Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1861 15 février 1861
Description : 1861/02/15 (A6,N112). 1861/02/15 (A6,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203265n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
jnnRNAT. DE T/TTNTON DES DETTX MERS. - 59
Soudan et l'Egypte. En conséquence, le capitaine s'est
mis en route pour aller examiner avec soin les diverses
rives du lac Nyanza, d'où il a l'intention de se diriger
, vers un point connu sur le Nil dans l'Afrique centrale.
M. Petherick, consul anglais à Kartoum, a de son côté
formé le dessein de partir de cette ville pour remonter
le Nil en allant au-devant de cette expédition, et si
les hypothèses du capitaine Speke ne se réalisaient
point, il tenterait pour son compte la découverte en
suivant la ligne du fleuve jusqu'à son origine.
M. Petherick, pour son projet, réclame le concours
du capital britannique ; dans ce but il a déjà exposé
ses idées devant plusi urs meetings. Nous avons
entre autres remarqué les considérations qu'il a pré-
sentées à Liverpool devant une réunion nombreuse des
principaux négociants de ce port.
Suivant l'usage anglais il se propose de faire mar-
cher les conquêtes commerciales de front avec les
conquêtes de la géographie, et il a tracé le tableau des
avantages qu'on pourrait recueillir d'une large et
facile communication avec la riche et vaste vallée
du Nil.
Ces questions se rattachent assez sérieusement aux
intérêts du canal de Suez pour que nous ayons à
les étudier nous-même, et à recueillir les renseigne-
ments qui peuvent les éclairer. C'est pourquoi nous
reproduisons le discours do M. Petherick comme le
témoignage d'un homme familier avec les pays et
les populations dont il parle.
Il s'est exprimé en ces termes :
« Le capitaine Speke assisté d'une escorte qui lui a
été fournie par le prince de Zanzibar, fils de l'iman de
Mascate, ne rencontrera, on l'espère, que des difficultés
ordinaires de transport jusqu'à son arrivée au point de
sa dernière et importante découverte, le lac Nyanza.
Cette contrée est en nombre rond à 500 milles géogra-
phiques (environ 800 kilomètres) de Zanzibar, et elle est
fréquentée par des traficants arabes, échangeant des es-
claves et de Pivoire contre des verroteries avec les indi-
gènes. Ceux-ci étant donc accoutumés à recevoir des
étrangers sur leur territoire, il est présumable que les
voyageurs ne trouveront point d'hostilité sérieuse sur
cette ligne de leur exploration. C'est dans leur marche
postérieure vers le nord, entre le lac et Kondo-Kouro
sur le Nil que s'élèveront très-probablement les difficul-
tés réelles; non-seulement les idiomes des indigènes dif-
fèrent de ceux qu'on parle au sud de l'équateur, mais
n'ayant point de relations avec les étrangers, leur hos-
tilité envers ces derniers et les tribus voisines est con-
sidérable, et dépendant comme le sera le capitaine Speke
des dispositions des naturels pour ses moyens de trans-
port , il peut rencontrer dans sa marche des empêche-
ments insurmontables.
» A l'appui de cette appréhension je puis dire que dans
plus d'une occasion j'ai eu le malheur moi-même d'être
abandonné de mes porteurs, qui un instant retenus par
mes menaces, m'ont jeté dans d'énormes embarras à la
suite de leur désertion complète, me réduisant une
fois dans l'impossibilité d'avancer ou de reculer pendant
des mois entiers.
» En outre, à moins que l'expédition n'atteigne Kondo-
Kouro dans les mois de décembre ou de janvier, au mo
ment où les traficants arrivent dans leurs bateaux de
Kartoum pour la traite de l'ivoire, le capitaine Speke
et sa suite seront privés de tous moyens de transports
pour descendre le Nil, et leurs perplexités, on peut le
croire, seront encore aggravées par la consommation de
leurs ressources pendant douze ou quinze mois, période
calculée par le capitaine Speke pour son expédition de
Zanzibar à Kondo-Kouro. Ses articles d'échanges seront
bien près d'être épuisés, et incapable de continuer sa
route, il est à craindre qu'il n'ait à souffrir beaucoup
par l'effet de ces diverses circonstances.
» Pour son retour c'est à ce point que je me propose
de conduire deux ou trois bons bateaux chargés de
grains, ainsi que de tous les objets nécessaires pour les
besoins de sa caravane et d'attendre là son arrivée. Moi-
même partant de ce lieu, accompagné d'une puissante
escorte d'Arabes armés, natifs du Soudan, j'ai l'intention
de suivre le long du rivage le fleuve qui a cessé d'être
navigable, dans le but d'aller au-devant des voyagenrs
et de les conduire vers les bateaux préparés pour leur
réception. Si la théorie du capitaine Speke prétendant
que la source du Nil est dans le lac Nyanza ne se véri-
fie pas, et si l'intrépide voyageur est trompé dans ses
espérances, j'ai l'ambition avec l'aide de Dieu de remon-
ter la rivière jusqu'à sa source. De tous les systèmes
publiés sur le sujet, je me limiterai à ceux qui, au-
jourd'hui basés sur les découvertes les plus récentes,
sont le plus généralement accrédités, c'est-à-dire ou que
le Nil sort du lac Nyaoza ou qu'il doit ses eaux aux
montagnes perpétuellement couvertes de neige, dont
les pics les plus élevés sont ceux de Kenia et de Kili-
majaro. Sans être engagé par aucune de ces théories,
j'ai le projet d'adopter ce qui me paraît la façon la
plus pratique de résoudre le mystère ; en d'autres termes
de me laisser guider simplement par le cours de l'eau.
n Le capitaine Speke, en examinant les limites sep-
tentrionales du lac Nyanza, découvrira probablement un
cours d'eau allant vers l'ouest et sera mis à même de
jeter de nouvelles lumières sur une rivière très-consi-
dérable, dont l'existence m'a été apprise par les Niam-
Niam, durant ma dernière expédition commerciale en
1858. Tandis que d'après mon calcul approximatif, dé-
pourvu de tout instrument, je pensais être arrivé près de
l'équateur, j'appris que l'extrémité méridionale du terri-
toire des Niam-Niam était bordée par une vaste rivière,
dontlecours me fut distinctement défini comme se diri-
geant de l'orient vers le soleil couchant. Prenant^en con-
sidération que nos connaissances ne s'étendent qu'à une
très-petite distance de la côte occidentale dé l'Afrique
vers l'intérieur, et qu'à l'exception du Niger nous n'a-
vons guère que des conjectures sur la direction des au-
tres cours d'eau, je serais porté à croire que la rivière
dont on me parlait pouvait être un gros tributaire du
Congo ou quelqu'un de ces larges fleuves qui se dé-
chargent au sud de l'océan Atlantique. C'est sur cette
rivière vaste et navigable, au point le plus central de
l'Afrique, que je compte recueillir les premiers fruits des
Soudan et l'Egypte. En conséquence, le capitaine s'est
mis en route pour aller examiner avec soin les diverses
rives du lac Nyanza, d'où il a l'intention de se diriger
, vers un point connu sur le Nil dans l'Afrique centrale.
M. Petherick, consul anglais à Kartoum, a de son côté
formé le dessein de partir de cette ville pour remonter
le Nil en allant au-devant de cette expédition, et si
les hypothèses du capitaine Speke ne se réalisaient
point, il tenterait pour son compte la découverte en
suivant la ligne du fleuve jusqu'à son origine.
M. Petherick, pour son projet, réclame le concours
du capital britannique ; dans ce but il a déjà exposé
ses idées devant plusi urs meetings. Nous avons
entre autres remarqué les considérations qu'il a pré-
sentées à Liverpool devant une réunion nombreuse des
principaux négociants de ce port.
Suivant l'usage anglais il se propose de faire mar-
cher les conquêtes commerciales de front avec les
conquêtes de la géographie, et il a tracé le tableau des
avantages qu'on pourrait recueillir d'une large et
facile communication avec la riche et vaste vallée
du Nil.
Ces questions se rattachent assez sérieusement aux
intérêts du canal de Suez pour que nous ayons à
les étudier nous-même, et à recueillir les renseigne-
ments qui peuvent les éclairer. C'est pourquoi nous
reproduisons le discours do M. Petherick comme le
témoignage d'un homme familier avec les pays et
les populations dont il parle.
Il s'est exprimé en ces termes :
« Le capitaine Speke assisté d'une escorte qui lui a
été fournie par le prince de Zanzibar, fils de l'iman de
Mascate, ne rencontrera, on l'espère, que des difficultés
ordinaires de transport jusqu'à son arrivée au point de
sa dernière et importante découverte, le lac Nyanza.
Cette contrée est en nombre rond à 500 milles géogra-
phiques (environ 800 kilomètres) de Zanzibar, et elle est
fréquentée par des traficants arabes, échangeant des es-
claves et de Pivoire contre des verroteries avec les indi-
gènes. Ceux-ci étant donc accoutumés à recevoir des
étrangers sur leur territoire, il est présumable que les
voyageurs ne trouveront point d'hostilité sérieuse sur
cette ligne de leur exploration. C'est dans leur marche
postérieure vers le nord, entre le lac et Kondo-Kouro
sur le Nil que s'élèveront très-probablement les difficul-
tés réelles; non-seulement les idiomes des indigènes dif-
fèrent de ceux qu'on parle au sud de l'équateur, mais
n'ayant point de relations avec les étrangers, leur hos-
tilité envers ces derniers et les tribus voisines est con-
sidérable, et dépendant comme le sera le capitaine Speke
des dispositions des naturels pour ses moyens de trans-
port , il peut rencontrer dans sa marche des empêche-
ments insurmontables.
» A l'appui de cette appréhension je puis dire que dans
plus d'une occasion j'ai eu le malheur moi-même d'être
abandonné de mes porteurs, qui un instant retenus par
mes menaces, m'ont jeté dans d'énormes embarras à la
suite de leur désertion complète, me réduisant une
fois dans l'impossibilité d'avancer ou de reculer pendant
des mois entiers.
» En outre, à moins que l'expédition n'atteigne Kondo-
Kouro dans les mois de décembre ou de janvier, au mo
ment où les traficants arrivent dans leurs bateaux de
Kartoum pour la traite de l'ivoire, le capitaine Speke
et sa suite seront privés de tous moyens de transports
pour descendre le Nil, et leurs perplexités, on peut le
croire, seront encore aggravées par la consommation de
leurs ressources pendant douze ou quinze mois, période
calculée par le capitaine Speke pour son expédition de
Zanzibar à Kondo-Kouro. Ses articles d'échanges seront
bien près d'être épuisés, et incapable de continuer sa
route, il est à craindre qu'il n'ait à souffrir beaucoup
par l'effet de ces diverses circonstances.
» Pour son retour c'est à ce point que je me propose
de conduire deux ou trois bons bateaux chargés de
grains, ainsi que de tous les objets nécessaires pour les
besoins de sa caravane et d'attendre là son arrivée. Moi-
même partant de ce lieu, accompagné d'une puissante
escorte d'Arabes armés, natifs du Soudan, j'ai l'intention
de suivre le long du rivage le fleuve qui a cessé d'être
navigable, dans le but d'aller au-devant des voyagenrs
et de les conduire vers les bateaux préparés pour leur
réception. Si la théorie du capitaine Speke prétendant
que la source du Nil est dans le lac Nyanza ne se véri-
fie pas, et si l'intrépide voyageur est trompé dans ses
espérances, j'ai l'ambition avec l'aide de Dieu de remon-
ter la rivière jusqu'à sa source. De tous les systèmes
publiés sur le sujet, je me limiterai à ceux qui, au-
jourd'hui basés sur les découvertes les plus récentes,
sont le plus généralement accrédités, c'est-à-dire ou que
le Nil sort du lac Nyaoza ou qu'il doit ses eaux aux
montagnes perpétuellement couvertes de neige, dont
les pics les plus élevés sont ceux de Kenia et de Kili-
majaro. Sans être engagé par aucune de ces théories,
j'ai le projet d'adopter ce qui me paraît la façon la
plus pratique de résoudre le mystère ; en d'autres termes
de me laisser guider simplement par le cours de l'eau.
n Le capitaine Speke, en examinant les limites sep-
tentrionales du lac Nyanza, découvrira probablement un
cours d'eau allant vers l'ouest et sera mis à même de
jeter de nouvelles lumières sur une rivière très-consi-
dérable, dont l'existence m'a été apprise par les Niam-
Niam, durant ma dernière expédition commerciale en
1858. Tandis que d'après mon calcul approximatif, dé-
pourvu de tout instrument, je pensais être arrivé près de
l'équateur, j'appris que l'extrémité méridionale du terri-
toire des Niam-Niam était bordée par une vaste rivière,
dontlecours me fut distinctement défini comme se diri-
geant de l'orient vers le soleil couchant. Prenant^en con-
sidération que nos connaissances ne s'étendent qu'à une
très-petite distance de la côte occidentale dé l'Afrique
vers l'intérieur, et qu'à l'exception du Niger nous n'a-
vons guère que des conjectures sur la direction des au-
tres cours d'eau, je serais porté à croire que la rivière
dont on me parlait pouvait être un gros tributaire du
Congo ou quelqu'un de ces larges fleuves qui se dé-
chargent au sud de l'océan Atlantique. C'est sur cette
rivière vaste et navigable, au point le plus central de
l'Afrique, que je compte recueillir les premiers fruits des
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