Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1861 01 mars 1861
Description : 1861/03/01 (A6,N113). 1861/03/01 (A6,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032662
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
66
L'ISTHME DE SUEZ,
présence dans la cité sacrée avait produit une impres-
sion profonde dans l'esprit des populations.
Avec une suite brillante, S. A. s'est mise en route
pour la Mecque, où elle est arrivée le 23 janvier.
Elle a fait son entrée dans la ville accompagnée du
grand-shériff de la Mecque et du belad-el-haram,
qui s'était porté à sa rencontre jusqu'à Akaba, à la
tête de sa garde. Le prince s'est rendu immédiatement
à la kaaba pour faire sa prière, et a été reçu à l'entrée
de la mosquée par les ulémas et par les membres du
Voukch, qui l'ont vivement félicité d'avoir entrepris
son pieux pèlerinage. On annonçait qu'après avoir
séjourné une dizaine de jours à la Mecque, le vice-
roi serait de retour en Egypte vers la fin du mois de
février. On pensait qu'il irait s'embarquer à Djeddah.
J. RosÉ.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos dernières correspondances de l'isthme sont à
la date du 8 et du 16 février. A cette époque M. Fer-
dinand de Lesseps, avec le directeur général des tra-
vaux, était sur le terrain du seuil d'El-Guisr, s'assu-
rant par lui-même de l'état des choses. Il a vérifié
avec une vive satisfaction les progrès accomplis qui
en préparent de plus grands encore.
Le transport du matériel nécessaire s'exécute
incessamment de Maxamah vers le seuil ; à mesure
que les appareils et les brouettes arrivent, on les
monte et ils entrent en fonction. Le nombre des
appareils Ballan en exercice, s'accroît chaque jour ;
dans le montage des brouettes, les Arabes ne cessent
de montrer autant d'intelligence que de promptitude.
Quinze cents de ces instruments étaient déjà disponi-
bles. Par malheur, les temps rigoureux qui ont régné
sur l'isthme à la suite de la tempête du 24 janvier ont
quelque peu ralenti les travaux. Par un phénomène
exceptionnel, le froid a été assez vif pour empêcher
quelques jours les indigènes de travailler. Néanmoins,
le seuil d'El-Guisr est dès à présent attaqué avec
vigueur; les deux systèmes de la brouette volante
et de la brouette à la corde sont en pleine voie
d'exécution; ils réalisent de plus en plus tout ce
qu'on en attendait.
Le travail à la tâche est installé ; les ouvriers
arabes en comprennent parfaitement les avantages
et l'acceptent avec un grand empressement. Par ce
moyen, le pm des terrassements a pris une déter-
mination fixe. Les terrassements à la brouette volante
sont payés à 20 centimes le mètre cube, et ceux de la
brouette à la corde sont taxés à 25 centimes. A ce
prix, les ouvriers gagnent des journées de 1 fr. 10 c.,
pour le premier système, et de 1 fr. 30 c. pour le se-
cond. Ces salaires sont très-supérieurs à ceux que les
fellahs obtiennent en Egypte, et la plus complète har
monie règne entre eux et les chefs qui les dirigent.
Leur douceur et leur obéissance sont exemplaires ;
la Compagnie a formellement interdit dans ses ate-
liers toute espèce de punitions corporelles, et par le
zèle et la bonne volonté qu'elle a trouvés en retour de
ses bons traitements, elle n'a lieu que de se féliciter
de cette décision.
Nous avons déjà parlé des villages qui ont été cons-
truits sur le seuil, pour les fellahs et leurs familles.
C'était un moyen sûr de les retenir sur les lieux des
travaux, et déjà les influences de cette sage mesure se
font sentir.
Des asiles sont prêts pour trois, à quatre mille
ouvriers, et d'autres villages semblables sont en
construction.
Nos lecteurs apprendront le prix de revient de ces
habitations avec la surprise que nous avons ressentie
nous-même, et nous n'oserions le mentionner, s'il ne
nous était attesté par l'autorité la plus incontestable.
On sait qu'on a trouvé sur le terrain les moellons et
les divers matériaux nécessaires à ces bâtisses : elles
reviennent à 10 francs chacune. Si on eût adopté le
système des tentes, la dépense eût été beaucoup plus
considérable et la santé des travailleurs beaucoup
moins assurée.
M. Ferdinand de Lesseps, satisfait de son inspec-
tion, était parti le 16 pour Alexandrie, d'où il doit
revenir promptement sur le terrain des travaux.
L'émulation et la confiance sont plus ardentes que
jamais parmi ses collaborateurs. Comme nous n'a-
vons pas l'habitude d'anticiper sur l'avenir et que
nous nous bornons au récit des faits accomplis, nous
n'extrayons point des informations qui nous parvien-
nent, l'exposé des plans qui vont s'exécuter ; nous
les déroulerons sous les yeux de nos lecteurs à me-
sure qu'ils se réaliseront.
Nous avons raconté dans notre dernier numéro les
sinistres causés en rade de Péluse par l'ouragan
du 24 janvier. On se rappelle que YAnnetla, après
avoir échappé aux dangers de l'échouage, avait pu
regagner la haute mer et avait mis à la voile du côté
de la Syrie. Nous avons le regret d'annoncer que,
malgré ses efforts, ce navire n'a pu résister à la tem-
pête ; il a été jeté à la côte à 30 lieues de Port-Saïd.
Recueilli par les Arabes du désert, l'équipage a été
sauvé tout entier. Ce navire, appartenant à la Com-
pagnie, était assuré.
Nous avons sous les yeux des détails sur les tra-
vaux de Port-Saïd, qui ne s'étendent toutefois que
jusqu'au 28 janvier. Mentionnons d'abord que, du 20
au 24 de ce même mois, 272 tonneaux de marchan-
dises avaient été débarqués du Benfat et de l'Annetta.
Les opérations à Port-Saïd avaient une grande
activité ; les ateliers de charpente, de menuiserie, de
maçonnerie, de peinture, les forges étaient inces-
samment occupés dans leurs spécialités respectives.
On avait achevé le montage du bateau à vapeur n° 2,
L'ISTHME DE SUEZ,
présence dans la cité sacrée avait produit une impres-
sion profonde dans l'esprit des populations.
Avec une suite brillante, S. A. s'est mise en route
pour la Mecque, où elle est arrivée le 23 janvier.
Elle a fait son entrée dans la ville accompagnée du
grand-shériff de la Mecque et du belad-el-haram,
qui s'était porté à sa rencontre jusqu'à Akaba, à la
tête de sa garde. Le prince s'est rendu immédiatement
à la kaaba pour faire sa prière, et a été reçu à l'entrée
de la mosquée par les ulémas et par les membres du
Voukch, qui l'ont vivement félicité d'avoir entrepris
son pieux pèlerinage. On annonçait qu'après avoir
séjourné une dizaine de jours à la Mecque, le vice-
roi serait de retour en Egypte vers la fin du mois de
février. On pensait qu'il irait s'embarquer à Djeddah.
J. RosÉ.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Nos dernières correspondances de l'isthme sont à
la date du 8 et du 16 février. A cette époque M. Fer-
dinand de Lesseps, avec le directeur général des tra-
vaux, était sur le terrain du seuil d'El-Guisr, s'assu-
rant par lui-même de l'état des choses. Il a vérifié
avec une vive satisfaction les progrès accomplis qui
en préparent de plus grands encore.
Le transport du matériel nécessaire s'exécute
incessamment de Maxamah vers le seuil ; à mesure
que les appareils et les brouettes arrivent, on les
monte et ils entrent en fonction. Le nombre des
appareils Ballan en exercice, s'accroît chaque jour ;
dans le montage des brouettes, les Arabes ne cessent
de montrer autant d'intelligence que de promptitude.
Quinze cents de ces instruments étaient déjà disponi-
bles. Par malheur, les temps rigoureux qui ont régné
sur l'isthme à la suite de la tempête du 24 janvier ont
quelque peu ralenti les travaux. Par un phénomène
exceptionnel, le froid a été assez vif pour empêcher
quelques jours les indigènes de travailler. Néanmoins,
le seuil d'El-Guisr est dès à présent attaqué avec
vigueur; les deux systèmes de la brouette volante
et de la brouette à la corde sont en pleine voie
d'exécution; ils réalisent de plus en plus tout ce
qu'on en attendait.
Le travail à la tâche est installé ; les ouvriers
arabes en comprennent parfaitement les avantages
et l'acceptent avec un grand empressement. Par ce
moyen, le pm des terrassements a pris une déter-
mination fixe. Les terrassements à la brouette volante
sont payés à 20 centimes le mètre cube, et ceux de la
brouette à la corde sont taxés à 25 centimes. A ce
prix, les ouvriers gagnent des journées de 1 fr. 10 c.,
pour le premier système, et de 1 fr. 30 c. pour le se-
cond. Ces salaires sont très-supérieurs à ceux que les
fellahs obtiennent en Egypte, et la plus complète har
monie règne entre eux et les chefs qui les dirigent.
Leur douceur et leur obéissance sont exemplaires ;
la Compagnie a formellement interdit dans ses ate-
liers toute espèce de punitions corporelles, et par le
zèle et la bonne volonté qu'elle a trouvés en retour de
ses bons traitements, elle n'a lieu que de se féliciter
de cette décision.
Nous avons déjà parlé des villages qui ont été cons-
truits sur le seuil, pour les fellahs et leurs familles.
C'était un moyen sûr de les retenir sur les lieux des
travaux, et déjà les influences de cette sage mesure se
font sentir.
Des asiles sont prêts pour trois, à quatre mille
ouvriers, et d'autres villages semblables sont en
construction.
Nos lecteurs apprendront le prix de revient de ces
habitations avec la surprise que nous avons ressentie
nous-même, et nous n'oserions le mentionner, s'il ne
nous était attesté par l'autorité la plus incontestable.
On sait qu'on a trouvé sur le terrain les moellons et
les divers matériaux nécessaires à ces bâtisses : elles
reviennent à 10 francs chacune. Si on eût adopté le
système des tentes, la dépense eût été beaucoup plus
considérable et la santé des travailleurs beaucoup
moins assurée.
M. Ferdinand de Lesseps, satisfait de son inspec-
tion, était parti le 16 pour Alexandrie, d'où il doit
revenir promptement sur le terrain des travaux.
L'émulation et la confiance sont plus ardentes que
jamais parmi ses collaborateurs. Comme nous n'a-
vons pas l'habitude d'anticiper sur l'avenir et que
nous nous bornons au récit des faits accomplis, nous
n'extrayons point des informations qui nous parvien-
nent, l'exposé des plans qui vont s'exécuter ; nous
les déroulerons sous les yeux de nos lecteurs à me-
sure qu'ils se réaliseront.
Nous avons raconté dans notre dernier numéro les
sinistres causés en rade de Péluse par l'ouragan
du 24 janvier. On se rappelle que YAnnetla, après
avoir échappé aux dangers de l'échouage, avait pu
regagner la haute mer et avait mis à la voile du côté
de la Syrie. Nous avons le regret d'annoncer que,
malgré ses efforts, ce navire n'a pu résister à la tem-
pête ; il a été jeté à la côte à 30 lieues de Port-Saïd.
Recueilli par les Arabes du désert, l'équipage a été
sauvé tout entier. Ce navire, appartenant à la Com-
pagnie, était assuré.
Nous avons sous les yeux des détails sur les tra-
vaux de Port-Saïd, qui ne s'étendent toutefois que
jusqu'au 28 janvier. Mentionnons d'abord que, du 20
au 24 de ce même mois, 272 tonneaux de marchan-
dises avaient été débarqués du Benfat et de l'Annetta.
Les opérations à Port-Saïd avaient une grande
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maçonnerie, de peinture, les forges étaient inces-
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