Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1861 15 février 1861
Description : 1861/02/15 (A6,N112). 1861/02/15 (A6,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203265n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51
» vague avec quatorze hommes de son équipage, et
» on dit qu'ils se sont noyés. »
Des avis postérieurs portent à plus de cent les na-
vires qui se sont brisés ou ont échoué seulement dans
le voisinage de Hartlepool et de Whitby ; on évalue
déjà à plus de cent cinquante le nombre des morts,
et l'on ne connaît encore qu'une partie des pertes
éprouvées, tant dans le matériel que dans le per-
sonnel.
Détournons cependant nos regards de ces doulou-
reuses émotions pour exposer les progrès que ne ces-
sent de faire les travaux qui bientôt uniront le lac
Timsah et la Méditerranée. Les travaux de Port-Saïd
se continuent et avancent dans la direction et selon
le programme que nous avons déjà indiqués. Mais
c'est surtout vers le seuil d'El-Guisr que notre atten-
tion est en ce moment fixée.
Nos renseignements nous apprennent d'abord que
les ouvriers volontaires ne manqueront point en pro-
portion et à mesure des besoins du travail. Quant à
ce qui s'effectue ou est déjà accompli vers le seuil,
nous ne pouvons mieux faire que de citer la cor.
respondance suivante d'un homme compétent et
témoin oculaire de ce qu'il raconte :
« Voici ce qui a été fait sur le seuil depuis un
mois :
» Un bâtiment d'habitation, de 40 mètres de lon-
gueur sur 10 de profondeur, les murs en vrais
moellons trouvés à 2 kilomètres, sont hourdés en
terre, qui tient lieu de mortier ; il y a des croisées
et des persiennes; 401,50 de hauteur d'étage; un
bon plancher en planches ;
» Un énorme magasin de 50 mètres de longueur
sur 10 mètres de large, avec un mur en briques faites
à la main ; un comble en forte charpente couvert en
planches ; devant le bâtiment un immense chantier
clos avec des poteaux et des nattes, pour serrer le
matériel;
» La construction d'une boucherie, avec murs et
combles recouverts en bois ;
» La construction d'un grand four. avec moellons
et briques ;
» Un grand atelier de menuiserie avec murs en
briques et comble en charpente et planches ;
» Un grand atelier de serrurerie, même construc-
tion ;
» Un grand atelier de charronnage ;
» L'établissement d'une scierie avec tours, etc., le
tout recouvert par un hangar en bois;
« Etablissement de divers bâtiments pour les em-
ployés, bureaux, etc., etc.
» Tous les matériaux, bois, etc., etc., qui ont servi
à ces diverses constructions , ont été transportés
d'Alexandrie à Maxamah par chemin de fer et par
eau ; de là, en trois ou quatre jours de marche, par des
chameaux traversant le désert.
» Dans le même espace de temps on a transporté
presque toutes les brouettes démontées, toutes les
roues en fer, les poulies Balland et plusieurs appa-
reils complets ; — près de 500 mètres cubes de char-
pente, 1,000 madriers, 20,000 planches, du fer brut en
quantité, tous les outils de l'atelier de serrurerie, de
menuiserie, de charronnage ; une quantité énorme
de pioches, pelles, manches, planches de brouettes,
toutes les poulies en fonte et les poteaux pour les
brouettes montantes, leurs cordages ; presque toutes
les ferrures des appareils Balland (brouettes volantes),
tout ce qui compose un bon magasin de grosse quin-
caillerie, fil de fer, etc., etc.
» Il faut joindre à tout cela les transports pour les
vivres de toutes sortes, des quantités de bois à brûler
pour alimenter les machines, les cuisines, etc.
» De plus, le piquetage est achevé sur toute la
longueur du seuil ( 14 kilomètres) ; aujourd'hui le
tout est divisé en six sections, ou plutôt en six chan-
tiers, avec un chef de section et six conducteurs sous
ses ordres et trois ou quatre piqueurs, en attendant
les trente chefs ouvriers qui arrivent d'Europe.
» Dans trois de ces chantiers, M. Feignieux a tracé
en parties rectangulaires toutes les tâches à donner
aux Arabes, chacun son carré, à tant de profondeur.
Les fossés qui divisent chaque tâche sont faits, et sans
le kamsim il y en aurait déjà plus de 2,000 mètres de
longueur en train de marche.
» Plusieurs appareils Balland sont montés et
marchent très-bien. Les Arabes s'y prennent parfaite-
ment bien; quand vous recevrez cette lettre il y aura
plus de quarante appareils en marche à la tâche.
» Enfin le seuil est attaqué déjà sur trois points à
la fois, et les transports ne manquant pas, avant un
mois il le sera dans presque toute sa longueur.
» Ne croyez point pourtant que je sois au bout de
cette revue. L'entrepreneur général a fait construire
de vrais villages arabes, aussi beaux que les plus
beaux de l'Egypte avec rues, places et mosquées;
plus une maison de cheïk à laquelle bientôt on
ajoutera une école.- Chaque maison a depuis 2 mè-
tres carrés jusqu'à 3 mètres ; les murs sont en bonne
terre ferme, bi3n gâchée, bien pétrie, que la Provi-
dence a juste placée par petites parties à proximité
de chacun des six chantiers; on dirait vraiment que
le bon Dieu nous aide.
» Figurez-vous que dans ces collines de sable il
s'est formé sur le dessus, et toujours à proximité de
nos besoins, tantôt de la pierre pour le mur de nos
maisons principales ; plus loin çà et là un petit es-
pace de 50 mètres carrés sur 2 mètres de hauteur de
bonne terre grasse qui durcit comme du mortier, et
cela toujours juste à l'endroit où nous avons besoin
d'un village. Les couvertures sont faites avec de forts
branchages trouvés dans le désert et une forte couche
de cette bonne terre qui défient le soleil et la pluie.
» vague avec quatorze hommes de son équipage, et
» on dit qu'ils se sont noyés. »
Des avis postérieurs portent à plus de cent les na-
vires qui se sont brisés ou ont échoué seulement dans
le voisinage de Hartlepool et de Whitby ; on évalue
déjà à plus de cent cinquante le nombre des morts,
et l'on ne connaît encore qu'une partie des pertes
éprouvées, tant dans le matériel que dans le per-
sonnel.
Détournons cependant nos regards de ces doulou-
reuses émotions pour exposer les progrès que ne ces-
sent de faire les travaux qui bientôt uniront le lac
Timsah et la Méditerranée. Les travaux de Port-Saïd
se continuent et avancent dans la direction et selon
le programme que nous avons déjà indiqués. Mais
c'est surtout vers le seuil d'El-Guisr que notre atten-
tion est en ce moment fixée.
Nos renseignements nous apprennent d'abord que
les ouvriers volontaires ne manqueront point en pro-
portion et à mesure des besoins du travail. Quant à
ce qui s'effectue ou est déjà accompli vers le seuil,
nous ne pouvons mieux faire que de citer la cor.
respondance suivante d'un homme compétent et
témoin oculaire de ce qu'il raconte :
« Voici ce qui a été fait sur le seuil depuis un
mois :
» Un bâtiment d'habitation, de 40 mètres de lon-
gueur sur 10 de profondeur, les murs en vrais
moellons trouvés à 2 kilomètres, sont hourdés en
terre, qui tient lieu de mortier ; il y a des croisées
et des persiennes; 401,50 de hauteur d'étage; un
bon plancher en planches ;
» Un énorme magasin de 50 mètres de longueur
sur 10 mètres de large, avec un mur en briques faites
à la main ; un comble en forte charpente couvert en
planches ; devant le bâtiment un immense chantier
clos avec des poteaux et des nattes, pour serrer le
matériel;
» La construction d'une boucherie, avec murs et
combles recouverts en bois ;
» La construction d'un grand four. avec moellons
et briques ;
» Un grand atelier de menuiserie avec murs en
briques et comble en charpente et planches ;
» Un grand atelier de serrurerie, même construc-
tion ;
» Un grand atelier de charronnage ;
» L'établissement d'une scierie avec tours, etc., le
tout recouvert par un hangar en bois;
« Etablissement de divers bâtiments pour les em-
ployés, bureaux, etc., etc.
» Tous les matériaux, bois, etc., etc., qui ont servi
à ces diverses constructions , ont été transportés
d'Alexandrie à Maxamah par chemin de fer et par
eau ; de là, en trois ou quatre jours de marche, par des
chameaux traversant le désert.
» Dans le même espace de temps on a transporté
presque toutes les brouettes démontées, toutes les
roues en fer, les poulies Balland et plusieurs appa-
reils complets ; — près de 500 mètres cubes de char-
pente, 1,000 madriers, 20,000 planches, du fer brut en
quantité, tous les outils de l'atelier de serrurerie, de
menuiserie, de charronnage ; une quantité énorme
de pioches, pelles, manches, planches de brouettes,
toutes les poulies en fonte et les poteaux pour les
brouettes montantes, leurs cordages ; presque toutes
les ferrures des appareils Balland (brouettes volantes),
tout ce qui compose un bon magasin de grosse quin-
caillerie, fil de fer, etc., etc.
» Il faut joindre à tout cela les transports pour les
vivres de toutes sortes, des quantités de bois à brûler
pour alimenter les machines, les cuisines, etc.
» De plus, le piquetage est achevé sur toute la
longueur du seuil ( 14 kilomètres) ; aujourd'hui le
tout est divisé en six sections, ou plutôt en six chan-
tiers, avec un chef de section et six conducteurs sous
ses ordres et trois ou quatre piqueurs, en attendant
les trente chefs ouvriers qui arrivent d'Europe.
» Dans trois de ces chantiers, M. Feignieux a tracé
en parties rectangulaires toutes les tâches à donner
aux Arabes, chacun son carré, à tant de profondeur.
Les fossés qui divisent chaque tâche sont faits, et sans
le kamsim il y en aurait déjà plus de 2,000 mètres de
longueur en train de marche.
» Plusieurs appareils Balland sont montés et
marchent très-bien. Les Arabes s'y prennent parfaite-
ment bien; quand vous recevrez cette lettre il y aura
plus de quarante appareils en marche à la tâche.
» Enfin le seuil est attaqué déjà sur trois points à
la fois, et les transports ne manquant pas, avant un
mois il le sera dans presque toute sa longueur.
» Ne croyez point pourtant que je sois au bout de
cette revue. L'entrepreneur général a fait construire
de vrais villages arabes, aussi beaux que les plus
beaux de l'Egypte avec rues, places et mosquées;
plus une maison de cheïk à laquelle bientôt on
ajoutera une école.- Chaque maison a depuis 2 mè-
tres carrés jusqu'à 3 mètres ; les murs sont en bonne
terre ferme, bi3n gâchée, bien pétrie, que la Provi-
dence a juste placée par petites parties à proximité
de chacun des six chantiers; on dirait vraiment que
le bon Dieu nous aide.
» Figurez-vous que dans ces collines de sable il
s'est formé sur le dessus, et toujours à proximité de
nos besoins, tantôt de la pierre pour le mur de nos
maisons principales ; plus loin çà et là un petit es-
pace de 50 mètres carrés sur 2 mètres de hauteur de
bonne terre grasse qui durcit comme du mortier, et
cela toujours juste à l'endroit où nous avons besoin
d'un village. Les couvertures sont faites avec de forts
branchages trouvés dans le désert et une forte couche
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