles matériels et politiques, et pour nous
inspirer la plus grande confiance dans le succès défi-
nitif.
» D'après leurs rapports, au point d'organisation où
sont arrivés les préparatifs considérables que chacun
peut facilement reconnaître, il est évident que si, depuis
trois mois, des ouvriers arabes, au nombe de cinq à six
m ill avaient pu être fournis par le vice-roi d'Egypte,
les eaux de la Méditerranée auraient, à l'heure qu'il
est, déjà atteint le port intérieur de Timsah. c'est-à-
dire le milieu de l'isthme. Mais la pensée de M. de
Lesseps, mû en cela par son désir d'éviter des compli-
cations politiques, a été de ne pas user de son droit
de réclamer l'action directe du gouvernement égyp-
tien, mais bien de continuer sur une plus grande
échelle les installations préparatoires de toute nature
et de compléter l'organisation préalable et méthodique
des travaux.
» Pendant ce temps, des agents intelligents parcou-
raient l'Egypte pour obtenir un recrutement libre de
travailleurs. On doutait, en général, du succès de ces
tentatives; mais actuellement les incrédules doivent
avouer que le problème est résolu. Cinq à six mille fellahs,
qui travailleront à la tâche, sans coups de bâton, sont
réunis et se rendent par escouades sur les chantiers
de l'isthme, conduits par les agents de l'entreprise.
» Le gouvernement est tout à fait étranger à ces en-
rôlements, et, de plus, le voyage que vient de faire le
président de la Compagnie, M. de Lesseps, pour visiter
les territoires de la frontière de Syrie, depuis l'isthme
jusqu'à Jérusalem, assure, dit-on, à la Compagnie le
concours de plusieurs milliers d'ouvriers syriens.
» Ainsi, le programme annoncé l'année dernière à
l'assemblée générale des actionnaires sera pleinement
réalisé, et nous verrons, dans douze ou quinze mois,
une première communication maritime établie entre
les deux mers.
» Pour extrait: A. RICAULT. »
LE TRAVAIL FORCÉ AUX INDES.
Nos lecteurs ont pleine connaissance qu'à la date
du 20 juillet 1856, un contrat est intervenu entre le
président fondateur de la Compagnie universelle du
canal de Suez et S. A. le vice-roi, par lequel le gou-
vernement égyptien s'oblige à fournir à la Compagnie
les ouvriers fellahs nécessaires à l'exécution de ses
travaux. Les stipulations de cet acte prouvent à quel
point le prince et la Compagnie ont poussé la sollici-
tude pour le bien-être et les intérêts de toute sortè
des travailleurs. Une paie leur a été assurée, supé-
rieure à celle que reçoivent habituellement les jour-
naliers en Egypte. La Compagnie s'est en outre enga-
gée à leur fournir gratuitement - l'eau potable, ce
qui n'est pas d'une mince importance dans le désert,
— le logement, — les outils de toute espèce,— et les
soins médicaux requis pour les malades. Dans cet
objet la Compagnie a dû établir dans ses divers ateliers
et stations, des logements, des hôpitaux et des ambu-
lances, organiser tout un service de médecins; et
une rétribution d'une piastre et demi par jour, ou près
de la moitié de sa solde, est attribuée à chaque ou-
vrier qui ne pourrait point travailler par suite de
maladie.
On sait aussi que déjà la Compagnie s'est mise en
mesure de remplir ces diverses obligations; la corps
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