Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1861 15 avril 1861
Description : 1861/04/15 (A6,N116). 1861/04/15 (A6,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032699
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MÈRS. 123
garnison occupait dirigeaient sur les lignes annamites
un feu bien nourri. A 6 heures du matin, nous dé-
bouchions sur un terrain assez uni, les Espagnols à la
droite, l'infanterie de marine, les chasseurs à pied, les
fusiliers marins, et les abordeurs à ]a gauche. L'artil-
lerie était au centre. A peine fut-elle arrivée sur le
théâtre de l'action, qu'elle ouvrit son feu en avançant
jusqu'à 200 mètres de la ligne ennemie, que proté-
geaient des ouvrages avancés, accessibles seulement à
des troupes françaises. Des colonnes d'assaut prises
parmi les marins et les chasseurs, avaient été formées
d'avance; l'infanterie de marine devait rester en ré-
serve.
» Au moment où ces colonnes allaient s'élancer , le
général de Vassoigne, venu à la colonne de gauche
pour la mener en avant, fut atteint d'une balle au
bras gauche. Malgré tout son courage, il se vit obligé
de quitter le champ de bataille et de faire dire à M. Je
vice-amiral Charner qu'il était contraint d'abandonner
le commandement des troupes. La blessure que venait
de recevoir le brave général, dont la conduite avait
été tant remarquée dans le nord de la Chine, commu-
niqua un élan extraordinaire aux troupes qui s'empa-
rèrent presque immédiatement de la ligne que l'on
attaquait.
» Maîtres, à 8 heures du matin, de la position,
nous apercevions devant nous une immense plaine ;
mais l'amiral jugea convenable , dans l'intérêt de la
santé de l'armée, de nous faire reposer, tellement la
chaleur était accablante. A 4 heures , nous nous
mettions de nouveau en marche pour traverser cette
plaine et exécuter un mouvement de conversion à droite
qui nous menât devant le camp retranché des Anna-
mites. Ce camp est un ouvrage immense, avec réduit
et fossés. Mais la nuit étant venue, nous avons dû
nous arrêter dans un village situé à l'extrémité, comp-
tant attaquer le 25 au petit jour.
» L'infanterie espagnole fut placée à la gauche, l'ar-
tillerie au centre, l'infanterie de marine à droite; les
chasseurs à pied formaient la réserve et la cavalerie
tagale était destinée à faire une reconnaissance.
» A 6 heures du matin, nous quittâmes le village,
protégés par des tirailleurs. Une demi-heure après,
nous fûmes accueillis par un feu très-nourri, et l'on vit
tomber dans nos rangs plusieurs braves soldats.
» Les colonnes d'assaut s'élancèrent bientôt sous une
pluie de balles et de boulets. Le colonel Testart, qui
conduisait l'une de ces colonnes, eut son cheval tué
sous lui et fut frappé d'une balle à la tète. L'enseigne
de vaisseau Laraignière a eu la hanche et un bras
emportés; il est mort dans la journée. M. Desroziers,
lieutenant d'infanterie, a reçu un coup de lance dans
la figure. Sa blessure, je suis heureux de le dire, ne
présente pas de gravité.
» Vous citer tous les noms de ceux qui se sont dis-
tingués par leur intrépidité me serait impossible, tout
le monde a été admirable de sang froid et de courage.
D Les chasseurs ont eu deux officiers légèrement bles-
sés. Dans l'infanterie de marine, on cite particulière-
ment la belle conduite du chef de bataillon de Trenti-
nian. On ne peut se rendre bien compte de la difficulté
que nous avons eue à enlever la position qu'en exami-
nant l'ouvrage que nous occupons en ce moment :
c'est un vaste rectangle de 1,500 mètres de côté avec
réduit, fossés et ouvrages accessoires. Le boulet et.
l'obus ne font aucun effet dans ces ouvrages en terre.
» Dans ces deux journées, nous avons eu deux cents
hommes tués ou blessés, les Espagnols compris. Nous
avons enterré plus de deux cent cinquante Cochinchi-
nois. Nous pouvons, sans exagération, évaluer le nombre
de leurs blessés à deux mille. Celui des tués est plus
difficile à constater, car on les voyait traverser le feu pour
emporter leurs morts. Il faut que leur frayeur ait été
bien grande pour que nous ayons trouvé encore
autant de cadavres.
» Pour extrait : C. LEFEYRE. »
Le même journal ajoute dans ses dernières nou-
velles :
» Les dernières dépêches de la Cochinchine sont con-
firmées. Le camp des Annamites a été enlevé le 27 février,
après une lutte très-vive. On a trouvé parmi les morts
le général qui commandait l'artillerie annamite.
« Le corps expéditionnaire s'est mis en marche le
2 mars pour déloger l'ennemi des positions qu'il occu-
pait encore à Blenhoa et à Mytho.
» On s'attendait à une nouvelle victoire de nos troupes,
dont la conduite a été admirable. L'état du général de
Vassoigne, blessé d'un coup de feu au bras gauche,
n'inspire pas d'inquiétudes.
» L'un des secrétaires de la rédaction,
» A. TRANCHANT. »
UNE VEUVE CHINOISE.
Il paraît qu'en Chine comme aux Indes les femmes
se dévouent à la mort après la perte de leurs époux.
Un correspondant anglais raconte en ces termes une
de ces tristes cérémonies récemment accomplie à
Hong Kong-, c'est-à-dire sous les yeux de l'admi-
nistration anglaise :
« Il y a quelques jours, passant dans un faubourg,
je me joignis au cortége d'une jeune femme, toute vê-
tue d'écarlate et parée d'ornements d'or, qui se ren-
dait en palanquin, en invitant la foule à la suivre,
dans un lieu où elle allait se pendre elie-même, afin
d'échapper par le suicide au triste sort d'une veuve
sans enfants. Elle espérait par le sacrifice de sa vie
acheter le bonheur d'une réunion immédiate à l'époux
que la mort avait séparé d'elle.
» Dans un champ voisin de la maison de la veuve, un
échafaud avait été dressé, au cenire duquel s'élevait
une potence. L'emplacement était couvert de curieux
de l'un et de l'autre sexe. Les femmes étaient en nom-
bre dominant; elles étaient vêtues de leurs plus beaux
habits, comme si c'eût été un jour de réjouissance. Le
cortège ayant atteint le pied de l'échafaud, la veuve
descendit de son palanquin, aidée d'un de ses proches,
garnison occupait dirigeaient sur les lignes annamites
un feu bien nourri. A 6 heures du matin, nous dé-
bouchions sur un terrain assez uni, les Espagnols à la
droite, l'infanterie de marine, les chasseurs à pied, les
fusiliers marins, et les abordeurs à ]a gauche. L'artil-
lerie était au centre. A peine fut-elle arrivée sur le
théâtre de l'action, qu'elle ouvrit son feu en avançant
jusqu'à 200 mètres de la ligne ennemie, que proté-
geaient des ouvrages avancés, accessibles seulement à
des troupes françaises. Des colonnes d'assaut prises
parmi les marins et les chasseurs, avaient été formées
d'avance; l'infanterie de marine devait rester en ré-
serve.
» Au moment où ces colonnes allaient s'élancer , le
général de Vassoigne, venu à la colonne de gauche
pour la mener en avant, fut atteint d'une balle au
bras gauche. Malgré tout son courage, il se vit obligé
de quitter le champ de bataille et de faire dire à M. Je
vice-amiral Charner qu'il était contraint d'abandonner
le commandement des troupes. La blessure que venait
de recevoir le brave général, dont la conduite avait
été tant remarquée dans le nord de la Chine, commu-
niqua un élan extraordinaire aux troupes qui s'empa-
rèrent presque immédiatement de la ligne que l'on
attaquait.
» Maîtres, à 8 heures du matin, de la position,
nous apercevions devant nous une immense plaine ;
mais l'amiral jugea convenable , dans l'intérêt de la
santé de l'armée, de nous faire reposer, tellement la
chaleur était accablante. A 4 heures , nous nous
mettions de nouveau en marche pour traverser cette
plaine et exécuter un mouvement de conversion à droite
qui nous menât devant le camp retranché des Anna-
mites. Ce camp est un ouvrage immense, avec réduit
et fossés. Mais la nuit étant venue, nous avons dû
nous arrêter dans un village situé à l'extrémité, comp-
tant attaquer le 25 au petit jour.
» L'infanterie espagnole fut placée à la gauche, l'ar-
tillerie au centre, l'infanterie de marine à droite; les
chasseurs à pied formaient la réserve et la cavalerie
tagale était destinée à faire une reconnaissance.
» A 6 heures du matin, nous quittâmes le village,
protégés par des tirailleurs. Une demi-heure après,
nous fûmes accueillis par un feu très-nourri, et l'on vit
tomber dans nos rangs plusieurs braves soldats.
» Les colonnes d'assaut s'élancèrent bientôt sous une
pluie de balles et de boulets. Le colonel Testart, qui
conduisait l'une de ces colonnes, eut son cheval tué
sous lui et fut frappé d'une balle à la tète. L'enseigne
de vaisseau Laraignière a eu la hanche et un bras
emportés; il est mort dans la journée. M. Desroziers,
lieutenant d'infanterie, a reçu un coup de lance dans
la figure. Sa blessure, je suis heureux de le dire, ne
présente pas de gravité.
» Vous citer tous les noms de ceux qui se sont dis-
tingués par leur intrépidité me serait impossible, tout
le monde a été admirable de sang froid et de courage.
D Les chasseurs ont eu deux officiers légèrement bles-
sés. Dans l'infanterie de marine, on cite particulière-
ment la belle conduite du chef de bataillon de Trenti-
nian. On ne peut se rendre bien compte de la difficulté
que nous avons eue à enlever la position qu'en exami-
nant l'ouvrage que nous occupons en ce moment :
c'est un vaste rectangle de 1,500 mètres de côté avec
réduit, fossés et ouvrages accessoires. Le boulet et.
l'obus ne font aucun effet dans ces ouvrages en terre.
» Dans ces deux journées, nous avons eu deux cents
hommes tués ou blessés, les Espagnols compris. Nous
avons enterré plus de deux cent cinquante Cochinchi-
nois. Nous pouvons, sans exagération, évaluer le nombre
de leurs blessés à deux mille. Celui des tués est plus
difficile à constater, car on les voyait traverser le feu pour
emporter leurs morts. Il faut que leur frayeur ait été
bien grande pour que nous ayons trouvé encore
autant de cadavres.
» Pour extrait : C. LEFEYRE. »
Le même journal ajoute dans ses dernières nou-
velles :
» Les dernières dépêches de la Cochinchine sont con-
firmées. Le camp des Annamites a été enlevé le 27 février,
après une lutte très-vive. On a trouvé parmi les morts
le général qui commandait l'artillerie annamite.
« Le corps expéditionnaire s'est mis en marche le
2 mars pour déloger l'ennemi des positions qu'il occu-
pait encore à Blenhoa et à Mytho.
» On s'attendait à une nouvelle victoire de nos troupes,
dont la conduite a été admirable. L'état du général de
Vassoigne, blessé d'un coup de feu au bras gauche,
n'inspire pas d'inquiétudes.
» L'un des secrétaires de la rédaction,
» A. TRANCHANT. »
UNE VEUVE CHINOISE.
Il paraît qu'en Chine comme aux Indes les femmes
se dévouent à la mort après la perte de leurs époux.
Un correspondant anglais raconte en ces termes une
de ces tristes cérémonies récemment accomplie à
Hong Kong-, c'est-à-dire sous les yeux de l'admi-
nistration anglaise :
« Il y a quelques jours, passant dans un faubourg,
je me joignis au cortége d'une jeune femme, toute vê-
tue d'écarlate et parée d'ornements d'or, qui se ren-
dait en palanquin, en invitant la foule à la suivre,
dans un lieu où elle allait se pendre elie-même, afin
d'échapper par le suicide au triste sort d'une veuve
sans enfants. Elle espérait par le sacrifice de sa vie
acheter le bonheur d'une réunion immédiate à l'époux
que la mort avait séparé d'elle.
» Dans un champ voisin de la maison de la veuve, un
échafaud avait été dressé, au cenire duquel s'élevait
une potence. L'emplacement était couvert de curieux
de l'un et de l'autre sexe. Les femmes étaient en nom-
bre dominant; elles étaient vêtues de leurs plus beaux
habits, comme si c'eût été un jour de réjouissance. Le
cortège ayant atteint le pied de l'échafaud, la veuve
descendit de son palanquin, aidée d'un de ses proches,
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