Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 85
des relations entre l'Inde et l'Europe, et incidemment
l'utilité pour l'Angleterre, comme pour tout le reste
de l'Occident, d'une route qui diminue de moitié la
distance entre l'Europe et les mers indoustaniques.
( La députation, a dit le président, a déclaré à sir
Charles Wood et à lord Palmerston qu'elle se sentait
profondément intéressée à la prospérité de l'empire
indien ; elle a établi aussi que les exportations d'Angle-
terre en 1859 s'étaient élevées à 130 millions sterling
(3 milliards 250 millions de francs), comprenant en ex-
portation de coton, 48 millions sterling (1,200 millions
de fr.) ; sur cette dernière somme nous exportons 22 mil-
lions sterling en Amérique, 20 millions sterling dans
l'Inde et 4 millions sterling en Turquie. La députation
représentait que nos exportations étaient dans un extrê-
me péril et qu'il était du devoir du gouvernement, non-
seulement pour l'industrie du coton, mais encore pour
la protection de son propre revenu, de regarder autour
de lui et de chercher s'il n'y avait pas quelque chose à
faire. Sur les trois marchés indiqués, il n'y avait rien à
demander à la Turquie et à PAmérique; mais pour l'Inde
la députation pensait que le devoir du gouvernement,
comme le seul propriétaire anglais sur ce sol, était d'in-
troduire des perfectionnements capables d'améliorer la
position du peuple et de donner un libre essor à l'é-
change des produits qui ne pouvaient arriver en Angle-
terre par défaut de moyens de transit. Si un chemin de
fer était jeté à travers l'Inde de l'est à l'ouest, il ouvri-
rait un espace de terre qui nous fournirait en abon-
dance des productions de toute espèce, et en outre plus
de coton qu'aucun autre pays du monde. Le docteur
Forbes Watson en a estimé la quantité à 6 millions de
balles, mais en réduisant cette appréciation à 4 millions
de balles, nous pourrions obtenir de l'Inde une large
provision de coton, si elle possédait de meilleurs
moyens de transit sous forme de routes, chemins de fer
et canaux. Ces travaux auraient en outre l'avantage de
faire hausser les salaires. La députation donc insista
auprès du gouvernement pour qu'il construisit ces
chemins de fer qui devaient nous approvisionner de
coton et en même temps nous apporter en retour des de-
mandes de marchandises dont il était impossible de
calculer l'importance par anticipation. L'exportation
de l'industrie de Manchester aux Etats-Unis, s'é-
tait élevée à 100 millions de francs, mais il fallait
réduire ce chiffre, et très-probablement dans cette
année il n'atteindrait pas 25 millions de francs. L'An-
gleterre prend le coton américain et est obligée de le
payer; dans les Indes ce serait tout le contraire. Naturel-
lement le gouvernement allait être étonné un peu de
la proposition, car sir Charles Wood avait beaucoup
parlé sur le défaut d'argent, mais la députation pensait
qu'il ne serait point difficile d'obtenir à 5 0/0 les som-
mes nécessaires ; elle regardait l'entreprise comme un
bon et solide placement, et ne voyait pas actuellement
une autre partie du globe, si ce n'est l'Orient, vers
laquelle on pût se tourner pour un accroissement dans
les importations. »
Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce
qu'il y a dans ces considérations de favorable à la
cause dont nous sommes les modestes défenseurs, et
elles auraient dû considérablement gêner lord Pal-
merston, s'il pouvait persister dans son opposition.
Cependant la chambre de commerce de Manchester
ne se trompe-t-elle point, et les facultés productives
de. l'Inde en coton sont-elles aussi inépuisables
qu'elle l'affirme ? C'est l'opinion unanime de tous
ceux qui sont familiers avec cette région, et nous
citerons entre autres, pour la particularité de ses ren-
seignements, la lettre suivante adressée au Manches-
ter Guardian par un de ses correspondants :
« J'ai passé dans l'Inde les quatorze dernières années
de ma vie, et une très-grande partie de mon attention
s'est portée sur le commerce du coton dans ce pays.
Je déclare de la façon la plus positive que Manchester
peut être opportunément et pleinement approvisionné
par l'Inde seule, si le paysan est seulement assuré de
5 centimes par livre de plus qu'il ne gagne maintenant,
et si des agents anglais lui enseignent à emballer l'ar-
ticle pour son transport après qu'il a été nettoyé.
» Quelques efforts isolés ont été faits par des agents
anglais pour améliorer le coton produit dans les pro-
vinces de Bérar, Candeisli, etc., mais ils ont trop:souvent
échoué parce qu'on demandait au paysan un travail
d'extra sans lui accorder une rémunération d'extra, soit
accidentelle soit continue. Le prix également a subi tant
de fluctuations que le producteur indigène a été ef-
frayé, et a préféré cultiver tout autre article que de
courir de pareils risques. Les tableaux du commerce,
pour Bombay spécialement, 'peuvent démontrer quel
énorme accroissement a reçu l'exportation du coton
pour les dix ou douze dernières années. Les Chinois
font un gros trafic avec l'Inde en coton, et si le nou-
veau traité de lord Elgin est tel que l'attendent les né-
gociants anglais et parsis de Bombay, cette demande
sera doublée dans une ou deux années, et le paysan
sera assuré d'un marché solide pour son produit à des
prix rémunérateurs.
» Toutefois, en ce qui regarde l'approvisionnement de
Manchester, c'est une affaire de temps, et je ne saurais]trop
insister auprès des intéressés pour qu'ils ne négligent
rien de ce qui peut contribuer à développer les ressour-
ces de l'Inde centrale et méridionale, maintenant que la
crise est à nos portes. Si Manchester ne peut point don-
ner 5 centimes de plus par livre pour le coton inférieur
de Bérar, que ses princes marchands, au lieu d'invoquer
en vain le gouvernement pour qu'il réduise l'impôt des
terres de 2 ou 3 roupies par acre, mettentlleurs mains
dans leurs poches et souscrivent le capital nécessaire
pour faire des canaux ou pour améliorer la navigation
existante sur les rivières descendant du cœur de con-
trées à coton dans la mer. Par là la différence des frais
sera effacée, et les actionnaires sans l'ombre d'un doute
recueilleront un beau dividende.
» La rivière Godavery, la grande artère de Bérar
pourra conduire à Caringa dix fois autant de coton qu'il
en est envoyé maintenant sur Bombay et Mirzapore à
des relations entre l'Inde et l'Europe, et incidemment
l'utilité pour l'Angleterre, comme pour tout le reste
de l'Occident, d'une route qui diminue de moitié la
distance entre l'Europe et les mers indoustaniques.
( La députation, a dit le président, a déclaré à sir
Charles Wood et à lord Palmerston qu'elle se sentait
profondément intéressée à la prospérité de l'empire
indien ; elle a établi aussi que les exportations d'Angle-
terre en 1859 s'étaient élevées à 130 millions sterling
(3 milliards 250 millions de francs), comprenant en ex-
portation de coton, 48 millions sterling (1,200 millions
de fr.) ; sur cette dernière somme nous exportons 22 mil-
lions sterling en Amérique, 20 millions sterling dans
l'Inde et 4 millions sterling en Turquie. La députation
représentait que nos exportations étaient dans un extrê-
me péril et qu'il était du devoir du gouvernement, non-
seulement pour l'industrie du coton, mais encore pour
la protection de son propre revenu, de regarder autour
de lui et de chercher s'il n'y avait pas quelque chose à
faire. Sur les trois marchés indiqués, il n'y avait rien à
demander à la Turquie et à PAmérique; mais pour l'Inde
la députation pensait que le devoir du gouvernement,
comme le seul propriétaire anglais sur ce sol, était d'in-
troduire des perfectionnements capables d'améliorer la
position du peuple et de donner un libre essor à l'é-
change des produits qui ne pouvaient arriver en Angle-
terre par défaut de moyens de transit. Si un chemin de
fer était jeté à travers l'Inde de l'est à l'ouest, il ouvri-
rait un espace de terre qui nous fournirait en abon-
dance des productions de toute espèce, et en outre plus
de coton qu'aucun autre pays du monde. Le docteur
Forbes Watson en a estimé la quantité à 6 millions de
balles, mais en réduisant cette appréciation à 4 millions
de balles, nous pourrions obtenir de l'Inde une large
provision de coton, si elle possédait de meilleurs
moyens de transit sous forme de routes, chemins de fer
et canaux. Ces travaux auraient en outre l'avantage de
faire hausser les salaires. La députation donc insista
auprès du gouvernement pour qu'il construisit ces
chemins de fer qui devaient nous approvisionner de
coton et en même temps nous apporter en retour des de-
mandes de marchandises dont il était impossible de
calculer l'importance par anticipation. L'exportation
de l'industrie de Manchester aux Etats-Unis, s'é-
tait élevée à 100 millions de francs, mais il fallait
réduire ce chiffre, et très-probablement dans cette
année il n'atteindrait pas 25 millions de francs. L'An-
gleterre prend le coton américain et est obligée de le
payer; dans les Indes ce serait tout le contraire. Naturel-
lement le gouvernement allait être étonné un peu de
la proposition, car sir Charles Wood avait beaucoup
parlé sur le défaut d'argent, mais la députation pensait
qu'il ne serait point difficile d'obtenir à 5 0/0 les som-
mes nécessaires ; elle regardait l'entreprise comme un
bon et solide placement, et ne voyait pas actuellement
une autre partie du globe, si ce n'est l'Orient, vers
laquelle on pût se tourner pour un accroissement dans
les importations. »
Nous n'avons pas besoin de faire ressortir tout ce
qu'il y a dans ces considérations de favorable à la
cause dont nous sommes les modestes défenseurs, et
elles auraient dû considérablement gêner lord Pal-
merston, s'il pouvait persister dans son opposition.
Cependant la chambre de commerce de Manchester
ne se trompe-t-elle point, et les facultés productives
de. l'Inde en coton sont-elles aussi inépuisables
qu'elle l'affirme ? C'est l'opinion unanime de tous
ceux qui sont familiers avec cette région, et nous
citerons entre autres, pour la particularité de ses ren-
seignements, la lettre suivante adressée au Manches-
ter Guardian par un de ses correspondants :
« J'ai passé dans l'Inde les quatorze dernières années
de ma vie, et une très-grande partie de mon attention
s'est portée sur le commerce du coton dans ce pays.
Je déclare de la façon la plus positive que Manchester
peut être opportunément et pleinement approvisionné
par l'Inde seule, si le paysan est seulement assuré de
5 centimes par livre de plus qu'il ne gagne maintenant,
et si des agents anglais lui enseignent à emballer l'ar-
ticle pour son transport après qu'il a été nettoyé.
» Quelques efforts isolés ont été faits par des agents
anglais pour améliorer le coton produit dans les pro-
vinces de Bérar, Candeisli, etc., mais ils ont trop:souvent
échoué parce qu'on demandait au paysan un travail
d'extra sans lui accorder une rémunération d'extra, soit
accidentelle soit continue. Le prix également a subi tant
de fluctuations que le producteur indigène a été ef-
frayé, et a préféré cultiver tout autre article que de
courir de pareils risques. Les tableaux du commerce,
pour Bombay spécialement, 'peuvent démontrer quel
énorme accroissement a reçu l'exportation du coton
pour les dix ou douze dernières années. Les Chinois
font un gros trafic avec l'Inde en coton, et si le nou-
veau traité de lord Elgin est tel que l'attendent les né-
gociants anglais et parsis de Bombay, cette demande
sera doublée dans une ou deux années, et le paysan
sera assuré d'un marché solide pour son produit à des
prix rémunérateurs.
» Toutefois, en ce qui regarde l'approvisionnement de
Manchester, c'est une affaire de temps, et je ne saurais]trop
insister auprès des intéressés pour qu'ils ne négligent
rien de ce qui peut contribuer à développer les ressour-
ces de l'Inde centrale et méridionale, maintenant que la
crise est à nos portes. Si Manchester ne peut point don-
ner 5 centimes de plus par livre pour le coton inférieur
de Bérar, que ses princes marchands, au lieu d'invoquer
en vain le gouvernement pour qu'il réduise l'impôt des
terres de 2 ou 3 roupies par acre, mettentlleurs mains
dans leurs poches et souscrivent le capital nécessaire
pour faire des canaux ou pour améliorer la navigation
existante sur les rivières descendant du cœur de con-
trées à coton dans la mer. Par là la différence des frais
sera effacée, et les actionnaires sans l'ombre d'un doute
recueilleront un beau dividende.
» La rivière Godavery, la grande artère de Bérar
pourra conduire à Caringa dix fois autant de coton qu'il
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