Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
86 L'ISTHME DE SUEZ,
beaucoup moins de frais et en qualité beaucoup meil-
leure, je veux dire mieux nettoyée.
» Les grands territoires à coton de Bellary, de Dhar-
war et Cuddapab trouveront des débouchés à bon mar-
ché pour leurs vastes produits parla Toombudra, la Kish-
tua et autres rivières en les reliant par des canaux.
Le fameux coton qui pousse dans le Magpore oriental
trouvera son issue par les eaux du Mahanuddée vers
la côte à Pooree, ou avec un petit bras de canal à Gan-
jam, qui était autrefois une place de beaucoup d'éten-
due et d'importance, et reprend maintenant de la no-
toriété.
» La nature a beaucoup fait pour l'Inde, mais pendant
un siècle les Anglais n'ont fait à peu près rien pour
améliorer et rendre propre au commerce les grands che-
mins du créateur.
» Je voudrais adresser une question aux hommes de
Manchester : Quel serait le coût du coton américain si
les moyens du transit dans ce pays étaient aussi gros-
siers qu'ils le sont dans l'Inde ; s'il devait être trans-
porté à travers des centaines de milles en charrettes
ou à dos de bœuf avant d'atteindre un port, chaque
tonne exigeant deux chariots, quatre bœufs et deux con-
ducteurs? Si d'un autre côté l'Inde avait l'avantage des
canaux et des bateaux à vapeur de l'Amérique, j'affirme
qu'elle pourrait vendre à plus bas prix que les Améri-
cains, qu'elle rendrait tout à fait sans profit la culture
des Etats du sud, et qu'ainsi nous ferions plus pour pré-
venir la traite des esclaves que tous les croiseurs de
Sa Majesté sur la côte africaine. Considérant la dépense
des chemins de fer existants, je crois qu'ils ne peuvent
jamais faire concurrence à la navigation par rivière et
canal, la seule par laquelle nous puissions espérer
transporter l'énorme masse de la production indienne
de trois à quatre cents milles de la mer. En ceci, qu'on
s'en souvienne, nous ne pouvons pas faire autrement
que l'Amérique, où cependant les chemins de fer coû-
tent beaucoup moins que dans les Indes. Avec 1 0/0
de Yincome-tax consacré à l'exécution des travaux pu-
blics, j'espère voir beaucoup faire dans les prochaines
années, mais, à moins que les négociants et les manu,
facturiers anglais ne prêtent leur aide et leur capital, le
monde dépendra encore de l'Amérique pour un grand
nombre d'années, si pourtant la convulsion menaçante
ne précipite point les choses. Lorsque nous verrons le
parti deManchester, dans des paroxysmes deterreur, avec
des fortunes diminuées, dénonçant le gouvernement pour
avoir si longtemps négligé le commerce du coton dans
l'Inde, l'action alors sera impétueuse, la dépense exces-
sive, le résultat incomplet.
) N'oublions jamais que le travail dans les districts
cotonniers de l'Inde coûte moins que dans aucune autre
partie du monde. »
Cette lettre était publiée le 22 janvier dernier. On
peut jug-er par les faits et le mouvement qui l'ont
suivie que ces avertissements ont été entendus; si les
complications pendantes en Amérique éclatent en une
lutte intestine, ce sera sur la ligne de l'Orient, en
commençant par l'Egypte jusqu'aux profondeurs des
mers d'Asie, que les fabriques européennes devront
surtout aller demander leurs approvisionnements in-
dispensables de coton. Mais, en même temps, de
grands travaux devront être effectués dans l'Inde,
une grande impulsion devra être donnée à ce pays;
l'Angleterre, la première, aura besoin, pour le bon
marché des transports, pour la rapidité de ses ou-
vrages, de la communication la plus abrégée avec ce
foyer nourrissier de son travail industriel. C'est alors,
et déjà le moment est venu, qu'elle pourra rendre
grâce à la conception qui a résolu d'ouvrir l'isthme
égyptien, et qu'elle avouera que nous avons eu rai-
son de lui dire l'année dernière que ce travail serait
pour elle un bienfait de la Providence et l'instrument
de son salut.
ERNEST DESPLACES.
SOLLICITUDE DE MOHAMMED-SAIn
Pour le progrès des sciences et des entreprises
utiles.
Nous empruntons au Siècle la note suivante :
« Le secrétaire des commandements du vice-roi
d'Egypte a fait don, au nom de son souverain, d'un
très beau spécimen de dromadaire à deux bosses,
destiné au jardin du bois de Boulogne, et il a an-
noncé en même temps qu'ordre a été donné à tous les
gouverneurs des provinces égyptiennes de faire pren-
dre un certain nombre d'antilopes et de gazelles pour
peupler ce même jardin dont le vice-roi est action-
naire. l'
LE COMMERCE DE LA MER ROUGE
Et l'avenir du passage de Suez.
Le Morning Chronicle annonce, d'après l'extrait d'une
correspondance de Djeddah (Arabie), que l'adjudica-
tion des revenus de la douane turque dans les ports
de la mer Rouge, mise aux enchères à Constantinople
pour la somme de 2,750,000 fr., s'est élevée à la
somme de 3,029,000 fr. Il s'agit des ports de la mer
Rouge compris entre lambo et Moka, sur la côte
d'Arabie, et sur la partie de cette mer qui baigne
l'Afrique, des ports situés du Souakin à Massouah et
Zilla.
Le chiffre de ces revenus indique un mouvement
commercial plus considérable qu'on ne l'estime généra-
lement en Europe. Ce fait prouve, une fois de plus, les
services que le canal maritime de Suez est appelé à
rendre, et l'importance que l'avenir lui réserve lorsque
l'exécution de ce canal aura transformé la navigation
du long cours vers l'Asie et les côtes orientales de
l'Afrique en une navigation de cabotage. Celle-ci per-
mettra, en effet, de jeter sur les plus petits points de
ces continents les faibles cargaisons qu'ils pourront
d'abord utiliser, jusqu'au moment où, successivement
enrichis par ce commerce, ils donneront naissance à un
beaucoup moins de frais et en qualité beaucoup meil-
leure, je veux dire mieux nettoyée.
» Les grands territoires à coton de Bellary, de Dhar-
war et Cuddapab trouveront des débouchés à bon mar-
ché pour leurs vastes produits parla Toombudra, la Kish-
tua et autres rivières en les reliant par des canaux.
Le fameux coton qui pousse dans le Magpore oriental
trouvera son issue par les eaux du Mahanuddée vers
la côte à Pooree, ou avec un petit bras de canal à Gan-
jam, qui était autrefois une place de beaucoup d'éten-
due et d'importance, et reprend maintenant de la no-
toriété.
» La nature a beaucoup fait pour l'Inde, mais pendant
un siècle les Anglais n'ont fait à peu près rien pour
améliorer et rendre propre au commerce les grands che-
mins du créateur.
» Je voudrais adresser une question aux hommes de
Manchester : Quel serait le coût du coton américain si
les moyens du transit dans ce pays étaient aussi gros-
siers qu'ils le sont dans l'Inde ; s'il devait être trans-
porté à travers des centaines de milles en charrettes
ou à dos de bœuf avant d'atteindre un port, chaque
tonne exigeant deux chariots, quatre bœufs et deux con-
ducteurs? Si d'un autre côté l'Inde avait l'avantage des
canaux et des bateaux à vapeur de l'Amérique, j'affirme
qu'elle pourrait vendre à plus bas prix que les Améri-
cains, qu'elle rendrait tout à fait sans profit la culture
des Etats du sud, et qu'ainsi nous ferions plus pour pré-
venir la traite des esclaves que tous les croiseurs de
Sa Majesté sur la côte africaine. Considérant la dépense
des chemins de fer existants, je crois qu'ils ne peuvent
jamais faire concurrence à la navigation par rivière et
canal, la seule par laquelle nous puissions espérer
transporter l'énorme masse de la production indienne
de trois à quatre cents milles de la mer. En ceci, qu'on
s'en souvienne, nous ne pouvons pas faire autrement
que l'Amérique, où cependant les chemins de fer coû-
tent beaucoup moins que dans les Indes. Avec 1 0/0
de Yincome-tax consacré à l'exécution des travaux pu-
blics, j'espère voir beaucoup faire dans les prochaines
années, mais, à moins que les négociants et les manu,
facturiers anglais ne prêtent leur aide et leur capital, le
monde dépendra encore de l'Amérique pour un grand
nombre d'années, si pourtant la convulsion menaçante
ne précipite point les choses. Lorsque nous verrons le
parti deManchester, dans des paroxysmes deterreur, avec
des fortunes diminuées, dénonçant le gouvernement pour
avoir si longtemps négligé le commerce du coton dans
l'Inde, l'action alors sera impétueuse, la dépense exces-
sive, le résultat incomplet.
) N'oublions jamais que le travail dans les districts
cotonniers de l'Inde coûte moins que dans aucune autre
partie du monde. »
Cette lettre était publiée le 22 janvier dernier. On
peut jug-er par les faits et le mouvement qui l'ont
suivie que ces avertissements ont été entendus; si les
complications pendantes en Amérique éclatent en une
lutte intestine, ce sera sur la ligne de l'Orient, en
commençant par l'Egypte jusqu'aux profondeurs des
mers d'Asie, que les fabriques européennes devront
surtout aller demander leurs approvisionnements in-
dispensables de coton. Mais, en même temps, de
grands travaux devront être effectués dans l'Inde,
une grande impulsion devra être donnée à ce pays;
l'Angleterre, la première, aura besoin, pour le bon
marché des transports, pour la rapidité de ses ou-
vrages, de la communication la plus abrégée avec ce
foyer nourrissier de son travail industriel. C'est alors,
et déjà le moment est venu, qu'elle pourra rendre
grâce à la conception qui a résolu d'ouvrir l'isthme
égyptien, et qu'elle avouera que nous avons eu rai-
son de lui dire l'année dernière que ce travail serait
pour elle un bienfait de la Providence et l'instrument
de son salut.
ERNEST DESPLACES.
SOLLICITUDE DE MOHAMMED-SAIn
Pour le progrès des sciences et des entreprises
utiles.
Nous empruntons au Siècle la note suivante :
« Le secrétaire des commandements du vice-roi
d'Egypte a fait don, au nom de son souverain, d'un
très beau spécimen de dromadaire à deux bosses,
destiné au jardin du bois de Boulogne, et il a an-
noncé en même temps qu'ordre a été donné à tous les
gouverneurs des provinces égyptiennes de faire pren-
dre un certain nombre d'antilopes et de gazelles pour
peupler ce même jardin dont le vice-roi est action-
naire. l'
LE COMMERCE DE LA MER ROUGE
Et l'avenir du passage de Suez.
Le Morning Chronicle annonce, d'après l'extrait d'une
correspondance de Djeddah (Arabie), que l'adjudica-
tion des revenus de la douane turque dans les ports
de la mer Rouge, mise aux enchères à Constantinople
pour la somme de 2,750,000 fr., s'est élevée à la
somme de 3,029,000 fr. Il s'agit des ports de la mer
Rouge compris entre lambo et Moka, sur la côte
d'Arabie, et sur la partie de cette mer qui baigne
l'Afrique, des ports situés du Souakin à Massouah et
Zilla.
Le chiffre de ces revenus indique un mouvement
commercial plus considérable qu'on ne l'estime généra-
lement en Europe. Ce fait prouve, une fois de plus, les
services que le canal maritime de Suez est appelé à
rendre, et l'importance que l'avenir lui réserve lorsque
l'exécution de ce canal aura transformé la navigation
du long cours vers l'Asie et les côtes orientales de
l'Afrique en une navigation de cabotage. Celle-ci per-
mettra, en effet, de jeter sur les plus petits points de
ces continents les faibles cargaisons qu'ils pourront
d'abord utiliser, jusqu'au moment où, successivement
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