Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 35
en général, de la glaise siliceuse, de l'argile, de la
glaise, du gravier, du sable compacte, des sables mê-
lés de glaise, des sables quartzeux, du carbonate de
chaux, et ils ont même au centre de l'isthme dénoncé
l'existence de pierres calcaires propres à faire de la
chaux.
Dans quelques parties seulement de la ligne la pré-
sence de sables plus légers, au niveau du canal, obli-
gera de donner aux berges des pentes plus douces et
plus prolongées.
Le cube des terres à déblayer pour la rigole de
service de 12 mètres de large au plafond et de 2111,50
de tirant d'eau s'élève de la Méditerranée au lac
Timsah à 6,971 ,81 7me
Il doit être du lac Timsah à Suez de 5,849,412
Total pour la rigole de service de la
Méditerranée à la mer Rouge. 12,821,229mc
On voit par ces deux chiffres que la tranchée des
seuls, entre les lacs Ballah et Timsah, est une très-
large moitié de l'œuvre totale, qui doit réaliser la
communication des deux mers.
Les nécessités d'un déplacement aussi considérable
de terres devaient naturellement provoquer les études
et les recherches du Conseil d'administration, des in-
génieurs de la Compagnie et de l'entreprise générale.
Sans doute, la commission internationale, dans ses
devis, M. Ferdinand de Lesseps, dans ses contrats
avec le vice-roi, avaient prévu tous les cas : l'une
avait alloué à ce travail une somme assez large
pour que ces déblais pussent s'exécuter par la seule
main des hommes ; l'autre s'était assurée tous les
ouvriers nécessaires, à un prix qui, dépassant le sa-
laire habituel du terrassier d'Égypte, restait, cepen-
dant, encore fort au-dessous du prix de la journée du
travailleur européen. Mais n'y avait-il pas un grand
avantage à ne point accumuler dans les ateliers des
masses trop nombreuses d'ouvriers, et à chercher
dans des procédés mécaniques, économiques et sim-
ples, les moyens de donner à la fois plus de rapidité,
d'unité et d'élan à l'œuvre.
Nous avons plusieurs fois fait entendre que de très-
sérieuses investigations se poursuivaient à ce sujet ;
que des expériences avaient été faites, et avaient été
couronnées de succès; que des appareils de plus
d'une nature étaient expédiés en quantité sur l'isthme
pour fonctionner dans le but qu'on se proposait d'at-
teindre. Aujourd'hui, toutes les déterminations sont
prises et arrêtées, et nous pouvons dire par quels
procédés ingénieux et économiques la tranchée du
seuil d El-Guisr est en ce moment commencée.
Quatre sortes d'instruments mécaniques y seront
successivement employés, savoir :
1" La brouette volante ;
20 La brouette à la corde ;
30 Le plan incliné ou toile sans fin ;
40 La drague.
Les trois premiers appareils sont destinés à en-
lever le cube compris entre la surface du sol et le
niveau de l'eau.
Les dragues enlèveront d'abord le cube compris
entre le niveau de l'eau et le plafond de la rigole,s
et opéreront ainsi progressivement jusqu'à ce qu'elle
soient parvenues au plafond définitif du canal.
Nous allons essayer de donner une idée aussi exacte
que possible de la nature et de l'utilité de ces appa-
reils et de leur mode d'action.
Brouette volante.
L'excavation du canal se compose de deux opéra-
tions connexes, mais distinctes : la fouille et le trans-
port et mise en remblai des terres.
Si les déblais étaient accumulés dans un espace
restreint, ils ne tarderaient pas à s'élever à une hau-
teur qui augmenterait singulièrement les difficultés
et les dépenses du travail. Il faut donc ménager à
leur dépôt une étendue de terrain suffisante pour que
son élévation reste dans une mesure modérée.
Si, en même temps, cette opération devait s'effec-
tuer sans le concours des procédés mécaniques, elle
exigerait un nombre très-considérable d'ouvriers et
d'instruments de transport.
La brouette volante a pour objet de parer à ce
double inconvénient.
Cet appareil se compose d'un montant en char-
pente, portant un grand levier transversal, oscillant
comme un fléau de balance.
Il est placé sur l'un des bords extrêmes de la ligne
à creuser faisant face à toute la largeur du canal, et à
l'emplacement où les déblais doivent être transportés.
Aux deux extrémités du levier sont attachés deux
câbles en fil de fer d'une longueur de 150 à 200 mètres
aboutissant à un point d'amarre commun situé à la
limite de l'emplacement destiné aux déblais.
A chaque câble sont adaptées des poulies à gorge
auxquelles sont suspendus de petits wagonets ou
caisses de brouettes dans lesquels les ouvriers dé-
blayeurs versent la terre qu'ils ont détachée.
Quelle que soit la position du bras du levier, les
câbles ont toujours une inclinaison en sens inverse ;
il s'ensuit qu'en même temps que le wagon plein
roule au point de décharge, le wagon vide, par le
même mouvement de bascule, revient au point où se
fait la fouille.
Le trajet s'opère donc du lieu de chargement au
lieu de déchargement, et réciproquement, par le rou-
lement simultané du wagon vide et du wagon plein
le long des câbles.
L'ouvrier qui a rempli son wagon n'a qu'à l'accro-
cher à la poulie, tandis qu'à l'autre extrémité le
en général, de la glaise siliceuse, de l'argile, de la
glaise, du gravier, du sable compacte, des sables mê-
lés de glaise, des sables quartzeux, du carbonate de
chaux, et ils ont même au centre de l'isthme dénoncé
l'existence de pierres calcaires propres à faire de la
chaux.
Dans quelques parties seulement de la ligne la pré-
sence de sables plus légers, au niveau du canal, obli-
gera de donner aux berges des pentes plus douces et
plus prolongées.
Le cube des terres à déblayer pour la rigole de
service de 12 mètres de large au plafond et de 2111,50
de tirant d'eau s'élève de la Méditerranée au lac
Timsah à 6,971 ,81 7me
Il doit être du lac Timsah à Suez de 5,849,412
Total pour la rigole de service de la
Méditerranée à la mer Rouge. 12,821,229mc
On voit par ces deux chiffres que la tranchée des
seuls, entre les lacs Ballah et Timsah, est une très-
large moitié de l'œuvre totale, qui doit réaliser la
communication des deux mers.
Les nécessités d'un déplacement aussi considérable
de terres devaient naturellement provoquer les études
et les recherches du Conseil d'administration, des in-
génieurs de la Compagnie et de l'entreprise générale.
Sans doute, la commission internationale, dans ses
devis, M. Ferdinand de Lesseps, dans ses contrats
avec le vice-roi, avaient prévu tous les cas : l'une
avait alloué à ce travail une somme assez large
pour que ces déblais pussent s'exécuter par la seule
main des hommes ; l'autre s'était assurée tous les
ouvriers nécessaires, à un prix qui, dépassant le sa-
laire habituel du terrassier d'Égypte, restait, cepen-
dant, encore fort au-dessous du prix de la journée du
travailleur européen. Mais n'y avait-il pas un grand
avantage à ne point accumuler dans les ateliers des
masses trop nombreuses d'ouvriers, et à chercher
dans des procédés mécaniques, économiques et sim-
ples, les moyens de donner à la fois plus de rapidité,
d'unité et d'élan à l'œuvre.
Nous avons plusieurs fois fait entendre que de très-
sérieuses investigations se poursuivaient à ce sujet ;
que des expériences avaient été faites, et avaient été
couronnées de succès; que des appareils de plus
d'une nature étaient expédiés en quantité sur l'isthme
pour fonctionner dans le but qu'on se proposait d'at-
teindre. Aujourd'hui, toutes les déterminations sont
prises et arrêtées, et nous pouvons dire par quels
procédés ingénieux et économiques la tranchée du
seuil d El-Guisr est en ce moment commencée.
Quatre sortes d'instruments mécaniques y seront
successivement employés, savoir :
1" La brouette volante ;
20 La brouette à la corde ;
30 Le plan incliné ou toile sans fin ;
40 La drague.
Les trois premiers appareils sont destinés à en-
lever le cube compris entre la surface du sol et le
niveau de l'eau.
Les dragues enlèveront d'abord le cube compris
entre le niveau de l'eau et le plafond de la rigole,s
et opéreront ainsi progressivement jusqu'à ce qu'elle
soient parvenues au plafond définitif du canal.
Nous allons essayer de donner une idée aussi exacte
que possible de la nature et de l'utilité de ces appa-
reils et de leur mode d'action.
Brouette volante.
L'excavation du canal se compose de deux opéra-
tions connexes, mais distinctes : la fouille et le trans-
port et mise en remblai des terres.
Si les déblais étaient accumulés dans un espace
restreint, ils ne tarderaient pas à s'élever à une hau-
teur qui augmenterait singulièrement les difficultés
et les dépenses du travail. Il faut donc ménager à
leur dépôt une étendue de terrain suffisante pour que
son élévation reste dans une mesure modérée.
Si, en même temps, cette opération devait s'effec-
tuer sans le concours des procédés mécaniques, elle
exigerait un nombre très-considérable d'ouvriers et
d'instruments de transport.
La brouette volante a pour objet de parer à ce
double inconvénient.
Cet appareil se compose d'un montant en char-
pente, portant un grand levier transversal, oscillant
comme un fléau de balance.
Il est placé sur l'un des bords extrêmes de la ligne
à creuser faisant face à toute la largeur du canal, et à
l'emplacement où les déblais doivent être transportés.
Aux deux extrémités du levier sont attachés deux
câbles en fil de fer d'une longueur de 150 à 200 mètres
aboutissant à un point d'amarre commun situé à la
limite de l'emplacement destiné aux déblais.
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auxquelles sont suspendus de petits wagonets ou
caisses de brouettes dans lesquels les ouvriers dé-
blayeurs versent la terre qu'ils ont détachée.
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câbles ont toujours une inclinaison en sens inverse ;
il s'ensuit qu'en même temps que le wagon plein
roule au point de décharge, le wagon vide, par le
même mouvement de bascule, revient au point où se
fait la fouille.
Le trajet s'opère donc du lieu de chargement au
lieu de déchargement, et réciproquement, par le rou-
lement simultané du wagon vide et du wagon plein
le long des câbles.
L'ouvrier qui a rempli son wagon n'a qu'à l'accro-
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