Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1861 01 mars 1861
Description : 1861/03/01 (A6,N113). 1861/03/01 (A6,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032662
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 67
destiné à entretenir les communications avec le ba-
teau no 1, entre Damiette et Port-Saïd. D'un autre
côté, la drague n° 7 avait achevé la coupure du lido
et mis en communication directe la mer et le lac
Menzaleh Nous sommes donc dès ce moment en droit
de dire que les flots de la Méditerranée sont entrés dans
le terrain de l'isthme.
Treize voies de fer sillonnaient les rues de Port-Saïd.
Au 28 janvier, ces treize voies, avec leurs embran-
chements, formaient un développement total de
4,47101,20.
Nous pensons qu'on ne lira pas sans intérêt les
détails de ce réseau, qui donneront en même temps
l'idée de son utilité :
1° Voie A allant aux grands ateliers.. 721m,70
2° — B — 174m,00
3° — C allant aux bâtiments de la
scierie. 495m,50
4* — D — 175m,00
5° — N allant aux forges provisoires. 175m,00
6° — 0 — 203m, 00
70 — E — 23001,00
8° — F — 185m,00
9° — G allant sous les chalets n" 3 et 4 226^,00
10° — H — 20901,00
11° — 1 allant sous le magasin central 227/0,00
120 — J — 2l0m,00
130 — K voie de prolongement de l'ap-
pontement 1,01801,00
Total. 4,24901,20
Plus, divers embranchements partiels.. 222,n,00
Total général. 4,471,0120
On sait qu'un grand travail de remblai avait été
jugé indispensable sur l'emplacement de la ville pro-
jetée. Ce remblai, au 28 janvier, s'élevait au chiffre
de 24,620 mètres cubes.
Aux huit dragues précédemment dirigées sur Port-
Saïd, il faut joindre maintenant seize autres dragues
expédiées d'Europe pour la même destination. On
sait que plusieurs d'entre elles sont déjà en fohction.
Les dragues n" 8 et 13 sont à Kantara, à l'extrémité
du lac Ballah. Les dragues 9 et 10 étaient, au 28 jan-
vier, à peu près terminées. Les dragues 14,15, 16 et
17, étaient rivées, les machines montées à terre, et
devaient être bientôt mises à l'eau ; les dragues 18,
19, 20 et 21, étaient en montage. Au total, à l'heure
qu'il est, dix-neuf dragues doivent être ou sont sur le
point d'être disponibles.
En outre, quinze radeaux étaient prêts pour aider
à la coupure du chenal sur le lac Menzaleh.
De petites dragues à main et à roues à grandes et
à petites poches étaient aussi employées à creuser le
terrain dans le lac ; et elles ont constaté de nouveau
un fait que nous avons déjà signalé. Nous avons dit
qu'une des dragues employées dans le lac avait trouvé
le sous-sol si solide que son action n'avait pas causé
d'éboulement et que les talus qu'elle avait formés
présentaient une ligne verticale. Nous en concluions
que le creusement du chenal de Port-Saïd à Kantara
présenterait par conséquent un travail de dragage
beaucoup moins considérable qu'on ne l'avait primi-
tivement estimé. Les dragues à roues ont confirmé
cette appréciation. Le terrain est si ferme que la ré-
sistance latérale exercée sur la roue par la paroi
verticale à mesure qu'elle la creuse, contraint l'appa-
reil à ne marcher que très-lentement. C'est un incon-
vénient que surmonteront sans peine les machines
plus fortes, mais qui, comme nous l'avons déjà dit,
offre une très-avantageuse compensation dans l'éco-
nomie qui en résultera sur la masse des déblais né-
cessaires.
Notre correspondance nous fait espérer que M. de
Lesseps pourra se rendre à Paris pour l'époque de
l'assemblée générale des actionnaires.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION DU COTON ET LE CANAL DE SUEZ.
Le coton est devenu, de nos jours, l'un des
éléments essentiels, l'un des aliments indis-
pensables du travail industriel de l'Europe. Une
mauvaise récolte de coton serait une calamité
pour le monde civilisé, car il n'est pas une autre
matière première qui fournisse autant de salai-
res aux classes laborieuses, autant de produits di-
vers à la consommation générale. Mais c'est surtout
à l'Angleterre qu'un pareil désastre serait sensible.
Ses fabriques emploient en effet une plus grande
quantité de coton brut que les industries réunies de
tous les autres pays. En ce qui la concerne on
pourra juger de l'importance capitale de cette ques-
tion par les chiffres suivants : l'énorme quantité de
trente-deux millions de broches est consacrée dans le
Royaume-Uni à la filature du coton. Ses diverses fa-
brications donnent leur pain quotidien à quatre mil-
lions d'ouvriers ; c'est le sixième de la population
totale de la Grande-Bretagne ; et enfin sur la somme
des exportations de cet empire les différents produits
du coton ne représentent pas moins d'un tiers de la
totalité des marchandises exportées.
Aussi les Anglais n'envisagent-ils pas sans une
immense épouvante les accidents qui peuvent trou-
bler ou entraver la production de cette précieuse
plante à laquelle leur culte a donné une sorte de
royauté (king cotlon) ; aussi la simple prévision d'une
insuffisance possible dans leurs approvisionnements
futurs les plonge-t-elle dans une véritable conster-
nation. On s'en pourra faire une idée par cette ré-
ponse du Times à l'un de ses confrères de Londres qui
destiné à entretenir les communications avec le ba-
teau no 1, entre Damiette et Port-Saïd. D'un autre
côté, la drague n° 7 avait achevé la coupure du lido
et mis en communication directe la mer et le lac
Menzaleh Nous sommes donc dès ce moment en droit
de dire que les flots de la Méditerranée sont entrés dans
le terrain de l'isthme.
Treize voies de fer sillonnaient les rues de Port-Saïd.
Au 28 janvier, ces treize voies, avec leurs embran-
chements, formaient un développement total de
4,47101,20.
Nous pensons qu'on ne lira pas sans intérêt les
détails de ce réseau, qui donneront en même temps
l'idée de son utilité :
1° Voie A allant aux grands ateliers.. 721m,70
2° — B — 174m,00
3° — C allant aux bâtiments de la
scierie. 495m,50
4* — D — 175m,00
5° — N allant aux forges provisoires. 175m,00
6° — 0 — 203m, 00
70 — E — 23001,00
8° — F — 185m,00
9° — G allant sous les chalets n" 3 et 4 226^,00
10° — H — 20901,00
11° — 1 allant sous le magasin central 227/0,00
120 — J — 2l0m,00
130 — K voie de prolongement de l'ap-
pontement 1,01801,00
Total. 4,24901,20
Plus, divers embranchements partiels.. 222,n,00
Total général. 4,471,0120
On sait qu'un grand travail de remblai avait été
jugé indispensable sur l'emplacement de la ville pro-
jetée. Ce remblai, au 28 janvier, s'élevait au chiffre
de 24,620 mètres cubes.
Aux huit dragues précédemment dirigées sur Port-
Saïd, il faut joindre maintenant seize autres dragues
expédiées d'Europe pour la même destination. On
sait que plusieurs d'entre elles sont déjà en fohction.
Les dragues n" 8 et 13 sont à Kantara, à l'extrémité
du lac Ballah. Les dragues 9 et 10 étaient, au 28 jan-
vier, à peu près terminées. Les dragues 14,15, 16 et
17, étaient rivées, les machines montées à terre, et
devaient être bientôt mises à l'eau ; les dragues 18,
19, 20 et 21, étaient en montage. Au total, à l'heure
qu'il est, dix-neuf dragues doivent être ou sont sur le
point d'être disponibles.
En outre, quinze radeaux étaient prêts pour aider
à la coupure du chenal sur le lac Menzaleh.
De petites dragues à main et à roues à grandes et
à petites poches étaient aussi employées à creuser le
terrain dans le lac ; et elles ont constaté de nouveau
un fait que nous avons déjà signalé. Nous avons dit
qu'une des dragues employées dans le lac avait trouvé
le sous-sol si solide que son action n'avait pas causé
d'éboulement et que les talus qu'elle avait formés
présentaient une ligne verticale. Nous en concluions
que le creusement du chenal de Port-Saïd à Kantara
présenterait par conséquent un travail de dragage
beaucoup moins considérable qu'on ne l'avait primi-
tivement estimé. Les dragues à roues ont confirmé
cette appréciation. Le terrain est si ferme que la ré-
sistance latérale exercée sur la roue par la paroi
verticale à mesure qu'elle la creuse, contraint l'appa-
reil à ne marcher que très-lentement. C'est un incon-
vénient que surmonteront sans peine les machines
plus fortes, mais qui, comme nous l'avons déjà dit,
offre une très-avantageuse compensation dans l'éco-
nomie qui en résultera sur la masse des déblais né-
cessaires.
Notre correspondance nous fait espérer que M. de
Lesseps pourra se rendre à Paris pour l'époque de
l'assemblée générale des actionnaires.
ERNEST DESPLACES.
LA QUESTION DU COTON ET LE CANAL DE SUEZ.
Le coton est devenu, de nos jours, l'un des
éléments essentiels, l'un des aliments indis-
pensables du travail industriel de l'Europe. Une
mauvaise récolte de coton serait une calamité
pour le monde civilisé, car il n'est pas une autre
matière première qui fournisse autant de salai-
res aux classes laborieuses, autant de produits di-
vers à la consommation générale. Mais c'est surtout
à l'Angleterre qu'un pareil désastre serait sensible.
Ses fabriques emploient en effet une plus grande
quantité de coton brut que les industries réunies de
tous les autres pays. En ce qui la concerne on
pourra juger de l'importance capitale de cette ques-
tion par les chiffres suivants : l'énorme quantité de
trente-deux millions de broches est consacrée dans le
Royaume-Uni à la filature du coton. Ses diverses fa-
brications donnent leur pain quotidien à quatre mil-
lions d'ouvriers ; c'est le sixième de la population
totale de la Grande-Bretagne ; et enfin sur la somme
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du coton ne représentent pas moins d'un tiers de la
totalité des marchandises exportées.
Aussi les Anglais n'envisagent-ils pas sans une
immense épouvante les accidents qui peuvent trou-
bler ou entraver la production de cette précieuse
plante à laquelle leur culte a donné une sorte de
royauté (king cotlon) ; aussi la simple prévision d'une
insuffisance possible dans leurs approvisionnements
futurs les plonge-t-elle dans une véritable conster-
nation. On s'en pourra faire une idée par cette ré-
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