Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
84 L'ISTHME DE SUEZ,
quelques jours auparavant, accompagné de sa femme,
sur le terrain des travaux, et peut-être voudra-t-il
faire connaître à ses coïntéressés les impressions qu'il
a emportées.
Les Anglais aussi ont voulu avoir leur part dans ces
explorations. L'un d'eux voulant aller visiter les chan-
tiers depuis Suez Jusqu'à Port-Saïd, aurait, d'après ce
qu'on nous mande, demandé, dans ce but, des recom-
mandations à M. de Lesseps, alors au Caire, qui se se
rait empressé de se prêter à ce désir. Cet observateur a,
nous dit-on, tout vu et examiné avec le plus grand
soin, et on nous assure qu'à son retour, il a rendu à
ses compatriotes un compte très-favorable de sa véri-
fication. Il n'aurait pas estimé à moins de 2 millions
sterling (ou 50 millions de francs) les dépenses que
• la Compagnie a dû faire pour amener l'œuvre au
point d'avancement où elle se trouve. Il basait cette
opinion sur la pratique de grands travaux qu'il avait
vu exécuter en Angleterre depuis trente ans, et sur
les difficultés qu'on avait dû surmonter pour réunir
tant de ressources au milieu du désert.
Nous n'avons pas besoin de dire que les sommes
dépensées sonttrès-considérablement inférieures à cette
évaluation. Nous la mentionnons uniquement pour
indiquer la grandeur et le succès des résultats jus-
qu'ici obtenus, quoiqu'ils soient physiquement moins
apparents que ceux qui vont les suivre, et qu'ils
avaient pour objet de préparer et d'inaugurer.
Nous croyons pouvoir, à ce propos, ajouter, sans
blesser personne, que, plus prodigues des moyens pour
arriver à leurs fins, les Anglais, dans leurs entreprises
de cette espèce, ont l'habitude de dépenser beaucoup
plus que les Français.
Nous avons insisté avec quelques. détails sur ce pe-
tit épisode, parce que, certes, personne en Europe ne
contestera l'impartialité et la sincérité d'un pareil
témoignage.
Du reste, comme on a pu le voir par diverses cir-
constances de notre récit, les communications entre
l'isthme et l'intérieur de l'Egypte, par la vallée de
Gessen, deviennent de plus en plus faciles. Du Nil à
un point donné de la vallée, le trajet s'opère par
eau, et pour le reste du chemin, une heureuse expé-
rience vient d'être faite : l'entrepreneur général a
reçu une voiture à quatre places, qui, attelée de trois
mules, avait conduit, le 22 février, un des compa-
gnons de voyage de M. de Lesseps, depuis son point
de débarquement jusqu'au Seuil, avec autant de faci-
lité que sur une route macadamisée de France; ce sont
les expressions textuelles de notre correspondant.
Nous avons espéré, jusqu'à la dernière heure, que
l'arrivée d'un bateau à vapeur, porteur des dépêches
égyptiennes, nous transmettrait, avant notre mise
sous presse, des détails plus étendus, plus explicites
et d'une date moins reculée. Nous avons été déçu
dans notre attente ; c'est un retard dont nous comp-
tons être dédommagé pour notre prochain numéro.
ERNEST DESPLACES.
LE COTON AUX INDES.
Nous avons déjà signalé l'émotion qui s'est produite
parmi l'industrie anglaise en face des perturbations
probables pouvant être amenées dans la production du
coton par la crise politique qui menace les Etats-Unis,
et les moyens que nos alliés cherchent sur tous les
points du globe afin de parer à une calamité aussi
terrible pour eux que le grand enchérissement ou le
manque de cette précieuse matière. Nous avons dit
que les regards de ces chercheurs s'étaient plus spé-
cialement fixés sur l'Inde, et que, dans ce cas, une
source inattendue de bénéfice et de prospérité allait
s'offrir encore aux perspectives du canal de Suez.
Nous avons dit aussi combien l'ouverture de cette
route abréviative devenait intéressante pour alimenter
et approvisionner à bas prix les fabriques de coton en
Europe.
Nous avons également indiqué comme un symp-
tôme significatif les nombreux meetings qui se sont
réunis, les nombreuses compagnies qui se sont for-
mées dans les principales cités commerciales ou ma-
nufacturières de la Grande-Bretagne pour encourager
et développer, au sein de la péninsule indienne, la
culture du cotonnier. Dans ces réunions, on ne s'est
pas seulement occupé de la question spéciale au co-
ton, on a embrassé dans son ensemble les questions
relatives aux réformes économiques et politiques à
introduire dans le gouvernement des Indes. C'est
surtout à Manchester que cette agitation se manifeste.
Il y a peu de temps, une des associations particulières
de cette ville se réunissait et rédigeait, pour le pré-
senter au ministère, tout un programme réforma-
teur. C'est maintenant un corps officiel, la Chambre
de commerce de Manchester, qui prend en main la
même cause et a réclamé à cet effet une audience
du premier ministre, lord Palmerston, et du ministre
des Indes, sir Charles Wood.
Une nouvelle réunion de la Chambre a eu lieu le
6 mars pour entendre le compte rendu de cette con-
férence et proposer les résolutions qu'elle croirait les
plus propres à agir sur le gouvernement métropoli-
tain. Nous n'entrerons point dans les détails de cette
délibération, quoiqu'elle prouve à quel degré l'An-
gleterre sent aujourd'hui que la conservation de sa
suprématie industrielle est attachée au développement
de la production et du commerce des Indes. Nous
nous contenterons de citer un extrait de l'allocution
prononcée sur ce sujet par le président de la Chambre,
M. Edmond Potter, comme démontrant tout l'avenir
quelques jours auparavant, accompagné de sa femme,
sur le terrain des travaux, et peut-être voudra-t-il
faire connaître à ses coïntéressés les impressions qu'il
a emportées.
Les Anglais aussi ont voulu avoir leur part dans ces
explorations. L'un d'eux voulant aller visiter les chan-
tiers depuis Suez Jusqu'à Port-Saïd, aurait, d'après ce
qu'on nous mande, demandé, dans ce but, des recom-
mandations à M. de Lesseps, alors au Caire, qui se se
rait empressé de se prêter à ce désir. Cet observateur a,
nous dit-on, tout vu et examiné avec le plus grand
soin, et on nous assure qu'à son retour, il a rendu à
ses compatriotes un compte très-favorable de sa véri-
fication. Il n'aurait pas estimé à moins de 2 millions
sterling (ou 50 millions de francs) les dépenses que
• la Compagnie a dû faire pour amener l'œuvre au
point d'avancement où elle se trouve. Il basait cette
opinion sur la pratique de grands travaux qu'il avait
vu exécuter en Angleterre depuis trente ans, et sur
les difficultés qu'on avait dû surmonter pour réunir
tant de ressources au milieu du désert.
Nous n'avons pas besoin de dire que les sommes
dépensées sonttrès-considérablement inférieures à cette
évaluation. Nous la mentionnons uniquement pour
indiquer la grandeur et le succès des résultats jus-
qu'ici obtenus, quoiqu'ils soient physiquement moins
apparents que ceux qui vont les suivre, et qu'ils
avaient pour objet de préparer et d'inaugurer.
Nous croyons pouvoir, à ce propos, ajouter, sans
blesser personne, que, plus prodigues des moyens pour
arriver à leurs fins, les Anglais, dans leurs entreprises
de cette espèce, ont l'habitude de dépenser beaucoup
plus que les Français.
Nous avons insisté avec quelques. détails sur ce pe-
tit épisode, parce que, certes, personne en Europe ne
contestera l'impartialité et la sincérité d'un pareil
témoignage.
Du reste, comme on a pu le voir par diverses cir-
constances de notre récit, les communications entre
l'isthme et l'intérieur de l'Egypte, par la vallée de
Gessen, deviennent de plus en plus faciles. Du Nil à
un point donné de la vallée, le trajet s'opère par
eau, et pour le reste du chemin, une heureuse expé-
rience vient d'être faite : l'entrepreneur général a
reçu une voiture à quatre places, qui, attelée de trois
mules, avait conduit, le 22 février, un des compa-
gnons de voyage de M. de Lesseps, depuis son point
de débarquement jusqu'au Seuil, avec autant de faci-
lité que sur une route macadamisée de France; ce sont
les expressions textuelles de notre correspondant.
Nous avons espéré, jusqu'à la dernière heure, que
l'arrivée d'un bateau à vapeur, porteur des dépêches
égyptiennes, nous transmettrait, avant notre mise
sous presse, des détails plus étendus, plus explicites
et d'une date moins reculée. Nous avons été déçu
dans notre attente ; c'est un retard dont nous comp-
tons être dédommagé pour notre prochain numéro.
ERNEST DESPLACES.
LE COTON AUX INDES.
Nous avons déjà signalé l'émotion qui s'est produite
parmi l'industrie anglaise en face des perturbations
probables pouvant être amenées dans la production du
coton par la crise politique qui menace les Etats-Unis,
et les moyens que nos alliés cherchent sur tous les
points du globe afin de parer à une calamité aussi
terrible pour eux que le grand enchérissement ou le
manque de cette précieuse matière. Nous avons dit
que les regards de ces chercheurs s'étaient plus spé-
cialement fixés sur l'Inde, et que, dans ce cas, une
source inattendue de bénéfice et de prospérité allait
s'offrir encore aux perspectives du canal de Suez.
Nous avons dit aussi combien l'ouverture de cette
route abréviative devenait intéressante pour alimenter
et approvisionner à bas prix les fabriques de coton en
Europe.
Nous avons également indiqué comme un symp-
tôme significatif les nombreux meetings qui se sont
réunis, les nombreuses compagnies qui se sont for-
mées dans les principales cités commerciales ou ma-
nufacturières de la Grande-Bretagne pour encourager
et développer, au sein de la péninsule indienne, la
culture du cotonnier. Dans ces réunions, on ne s'est
pas seulement occupé de la question spéciale au co-
ton, on a embrassé dans son ensemble les questions
relatives aux réformes économiques et politiques à
introduire dans le gouvernement des Indes. C'est
surtout à Manchester que cette agitation se manifeste.
Il y a peu de temps, une des associations particulières
de cette ville se réunissait et rédigeait, pour le pré-
senter au ministère, tout un programme réforma-
teur. C'est maintenant un corps officiel, la Chambre
de commerce de Manchester, qui prend en main la
même cause et a réclamé à cet effet une audience
du premier ministre, lord Palmerston, et du ministre
des Indes, sir Charles Wood.
Une nouvelle réunion de la Chambre a eu lieu le
6 mars pour entendre le compte rendu de cette con-
férence et proposer les résolutions qu'elle croirait les
plus propres à agir sur le gouvernement métropoli-
tain. Nous n'entrerons point dans les détails de cette
délibération, quoiqu'elle prouve à quel degré l'An-
gleterre sent aujourd'hui que la conservation de sa
suprématie industrielle est attachée au développement
de la production et du commerce des Indes. Nous
nous contenterons de citer un extrait de l'allocution
prononcée sur ce sujet par le président de la Chambre,
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