Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 89
; cale et pour laisser libre la paire de membres ou bras
: supérieurs. Le professeur Owen fait aussi remarquer la
différence sensible qu'on trouve entre la cervelle des
hommes et celle de ces bêtes, même quand on compare
celle de la race nègre la plus dégradée et celle de ces
singes les plus parfaits. Il déclare considérer l'intervalle
séparant la création de la brute et celle de l'homme
comme trop vaste pour pouvoir être rempli par un sim-
pie développement ou une simple modification dans la
constructure. a
LA FRANCE EN COCHINCHINE.
On lit dans le Moniteur de VArmée :
e Nous avons, par nos correspondances particulières,
des nouvelles de Cochinchine qui vont jusqu'au 25 dé-
cembre; elles portent à notre connaissance plusieurs
faits intéressants. '-
» L'empereur Tu-duc se disposait à prendre l'offensive
aucommencementdu printemps prochain. L'armée anna-
mite, campée dans le Gia-Din-Phu, à l'extrémité de la
grande route de Hué à SaYgon, menaçait notre établis-
sement et interceptait les communications avec l'inté-
rieur du pays. Elle avait cherché plusieurs fois à forcer
nos lignes ; mais elle avait été vigoureusement repous-
sée par nos soldats, qui, malgré leur petit nombre,
maintenaient la situation.
.Les Annamites ontreçude nouveaux renforts dans les
premiers jours du mois de décembre, et ils ont com-
mencé l'établissement d'un camp retranché, à la limite
duquel ils élevaient un fort. Ces travaux suffisent pour
montrer leur plan, mais ils ne doivent inspirer aucune
inquiétude pour la garnison de Saïgon, qui, ayant été
augmentée, se trouvait en état de leur résister avec
avantage. L'arrivée de l'expédition partie de Sanghaï
va, du reste, entièrement changer la face des choses.
» Indépendamment des troupes qu'il avait rassem-
blées autour de Saïgon, l'empereur formait une autre
armée pour couvrir sa capitale et il faisait exécuter des
travaux en avant de Hué. Malgré ces dispositions, il ne
pourra pas échapper au sort qui le menace, ni même
résister aux soldats qui viennent de prendre Pékin et
d'accomplir en Chine une si glorieuse campagne.
» Les lettres particulières de Saigon sont remplies de
détails curieux sur ce pays, un des plus beaux de l'Asie.
Le Cambodge, depuis l'occupation française, a pu être
étudié par nous; il présente des ressources immenses
et des produits agricoles de la plus grande richesse.
Deux de ses provinces, celle de Ca-Mao et celle de Tek-
Sia, qui n'ont point été ravagées par les armées de l'em-
- pereur, ont donné à elles seules, cette année, des ré-
coltes qui suffiraient pour nourrir tout l'empire. Le
Cambodge peut être facilement défendu et administré ;
il n'occasionnera que de faibles dépenses à la métro-
pole, qui ne tardera pas à en tirer des avantages de
beaucoup supérieurs aux Sacrifices qu'elle aura faits.
» Aux dernières dates, une reconnaissance venait
d'être faite à l'ile d'Hainan, située dans le golfe du
Tong-King, au vent de Hué; cette lie pourra être
très-utile comme point de relâche et comme place de
dépôt. »
CORRESPONDANCE DU JAPON.
« Nous recevons de notre correspondant la lettre
suivante, qui contient des détails sur le Japon qui
seront lus avec intérêt :
» A bord de la Dryade, rade de Ché Fou.
» 30 décembre 1860.
Il Ainsi que je vous l'ai dit, me voici donc à
bord de la Dryade qui porte le pavillon de l'amiral Pro-
têt. En revenant de Nagasaki, nous avons eu d'assez
gros temps, lesquels continuant, le Saigon, sur lequel je
dois partir est retenu ici, car nous devons convoyer
l'Européen, qui a son arbre de couche cassé. Je né sais
donc si j'arriverai à Shanghaï à temps pour vous écrire.
Je le fais d'ici à tout hasard. Parlons de Nagasaki :
» Nous y sommes arrivés le 13 au matin, après avoir
failli : 1° manquer l'entrée faute à elle de se présenter;
2° de nous flanquer à la côte. Enfin nous avons trouvé --
sur rade deux navires de guerre, une frégate russe et
le Forbin, ayant à bord le général de Montauban, repar-
tant le lendemain matin pour Shanghai. Vous vous
figurerez difficilement quelque chose de plus beau que
la rade de Nagasaki. Elle est bien fermée, le fond y est
raisonnablement profond, et d'une bonne tenue. L'en-
trée est entre deux rochers élevés, pendant près de deux
milles. Ces rochers, qui sont bien boisés, sont couverts
de maisons de campagne, car les Japonais entendent la
vie à merveille. Çà et là, siir la côte-ou sur les îlots, vous
voyez de petites cabanes blanches, couvertes d'un toit
noir et portant sur la muraille les armes du gouverne-
ment japonais, trois feuilles d'arbres blanches dans un
rond rouge. La façade qui regarde la mer est ouverte.
Si l'on y donne un coup de longue-vue, on distingue
dans l'ombre la silhouette menaçante d'un canon. Ces
batteries sont assez nombreuses et pourraient, par lia
hauteur à laquelle elles sont placées, rendre fort diffi-
cile, en cas d'événement, l'accès de la passe qu'elles
défilent.
» Chemin faisant, nous vlmes une frégate japonaise;
e'est là un bibelot des plus originaux. C'est une vieille
hourque hollandaise, avec un gréement européen en
assez bon état. Les voiles sont peintes d'une large
bande noire. La coque est peinte en rouge sang de
bœuf au-dessus de la flottaison, qui est noire. Elle porte
une douzaine de canons en batterie et a été ornée sur
l'arrière d'un monument fort élevé. Cela a un faux air
des bâtiments du temps de Louis XV. Toutefois, il ne
faut pas croire que ce soit là toute la marine japonaise.
Ils ont aussi un assez joli yacht et un charmant petit
bateau à vapeur, cadeau du roi de Hollande. Le petit
bâtiment de 120 chevaux de force n'a à bord que des
Japonais: capitaine, officiers, matelots, mécaniciens même
sont Japonais. A ce propos, il faut que je vous raconte
un piquant épisode de mon séjour à Nagasaki.
» Un jour, en revenant de terre, je trouve un Japo-
; cale et pour laisser libre la paire de membres ou bras
: supérieurs. Le professeur Owen fait aussi remarquer la
différence sensible qu'on trouve entre la cervelle des
hommes et celle de ces bêtes, même quand on compare
celle de la race nègre la plus dégradée et celle de ces
singes les plus parfaits. Il déclare considérer l'intervalle
séparant la création de la brute et celle de l'homme
comme trop vaste pour pouvoir être rempli par un sim-
pie développement ou une simple modification dans la
constructure. a
LA FRANCE EN COCHINCHINE.
On lit dans le Moniteur de VArmée :
e Nous avons, par nos correspondances particulières,
des nouvelles de Cochinchine qui vont jusqu'au 25 dé-
cembre; elles portent à notre connaissance plusieurs
faits intéressants. '-
» L'empereur Tu-duc se disposait à prendre l'offensive
aucommencementdu printemps prochain. L'armée anna-
mite, campée dans le Gia-Din-Phu, à l'extrémité de la
grande route de Hué à SaYgon, menaçait notre établis-
sement et interceptait les communications avec l'inté-
rieur du pays. Elle avait cherché plusieurs fois à forcer
nos lignes ; mais elle avait été vigoureusement repous-
sée par nos soldats, qui, malgré leur petit nombre,
maintenaient la situation.
.Les Annamites ontreçude nouveaux renforts dans les
premiers jours du mois de décembre, et ils ont com-
mencé l'établissement d'un camp retranché, à la limite
duquel ils élevaient un fort. Ces travaux suffisent pour
montrer leur plan, mais ils ne doivent inspirer aucune
inquiétude pour la garnison de Saïgon, qui, ayant été
augmentée, se trouvait en état de leur résister avec
avantage. L'arrivée de l'expédition partie de Sanghaï
va, du reste, entièrement changer la face des choses.
» Indépendamment des troupes qu'il avait rassem-
blées autour de Saïgon, l'empereur formait une autre
armée pour couvrir sa capitale et il faisait exécuter des
travaux en avant de Hué. Malgré ces dispositions, il ne
pourra pas échapper au sort qui le menace, ni même
résister aux soldats qui viennent de prendre Pékin et
d'accomplir en Chine une si glorieuse campagne.
» Les lettres particulières de Saigon sont remplies de
détails curieux sur ce pays, un des plus beaux de l'Asie.
Le Cambodge, depuis l'occupation française, a pu être
étudié par nous; il présente des ressources immenses
et des produits agricoles de la plus grande richesse.
Deux de ses provinces, celle de Ca-Mao et celle de Tek-
Sia, qui n'ont point été ravagées par les armées de l'em-
- pereur, ont donné à elles seules, cette année, des ré-
coltes qui suffiraient pour nourrir tout l'empire. Le
Cambodge peut être facilement défendu et administré ;
il n'occasionnera que de faibles dépenses à la métro-
pole, qui ne tardera pas à en tirer des avantages de
beaucoup supérieurs aux Sacrifices qu'elle aura faits.
» Aux dernières dates, une reconnaissance venait
d'être faite à l'ile d'Hainan, située dans le golfe du
Tong-King, au vent de Hué; cette lie pourra être
très-utile comme point de relâche et comme place de
dépôt. »
CORRESPONDANCE DU JAPON.
« Nous recevons de notre correspondant la lettre
suivante, qui contient des détails sur le Japon qui
seront lus avec intérêt :
» A bord de la Dryade, rade de Ché Fou.
» 30 décembre 1860.
Il Ainsi que je vous l'ai dit, me voici donc à
bord de la Dryade qui porte le pavillon de l'amiral Pro-
têt. En revenant de Nagasaki, nous avons eu d'assez
gros temps, lesquels continuant, le Saigon, sur lequel je
dois partir est retenu ici, car nous devons convoyer
l'Européen, qui a son arbre de couche cassé. Je né sais
donc si j'arriverai à Shanghaï à temps pour vous écrire.
Je le fais d'ici à tout hasard. Parlons de Nagasaki :
» Nous y sommes arrivés le 13 au matin, après avoir
failli : 1° manquer l'entrée faute à elle de se présenter;
2° de nous flanquer à la côte. Enfin nous avons trouvé --
sur rade deux navires de guerre, une frégate russe et
le Forbin, ayant à bord le général de Montauban, repar-
tant le lendemain matin pour Shanghai. Vous vous
figurerez difficilement quelque chose de plus beau que
la rade de Nagasaki. Elle est bien fermée, le fond y est
raisonnablement profond, et d'une bonne tenue. L'en-
trée est entre deux rochers élevés, pendant près de deux
milles. Ces rochers, qui sont bien boisés, sont couverts
de maisons de campagne, car les Japonais entendent la
vie à merveille. Çà et là, siir la côte-ou sur les îlots, vous
voyez de petites cabanes blanches, couvertes d'un toit
noir et portant sur la muraille les armes du gouverne-
ment japonais, trois feuilles d'arbres blanches dans un
rond rouge. La façade qui regarde la mer est ouverte.
Si l'on y donne un coup de longue-vue, on distingue
dans l'ombre la silhouette menaçante d'un canon. Ces
batteries sont assez nombreuses et pourraient, par lia
hauteur à laquelle elles sont placées, rendre fort diffi-
cile, en cas d'événement, l'accès de la passe qu'elles
défilent.
» Chemin faisant, nous vlmes une frégate japonaise;
e'est là un bibelot des plus originaux. C'est une vieille
hourque hollandaise, avec un gréement européen en
assez bon état. Les voiles sont peintes d'une large
bande noire. La coque est peinte en rouge sang de
bœuf au-dessus de la flottaison, qui est noire. Elle porte
une douzaine de canons en batterie et a été ornée sur
l'arrière d'un monument fort élevé. Cela a un faux air
des bâtiments du temps de Louis XV. Toutefois, il ne
faut pas croire que ce soit là toute la marine japonaise.
Ils ont aussi un assez joli yacht et un charmant petit
bateau à vapeur, cadeau du roi de Hollande. Le petit
bâtiment de 120 chevaux de force n'a à bord que des
Japonais: capitaine, officiers, matelots, mécaniciens même
sont Japonais. A ce propos, il faut que je vous raconte
un piquant épisode de mon séjour à Nagasaki.
» Un jour, en revenant de terre, je trouve un Japo-
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