Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1861 01 mai 1861
Description : 1861/05/01 (A6,N117). 1861/05/01 (A6,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203270z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 131
de nouveau la Palestine et le désert de Syrie, il était
de retour le 6 avril à Kantara, sur la ligne de l'isthme,
à l'extrémité méridionale du lac Menzaleh. Après avoir
donné son dernier coup d'œil aux travaux, il se di-
rigeait vers Alexandrie, d'où il allait prendre congé,
au palais de Benah, près du Caire, de S. A. le vice-
roi. Il s'embarquait, comme nous l'avons dit, le 18
pour Trieste, descendait dans cette ville le 24, était à
Turin le 26, et entrait à Paris le 28 par le premier
train du matin.
Reprenons cependant, où nous l'avons suspendu, le
récit de son voyage parmi les populations syriennes.
Nous avons dit comment les habitants de Bethléem
se préparaient à recevoir sa visite ; leur accueil n'a
pas été au-dessous de ce que nos informations nous
avaient laissé prévoir. La population tout entière,
avec ses chefs, ses tambours, ses habits et ses instru-
ments de fête, s'est transportée au-devant du voya-
geur. L'antique solennité du sacrifice de l'agneau a
été célébrée en son honneur, et l'on verra tout à
l'heure que ce n'est pas en vain qu'il a réclamé à
cette population le concours de son travail pour l'œu-
vre qui l'a rendu si populaire dans ces contrées.
Une correspondance nous apprend que les mani-
festations dont le président de la Compagnie univer-
selle a été l'objet à son premier passage, n'ont pas
été moins vives à son retour. Il a pu d'ailleurs acqué-
rir de ses yeux la preuve que le but de son voyage
avait été couronné d'un plein succès. En effet, tout le
long de sa route, à travers l'historique vallée autrefois
habitée par les Philistins, et occupée aujourd'hui par
des tribus arabes, puis vers Gaza, vers El-Arich, etc.,
il a rencontré des groupes de travailleurs syriens, et
même un groupe d'entre eux, venant de Bethléem,
qui se dirigeaient avec joie vers le terrain de l'isthme;
il estime à un millier le nombre de ces ouvriers qui
vont spontanément offrir leurs bras à l'exécution du
canal, et l'on suppose que ce mouvement n'est que le
premier élan d'une affluence plus prononcée.
En même temps, le recrutement libre s'opérait en
Égypte de la manière la plus satisfaisante. Le Rama-
dan fini, les engagements volontaires avaient repris
avec un redoublement d'intensité, el. les agents de
l'entreprise organisaient les convois destinés à por-
ter sur les lieux ces nouveaux engagés.
Dans ces entrefaites, M. Ferdinand de Lesseps fé-
licitait à Timsah les solides et intrépides ouvriers
européens, dont le dévouement concourait à élever
cette ville naissante ; il leur montrait cette jeune cité
conquise sur le désert ; il les félicitait de cette pre-
mière victoire. « Vous êtes les zouaves du travail,
leur disait-il ; vous avez été les vaillants pionniers
de la civilisation. » Et il prenait congé d'eux en leur
annonçant son retour en France.
Quelques jours après son départ, un événement
imprévu jetait dans Port-Saïd une joyeuse émo-
tion.
Le 12 avril, une petite escadre était en vue ; c'était
la frégate de S. A. le vice-roi, qui suivi de plusieurs
bâtiments d'escorte, était parti d'Alexandrie pour
faire une excursion en mer, et venait visiter Port-
Saïd.
La frégate qui portait le prince a mouillé en rade,
à une profondeur de 8 mètres seulement. On a remar-
qué que jusqu'à ce jour aucun bâtiment de cette force
ne s'était autant approché de la terre.
Au débarquement inattendu de Son Altesse, un
wagon de terrassements, disposé à la hâte, est venu
la prendre au rivage, et l'a conduite, par les divers
tronçons des voies ferrées qui se relient entre eux,
aux ateliers et magasins installés sur différents
points.
Son Altesse a tout inspecté avec intérêt; mais elle
a paru particulièrement frappée de la marche des
dragues et de leurs appareils dits : toiles sans fin, fonc-
tionnant sur cette partie du canal. A sa rentrée à
Alexandrie, Mohammed-Saïd a fait mander l'entre-
preneur général, M. Hardon, avec lequel il a eu une
longue conférence sur la possibilité d'appliquer ces
appareils dragueurs au curage et à l'établissement
des canaux du pays.
Le vice-roi se préoccupe beaucoup aujourd'hui de
la question de cette application, qui permettrait, en
effet, de réaliser une immense économie de bras et de
temps, deux choses si précieuses en Egypte.
C'est au retour de cette visite que M. Ferdinand de
Lesseps a eu son entrevue avec le prince. Après l'a-
voir quitté, il a rencontré sur sa route une colonne
de deux mille travailleurs qui, leurs chefs en tête,
se préparaient à partir pour se rendre dans les ate-
liers de l'isthme. Il a assisté à leur départ, et l'on
pourras.) faire une idée de leurs bonne3 dispositions,
d'après cette circonstance que quelques-uns d'entre
eux, ayant été rejetés par les inspecteurs comme ne
possédant point une constitution suffisamment ro-
buste, ont réclamé avec instance d'être gardés, en
demandant d'être pris à l'essai, et en s'engageant à
suppléer par leur zèle et leurs efforts à leur faiblesse
apparente.
Ce corps considérable d'ouvriers n'était qu'un dé-
tachement de ceux que le recrutement libre a réunis,
et qui, au nombre de cinq mille, se portaient succes-
sivement sur le terrain.
A l'heure qu'il est, avec les hommes déjà présents
sur le théàtre des travaux, et les Syriens qui arri-
vaient de l'autre côté de la ligne, nous pouvons expri-
mer l'assurance qu'une masse de six à sept mille
ouvriers est maintenant à l'œuvre dans les divers
chantiers. Les uns vont être employés à creuser la
très-utile communication qui, de Zagazig au lac
Timsah, doit mettre le centre de l'isthme en rapport
de nouveau la Palestine et le désert de Syrie, il était
de retour le 6 avril à Kantara, sur la ligne de l'isthme,
à l'extrémité méridionale du lac Menzaleh. Après avoir
donné son dernier coup d'œil aux travaux, il se di-
rigeait vers Alexandrie, d'où il allait prendre congé,
au palais de Benah, près du Caire, de S. A. le vice-
roi. Il s'embarquait, comme nous l'avons dit, le 18
pour Trieste, descendait dans cette ville le 24, était à
Turin le 26, et entrait à Paris le 28 par le premier
train du matin.
Reprenons cependant, où nous l'avons suspendu, le
récit de son voyage parmi les populations syriennes.
Nous avons dit comment les habitants de Bethléem
se préparaient à recevoir sa visite ; leur accueil n'a
pas été au-dessous de ce que nos informations nous
avaient laissé prévoir. La population tout entière,
avec ses chefs, ses tambours, ses habits et ses instru-
ments de fête, s'est transportée au-devant du voya-
geur. L'antique solennité du sacrifice de l'agneau a
été célébrée en son honneur, et l'on verra tout à
l'heure que ce n'est pas en vain qu'il a réclamé à
cette population le concours de son travail pour l'œu-
vre qui l'a rendu si populaire dans ces contrées.
Une correspondance nous apprend que les mani-
festations dont le président de la Compagnie univer-
selle a été l'objet à son premier passage, n'ont pas
été moins vives à son retour. Il a pu d'ailleurs acqué-
rir de ses yeux la preuve que le but de son voyage
avait été couronné d'un plein succès. En effet, tout le
long de sa route, à travers l'historique vallée autrefois
habitée par les Philistins, et occupée aujourd'hui par
des tribus arabes, puis vers Gaza, vers El-Arich, etc.,
il a rencontré des groupes de travailleurs syriens, et
même un groupe d'entre eux, venant de Bethléem,
qui se dirigeaient avec joie vers le terrain de l'isthme;
il estime à un millier le nombre de ces ouvriers qui
vont spontanément offrir leurs bras à l'exécution du
canal, et l'on suppose que ce mouvement n'est que le
premier élan d'une affluence plus prononcée.
En même temps, le recrutement libre s'opérait en
Égypte de la manière la plus satisfaisante. Le Rama-
dan fini, les engagements volontaires avaient repris
avec un redoublement d'intensité, el. les agents de
l'entreprise organisaient les convois destinés à por-
ter sur les lieux ces nouveaux engagés.
Dans ces entrefaites, M. Ferdinand de Lesseps fé-
licitait à Timsah les solides et intrépides ouvriers
européens, dont le dévouement concourait à élever
cette ville naissante ; il leur montrait cette jeune cité
conquise sur le désert ; il les félicitait de cette pre-
mière victoire. « Vous êtes les zouaves du travail,
leur disait-il ; vous avez été les vaillants pionniers
de la civilisation. » Et il prenait congé d'eux en leur
annonçant son retour en France.
Quelques jours après son départ, un événement
imprévu jetait dans Port-Saïd une joyeuse émo-
tion.
Le 12 avril, une petite escadre était en vue ; c'était
la frégate de S. A. le vice-roi, qui suivi de plusieurs
bâtiments d'escorte, était parti d'Alexandrie pour
faire une excursion en mer, et venait visiter Port-
Saïd.
La frégate qui portait le prince a mouillé en rade,
à une profondeur de 8 mètres seulement. On a remar-
qué que jusqu'à ce jour aucun bâtiment de cette force
ne s'était autant approché de la terre.
Au débarquement inattendu de Son Altesse, un
wagon de terrassements, disposé à la hâte, est venu
la prendre au rivage, et l'a conduite, par les divers
tronçons des voies ferrées qui se relient entre eux,
aux ateliers et magasins installés sur différents
points.
Son Altesse a tout inspecté avec intérêt; mais elle
a paru particulièrement frappée de la marche des
dragues et de leurs appareils dits : toiles sans fin, fonc-
tionnant sur cette partie du canal. A sa rentrée à
Alexandrie, Mohammed-Saïd a fait mander l'entre-
preneur général, M. Hardon, avec lequel il a eu une
longue conférence sur la possibilité d'appliquer ces
appareils dragueurs au curage et à l'établissement
des canaux du pays.
Le vice-roi se préoccupe beaucoup aujourd'hui de
la question de cette application, qui permettrait, en
effet, de réaliser une immense économie de bras et de
temps, deux choses si précieuses en Egypte.
C'est au retour de cette visite que M. Ferdinand de
Lesseps a eu son entrevue avec le prince. Après l'a-
voir quitté, il a rencontré sur sa route une colonne
de deux mille travailleurs qui, leurs chefs en tête,
se préparaient à partir pour se rendre dans les ate-
liers de l'isthme. Il a assisté à leur départ, et l'on
pourras.) faire une idée de leurs bonne3 dispositions,
d'après cette circonstance que quelques-uns d'entre
eux, ayant été rejetés par les inspecteurs comme ne
possédant point une constitution suffisamment ro-
buste, ont réclamé avec instance d'être gardés, en
demandant d'être pris à l'essai, et en s'engageant à
suppléer par leur zèle et leurs efforts à leur faiblesse
apparente.
Ce corps considérable d'ouvriers n'était qu'un dé-
tachement de ceux que le recrutement libre a réunis,
et qui, au nombre de cinq mille, se portaient succes-
sivement sur le terrain.
A l'heure qu'il est, avec les hommes déjà présents
sur le théàtre des travaux, et les Syriens qui arri-
vaient de l'autre côté de la ligne, nous pouvons expri-
mer l'assurance qu'une masse de six à sept mille
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