Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1861 15 février 1861
Description : 1861/02/15 (A6,N112). 1861/02/15 (A6,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203265n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
56 L'ISTHME DE SUEZ,
des travaux. Les eaux du Nil sont déjà conduites en
grande quantité jusque près du seuil d'Él-Guisr. Le
surplus des eaux sert à irriguer les terres environ-
nantes rendues à la culture. Ce petit canal, de la lon-
gueur de 27 kilomètres, vient d'être creusé avec une
ardeur incroyable par quinze cents laboureurs .fellahs).
Le terrain enlevé pour la conduite des eaux du Nil s'é-
lève à 130,000 mètres cubes. A Port-Saïd, les ouvrages
se poursuivent avec non moins d'activité. On a déjà cons-
truit plusieurs chemins de fer qui relient le rivage de
la mer aux rues de la ville, pour faciliter les trans-
ports de toute manière. On crée en ce moment un
grand village près d'El-Guisr pour accueillir les tra-
vailleurs arabes.
» L'infatigable M. de Lesseps est allé dernièrement visi-
ter les travaux au seuil d'El-Guisr, où réside l'entre-
preneur général M. Hardon, et il s'est montré très-satis-
fait. Vaincu avant peu de temps, l'obstacle principal
d'El-Guisr, entre la Méditerranée et le lac Timsah qui se
trouve presque au centre de l'isthme, la question de
l'ouverture directe de l'isthme de Suez se trouvera pro-
bablement heureusement résolue, puisque la communi-
cation entre le lac Timsah et la mer Rouge a déjà été
établie trois fois, la première sous les Pharaons, par le
canal de Necos, la seconde sous les Romains par le canal
de Trajan, et enfin sous les Arabes p:r le canal d'Amrou.
» En attendant nous voyons avec plaisir se multiplier
les expéditions pour l'exploration de l'intérieur de l'Afri-
que. Suez et Djeddah communiquent régulièrement entre
eux par les pyroscaphes de la Société de laMedjidié, et
nous faisons des vœux pour que la nouvelle Société qui
doit mettre en communications régulières et directes
les ports de Gênes et des autres principales villes d'Ita-
lie avec Alexandrie soit bientôt approuvée. Cher lecteur,
si par hasard tu songes à visiter la Chine par le chemin
de l'isthme de Suez, permets-moi de te faire dès à pré-
sent le salut chinois, avec toute la franche cordialité
piémontaise : J-Lou-Fua-Sinyl.. Que l'étoile du bonhenr
t'accompagne dans tout ton voyage.
» G.-F. BARUFFI. »
LA REVUE D'ORIENT.
Parmi les publications utiles concourant à l'un des
objets que se propose le percement de l'isthme de
Suez, la régénération des populations orientales,
nous aimons à citer la, Revue de l'Orient, de l'Algérie et
des colonies, bulletin de la Société orientale de France,
dirigé par MM. Edouard Dulaurier, professeur à l'E-
cole impériale des langues orientales vivantes, et
Abel Hureau de Villeneuve, secrétaire général de la
Hnr»ip.f- £
r.J_
rons certainement plus d'un emprunt à
-nprulit à
/faire à cet Excellent recueil; eu attendant, nos lec-
htcurs nous Muront gré de leur faire connaître son
~I~Ltion~ir~ phases que traverse en ce moment la
'+ "il'isthme :
1/ J. RosÉ.
e époque où l'Orient tend à occuper la pre-
mière place dans les affaires européennes, il faut ap-
plaudir aux efforts persévérants de M. F. de Lesseps
en vue d'ouvrir aux nations riveraines de la Méditerra-
née et de l'Adriatique, ainsi qu'à toutes les nations oc-
cidentales, un chemin plus direct que celui qui existe
aujourd'hui d'Europe en Asie.
» Ne semble-t-il pas que l'Angleterre eût dû applau-
dir la première à l'exécution de ce grand projet! Pour
les intérêts de sa marine et de son commerce, auxquels
se rattache la conservation de ses immenses posses-
sions dans l'Inde, par ses fréquents rapports avec la
Chine, la nation britannique est, certes, plus directe-
ment intéressée qu'aucune autre à l'achèvement de
cette œuvre colossale. Cependant, jusqu'à ces derniers
temps, l'hostilité de ses hommes d'Etat et de ses écri-
vains a été tantôt manifeste, tantôt à peine déguisée
par leurs railleries.
» Si, comme on l'assure, l'opposition de l'Angleterre
disparaît, le monde entier devra se féliciter de ce re-
tour inespéré de la fortune.
» Le percement de l'isthme de Suez se poursuit donc,
malgré de noirs pronostics. Pour la partie technique
et pour les progrès matériels de cette œuvre gigantes-
que, nous renvoyons nos lecteurs au jourjal même de
M. de Lesseps, si plein de faits et de renseignements
curieux. Nous ne voulons parler ici que de l'une de ses
prochaines conséquences.
» En lisant le traité récemment conclu avec la Chine,
on a remarqué, sans nul doute, la clause relative à
l'émigration des coolies chinois; or, notre gouverne-
ment s'occupe, en ce moment, assure-t-on, d'organiser
sur une vaste échelle la culture du coton en Algérie,
et il compte, à cet effet, sur le concours des émigrants
chinois. Avec ces données, qui ne voit quelle connexion
intime existe entre l'achèvement du canal et la rapi-
dité du transport de ces travailleurs en Algérie? Nous
n'ajouterons qu'un mot. Si ces deux résultats sont ob-
tenus, ce sera la première fois, peut-être, que la France,
promotrice de tant d'entreprises hardies et généreuses
dans le monde, aura été admise à profiter la première
de l'œuvre de l'un d ; ses enfants.
» HENRI U'UENMS. »
LE CHRISTIANISME EN CHINE.
Par une relation empruntée aux journaux anglais,
nous avons déjà fait connaître quelques traits de
mœurs et quelques-unes des idées de ces Taipings,
ou rebelles chinois, qui occupent aujourd'hui une
grande partie de l'empire du Milieu. Nous retrou-
vons encore dans la presse de Londres un document
que nous avons cru digne d'arrêter un instant la
curiosité publique. C'est une communication ofli.
cielle adressée par l'un des principaux chefs de ces
insurgés aux représentants des puissances chrétiennes
en Chine, sous l'adresse et le nom de lord Elgin.
Cette pièce nous a paru intéressante, en ce sens sur-
tout qu'elle montre que les idées occidentales ont
des travaux. Les eaux du Nil sont déjà conduites en
grande quantité jusque près du seuil d'Él-Guisr. Le
surplus des eaux sert à irriguer les terres environ-
nantes rendues à la culture. Ce petit canal, de la lon-
gueur de 27 kilomètres, vient d'être creusé avec une
ardeur incroyable par quinze cents laboureurs .fellahs).
Le terrain enlevé pour la conduite des eaux du Nil s'é-
lève à 130,000 mètres cubes. A Port-Saïd, les ouvrages
se poursuivent avec non moins d'activité. On a déjà cons-
truit plusieurs chemins de fer qui relient le rivage de
la mer aux rues de la ville, pour faciliter les trans-
ports de toute manière. On crée en ce moment un
grand village près d'El-Guisr pour accueillir les tra-
vailleurs arabes.
» L'infatigable M. de Lesseps est allé dernièrement visi-
ter les travaux au seuil d'El-Guisr, où réside l'entre-
preneur général M. Hardon, et il s'est montré très-satis-
fait. Vaincu avant peu de temps, l'obstacle principal
d'El-Guisr, entre la Méditerranée et le lac Timsah qui se
trouve presque au centre de l'isthme, la question de
l'ouverture directe de l'isthme de Suez se trouvera pro-
bablement heureusement résolue, puisque la communi-
cation entre le lac Timsah et la mer Rouge a déjà été
établie trois fois, la première sous les Pharaons, par le
canal de Necos, la seconde sous les Romains par le canal
de Trajan, et enfin sous les Arabes p:r le canal d'Amrou.
» En attendant nous voyons avec plaisir se multiplier
les expéditions pour l'exploration de l'intérieur de l'Afri-
que. Suez et Djeddah communiquent régulièrement entre
eux par les pyroscaphes de la Société de laMedjidié, et
nous faisons des vœux pour que la nouvelle Société qui
doit mettre en communications régulières et directes
les ports de Gênes et des autres principales villes d'Ita-
lie avec Alexandrie soit bientôt approuvée. Cher lecteur,
si par hasard tu songes à visiter la Chine par le chemin
de l'isthme de Suez, permets-moi de te faire dès à pré-
sent le salut chinois, avec toute la franche cordialité
piémontaise : J-Lou-Fua-Sinyl.. Que l'étoile du bonhenr
t'accompagne dans tout ton voyage.
» G.-F. BARUFFI. »
LA REVUE D'ORIENT.
Parmi les publications utiles concourant à l'un des
objets que se propose le percement de l'isthme de
Suez, la régénération des populations orientales,
nous aimons à citer la, Revue de l'Orient, de l'Algérie et
des colonies, bulletin de la Société orientale de France,
dirigé par MM. Edouard Dulaurier, professeur à l'E-
cole impériale des langues orientales vivantes, et
Abel Hureau de Villeneuve, secrétaire général de la
Hnr»ip.f- £
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rons certainement plus d'un emprunt à
-nprulit à
/faire à cet Excellent recueil; eu attendant, nos lec-
htcurs nous Muront gré de leur faire connaître son
~I~Ltion~ir~ phases que traverse en ce moment la
'+ "il'isthme :
1/ J. RosÉ.
e époque où l'Orient tend à occuper la pre-
mière place dans les affaires européennes, il faut ap-
plaudir aux efforts persévérants de M. F. de Lesseps
en vue d'ouvrir aux nations riveraines de la Méditerra-
née et de l'Adriatique, ainsi qu'à toutes les nations oc-
cidentales, un chemin plus direct que celui qui existe
aujourd'hui d'Europe en Asie.
» Ne semble-t-il pas que l'Angleterre eût dû applau-
dir la première à l'exécution de ce grand projet! Pour
les intérêts de sa marine et de son commerce, auxquels
se rattache la conservation de ses immenses posses-
sions dans l'Inde, par ses fréquents rapports avec la
Chine, la nation britannique est, certes, plus directe-
ment intéressée qu'aucune autre à l'achèvement de
cette œuvre colossale. Cependant, jusqu'à ces derniers
temps, l'hostilité de ses hommes d'Etat et de ses écri-
vains a été tantôt manifeste, tantôt à peine déguisée
par leurs railleries.
» Si, comme on l'assure, l'opposition de l'Angleterre
disparaît, le monde entier devra se féliciter de ce re-
tour inespéré de la fortune.
» Le percement de l'isthme de Suez se poursuit donc,
malgré de noirs pronostics. Pour la partie technique
et pour les progrès matériels de cette œuvre gigantes-
que, nous renvoyons nos lecteurs au jourjal même de
M. de Lesseps, si plein de faits et de renseignements
curieux. Nous ne voulons parler ici que de l'une de ses
prochaines conséquences.
» En lisant le traité récemment conclu avec la Chine,
on a remarqué, sans nul doute, la clause relative à
l'émigration des coolies chinois; or, notre gouverne-
ment s'occupe, en ce moment, assure-t-on, d'organiser
sur une vaste échelle la culture du coton en Algérie,
et il compte, à cet effet, sur le concours des émigrants
chinois. Avec ces données, qui ne voit quelle connexion
intime existe entre l'achèvement du canal et la rapi-
dité du transport de ces travailleurs en Algérie? Nous
n'ajouterons qu'un mot. Si ces deux résultats sont ob-
tenus, ce sera la première fois, peut-être, que la France,
promotrice de tant d'entreprises hardies et généreuses
dans le monde, aura été admise à profiter la première
de l'œuvre de l'un d ; ses enfants.
» HENRI U'UENMS. »
LE CHRISTIANISME EN CHINE.
Par une relation empruntée aux journaux anglais,
nous avons déjà fait connaître quelques traits de
mœurs et quelques-unes des idées de ces Taipings,
ou rebelles chinois, qui occupent aujourd'hui une
grande partie de l'empire du Milieu. Nous retrou-
vons encore dans la presse de Londres un document
que nous avons cru digne d'arrêter un instant la
curiosité publique. C'est une communication ofli.
cielle adressée par l'un des principaux chefs de ces
insurgés aux représentants des puissances chrétiennes
en Chine, sous l'adresse et le nom de lord Elgin.
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