Presse et revues
18 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 83
et se développe dans une progression incessante ; les
procédés de l'exécution sont arrêtés et déterminés, les
appareils choisis pour le creusement de la rigole qui
doit créer la première jonction entre les deux mers
sont sur les lieux et ont commencé à fonctionner,
Le seuil d'El-Guisr est déjà attaqué; des établisse-
ments nombreux sont construits et en cours de cons-
truction sur la ligne deKantaraà Timsah; vingt-quatre
dragues sont ou vont être en état de service pour
creuser le chenal, mettant Port-Saïd en communica-
tion avec Kantara sur toute la longueur des lacs
Menzaleh et Ballah. Le lido qui séparait le lac Men-
zaleh et la Méditerranée est dès à présent coupé.
Port-Saïd est devenu une ville pleine de mouvement
et de travail, où les ouvriers européens se mêlent aux
ouvriers arabes. La carrière de Mex, parfaitement or-
ganisée, continue à fournir et expédier les matériaux
nécessaires pour servir aux enrochements de la jetée
de Port-Saïd. Une communication intérieure d'eau
unit d'un autre côté Port-Saïd et le Nil à Damiette.
La conduite d'eau douce, prise dans le la-c Maxamah,
amène aux pieds du Seuil cet indispensable aliment
des travailleurs. Les approvisionnements de toute
espèce sont accumulés dans les magasins de la Com-
pagnie et assurés par les moyens de transport qui
ont été organisés. Le désert se peuple et s'anime, et
cette vaste machine de force physique et de force
intelligente qu'il fallait monter dans ces solitudes
comme condition préalable et indispensable de l'ac-
complissement de l'œuvre, est désormais mise en
train tout entière. Nous n'avons plus qu'à en atten-
dre les prochains résultats.
Ces résultats, sans doute, dans leur présent et leur
avenir immédiat, seront l'objet d'intéressantes com-
munications à la réunion du 15 mai. Sous plus d'un
point de vue ces délibérations et les propositions qui
lui seront faites auront donc probablement une haute
importance, et nous ne saurions trop inviter les ac-
tionnaires ayant le droit de participer aux résolutions
de l'assemblée générale, à venir y porter le poids de
leur examen et de leur vote.
L'assemblée générale du 15 mai 1861 saura, sous
les regards sympathiques de toutes les nations civi-
lisées, se montrer fidèle à l'esprit d'union, de fermeté
et d'inaltérable persévérance vers son but, au senti-
ment de l'utilité grandiose de son œuvre et de son
immense avenir, qui ont distingué l'assemblée géné-
rale du 15 mai 1860.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos plus récentes correspondances de l'isthme sont
du 23 février ; celles que nous avons analysées dans
notre dernier numéro allant jusqu'au 16 du même
mois, nos lecteurs ne seront point surpris que nous
n'ayons à leur offrir aujourd'hui qu'un petit nombre
de nouveaux renseignements.
Nos derniers avis nous apprennent seulement la
continuité énergique de l'impulsion imprimée aux di-
verses sections du travail. A Port-Saïd un quatorzième
chemin de fer avait été installé; les remblais à terminer
étaient poussés activement; on avait terminé les quinze
radeaux dont nous avions annoncé le prochain achè-
vement. Onze d'entre eux ont été envoyés sur la ligne
dans le lac Menzaleh pour aider à ouvrir le chenal
jusqu'à Kantara, et les quatre autres servent à Port-
Saïd pour le débarquement des marchandises venant
par le lac; les eaux étant trop basses en ce moment
pour que les barques ordinaires puissent faire le ser-
vice.
Au seuil d'El-Guisr l'entrepreneur général, M. Har-
don, continuait à présider lui-même à l'installation
des appareils, à la construction des villages, à la di-
rection des diverses phases du travail. Il avait, par
exemple, à sa disposition quatorze mille brouettes.
Toutefois une circonstance inévitable faisait craindre
dans le courant du mois de mars quelque ralentis-
sement dans la coopération des ouvriers indigènes.
En effet, le ramadan ou carême musulman devait
commencer le 10 mars et durer jusqu'au 10 avril;
le jeûne de la loi musulmane est, on le sait, beau-
coup plus sévère que le nôtre. Le Coran défend à
ses sectateurs de prendre pendant cette période le
plus léger aliment entre le lever et le coucher du
soleil. Il est donc difficile de demander un travail bien
assidu à des hommes privés de nourriture pendant
toute la journée , et c'est là un de ces accidents pas-
sagers auxquels il faut bien savoir se résigner; si nous
le mentionnons, c'est uniquement pour montrer à
nos lecteurs combien nous nous appliquons à les
tenir au courant de tout ce qui se passe.
Toutefois pendant ce temps l'énergie de l'action
peut être portée sur un point non moins important. Le
travail pourra plus spécialement se concentrer sur le
fonctionnement des vingt-quatre dragues qui sont soit
en montage, soit en plein exercice sur la ligne du
lac et sont destinées à établir la très-utile communica-
tion entre l'extrémité nord du Seuil et le lac Menzaleh,
uni lui-même aujourd'hui à la Méditerranée.
Nos correspondances nous apprennent que M. de
Les-eps, après une rapide tournée au Caire et à Alexan-
drie, se trouvait de nouveau sur le Seuil le 23 février.
Le commandant d'une frégate de la marine impé-
riale de France s'était joint à lui dans ce voyage,
ainsi qu'un de ses officiers, un voyageur français
et un général au service d'Egypte. Ces visiteurs
se sont montrés très-satisfaits du résultat de leur ins-
pection.
Un membre de la Compagnie universelle, souscrip-
teur de trois cents actions , s'était rendu de son côté
et se développe dans une progression incessante ; les
procédés de l'exécution sont arrêtés et déterminés, les
appareils choisis pour le creusement de la rigole qui
doit créer la première jonction entre les deux mers
sont sur les lieux et ont commencé à fonctionner,
Le seuil d'El-Guisr est déjà attaqué; des établisse-
ments nombreux sont construits et en cours de cons-
truction sur la ligne deKantaraà Timsah; vingt-quatre
dragues sont ou vont être en état de service pour
creuser le chenal, mettant Port-Saïd en communica-
tion avec Kantara sur toute la longueur des lacs
Menzaleh et Ballah. Le lido qui séparait le lac Men-
zaleh et la Méditerranée est dès à présent coupé.
Port-Saïd est devenu une ville pleine de mouvement
et de travail, où les ouvriers européens se mêlent aux
ouvriers arabes. La carrière de Mex, parfaitement or-
ganisée, continue à fournir et expédier les matériaux
nécessaires pour servir aux enrochements de la jetée
de Port-Saïd. Une communication intérieure d'eau
unit d'un autre côté Port-Saïd et le Nil à Damiette.
La conduite d'eau douce, prise dans le la-c Maxamah,
amène aux pieds du Seuil cet indispensable aliment
des travailleurs. Les approvisionnements de toute
espèce sont accumulés dans les magasins de la Com-
pagnie et assurés par les moyens de transport qui
ont été organisés. Le désert se peuple et s'anime, et
cette vaste machine de force physique et de force
intelligente qu'il fallait monter dans ces solitudes
comme condition préalable et indispensable de l'ac-
complissement de l'œuvre, est désormais mise en
train tout entière. Nous n'avons plus qu'à en atten-
dre les prochains résultats.
Ces résultats, sans doute, dans leur présent et leur
avenir immédiat, seront l'objet d'intéressantes com-
munications à la réunion du 15 mai. Sous plus d'un
point de vue ces délibérations et les propositions qui
lui seront faites auront donc probablement une haute
importance, et nous ne saurions trop inviter les ac-
tionnaires ayant le droit de participer aux résolutions
de l'assemblée générale, à venir y porter le poids de
leur examen et de leur vote.
L'assemblée générale du 15 mai 1861 saura, sous
les regards sympathiques de toutes les nations civi-
lisées, se montrer fidèle à l'esprit d'union, de fermeté
et d'inaltérable persévérance vers son but, au senti-
ment de l'utilité grandiose de son œuvre et de son
immense avenir, qui ont distingué l'assemblée géné-
rale du 15 mai 1860.
ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos plus récentes correspondances de l'isthme sont
du 23 février ; celles que nous avons analysées dans
notre dernier numéro allant jusqu'au 16 du même
mois, nos lecteurs ne seront point surpris que nous
n'ayons à leur offrir aujourd'hui qu'un petit nombre
de nouveaux renseignements.
Nos derniers avis nous apprennent seulement la
continuité énergique de l'impulsion imprimée aux di-
verses sections du travail. A Port-Saïd un quatorzième
chemin de fer avait été installé; les remblais à terminer
étaient poussés activement; on avait terminé les quinze
radeaux dont nous avions annoncé le prochain achè-
vement. Onze d'entre eux ont été envoyés sur la ligne
dans le lac Menzaleh pour aider à ouvrir le chenal
jusqu'à Kantara, et les quatre autres servent à Port-
Saïd pour le débarquement des marchandises venant
par le lac; les eaux étant trop basses en ce moment
pour que les barques ordinaires puissent faire le ser-
vice.
Au seuil d'El-Guisr l'entrepreneur général, M. Har-
don, continuait à présider lui-même à l'installation
des appareils, à la construction des villages, à la di-
rection des diverses phases du travail. Il avait, par
exemple, à sa disposition quatorze mille brouettes.
Toutefois une circonstance inévitable faisait craindre
dans le courant du mois de mars quelque ralentis-
sement dans la coopération des ouvriers indigènes.
En effet, le ramadan ou carême musulman devait
commencer le 10 mars et durer jusqu'au 10 avril;
le jeûne de la loi musulmane est, on le sait, beau-
coup plus sévère que le nôtre. Le Coran défend à
ses sectateurs de prendre pendant cette période le
plus léger aliment entre le lever et le coucher du
soleil. Il est donc difficile de demander un travail bien
assidu à des hommes privés de nourriture pendant
toute la journée , et c'est là un de ces accidents pas-
sagers auxquels il faut bien savoir se résigner; si nous
le mentionnons, c'est uniquement pour montrer à
nos lecteurs combien nous nous appliquons à les
tenir au courant de tout ce qui se passe.
Toutefois pendant ce temps l'énergie de l'action
peut être portée sur un point non moins important. Le
travail pourra plus spécialement se concentrer sur le
fonctionnement des vingt-quatre dragues qui sont soit
en montage, soit en plein exercice sur la ligne du
lac et sont destinées à établir la très-utile communica-
tion entre l'extrémité nord du Seuil et le lac Menzaleh,
uni lui-même aujourd'hui à la Méditerranée.
Nos correspondances nous apprennent que M. de
Les-eps, après une rapide tournée au Caire et à Alexan-
drie, se trouvait de nouveau sur le Seuil le 23 février.
Le commandant d'une frégate de la marine impé-
riale de France s'était joint à lui dans ce voyage,
ainsi qu'un de ses officiers, un voyageur français
et un général au service d'Egypte. Ces visiteurs
se sont montrés très-satisfaits du résultat de leur ins-
pection.
Un membre de la Compagnie universelle, souscrip-
teur de trois cents actions , s'était rendu de son côté
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