Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. -- 43
1856 par un décret ainsi motivé : « Considérant que
n le percement projeté de l'isthme de Suez aura une
» grande influence sur le commerce et la navigation
» générale du monde, et qu'il est de la plus haute
J) importance de fixer l'attention des commerçants et
» des armateurs des Pays - Bas sur ce changement
» en expectative, ainsi que sur les moyens qui de-
» vront être employés pour supporter les conséquen-
» ces de ce changement, sinon avec avantage. » Le
décret instituant la commission désignait pour en
faire partie les hommes les plus compétents, des
présidents de chambres de c- mmerce, des ingénieurs,
des armateurs, etc. Les conclusions du rapport sont
favorables à l'entreprise, bien que les membres de la
commission considèrent le percement de l'isthme
comme devant être moins favorable au commerce de
la Hollande qu'à celui d'autres nations, l'Angleterre
entre autres.
» Tous ceux qui, à un titre quelconque, s'intéres-
sent au succès de l'œuvre grandiose dont M. de Les-
seps a pris l'initiative, consulteront avec fruit ce
nouveau recueil de documents. Nous nous bornons
à le signaler à leur attention, ne voulant point re-
venir en ce moment sur les questions spéciales que
nous avons précédemment examinées. Le moment
approche où les actionnaires seront réunis en assem-
blée générale; nous aurons alors occasion d'exami-
ner la situation financière de l'entreprise, de consta-
ter l'état d'avancement des travaux, les divers obs-
tacles que la Compagnie aura eu à surmonter. Il est
désirable, pour l'honneur même de nos voisins d'ou-
tre-Manche, que nous n'ayons plus à combattre les
malveillantes oppositions du genre de celles que sir
Henri Bulwer a récemment soulevées à Constantino-
ple. Si l'Angleterre doit plus qu'aucune autre nation
profiter des avantages que toutes les marines euro-
péennes et asiatiques sont appelées à retirer de la
création du canal de Suez, ce n'est pas une raison
pour qu'elle entrave, par de puériles récriminations,
l'achèvement de cette belle et féconde entreprise.
» Louis JOURDAN. »
(Siècle, 48 janvier 1861.)
EGYPTE ET TURQUIE,
La presse française s'est beaucoup occupée dans
ces derniers temps de la visite que S. A. le vice-roi,
d'Egypte avait manifesté l'intention de rendre aux vil-
les saintes de l'islamisme. La réalité du projet et son
opportunité ont été fort débattues, et dans toute cette
discussion le vice-roi a pu trouver encore de nou-
veaux témoignages de l'attachement que notre presse
porte à son gouvernement. Quant au projet nous
le croyons sérieux , et nous croyons même qu'il
est sur le point de s'exécuter. Quant aux appréhen-
sions qu'il a suscitées, nous croyons que le vice-roi
est le meilleur juge de l'opportunité de ses actes, et
que s'il s'éloigne du siège de son gouvernement, la
sécurité du pays n'a rien à craindre de cette absence
momentanée.
A-t-cn oublié la tranquillité de l'Egypte pendant le
voyage plus lointain que Mohammed-Saïd entreprit, il
y a deux ans, dans ses provinces, de l'Afrique cen-
trale, à 400 ou 500 lieues du centre de son gouver-
nement. Le voyage à Médine est à coup sûr moins
terrible que le voyage à Karthoum.
Cependant ce projet a donné lieu à certaines com-
munications entre la Porte et le gouvernement égyp-
tien. Voici en quels termes ces communications sont
racontées et appréciées par le Journal des Débats du
19 janvier
J. RosÉ.
« Nos lecteurs savent que le pacha d'Egypte Saïd-
Pacha avait projeté d'accomplir un pèlerinage à la Mec-
que. Il avait par pure courtoisie informé la Porte de ce
voyage. Toujours soumise à quelque influence jalouse,
la Porte a élevé la prétention de confier pendant son
voyage le gouvernement par intérim de l'Egypte à un
dignitaire choisi à Constantinople. Comme, en vertu des
traités, la vice-royauté est héréditaire dans la famille
de Méhémet-Ali, une telle prétention, si elle eût été ac-
ceptée par Saïd-Pacha, eût créé un précédent qui eût
pu altérer assez gravement la nature des rapports lé-
gaux qui existent entre la Porte et la vice-royauté
égyptienne. Aussi dit-on que Saïd-Pacha, pour couper
court à cette contestation, ajourne son voyage. On a
accusé quelquefois Saïd-Pacha de n'être pas bon mu-
sulman, parce qu'il protège chrétiens et musulmans de
la même autorité impartiale. N'est-il pas bien singu-
lier que les intrigues des mêmes gens qui ont dirigé
contre lui cette accusation perfide mettent des entraves
à son voyage pour les villes saintes et lui enlèvent une
occasion si éclatante de prouver son attachement à la
loi du prophète? Nous qui savons de quelle faveur spé-
ciale le fils de Méhémet-Ali entoure les Français, nous
ne pouvons que regretter vivement le procédé de la
Porte à son égard. Il serait fâcheux que sa sympathie
pour nous fût pour quelque chose dans les contrariétés
mesquines qu'on lui suscite. »
NOUVELLES D'EGYPTE
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
« Alexandrie, 18 anvicr.
» Nous avons aujourd'hui à enregistrer un change-
ment de ministère.
» Ce changement est très-bien interprété par l'opinion
publique, ou ce qui en tient lieu ici. Je veux dire que
les élus du jour jouissent de l'estime générale.
» Le nouveau ministre des affaires étrangères, Zul-
fikar-Pacha, surtout, est un homme dont la haute ho-
norabilité est généralement reconnue. Son prédéces-
seur, Chérif-Pacha, doit, assure-t-on, être incessamment
nommé généralissime de l'armée égyptienne ; c'est un
1856 par un décret ainsi motivé : « Considérant que
n le percement projeté de l'isthme de Suez aura une
» grande influence sur le commerce et la navigation
» générale du monde, et qu'il est de la plus haute
J) importance de fixer l'attention des commerçants et
» des armateurs des Pays - Bas sur ce changement
» en expectative, ainsi que sur les moyens qui de-
» vront être employés pour supporter les conséquen-
» ces de ce changement, sinon avec avantage. » Le
décret instituant la commission désignait pour en
faire partie les hommes les plus compétents, des
présidents de chambres de c- mmerce, des ingénieurs,
des armateurs, etc. Les conclusions du rapport sont
favorables à l'entreprise, bien que les membres de la
commission considèrent le percement de l'isthme
comme devant être moins favorable au commerce de
la Hollande qu'à celui d'autres nations, l'Angleterre
entre autres.
» Tous ceux qui, à un titre quelconque, s'intéres-
sent au succès de l'œuvre grandiose dont M. de Les-
seps a pris l'initiative, consulteront avec fruit ce
nouveau recueil de documents. Nous nous bornons
à le signaler à leur attention, ne voulant point re-
venir en ce moment sur les questions spéciales que
nous avons précédemment examinées. Le moment
approche où les actionnaires seront réunis en assem-
blée générale; nous aurons alors occasion d'exami-
ner la situation financière de l'entreprise, de consta-
ter l'état d'avancement des travaux, les divers obs-
tacles que la Compagnie aura eu à surmonter. Il est
désirable, pour l'honneur même de nos voisins d'ou-
tre-Manche, que nous n'ayons plus à combattre les
malveillantes oppositions du genre de celles que sir
Henri Bulwer a récemment soulevées à Constantino-
ple. Si l'Angleterre doit plus qu'aucune autre nation
profiter des avantages que toutes les marines euro-
péennes et asiatiques sont appelées à retirer de la
création du canal de Suez, ce n'est pas une raison
pour qu'elle entrave, par de puériles récriminations,
l'achèvement de cette belle et féconde entreprise.
» Louis JOURDAN. »
(Siècle, 48 janvier 1861.)
EGYPTE ET TURQUIE,
La presse française s'est beaucoup occupée dans
ces derniers temps de la visite que S. A. le vice-roi,
d'Egypte avait manifesté l'intention de rendre aux vil-
les saintes de l'islamisme. La réalité du projet et son
opportunité ont été fort débattues, et dans toute cette
discussion le vice-roi a pu trouver encore de nou-
veaux témoignages de l'attachement que notre presse
porte à son gouvernement. Quant au projet nous
le croyons sérieux , et nous croyons même qu'il
est sur le point de s'exécuter. Quant aux appréhen-
sions qu'il a suscitées, nous croyons que le vice-roi
est le meilleur juge de l'opportunité de ses actes, et
que s'il s'éloigne du siège de son gouvernement, la
sécurité du pays n'a rien à craindre de cette absence
momentanée.
A-t-cn oublié la tranquillité de l'Egypte pendant le
voyage plus lointain que Mohammed-Saïd entreprit, il
y a deux ans, dans ses provinces, de l'Afrique cen-
trale, à 400 ou 500 lieues du centre de son gouver-
nement. Le voyage à Médine est à coup sûr moins
terrible que le voyage à Karthoum.
Cependant ce projet a donné lieu à certaines com-
munications entre la Porte et le gouvernement égyp-
tien. Voici en quels termes ces communications sont
racontées et appréciées par le Journal des Débats du
19 janvier
J. RosÉ.
« Nos lecteurs savent que le pacha d'Egypte Saïd-
Pacha avait projeté d'accomplir un pèlerinage à la Mec-
que. Il avait par pure courtoisie informé la Porte de ce
voyage. Toujours soumise à quelque influence jalouse,
la Porte a élevé la prétention de confier pendant son
voyage le gouvernement par intérim de l'Egypte à un
dignitaire choisi à Constantinople. Comme, en vertu des
traités, la vice-royauté est héréditaire dans la famille
de Méhémet-Ali, une telle prétention, si elle eût été ac-
ceptée par Saïd-Pacha, eût créé un précédent qui eût
pu altérer assez gravement la nature des rapports lé-
gaux qui existent entre la Porte et la vice-royauté
égyptienne. Aussi dit-on que Saïd-Pacha, pour couper
court à cette contestation, ajourne son voyage. On a
accusé quelquefois Saïd-Pacha de n'être pas bon mu-
sulman, parce qu'il protège chrétiens et musulmans de
la même autorité impartiale. N'est-il pas bien singu-
lier que les intrigues des mêmes gens qui ont dirigé
contre lui cette accusation perfide mettent des entraves
à son voyage pour les villes saintes et lui enlèvent une
occasion si éclatante de prouver son attachement à la
loi du prophète? Nous qui savons de quelle faveur spé-
ciale le fils de Méhémet-Ali entoure les Français, nous
ne pouvons que regretter vivement le procédé de la
Porte à son égard. Il serait fâcheux que sa sympathie
pour nous fût pour quelque chose dans les contrariétés
mesquines qu'on lui suscite. »
NOUVELLES D'EGYPTE
(Correspondance particulière du CONSTITUTIONNEL.)
« Alexandrie, 18 anvicr.
» Nous avons aujourd'hui à enregistrer un change-
ment de ministère.
» Ce changement est très-bien interprété par l'opinion
publique, ou ce qui en tient lieu ici. Je veux dire que
les élus du jour jouissent de l'estime générale.
» Le nouveau ministre des affaires étrangères, Zul-
fikar-Pacha, surtout, est un homme dont la haute ho-
norabilité est généralement reconnue. Son prédéces-
seur, Chérif-Pacha, doit, assure-t-on, être incessamment
nommé généralissime de l'armée égyptienne ; c'est un
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