Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
46 L'ISTHME DE SUEZ,
» En effet, le traité de Tien-Tsin limitait à l'embou-
chure du fleuve Amour, c'est-à-dire au 538 degré de
latitude nord; les possessions russes sur le rivage de
la mer. Le nouveau traité les amène au 42c degré, ce
qui fait 11* ou 660 milles marins de côtes ajoutées d'un
trait de plume aux possessions russes sur le Pacifique :
une étendue égale, sinon supérieure, à toutes les cô-
tes de France, depuis Bayonne jusqu'à Dunkerque.
# Et que l'on ne croie pas que ce vaste territoire soit
un désert sans valeur et sans production possible. C'est,
au contraire, un pays d'une rare fécondité. Une végé-
tation puissante couvre les montagnes de la Mant-
chourie ; on y trouve des forêts d'arbres de haute futaie
et d'essences précieuses, qui fourniront à la marine
russe des bois de construction d'une grande valeur. En
outre, toute cette côte, connue sous la dénomination de
Manche de Tartarie, possède des ports excellents dont
quelques-uns ont été reconnus par Lapeyrouse en 1787.
La mer, qui s'étend entre la côte et l'île Séghalien, est
extrêmement poissonneuse et peut devenir une source
de richesse par l'exportation du poisson sur toutes les
côtes orientales de l'Asie, où ce produit est extrême-
ment recherché.
» C'est donc une merveilleuse acquisition que les
Russes viennent de faire, sans dégainer et sans bourse
délier. La diplomatie moscovite vient d'obtenir en
Chine un succès qui dédommage la Russie de l'échec
que ses armes ont subi en Crimée, il y a six ans. Ce
succès doit encourager le czar à marcher dans une
voie où les plus sérieux avantages qu'il pourra rem-
porter, non-seulement n'exciteront pas les jalousies des
puissances européennes, mais n'attireront pas leur
attention.
» E. MOUTTET. ))
LES RUSSES VERS L'INDUS
Nous venons de voir les magnifiques acquisitions
commerciales et militaires que la Russie a su se mé-
nager en Chine ; ses progrès du côté de l'Inde n'in-
quiètent pas moins la presse britannique, et le Man-
chester Guardian nous rend compte en ces termes, d'a-
près une lettre d'Odessa, sous la date du 5 janvier,
d'un nouvel incident de cette lente, mais inévitable
approche.
« Nous venons de recevoir des nouvelles d'Orenbourg,
annonçant qu'une forte troupe de 15,000 Turcomans,
était sortie du Khokand, emmenant avec eux huit
pièces d'artillerie. Après une marche assez courte,
ils rencontrèrent les postes avancés des Russes entre
les forts de Kosbeg et de Vimajà. Le colonel Kov-
pakowski commandait les Russes, dont les forces con-
sistaient en un régiment de cavalerie, deux régiments
d'infanterie et une compagnie de sapeurs. Les Turco-
mans furent complètement défaits, avec une perte de
1,800 tués ou blessés, et ils laissèrent dans les mains des
vainqueurs un grand nombre de prisonniers, tous leurs
canons, leurs munitions, etc. Cette victoire est impor-
tante, parce qu'elle ouvre par leKhokand la route directe
sur FAnghanistan ; cette route tourne complètement la
Perse et livre aux Russes le libre chemin de l'Inde,-
conformément aux plans que leur ont légués Pierre le
Grand et Catherine II. »
Et cependant, tandis que les Russes s'avancent
ainsi de plus en plus vers la frontière de l'Inde par
la voie de terre, il est au gouvernement anglais des
hommes qui font tout ce qu'ils peuvent pour que l'An-
gleterre reste éloignée de 3,000 lieues de plus de la
frontière de mer, la seule par laquelle elle puisse ac-
courir à la défense de son empire indien !
J. MGNGIN.
LA SALUBRITÉ DE L'ÉGYPTE.
Nous recevons d'Alexandrie Une communication sur
la vie et la santé des populations égyptiennes qui
nous paraît des plus intéressantes, au point de vue de
la science médicale et de la statistique. C'est un
rapport officiel et par conséquent un document qui a
droit à la confiance des observateurs. Ils y trouve-
ront sur la salubrité du climat de l'Egypte, la vi-
gueur et la longévité de ses habitants, des détails
qui sont de nature à nous surpréndre en Europe.
Ainsi nous y remarquons qu'à Damiette seulement, le
rapport constate de nombreux cas où l'existence des
habitants de la contrée s'est prolongée à cent, cent dix
et même jusqu'à cent trente ans. Déjà, sur des faits
analogues, notre journal avait publié, le 25 juillet
1858, une lettre de M. Henricy-Bey, alors occupant la
présidence du conseil sanitaire d'Egypte. La lettre
confirme le rapport, le rapport confirme la lettre. Il
est surtout pour nous remarquable que cette pièce
indique les contrées qui s'étendent autour du lac
Menzaleh, c'est-à-dire celles qui forment la tête du
canal maritime, comme un des points où les longé-
vités sont les plus nombreuses et les plus prolongées.
Ajoutons que les savants et les physiologistes trou-
veront dans ce travail un recueil d'observations dont
plus d'une nous paraît nouvelle autant qu'utile.
JULES RosÉ.
Rapport à l'intendance sanitaire d'Egypte, par son
président M. Colucci-Bey.
Messieurs,
La statistique, ou pour mieux dire les quelques no-
tes statistiques qu'on a recueillies depuis quelques an-
nées en Egypte l'ont été par l'administration sanitaire,
dans le seul but et dans la limite des rapports que peut
avoir cette science avec l'état de la santé publique.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire lors même
qu'on voudrait se borner à utiliser ses données pure-
ment et simplement pour le service sanitaire. En effet,
le chiffre des naissances et de la mortalité qui est un
des éléments les plus importants de cette science, offre
des phases et des.' luodifications si diverses que le philo-
» En effet, le traité de Tien-Tsin limitait à l'embou-
chure du fleuve Amour, c'est-à-dire au 538 degré de
latitude nord; les possessions russes sur le rivage de
la mer. Le nouveau traité les amène au 42c degré, ce
qui fait 11* ou 660 milles marins de côtes ajoutées d'un
trait de plume aux possessions russes sur le Pacifique :
une étendue égale, sinon supérieure, à toutes les cô-
tes de France, depuis Bayonne jusqu'à Dunkerque.
# Et que l'on ne croie pas que ce vaste territoire soit
un désert sans valeur et sans production possible. C'est,
au contraire, un pays d'une rare fécondité. Une végé-
tation puissante couvre les montagnes de la Mant-
chourie ; on y trouve des forêts d'arbres de haute futaie
et d'essences précieuses, qui fourniront à la marine
russe des bois de construction d'une grande valeur. En
outre, toute cette côte, connue sous la dénomination de
Manche de Tartarie, possède des ports excellents dont
quelques-uns ont été reconnus par Lapeyrouse en 1787.
La mer, qui s'étend entre la côte et l'île Séghalien, est
extrêmement poissonneuse et peut devenir une source
de richesse par l'exportation du poisson sur toutes les
côtes orientales de l'Asie, où ce produit est extrême-
ment recherché.
» C'est donc une merveilleuse acquisition que les
Russes viennent de faire, sans dégainer et sans bourse
délier. La diplomatie moscovite vient d'obtenir en
Chine un succès qui dédommage la Russie de l'échec
que ses armes ont subi en Crimée, il y a six ans. Ce
succès doit encourager le czar à marcher dans une
voie où les plus sérieux avantages qu'il pourra rem-
porter, non-seulement n'exciteront pas les jalousies des
puissances européennes, mais n'attireront pas leur
attention.
» E. MOUTTET. ))
LES RUSSES VERS L'INDUS
Nous venons de voir les magnifiques acquisitions
commerciales et militaires que la Russie a su se mé-
nager en Chine ; ses progrès du côté de l'Inde n'in-
quiètent pas moins la presse britannique, et le Man-
chester Guardian nous rend compte en ces termes, d'a-
près une lettre d'Odessa, sous la date du 5 janvier,
d'un nouvel incident de cette lente, mais inévitable
approche.
« Nous venons de recevoir des nouvelles d'Orenbourg,
annonçant qu'une forte troupe de 15,000 Turcomans,
était sortie du Khokand, emmenant avec eux huit
pièces d'artillerie. Après une marche assez courte,
ils rencontrèrent les postes avancés des Russes entre
les forts de Kosbeg et de Vimajà. Le colonel Kov-
pakowski commandait les Russes, dont les forces con-
sistaient en un régiment de cavalerie, deux régiments
d'infanterie et une compagnie de sapeurs. Les Turco-
mans furent complètement défaits, avec une perte de
1,800 tués ou blessés, et ils laissèrent dans les mains des
vainqueurs un grand nombre de prisonniers, tous leurs
canons, leurs munitions, etc. Cette victoire est impor-
tante, parce qu'elle ouvre par leKhokand la route directe
sur FAnghanistan ; cette route tourne complètement la
Perse et livre aux Russes le libre chemin de l'Inde,-
conformément aux plans que leur ont légués Pierre le
Grand et Catherine II. »
Et cependant, tandis que les Russes s'avancent
ainsi de plus en plus vers la frontière de l'Inde par
la voie de terre, il est au gouvernement anglais des
hommes qui font tout ce qu'ils peuvent pour que l'An-
gleterre reste éloignée de 3,000 lieues de plus de la
frontière de mer, la seule par laquelle elle puisse ac-
courir à la défense de son empire indien !
J. MGNGIN.
LA SALUBRITÉ DE L'ÉGYPTE.
Nous recevons d'Alexandrie Une communication sur
la vie et la santé des populations égyptiennes qui
nous paraît des plus intéressantes, au point de vue de
la science médicale et de la statistique. C'est un
rapport officiel et par conséquent un document qui a
droit à la confiance des observateurs. Ils y trouve-
ront sur la salubrité du climat de l'Egypte, la vi-
gueur et la longévité de ses habitants, des détails
qui sont de nature à nous surpréndre en Europe.
Ainsi nous y remarquons qu'à Damiette seulement, le
rapport constate de nombreux cas où l'existence des
habitants de la contrée s'est prolongée à cent, cent dix
et même jusqu'à cent trente ans. Déjà, sur des faits
analogues, notre journal avait publié, le 25 juillet
1858, une lettre de M. Henricy-Bey, alors occupant la
présidence du conseil sanitaire d'Egypte. La lettre
confirme le rapport, le rapport confirme la lettre. Il
est surtout pour nous remarquable que cette pièce
indique les contrées qui s'étendent autour du lac
Menzaleh, c'est-à-dire celles qui forment la tête du
canal maritime, comme un des points où les longé-
vités sont les plus nombreuses et les plus prolongées.
Ajoutons que les savants et les physiologistes trou-
veront dans ce travail un recueil d'observations dont
plus d'une nous paraît nouvelle autant qu'utile.
JULES RosÉ.
Rapport à l'intendance sanitaire d'Egypte, par son
président M. Colucci-Bey.
Messieurs,
La statistique, ou pour mieux dire les quelques no-
tes statistiques qu'on a recueillies depuis quelques an-
nées en Egypte l'ont été par l'administration sanitaire,
dans le seul but et dans la limite des rapports que peut
avoir cette science avec l'état de la santé publique.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire lors même
qu'on voudrait se borner à utiliser ses données pure-
ment et simplement pour le service sanitaire. En effet,
le chiffre des naissances et de la mortalité qui est un
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