Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1861 01 avril 1861
Description : 1861/04/01 (A6,N115). 1861/04/01 (A6,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203268w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
]Ô4 L'ISTHME DE SÙE2,
l'ambassadeur du schah de Perse près le gouverne-
ment anglais, MirzaJafer-Khan, vient d'adresser à la
Société royale asiatique de Londres :
« Ayant passé les années de ma jeunesse dans cette
île, ayant reçu de nombreuses marques d'amitié et de
bienveillance de la part des grands et des petits du
pays, je suis animé par le désir du bien-être et de l'a-
vantage de la nation britannique. En ce moment, par
suite des événements survenus dans les États-Unis
d'Amérique, il s'est élevé beaucoup d'anxiétés et de dis-
cussions parmi les propriétaires de fabriques de coton :
les uns ont recommandé le Zanguebar et l'Australie;
d'autres, l'Inde et divers lieux comme très-propres à ce
produit si utile. Toutefois, je saisis cette occasion de
montrer mes sentiments d'amitié en représentant au pré_
sident de la Société royale asiatique que les provinces
du Khuristan, maintenant connues sous le nom d'Ara-
bie persique, sont, par l'effet de leur voisinage de la mer,
la fertilité de leur sol, le nombre de leurs rivières, telles
par exemple que IaKerkha, la Karun, le Jerrahi, le
Behbehan, mieux adaptées que les pays ci-dessus ou
plutôt les mieux adaptées en fait pour la culture du co-
ton. Du pied des chaînes de montagnes du Luristan,
de l'Arabistan et du Behbehan jusqu'aux rivages du
golfe Persique, et au Chatt-el-Arab, s'étend un vaste
pays dont la plus grande partie est capable d'être cul-
tivée de façon à produire toutes quantités deman-
dées de coton , de sucre, d'opium ou d'indigo. Même
dans l'état actuel des choses et des connaissances spé-
ciales parmi les habitants , une portion de ces terres
sont cultivées près de Shuster, d'Izful et Fellahigga. Les
historiens arabes racontent que, lorsque la canalisation
du Karun, près d'Alissaz, formait une source de pros-
périté pour les environs, on avait coutume de placer
chaque soir, sur la table du calife de Bagdad, un pla-
teau couvert de pain avec mille pièces d'or, comme pro-
venant du revenu de ce district. Pour cette raison, le
district reçut le nom de Selletu 'l-Khubz, c'est-à-dire
panier de pain; en outre, l'ancien nom-de cette région
dans la vieille langue perse est Khuzistan, et Khuz
signifie sucre; par suite de l'immense production de
cet article, le pays fut connu sous le nom de Khuzistan
ou pays de sucre, et il est évident que les manufactu-
riers d'Angleterre pourraient facilement et promptement
obtenir de ces contrées toutes quantités qu'ils désire-
raient de beau et bon coton. Plusieurs voyageurs an-
glais ont visité ces lieux et les connaissent bien. On peut
d'eux aussi savoir la vérité, et, si les idées que j'exprime
ont votre approbation, le mieux à faire serait de trans-
mettre cette note aux manufacturiers, afin qu'ils dé-
signent un agent avec lequel les stipulations néces-
saires puissent être discutées des deux côtés, de façon à
arriver à une entente définitive sur cette affaire. »
J. MONGIN.
ET LE CANAL DE SUEZ.
s cjffcainement nos lecteurs en pla-
Ç.ani x l'article suivant, publié le
17 mars par le Moniteur universel, sur les travaux
du canal maritime.
Percement de l'isthme de Suez.
« Les dernières nouvelles reçues de ces grands tra-
vaux sont du 29 février; le bateau à vapeur, porteur
des dépêches égyptiennes que l'on attend, n'était pas
encore arrivé. A cette époque l'impulsion imprimée
aux diverses sections du travail ne se ralentissait pas.
A Port Saïd un quatorzième chemin de fer avait été ins
tallé ; les remblais à terminer étaient poussés active-
ment ; on avait terminé quinze radeaux nouveaux. Onze
d'entre eux ont été envoyés sur la ligne dans le lac
Menzaleh pour aider à ouvrir le chenal jusqu'à Kantara,
et les quatre autres servent à Port-Saïd pour le dé-
barquement des marchandises venant par le lac, les
eaux étant trop basses à ce moment pour que les
barques ordinaires puissent être utilisées.
» Au seuil d'El-Guisron poursuivait l'installation des
appareils, la construction des villages sous la direction
de l'entrepreneur général lui-même, M. Hardon, qui
avait, pour ne citer qu'un exemple de l'ardeur avec la-
quelle sont poussés ses travaux, 14,000 brouettes à sa
disposition.
» Toutefois une circonstance inévitable faisait crain-
dre, dans le courant du mois de mars, quelque ralen-
tissement dans la coopération des ouvriers indigènes.
En effet, le ramadan ou carême musulman, devait
commencer le 10 mars pour ne finir qu'au 10 avril. On
sait que le jeûne imposé par la loi de Mahomet est
beaucoup plus sévère que le nôtre. Le Coran défend à
ses sectateurs de prendre pendant cette période le plus
léger aliment entre le lever et le coucher du soleil.
Il est donc difficile de demander un travail bien suivi
à des hommes dont les forces ne sont pas suffisamment
réparées par la nourriture ; c'est là une nécessité à la-
quelle il faut savoir se résigner. Toutefois, pendant ce
temps, l'activité sera reportée sur un point non moins
important : le travail pourra plus spécialement se con-
centrer sur le fonctionnement des vingt-quatre dragues
qui sont, soit en montage, soit en plein exercice sur la
ligne du lac, et sont destinées à établir la très utile com-
munication entre l'extrémité nord du seuil et le lac
Menzaleh, uni lui-même aujourd'hui à la Méditerranée.
» Après une rapide tournée au Caire et à Alexandrie,
M. de Lesseps se trouvait de nouveau sur le seuil le 23
février. Du reste, les communications entre l'isthme et
l'intérieur de l'Egypte, par la vallée de Gessen, devien-
nent de plus en plus faciles. Du Nil à un point donné
de la vallée, le trajet s'opère par eau; et pour le reste du
chemin, une voiture attelée de trois mules conduit un
des compagnons de voyage de M. de Lesseps, depuis le
point de débarquement jusqu'au seuil, avec autant de
facilité que sur une route macadamisée de France. Ce
sont les expressions du correspondant du journal l'Union
des deux Mers.
» L'exécution du percement du seuil d'El-Guisr ré-
soudra souverainement la question qu'un petit nombre
d'esprits contestent encore aujourd'hui. Du jour où la
communication sera établie entre la Méditerranée et le
lac Timsah, la possibilité de la canalisation sera dé-
l'ambassadeur du schah de Perse près le gouverne-
ment anglais, MirzaJafer-Khan, vient d'adresser à la
Société royale asiatique de Londres :
« Ayant passé les années de ma jeunesse dans cette
île, ayant reçu de nombreuses marques d'amitié et de
bienveillance de la part des grands et des petits du
pays, je suis animé par le désir du bien-être et de l'a-
vantage de la nation britannique. En ce moment, par
suite des événements survenus dans les États-Unis
d'Amérique, il s'est élevé beaucoup d'anxiétés et de dis-
cussions parmi les propriétaires de fabriques de coton :
les uns ont recommandé le Zanguebar et l'Australie;
d'autres, l'Inde et divers lieux comme très-propres à ce
produit si utile. Toutefois, je saisis cette occasion de
montrer mes sentiments d'amitié en représentant au pré_
sident de la Société royale asiatique que les provinces
du Khuristan, maintenant connues sous le nom d'Ara-
bie persique, sont, par l'effet de leur voisinage de la mer,
la fertilité de leur sol, le nombre de leurs rivières, telles
par exemple que IaKerkha, la Karun, le Jerrahi, le
Behbehan, mieux adaptées que les pays ci-dessus ou
plutôt les mieux adaptées en fait pour la culture du co-
ton. Du pied des chaînes de montagnes du Luristan,
de l'Arabistan et du Behbehan jusqu'aux rivages du
golfe Persique, et au Chatt-el-Arab, s'étend un vaste
pays dont la plus grande partie est capable d'être cul-
tivée de façon à produire toutes quantités deman-
dées de coton , de sucre, d'opium ou d'indigo. Même
dans l'état actuel des choses et des connaissances spé-
ciales parmi les habitants , une portion de ces terres
sont cultivées près de Shuster, d'Izful et Fellahigga. Les
historiens arabes racontent que, lorsque la canalisation
du Karun, près d'Alissaz, formait une source de pros-
périté pour les environs, on avait coutume de placer
chaque soir, sur la table du calife de Bagdad, un pla-
teau couvert de pain avec mille pièces d'or, comme pro-
venant du revenu de ce district. Pour cette raison, le
district reçut le nom de Selletu 'l-Khubz, c'est-à-dire
panier de pain; en outre, l'ancien nom-de cette région
dans la vieille langue perse est Khuzistan, et Khuz
signifie sucre; par suite de l'immense production de
cet article, le pays fut connu sous le nom de Khuzistan
ou pays de sucre, et il est évident que les manufactu-
riers d'Angleterre pourraient facilement et promptement
obtenir de ces contrées toutes quantités qu'ils désire-
raient de beau et bon coton. Plusieurs voyageurs an-
glais ont visité ces lieux et les connaissent bien. On peut
d'eux aussi savoir la vérité, et, si les idées que j'exprime
ont votre approbation, le mieux à faire serait de trans-
mettre cette note aux manufacturiers, afin qu'ils dé-
signent un agent avec lequel les stipulations néces-
saires puissent être discutées des deux côtés, de façon à
arriver à une entente définitive sur cette affaire. »
J. MONGIN.
ET LE CANAL DE SUEZ.
s cjffcainement nos lecteurs en pla-
Ç.ani x l'article suivant, publié le
17 mars par le Moniteur universel, sur les travaux
du canal maritime.
Percement de l'isthme de Suez.
« Les dernières nouvelles reçues de ces grands tra-
vaux sont du 29 février; le bateau à vapeur, porteur
des dépêches égyptiennes que l'on attend, n'était pas
encore arrivé. A cette époque l'impulsion imprimée
aux diverses sections du travail ne se ralentissait pas.
A Port Saïd un quatorzième chemin de fer avait été ins
tallé ; les remblais à terminer étaient poussés active-
ment ; on avait terminé quinze radeaux nouveaux. Onze
d'entre eux ont été envoyés sur la ligne dans le lac
Menzaleh pour aider à ouvrir le chenal jusqu'à Kantara,
et les quatre autres servent à Port-Saïd pour le dé-
barquement des marchandises venant par le lac, les
eaux étant trop basses à ce moment pour que les
barques ordinaires puissent être utilisées.
» Au seuil d'El-Guisron poursuivait l'installation des
appareils, la construction des villages sous la direction
de l'entrepreneur général lui-même, M. Hardon, qui
avait, pour ne citer qu'un exemple de l'ardeur avec la-
quelle sont poussés ses travaux, 14,000 brouettes à sa
disposition.
» Toutefois une circonstance inévitable faisait crain-
dre, dans le courant du mois de mars, quelque ralen-
tissement dans la coopération des ouvriers indigènes.
En effet, le ramadan ou carême musulman, devait
commencer le 10 mars pour ne finir qu'au 10 avril. On
sait que le jeûne imposé par la loi de Mahomet est
beaucoup plus sévère que le nôtre. Le Coran défend à
ses sectateurs de prendre pendant cette période le plus
léger aliment entre le lever et le coucher du soleil.
Il est donc difficile de demander un travail bien suivi
à des hommes dont les forces ne sont pas suffisamment
réparées par la nourriture ; c'est là une nécessité à la-
quelle il faut savoir se résigner. Toutefois, pendant ce
temps, l'activité sera reportée sur un point non moins
important : le travail pourra plus spécialement se con-
centrer sur le fonctionnement des vingt-quatre dragues
qui sont, soit en montage, soit en plein exercice sur la
ligne du lac, et sont destinées à établir la très utile com-
munication entre l'extrémité nord du seuil et le lac
Menzaleh, uni lui-même aujourd'hui à la Méditerranée.
» Après une rapide tournée au Caire et à Alexandrie,
M. de Lesseps se trouvait de nouveau sur le seuil le 23
février. Du reste, les communications entre l'isthme et
l'intérieur de l'Egypte, par la vallée de Gessen, devien-
nent de plus en plus faciles. Du Nil à un point donné
de la vallée, le trajet s'opère par eau; et pour le reste du
chemin, une voiture attelée de trois mules conduit un
des compagnons de voyage de M. de Lesseps, depuis le
point de débarquement jusqu'au seuil, avec autant de
facilité que sur une route macadamisée de France. Ce
sont les expressions du correspondant du journal l'Union
des deux Mers.
» L'exécution du percement du seuil d'El-Guisr ré-
soudra souverainement la question qu'un petit nombre
d'esprits contestent encore aujourd'hui. Du jour où la
communication sera établie entre la Méditerranée et le
lac Timsah, la possibilité de la canalisation sera dé-
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