Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1861 15 avril 1861
Description : 1861/04/15 (A6,N116). 1861/04/15 (A6,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032699
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 115
motifs ce mode d'engagement avait été préféré a
l'invocation du contrat conclu avec le vice-roi rela-
tivement aux ouvriers nécessaires à l'exécution du
projet. Ce mode, en effet, présente plusieurs avanta-
ges : il ne laisse aucune prise aux prétextes de l'op-
position ou de la malveillance ; il est la garantie des
bonnes dispositions des ouvriers engagés, et enfin,
en conservant tous les droits de la Compagnie, il
ne l'expose à aucun froissement avec le gouverne-
ment égyptien.
Nos lettres nous annoncent que ce système parait
avoir été suivi d'un succès complet; les recrutements
s'opèrent de la façon la plus satisfaisante ; les
ouvriers engagés ont dû être réunis sur le terrain
à la fin du ramadan qui a expiré le 10 de ce mois, et
à l'heure qu'il est, tout nous donne lieu de compter
qu'un corps de six à sept mille travailleurs est à
l'œuvre sur la ligne des opérations.
Un voyageur très-compétent, arrivé d'Egypte par
le dernier paquebot et qui a inspecté tout le théâtre
des travaux, depuis Port-Saïd jusqu'aux lacs Amers,
nous a fait le récit du résultat de cette inspection. Il
a été frappé des facilités que présente l'excavation du
canal ; nulle part, il n'a aperçu d'obstacle sérieux ;
le succès lui parait évident et immanquable, et, se-
lon lui, pour croire à toutes ces facilités de l'exécu-
tion, il faut aller visiter les lieux soi-même. L'adhé-
rence du terrain, la solidité des berges, jusque dans
les parties où la rigole est creusée au niveau de l'eau,
ont dépassé son attente. Il a examiné tous les ateliers
répartis entre Timsah et Kantara et dont nous avons
donné la description. L'organisation lui en a paru
digne de tout éloge, Il a vu de ses yeux et suivi dans
toute son étendue une rigole de 7 kilomètres qui, par-
tant du lac Ballah, se dirige du côté de Port Said. Il
rend le meilleur compte de l'émulation, du zèle, du
dévouement qu'apportent dans leur tâche les employés,
les ouvriers européens et indigènes. Il a parcouru de.i
milliers d'hectares couverts de bois et fournissant pres-
que pour rien un combustible abondant et précieux,
qui sert même à l'alimentation des machines. Peut-
être, d'ailleurs, pourroni-nous bientôt soumettre à
nos lecteurs l'intéressant résumé.de ses observations.
D'un autre côté, nous avons déjà dit qu'un ingé-
nieur anglais était allé visiter les travaux du canal.
Nos correspondances nous confirment les renseigne-
ments que nous avons déjà publiés à propos de cette
visite. L'ingénieur en question était accompagné de
deux voyageurs français ; il ne cessait de leur tèmoi.
gner combien il avait été à la fois charmé et surpris
de ce qu'il avait vu. Nous ne savons si ce sont ces
relations qui ont excité la curiosité du consul géné-
ral d'Angleterre à Alexandrie ; mais nous croyons
pouvoir dire que cet agent diplomatique a demandé
au président fondateur une autorisation d'aller vo;r
les travaux, que celui-ci s'est empressé de lui remet-
tre, et on nous annonce le prochain départ du con-
sul anglais pour l'isthme, avec un autre membre du
corps consulaire et M. Ruyssenaers, agent supérieur
de la Compagnie.
Nous avors dit dans notre dernière chronique que
l'infatigable président s'était rendu au seuil d'El-
Guisr. Il a voulu profiter de l'époque du ramadan
pour faire une excursion vers la Syrie, et s'assurer
par lui-même de l'esprit de ses populations. Son
voyage devait être court et rapide, il devait durer
environ quinze jours. Un de ses compagnons a bien
voulu nous transmettre les premiers détails de cette
petite expédition.
Parti le 21 mars de Kantara dans une voiture at-
telée de quatre dromadaires et suivie de deux droma-
daires montés, M. de Lesseps est arrivé le 24 à El-
Arich sur la frontière syrienne; le 25 à Gaza; le 27 à
Jérusalem, d'où il devait repartir le 1er avril pour être
le 5 de retour à Kantara.
D'après les détails qu'on nous transmet, il a pu
amplement juger des sentiments de la population
envers l'entreprise dont il est l'âme. Dans le trajet de
Kantara à El-Arich, s'étant écarté un instant de ses
compagnons pour reconnaître la route, il fut aperçu
par cinq Bédouins armés jusqu'aux dents; ils s'ap-
prochèrent de lui ; l'un d'eux qui avait travaillé dans
les chantiers de l'isthme le reconnut, l'appela par
son nom, et il fut combla des témoignages de leur
respect et de leur reconnaissance. * Vous êtes, lui di-
rent-i!s, le père du pays; vous êtes venu porter du
travail à nos populations malheureuses, au moment
où les grains étaient rares et où nous risquions de
mourir de faim. » L'entrée à El-Arich fut une sorte
d'ovation: la population, au milieu de laquelle se
trouvaient plusieurs chefs chameliers qui avaient été
employés par la Compagnie, se porta au-devant des
voyageurs, détela leur voiture et les traîna au milieu
des acclamations jusqu'à l'entrée de la citadelle -
L'accueil du gouverneur fut on ne peut plus cordial;
il les retint chez lui, les hébergea, pourvut à tous
les besoins de la petite caravane, et après lui avoir
donné un guide pour Gaza, il l'escorta le lendemain
avec les habitants à une demi-heure de la ville.
Avant son départ, M. de Lesseps avait pris des dis
positions pour faciliter le voyage à travers le désert
aux ouvriers qui lui demandaient les moyens d'ar-
river jusque sur les lieux des travaux. Une sorte de
disette régnait dans ces contrées; les journaliers qui
émigrent habituellement pour trouver de l'emploi vers
Beyrouth et Damas, en étaient empêchés par les
perturbations qui agitent ces contrées, et témoi-
gnaient donc tous un vif désir d'être admis aux
ateliers de l'isthme.
D'El Arich à Jérusalem, M. de Lesseps a traversé
de nombreuses tribus arabes, et toutes lui ont fait la
meilleure réception.
motifs ce mode d'engagement avait été préféré a
l'invocation du contrat conclu avec le vice-roi rela-
tivement aux ouvriers nécessaires à l'exécution du
projet. Ce mode, en effet, présente plusieurs avanta-
ges : il ne laisse aucune prise aux prétextes de l'op-
position ou de la malveillance ; il est la garantie des
bonnes dispositions des ouvriers engagés, et enfin,
en conservant tous les droits de la Compagnie, il
ne l'expose à aucun froissement avec le gouverne-
ment égyptien.
Nos lettres nous annoncent que ce système parait
avoir été suivi d'un succès complet; les recrutements
s'opèrent de la façon la plus satisfaisante ; les
ouvriers engagés ont dû être réunis sur le terrain
à la fin du ramadan qui a expiré le 10 de ce mois, et
à l'heure qu'il est, tout nous donne lieu de compter
qu'un corps de six à sept mille travailleurs est à
l'œuvre sur la ligne des opérations.
Un voyageur très-compétent, arrivé d'Egypte par
le dernier paquebot et qui a inspecté tout le théâtre
des travaux, depuis Port-Saïd jusqu'aux lacs Amers,
nous a fait le récit du résultat de cette inspection. Il
a été frappé des facilités que présente l'excavation du
canal ; nulle part, il n'a aperçu d'obstacle sérieux ;
le succès lui parait évident et immanquable, et, se-
lon lui, pour croire à toutes ces facilités de l'exécu-
tion, il faut aller visiter les lieux soi-même. L'adhé-
rence du terrain, la solidité des berges, jusque dans
les parties où la rigole est creusée au niveau de l'eau,
ont dépassé son attente. Il a examiné tous les ateliers
répartis entre Timsah et Kantara et dont nous avons
donné la description. L'organisation lui en a paru
digne de tout éloge, Il a vu de ses yeux et suivi dans
toute son étendue une rigole de 7 kilomètres qui, par-
tant du lac Ballah, se dirige du côté de Port Said. Il
rend le meilleur compte de l'émulation, du zèle, du
dévouement qu'apportent dans leur tâche les employés,
les ouvriers européens et indigènes. Il a parcouru de.i
milliers d'hectares couverts de bois et fournissant pres-
que pour rien un combustible abondant et précieux,
qui sert même à l'alimentation des machines. Peut-
être, d'ailleurs, pourroni-nous bientôt soumettre à
nos lecteurs l'intéressant résumé.de ses observations.
D'un autre côté, nous avons déjà dit qu'un ingé-
nieur anglais était allé visiter les travaux du canal.
Nos correspondances nous confirment les renseigne-
ments que nous avons déjà publiés à propos de cette
visite. L'ingénieur en question était accompagné de
deux voyageurs français ; il ne cessait de leur tèmoi.
gner combien il avait été à la fois charmé et surpris
de ce qu'il avait vu. Nous ne savons si ce sont ces
relations qui ont excité la curiosité du consul géné-
ral d'Angleterre à Alexandrie ; mais nous croyons
pouvoir dire que cet agent diplomatique a demandé
au président fondateur une autorisation d'aller vo;r
les travaux, que celui-ci s'est empressé de lui remet-
tre, et on nous annonce le prochain départ du con-
sul anglais pour l'isthme, avec un autre membre du
corps consulaire et M. Ruyssenaers, agent supérieur
de la Compagnie.
Nous avors dit dans notre dernière chronique que
l'infatigable président s'était rendu au seuil d'El-
Guisr. Il a voulu profiter de l'époque du ramadan
pour faire une excursion vers la Syrie, et s'assurer
par lui-même de l'esprit de ses populations. Son
voyage devait être court et rapide, il devait durer
environ quinze jours. Un de ses compagnons a bien
voulu nous transmettre les premiers détails de cette
petite expédition.
Parti le 21 mars de Kantara dans une voiture at-
telée de quatre dromadaires et suivie de deux droma-
daires montés, M. de Lesseps est arrivé le 24 à El-
Arich sur la frontière syrienne; le 25 à Gaza; le 27 à
Jérusalem, d'où il devait repartir le 1er avril pour être
le 5 de retour à Kantara.
D'après les détails qu'on nous transmet, il a pu
amplement juger des sentiments de la population
envers l'entreprise dont il est l'âme. Dans le trajet de
Kantara à El-Arich, s'étant écarté un instant de ses
compagnons pour reconnaître la route, il fut aperçu
par cinq Bédouins armés jusqu'aux dents; ils s'ap-
prochèrent de lui ; l'un d'eux qui avait travaillé dans
les chantiers de l'isthme le reconnut, l'appela par
son nom, et il fut combla des témoignages de leur
respect et de leur reconnaissance. * Vous êtes, lui di-
rent-i!s, le père du pays; vous êtes venu porter du
travail à nos populations malheureuses, au moment
où les grains étaient rares et où nous risquions de
mourir de faim. » L'entrée à El-Arich fut une sorte
d'ovation: la population, au milieu de laquelle se
trouvaient plusieurs chefs chameliers qui avaient été
employés par la Compagnie, se porta au-devant des
voyageurs, détela leur voiture et les traîna au milieu
des acclamations jusqu'à l'entrée de la citadelle -
L'accueil du gouverneur fut on ne peut plus cordial;
il les retint chez lui, les hébergea, pourvut à tous
les besoins de la petite caravane, et après lui avoir
donné un guide pour Gaza, il l'escorta le lendemain
avec les habitants à une demi-heure de la ville.
Avant son départ, M. de Lesseps avait pris des dis
positions pour faciliter le voyage à travers le désert
aux ouvriers qui lui demandaient les moyens d'ar-
river jusque sur les lieux des travaux. Une sorte de
disette régnait dans ces contrées; les journaliers qui
émigrent habituellement pour trouver de l'emploi vers
Beyrouth et Damas, en étaient empêchés par les
perturbations qui agitent ces contrées, et témoi-
gnaient donc tous un vif désir d'être admis aux
ateliers de l'isthme.
D'El Arich à Jérusalem, M. de Lesseps a traversé
de nombreuses tribus arabes, et toutes lui ont fait la
meilleure réception.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.84%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62032699/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62032699/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62032699/f3.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62032699
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62032699
Facebook
Twitter