Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1861 01 mars 1861
Description : 1861/03/01 (A6,N113). 1861/03/01 (A6,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032662
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
72 VISTHMÈ DE SUEZ,
travaux du canal de Suez. Nous reproduisons son
article publié dans son numéro du 16 février :
« Le Times s'est épris, il y a quelque temps, d'une
vive sollicitude pour l'exécution des travaux du canal
maritime de Suez. « Nous le demandons avec instance,
» disait-il, comment marche le canal de Suez? Nous
» sommes impatients de voir l'accomplissement de ces
< magnifiques promesses ! Nous attendons avec anxiété
a le moment de naviguer à travers cette langue de
» désert qui nous sépare de l'Orient et nous envoie au
» loin passer l'Equateur et doubler le cap des Tempê-
» tes. L'Angleterre a dans ses ports de bons et solides
» navires bien chargés, prêts à partir et disposés à
» payer à la Compagnie toute redevance raisonnable
» pour effectuer leur passage. Oui, répétait le Times,
» nous sommes prêts à acquitter votre péage ; nous ne
» demandons qu'à jouir des bénéfices de votre succès. »
» Si ce langage du Times n'est qu'une amère raillerie,
nous nous bornerons à lui répondre que les travaux du
percement de l'isthme se poursuivent avec persévérance,
et que la confiance absolue dans le succès définitif de
la communication entre les deux mers se fortifie au
fur et à mesure que l'entreprise se développe. Si le
journal anglais, au contraire, revient à des sentiments
qu'il n'a pas toujours partagés; si, d'accord aujourd'hui
avec vingt-deux meetings, composés de l'élite des
classes commerciales et industrielles dans les princi-
pales villes de la Grande-Bretagne, il reconnaît les
avantages que l'Angleterre^ doit retirer d'une naviga-
tion abrégée et continue entre ses ports et ses posses-
sions de l'Inde et de l'Asie, nous croyons que les dé-
tails qui vont suivre ne seront pas, pour le Times, dé-
pourvus d'intérêt.
» La période nouvelle dans laquelle sont entrés les
travaux qui s'exécutent sur le sol de l'isthme a pour
objets immédiats et principaux le perfectionnement des
abords maritimes de Port-Saïd sur la Méditerranée et
rétablissement d'une première communication entre
cette mer et le lac Timsah, situé au milieu de l'isthme.
Cette communication ne peut avoir lieu que par la
suppression du seuil d'El-Guisr et de celui de Ferdane,
qui est comme le contre-fort du premier. Il suffit d'in -
diquer, pour faire comprendre l'importance du travail à
exécuter, que ces deux seuils, avec divers accidents de
terrain, occupent un espace de 14 kilomètres, et que le
t culminant du seuil dEl-Guisr n'a pas moins de
litres de hauteur. La tranchée à effectuer sur
l^^teybartie de l'isthme est, sans contredit, le plus
si able de tous les ouvrages auxquels la cons-
c du canal doit donner lieu; mais aussi son
ion résout souverainement le problème ; elle
mphe des objections qu'un petit nombre d'esprits
s'obstinent encore à opposer à la praticabilité de cette
voie interocéanique.
» Du jour, en effet, où la communication est établie
entre la Méditerranée et le lac Timsah, la question est
jugée, puisque la communication entre ce lac, qui forme
un port intérieur, et la mer Rouge a été trois fois éta-
blie, sous les Pharaons par le canal de Nécos, sous les
Romains par le canal de Trajan, sous les Arabes par le
canal d'Amrou. C'est sur ce point que les travaux les
plus actifs vont être concentrés, précisément parce
qu'ils peuvent être considérés comme la clef de voûte
de l'établissement du canal. Au pied du seuil d'El-
Guisr, où les eaux du Nil ont été amenées pour les be-
soins des travailleurs, on construit, en terre, un grand
village destiné à recevoir les ouvriers arabes qui doi-
vent attaquer le seuil par ses deux extrémités. Les
puissants moyens d'exécution dont la Compagnie dis-
pose et auxquels viennent concourir les progrès qui
s'accomplissent chaque jour dans l'art de l'ingénieur,
doivent faire espérer les résultats les plus favorables.
Il Quant aux travaux qui s'exécutent à Port-Saïd, à
l'une des extrémités du canal projeté, ils n'ont pas
moins d'importance. Il s'agit, en effet, de l'enroche-
ment des jetées de ce port. Ce sont les carrières de
Mex, près d'Alexandrie, cédées à la Compagnie par le
vice-roi, et qui ne laissent rien à désirer comme ex-
traction et organisation, qui fournissent les blocs né-
cessaires à l'enrochement de ces jetées, dont l'une sera
conduite, dans le courant de cette année, jusqu'à des
profondeurs de 5 et 6 mètres.
» C'est ainsi que les travaux du canal maritime de
Suez, passant des théories de la science dans la prati-
que des faits, s'accomplissent successivement à tra-
vers l'isthme, où s'accumulent, sous l'habile direction
de l'entrepreneur général, M. Hardon, et de M. F. de
Lesseps, qui séjourne en ce moment en Egypte, les
matériaux, les approvisionnements et le matériel de
tout genre nécessaires aux besoins du travail.
» Nous pensons que ces renseignements seront de
nature à calmer les impatiences du Times qui gour-
mande la Compagnie et voudrait que les travaux du
percement fussent achevés. Le journal anglais est-il
de bonne foi dans ses vœux et dans ses regrets ? Il de-
vra reconnaître alors que ces travaux seraient plus
avancés si, pendant six années, la Compagnie n'avait
pas rencontré tous les obstacles que le mauvais vouloir
du gouvernement anglais a opposés à cette entreprise.
Mais peu importe, après tout, comme nous le disions,
que le langage du Times soit plaisant ou sérieux ; le
canal maritime de Suez s'exécutera pour l'honneur de
notre époque, et il aura été dans la destinée de la
France qu'une idée française apporte au monde un
grand et nouveau bienfait.
« Louis BELLET. »
PRESSE DÉPARTEMENTALE.
Le Moniteur du Puy-de-Dôme nous a donné de
fréquents et très-appréciables témoignages de ses
sympathies en faveur du percement de l'isthme de
Suez. Nous trouvons dans son numéro du 22 février
un nouvel article dû à la plume de M. Henri Moi-
nier, déjà familière à nos lecteurs. M. Moinier est de
ceux qui ont prouvé leur foi par leurs actes ; car il ne
s'est point contenté de soutenir par son intelligence
et son autorité morale l'entreprise du canal, il s'y
est aussi associé par un concours plus matériel. Si
travaux du canal de Suez. Nous reproduisons son
article publié dans son numéro du 16 février :
« Le Times s'est épris, il y a quelque temps, d'une
vive sollicitude pour l'exécution des travaux du canal
maritime de Suez. « Nous le demandons avec instance,
» disait-il, comment marche le canal de Suez? Nous
» sommes impatients de voir l'accomplissement de ces
< magnifiques promesses ! Nous attendons avec anxiété
a le moment de naviguer à travers cette langue de
» désert qui nous sépare de l'Orient et nous envoie au
» loin passer l'Equateur et doubler le cap des Tempê-
» tes. L'Angleterre a dans ses ports de bons et solides
» navires bien chargés, prêts à partir et disposés à
» payer à la Compagnie toute redevance raisonnable
» pour effectuer leur passage. Oui, répétait le Times,
» nous sommes prêts à acquitter votre péage ; nous ne
» demandons qu'à jouir des bénéfices de votre succès. »
» Si ce langage du Times n'est qu'une amère raillerie,
nous nous bornerons à lui répondre que les travaux du
percement de l'isthme se poursuivent avec persévérance,
et que la confiance absolue dans le succès définitif de
la communication entre les deux mers se fortifie au
fur et à mesure que l'entreprise se développe. Si le
journal anglais, au contraire, revient à des sentiments
qu'il n'a pas toujours partagés; si, d'accord aujourd'hui
avec vingt-deux meetings, composés de l'élite des
classes commerciales et industrielles dans les princi-
pales villes de la Grande-Bretagne, il reconnaît les
avantages que l'Angleterre^ doit retirer d'une naviga-
tion abrégée et continue entre ses ports et ses posses-
sions de l'Inde et de l'Asie, nous croyons que les dé-
tails qui vont suivre ne seront pas, pour le Times, dé-
pourvus d'intérêt.
» La période nouvelle dans laquelle sont entrés les
travaux qui s'exécutent sur le sol de l'isthme a pour
objets immédiats et principaux le perfectionnement des
abords maritimes de Port-Saïd sur la Méditerranée et
rétablissement d'une première communication entre
cette mer et le lac Timsah, situé au milieu de l'isthme.
Cette communication ne peut avoir lieu que par la
suppression du seuil d'El-Guisr et de celui de Ferdane,
qui est comme le contre-fort du premier. Il suffit d'in -
diquer, pour faire comprendre l'importance du travail à
exécuter, que ces deux seuils, avec divers accidents de
terrain, occupent un espace de 14 kilomètres, et que le
t culminant du seuil dEl-Guisr n'a pas moins de
litres de hauteur. La tranchée à effectuer sur
l^^teybartie de l'isthme est, sans contredit, le plus
si able de tous les ouvrages auxquels la cons-
c du canal doit donner lieu; mais aussi son
ion résout souverainement le problème ; elle
mphe des objections qu'un petit nombre d'esprits
s'obstinent encore à opposer à la praticabilité de cette
voie interocéanique.
» Du jour, en effet, où la communication est établie
entre la Méditerranée et le lac Timsah, la question est
jugée, puisque la communication entre ce lac, qui forme
un port intérieur, et la mer Rouge a été trois fois éta-
blie, sous les Pharaons par le canal de Nécos, sous les
Romains par le canal de Trajan, sous les Arabes par le
canal d'Amrou. C'est sur ce point que les travaux les
plus actifs vont être concentrés, précisément parce
qu'ils peuvent être considérés comme la clef de voûte
de l'établissement du canal. Au pied du seuil d'El-
Guisr, où les eaux du Nil ont été amenées pour les be-
soins des travailleurs, on construit, en terre, un grand
village destiné à recevoir les ouvriers arabes qui doi-
vent attaquer le seuil par ses deux extrémités. Les
puissants moyens d'exécution dont la Compagnie dis-
pose et auxquels viennent concourir les progrès qui
s'accomplissent chaque jour dans l'art de l'ingénieur,
doivent faire espérer les résultats les plus favorables.
Il Quant aux travaux qui s'exécutent à Port-Saïd, à
l'une des extrémités du canal projeté, ils n'ont pas
moins d'importance. Il s'agit, en effet, de l'enroche-
ment des jetées de ce port. Ce sont les carrières de
Mex, près d'Alexandrie, cédées à la Compagnie par le
vice-roi, et qui ne laissent rien à désirer comme ex-
traction et organisation, qui fournissent les blocs né-
cessaires à l'enrochement de ces jetées, dont l'une sera
conduite, dans le courant de cette année, jusqu'à des
profondeurs de 5 et 6 mètres.
» C'est ainsi que les travaux du canal maritime de
Suez, passant des théories de la science dans la prati-
que des faits, s'accomplissent successivement à tra-
vers l'isthme, où s'accumulent, sous l'habile direction
de l'entrepreneur général, M. Hardon, et de M. F. de
Lesseps, qui séjourne en ce moment en Egypte, les
matériaux, les approvisionnements et le matériel de
tout genre nécessaires aux besoins du travail.
» Nous pensons que ces renseignements seront de
nature à calmer les impatiences du Times qui gour-
mande la Compagnie et voudrait que les travaux du
percement fussent achevés. Le journal anglais est-il
de bonne foi dans ses vœux et dans ses regrets ? Il de-
vra reconnaître alors que ces travaux seraient plus
avancés si, pendant six années, la Compagnie n'avait
pas rencontré tous les obstacles que le mauvais vouloir
du gouvernement anglais a opposés à cette entreprise.
Mais peu importe, après tout, comme nous le disions,
que le langage du Times soit plaisant ou sérieux ; le
canal maritime de Suez s'exécutera pour l'honneur de
notre époque, et il aura été dans la destinée de la
France qu'une idée française apporte au monde un
grand et nouveau bienfait.
« Louis BELLET. »
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Le Moniteur du Puy-de-Dôme nous a donné de
fréquents et très-appréciables témoignages de ses
sympathies en faveur du percement de l'isthme de
Suez. Nous trouvons dans son numéro du 22 février
un nouvel article dû à la plume de M. Henri Moi-
nier, déjà familière à nos lecteurs. M. Moinier est de
ceux qui ont prouvé leur foi par leurs actes ; car il ne
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et son autorité morale l'entreprise du canal, il s'y
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