Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1861 01 mai 1861
Description : 1861/05/01 (A6,N117). 1861/05/01 (A6,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203270z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
136 L'ISTHME DE SUEZ,
vage ; cependant quelques précautions ne seraient
pas inutiles : une enceinte de piquets assez rappro-
chés suffirait pour prendre un bain en toute sécurité.
MALADIES. — Les maladies, les plus fréquentes qui
se sont montrées dans les diverses stations de l'is-
thme, ont été :
Pendant les mois d'hiver, les affections thoraci-
ques et rhumatismales, les bronchites, les amygda-
lites, les diarrhées, quelques cas d'ophthalmies et de
dyssenterie ;
Pendant les mois d'été, les ophthalmies, les embar-
ras gastriques, les affections rhumatismales, des
diarrhées assez rebelles, quelques cas de dyssenterie
et d'hépatite.
Le chiffre des malades a été à peine de un par
jour. La mortalité a été presque nulle. Deux Euro-
péens et une femme sont morts; l'un, de dyssenterie
après une rechute : il buvait de l'eau-de-vie et se
gorgeait d'aliments pour réparer ses forces ; l'autre,
atteint d'une dyssenterie depuis vingt jours, n'est venu
demander au médecin des secours que quelques
ours avant sa mort: il n'était plus temps. La femme
est morte d'un delirium tremens, suite d'excès al-
cooliques auxquels elle se livrait en secret.
Si l'on compare cette mortalité avec celle de l'Eu-
rope, en Europe elle est de 1.25 pour 100 dans les
circonstances les plus favorables, dans l'isthme elle
n'a été que de 0.37 centièmes pour 100.
Quant aux maladies, ce qui frappe en examinant
les différents rapports médicaux, c'est le peu de
gravité des diverses affections, c'est la facilité avec
laquelle elles guérissent après quelques jours de re-
pos, de régime et quelques précautions hygiéniques.
A peine les malades gardent-ils le lit; vous avez pu
vous en convaincre vous-même, monsieur le prési-
dent. Dans vos visites à Port-Saïd, Kantara et Tous-
soun, où des ambulances sont organisées, il a sou-
vent été impossible au médecin de vous montrer un
malade; les ambulances étant vides.
S'il y a peu d'affections graves entraînant la sus-
pension du travail, il n'en est pas de même des in-
dispositions, et surtout des symptômes d'indisposi-
tion : le nombre en est considérable ; avec les petits
pansements, c'est là ce qui occupe presque tous les
instants du médecin. J'avais déjà remarqué ce fait,
mais il n'était pas aussi accusé qu'aujourd'hui.
Chacun a compris que la principale mission du mé-
decin était de prévenir la maladie, qu'il valait mieux
demander un conseil, un avis, plutôt que de risquer
d'être atteint par une affection plus ou moins grave.
Aussi, monsieur le président, j'ai la conviction que
si nous continuons à marcher d'après le principe posé
comme base de l'organisation du service de santé,
nous arriverons, non-seulement à maintenir l'état
florissant de la santé dans l'isthme, mais aussi à
diminuer encore les maladies et la mortalité ac-
tuelles.
SANTÉ GÉNÉRALE. — La santé générale dans l'is-
thme a été bonne, meilleure même qu'en France.
Les phénomènes météorologiques, l'alimentation, les
habitations et les vêtements ont eu seuls une in-
fluence sur la manifestation des cas morbides.
Le sol et les travaux n'ont eu aucune action; nous
avons indiqué quelles étaient ces affections et com-
bien il était facile de les éviter. S'il s'est manifesté
quelques maladies plus ou moins graves, il est cer-
tain qu'elles auraient pu être en grande partie évi-
tées ou tout au moins amoindries en suivant les avis
que les médecins n'ont cessé de prodiguer.
Quant aux questions d'alimentation, d'habitation,
d'hygiène et de salubrité générale qui ne dépendent
pas des individus, mais de l'administration, et qui
peuvent porter atteinte à la santé en prédisposant.
aux maladies, on a pris toutes les mesures que les
circonstances et les localités ont pu permettre. Si
l'on n'est pas arrivé à un résultat complet, il est au
moms-des plus satisfaisants. Les difficultés des trans-
ports, des communications diminuent ; en un mot,
tous les embarras inhérents aux débuts d'une aussi
grande entreprise disparaissent chaque jour.
Si donc les conditions actuelles de salubrité se
maintiennent, si nos prévisions se réalisent, surtout
lorsque la canalisation de l'isthme suivra son cours
normal et n'éprouvera plus les entraves qui lui ont
été suscitées de la part des hommes plus que de la
nature, nous pouvons affirmer qu'il n'y aura pas sur
le globe une localité plus salubre que l'isthme de
Suez.
SERVICE.— Ambulances et hôpitaux.- A Port-Saïd, à
Kantara, à Toussoun et sur le seuil, des ambulances
de huit à dix lits ont été construites ; il en sera établi
suivant le développement des travaux. J'ai remis à
M. le directeur général des travaux un projet d'hô-
pital de quarante-cinq lits pour Port-Saïd et pour la
ville de Timsah. A Damiette, où se trouve le bureau
central des ingénieurs et de l'entreprise, les malades
sont traités à domicile. Il devait être établi une salle
pour les convalescents du désert; mais je la crois
inutile, la communication directe par eau, de Kantara
à Port-Saïd, devant être établie sous peu. A Sagazig,
où divers travaux pour le canal d'eau douce doivent
s'exécuter, et qui est le point de départ d'une quan-
tité de transports pour le seuil, les malades sont
envoyés à l'hôpital du gouvernement et traités par le
médecin de la province. A la carrière du Mex, les ma-
lades qui ne peuvent être traités à domicile sont en-
voyés à l'hôpital d'Alexandrie.
Les soixante lits et le mobilier acheté pour le
service de santé ont été répartis dans les diverses
ambulances selon les besoins probables. Comme, en
général, les Européens préfèrent être traités à domi-
vage ; cependant quelques précautions ne seraient
pas inutiles : une enceinte de piquets assez rappro-
chés suffirait pour prendre un bain en toute sécurité.
MALADIES. — Les maladies, les plus fréquentes qui
se sont montrées dans les diverses stations de l'is-
thme, ont été :
Pendant les mois d'hiver, les affections thoraci-
ques et rhumatismales, les bronchites, les amygda-
lites, les diarrhées, quelques cas d'ophthalmies et de
dyssenterie ;
Pendant les mois d'été, les ophthalmies, les embar-
ras gastriques, les affections rhumatismales, des
diarrhées assez rebelles, quelques cas de dyssenterie
et d'hépatite.
Le chiffre des malades a été à peine de un par
jour. La mortalité a été presque nulle. Deux Euro-
péens et une femme sont morts; l'un, de dyssenterie
après une rechute : il buvait de l'eau-de-vie et se
gorgeait d'aliments pour réparer ses forces ; l'autre,
atteint d'une dyssenterie depuis vingt jours, n'est venu
demander au médecin des secours que quelques
ours avant sa mort: il n'était plus temps. La femme
est morte d'un delirium tremens, suite d'excès al-
cooliques auxquels elle se livrait en secret.
Si l'on compare cette mortalité avec celle de l'Eu-
rope, en Europe elle est de 1.25 pour 100 dans les
circonstances les plus favorables, dans l'isthme elle
n'a été que de 0.37 centièmes pour 100.
Quant aux maladies, ce qui frappe en examinant
les différents rapports médicaux, c'est le peu de
gravité des diverses affections, c'est la facilité avec
laquelle elles guérissent après quelques jours de re-
pos, de régime et quelques précautions hygiéniques.
A peine les malades gardent-ils le lit; vous avez pu
vous en convaincre vous-même, monsieur le prési-
dent. Dans vos visites à Port-Saïd, Kantara et Tous-
soun, où des ambulances sont organisées, il a sou-
vent été impossible au médecin de vous montrer un
malade; les ambulances étant vides.
S'il y a peu d'affections graves entraînant la sus-
pension du travail, il n'en est pas de même des in-
dispositions, et surtout des symptômes d'indisposi-
tion : le nombre en est considérable ; avec les petits
pansements, c'est là ce qui occupe presque tous les
instants du médecin. J'avais déjà remarqué ce fait,
mais il n'était pas aussi accusé qu'aujourd'hui.
Chacun a compris que la principale mission du mé-
decin était de prévenir la maladie, qu'il valait mieux
demander un conseil, un avis, plutôt que de risquer
d'être atteint par une affection plus ou moins grave.
Aussi, monsieur le président, j'ai la conviction que
si nous continuons à marcher d'après le principe posé
comme base de l'organisation du service de santé,
nous arriverons, non-seulement à maintenir l'état
florissant de la santé dans l'isthme, mais aussi à
diminuer encore les maladies et la mortalité ac-
tuelles.
SANTÉ GÉNÉRALE. — La santé générale dans l'is-
thme a été bonne, meilleure même qu'en France.
Les phénomènes météorologiques, l'alimentation, les
habitations et les vêtements ont eu seuls une in-
fluence sur la manifestation des cas morbides.
Le sol et les travaux n'ont eu aucune action; nous
avons indiqué quelles étaient ces affections et com-
bien il était facile de les éviter. S'il s'est manifesté
quelques maladies plus ou moins graves, il est cer-
tain qu'elles auraient pu être en grande partie évi-
tées ou tout au moins amoindries en suivant les avis
que les médecins n'ont cessé de prodiguer.
Quant aux questions d'alimentation, d'habitation,
d'hygiène et de salubrité générale qui ne dépendent
pas des individus, mais de l'administration, et qui
peuvent porter atteinte à la santé en prédisposant.
aux maladies, on a pris toutes les mesures que les
circonstances et les localités ont pu permettre. Si
l'on n'est pas arrivé à un résultat complet, il est au
moms-des plus satisfaisants. Les difficultés des trans-
ports, des communications diminuent ; en un mot,
tous les embarras inhérents aux débuts d'une aussi
grande entreprise disparaissent chaque jour.
Si donc les conditions actuelles de salubrité se
maintiennent, si nos prévisions se réalisent, surtout
lorsque la canalisation de l'isthme suivra son cours
normal et n'éprouvera plus les entraves qui lui ont
été suscitées de la part des hommes plus que de la
nature, nous pouvons affirmer qu'il n'y aura pas sur
le globe une localité plus salubre que l'isthme de
Suez.
SERVICE.— Ambulances et hôpitaux.- A Port-Saïd, à
Kantara, à Toussoun et sur le seuil, des ambulances
de huit à dix lits ont été construites ; il en sera établi
suivant le développement des travaux. J'ai remis à
M. le directeur général des travaux un projet d'hô-
pital de quarante-cinq lits pour Port-Saïd et pour la
ville de Timsah. A Damiette, où se trouve le bureau
central des ingénieurs et de l'entreprise, les malades
sont traités à domicile. Il devait être établi une salle
pour les convalescents du désert; mais je la crois
inutile, la communication directe par eau, de Kantara
à Port-Saïd, devant être établie sous peu. A Sagazig,
où divers travaux pour le canal d'eau douce doivent
s'exécuter, et qui est le point de départ d'une quan-
tité de transports pour le seuil, les malades sont
envoyés à l'hôpital du gouvernement et traités par le
médecin de la province. A la carrière du Mex, les ma-
lades qui ne peuvent être traités à domicile sont en-
voyés à l'hôpital d'Alexandrie.
Les soixante lits et le mobilier acheté pour le
service de santé ont été répartis dans les diverses
ambulances selon les besoins probables. Comme, en
général, les Européens préfèrent être traités à domi-
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