Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1861 01 avril 1861
Description : 1861/04/01 (A6,N115). 1861/04/01 (A6,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203268w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
1O0 L'ISTHME DE SUEZ,
d'énergie et d'action qu'on a dû déployer pour mettre
en mouvement cette vaste machine de l'organisation
des travaux. Il fallait s'installer dans un désert où
tout était à créer ou à porter, les machines, les ou-
vriers, les ateliers, les abris, les magasins, les ap-
provisionnements de toute espèce, et jusqu'aux ali-
ments et à l'eau.
Nous avons toujours dit que ces difficultés
étaient très-loin d'être insurmontables; l'événement
désormais a justifié notre opinion; mais nous devons
en même temps rendre hommage à l'activité, à l'im-
pulsion qui a su organiser de semblables résultats.
Désormais cette organisation est en plein exercice,
et nos correspondances nous mettent à même de la
décrire avec quelques détails.
De la Méditerranée au seuil du Sérapeum, c'est-
à-dire jusqu'aux lacs Amers, le travail est constitué
en trois divisions distinctes :
La première est celle de Port Saïd, dirigée par
M. Laroche;
La seconde, celle de Timsah, dirigée par M. Mon-
teau ;
La troisième, celle du canal d'eau douce, dirigée
par M. Cazaux.
La première division comprend, avec Port-Saïd, la
partie du canal maritime s'étendant depuis la mer
jusqu'aux extrémités du lac liallah, c'est-à-dire une
longueur de canal d'environ 56 kilomètres.
Comme annexes, sont attachés à cette division les
carrières du Mex, près d'Alexandrie, le service ma-
ritime et les établissements de Damiette, où sont con-
centrés pour le moment le service de la comptabilité
et le magasin général.
La seconde division embrasse la partie du canal
maritime comprise entre le lac Ballah et les lacs
Amers avec la traversée de ces derniers, soit une
longueur de canal d'environ 64 kilomètres.
Les annexes de cette division sont le port et la
ville de Timsah.
A la troisième division est attribué le canal d'eau
douce destiné à relier, par l'Ouadée-Tomilat, le lac
Timsah avec le Nil, c'est-à-dire avec tout l'intérieur
de l'Égypte.
Il y aura lieu plus tard de former une quatrième
division, comprenant la dernière partie du canal ma-
ritime, aboutissant à la mer Rouge, d'une longueur
d'environ 28 kilomètres, et le port de Suez.
Nous ne pouvons que confirmer les renseignements
que nous avons déjà publiés sur l'état très-satisfaisant
de la carrière du Mex. Un de nos correspondants,
récemment débarqué en Egypte, nous écrit sur ce
sujet : « J'ai visité hier en détail le Mex ; c'est un
» très-bel et bon établissement. »
On y continue la construction des deux jetées en
enrochements destinées à former sur ce point un pe-
tit port d'embarquement.
Toutes les dispositions, nous dit-on. sont prises et
bien prises pour permettre d'entreprendre les extrac-
tions sur une grande échelle et transporter les blocs
à Port-Saïd.
Nous constations, dans notre numéro du ler mars,
que la longueur totale des chemins de fer construits
pour le service dé Port-Saïd était de 4,471 mètres.
Cette longueur, au 15 mars , avait été portée à
5,200 mètres.
Le remblai des emplacements où sont situés les
ateliers et les habitations se poursuivait sans re-
lâche. -
On s'occupait de la mise à exécution d'un plan
pour le remblaiement complet de toute l'étendue du
terre-plein de la ville projetée.
La baisse des eaux que nous avons déjà signalée
dans notre dernière chronique, et qui est périodique
dans cette saison, par suite de l'étiage, ne permettait
point le fonctionnement des dragues échelonnées sur
le lac Menzaleh. Mais on utilisait cette circonstance
pour creuser à bras d'homme une première rigole de
4 mètres de large sur 2m,50 de fond au-dessous des
basses eaux, entre Port-Saïd et Kantara.
Dans cet objet, plusieurs ateliers étaient échelonnés
sur cette partie de la ligne du tracé, et nos corres-
pondances évaluent à 5,000 mètres environ les frag-
ments de la rigole dès à présent exécutés.
Ce canal continu à petite section de Port-Saïd
à Kantara, sera d'une très-grande utilité sous tous
les rapports; il assurera le fonctionnement des dra-
gues , il permettra de les alimenter aisément ; il sera
aussi une ressource considérable pour les communica-
tions et les transports vers Kantara et le désert.
Le douloureux naufrage du Jason, exportant vers
l'isthme non-seulement un matériel précieux, mais
encore une escouade de vingt-deux ouvriers habiles
et spéciaux, qui, comme on le sait, ont péri dans ce
lamentable sinistre, a occasionné, surtout par la perte 1
de ces hommes infortunés, un sensible retard dans la j
mise en activité des dragues. Il a fallu remplacer le
matériel assuré, il a fallu pourvoir provisoirement au
défaut des ouvriers spéciaux qu'on attendait par des
ouvriers moins exercés ; il a fallu attendre qu'il en
arrivât d'autres d'Europe, et toutes ces causes ont na-
turellement abouti à un ralentissement dans la mise en
exercice de ces instruments puissants. Plusieurs d'entre
eux ont cependant fonctionné. Toute la sollicitude des
ingénieurs de l'entreprise et de la Compagnie est
maintenant concentrée sur la mise en état de leur
totalité. M. Nepveu, ingénieur familiarisé avec cette
spécialité, a été investi de cette direction. Les dragues
récemment expédiées de Belgique sont, comme on le
sait, débarquées à Port-Saïd ; elles portent le nombre
total de ces instruments à vingt-quatre, et elles vont :
s'échelonner selon les besoins sur la ligne des travaux à
d'énergie et d'action qu'on a dû déployer pour mettre
en mouvement cette vaste machine de l'organisation
des travaux. Il fallait s'installer dans un désert où
tout était à créer ou à porter, les machines, les ou-
vriers, les ateliers, les abris, les magasins, les ap-
provisionnements de toute espèce, et jusqu'aux ali-
ments et à l'eau.
Nous avons toujours dit que ces difficultés
étaient très-loin d'être insurmontables; l'événement
désormais a justifié notre opinion; mais nous devons
en même temps rendre hommage à l'activité, à l'im-
pulsion qui a su organiser de semblables résultats.
Désormais cette organisation est en plein exercice,
et nos correspondances nous mettent à même de la
décrire avec quelques détails.
De la Méditerranée au seuil du Sérapeum, c'est-
à-dire jusqu'aux lacs Amers, le travail est constitué
en trois divisions distinctes :
La première est celle de Port Saïd, dirigée par
M. Laroche;
La seconde, celle de Timsah, dirigée par M. Mon-
teau ;
La troisième, celle du canal d'eau douce, dirigée
par M. Cazaux.
La première division comprend, avec Port-Saïd, la
partie du canal maritime s'étendant depuis la mer
jusqu'aux extrémités du lac liallah, c'est-à-dire une
longueur de canal d'environ 56 kilomètres.
Comme annexes, sont attachés à cette division les
carrières du Mex, près d'Alexandrie, le service ma-
ritime et les établissements de Damiette, où sont con-
centrés pour le moment le service de la comptabilité
et le magasin général.
La seconde division embrasse la partie du canal
maritime comprise entre le lac Ballah et les lacs
Amers avec la traversée de ces derniers, soit une
longueur de canal d'environ 64 kilomètres.
Les annexes de cette division sont le port et la
ville de Timsah.
A la troisième division est attribué le canal d'eau
douce destiné à relier, par l'Ouadée-Tomilat, le lac
Timsah avec le Nil, c'est-à-dire avec tout l'intérieur
de l'Égypte.
Il y aura lieu plus tard de former une quatrième
division, comprenant la dernière partie du canal ma-
ritime, aboutissant à la mer Rouge, d'une longueur
d'environ 28 kilomètres, et le port de Suez.
Nous ne pouvons que confirmer les renseignements
que nous avons déjà publiés sur l'état très-satisfaisant
de la carrière du Mex. Un de nos correspondants,
récemment débarqué en Egypte, nous écrit sur ce
sujet : « J'ai visité hier en détail le Mex ; c'est un
» très-bel et bon établissement. »
On y continue la construction des deux jetées en
enrochements destinées à former sur ce point un pe-
tit port d'embarquement.
Toutes les dispositions, nous dit-on. sont prises et
bien prises pour permettre d'entreprendre les extrac-
tions sur une grande échelle et transporter les blocs
à Port-Saïd.
Nous constations, dans notre numéro du ler mars,
que la longueur totale des chemins de fer construits
pour le service dé Port-Saïd était de 4,471 mètres.
Cette longueur, au 15 mars , avait été portée à
5,200 mètres.
Le remblai des emplacements où sont situés les
ateliers et les habitations se poursuivait sans re-
lâche. -
On s'occupait de la mise à exécution d'un plan
pour le remblaiement complet de toute l'étendue du
terre-plein de la ville projetée.
La baisse des eaux que nous avons déjà signalée
dans notre dernière chronique, et qui est périodique
dans cette saison, par suite de l'étiage, ne permettait
point le fonctionnement des dragues échelonnées sur
le lac Menzaleh. Mais on utilisait cette circonstance
pour creuser à bras d'homme une première rigole de
4 mètres de large sur 2m,50 de fond au-dessous des
basses eaux, entre Port-Saïd et Kantara.
Dans cet objet, plusieurs ateliers étaient échelonnés
sur cette partie de la ligne du tracé, et nos corres-
pondances évaluent à 5,000 mètres environ les frag-
ments de la rigole dès à présent exécutés.
Ce canal continu à petite section de Port-Saïd
à Kantara, sera d'une très-grande utilité sous tous
les rapports; il assurera le fonctionnement des dra-
gues , il permettra de les alimenter aisément ; il sera
aussi une ressource considérable pour les communica-
tions et les transports vers Kantara et le désert.
Le douloureux naufrage du Jason, exportant vers
l'isthme non-seulement un matériel précieux, mais
encore une escouade de vingt-deux ouvriers habiles
et spéciaux, qui, comme on le sait, ont péri dans ce
lamentable sinistre, a occasionné, surtout par la perte 1
de ces hommes infortunés, un sensible retard dans la j
mise en activité des dragues. Il a fallu remplacer le
matériel assuré, il a fallu pourvoir provisoirement au
défaut des ouvriers spéciaux qu'on attendait par des
ouvriers moins exercés ; il a fallu attendre qu'il en
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exercice de ces instruments puissants. Plusieurs d'entre
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maintenant concentrée sur la mise en état de leur
totalité. M. Nepveu, ingénieur familiarisé avec cette
spécialité, a été investi de cette direction. Les dragues
récemment expédiées de Belgique sont, comme on le
sait, débarquées à Port-Saïd ; elles portent le nombre
total de ces instruments à vingt-quatre, et elles vont :
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