Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L UNION DES DEUX MERS. 45
du territoire de l'Amour, les'frontières orientales entre
les deux États furent, il est vrai, fixées, mais sans la
précision nécessaire pour éviter toute contestation. Les
frontières de l'occident étaient jusqu'à présent imagi-
naires. Pour mettre fin à cet inconvénient, le général-
major Nicolas Ignatieff emporta dans son portefeuille
un premier projet de traité additionnel lorsqu'il partit
pour la Chine l'année passée, attendant les succès des
alliés pour soumettre au gouvernement chinois les of-
fres du gouvernement russe, qui, voyant les progrès
des armées française et anglaise, envoya au général
Ignatieff un second projet avec l'ordre de se mettre en
rapport avec la mission spirituelle russe à Pékin, et de
profiter des circonstances pour en finir. Cela fut fait
ainsi. Le traité se compose de quinze articles avec un
protocole de ratifications échangé le 14 novembre entre
le général Ignatieff et le prince de première classe de
l'empire Dajzine Gim-Zin-Wan.
» Jusqu'à la jonction de l'Ussuri avec l'Amour, le ter-
ritoire sur la rive gauche appartient à la Russie, sur la
rive droite à la Chine. Au delà de l'Ussuri jusqu'au lac
Chinkaj la frontière suit le courant de l'Ussuri et du
Sungatch.
» Le territoire sur la rive droite de ce fleuve appar-
tient à la Russie, sur la rive gauche à la Chine. A par-
tir de l'embouchure du Sungatch la ligne de frontière
coupe le lac Chinkaj, s'étend jusqu'au fleuve Belen-che
(Tor), et de l'embouchure de ce fleuve suit la crête de
montagnes jusqu'à l'embouchure du Chubiton, et de là
par les montagnes entre le fleuve Chount-Choun et la
mer le long du Tu-min-Asin. Ici également le territoire
oriental appartient à la Russie, le territoire occidental
à la Chine. La ligne de frontière aboutit au Tu-min-
Asin à 20 werstes chinoises au-dessus de l'embouchure
sur la mer. La frontière est marquée sur la carte par
les lettres de l'alphabet russe. Elle est fixée pour l'éter-
nité, dit le premier article du traité.
» La frontière occidentale nouvellement acquise in-
corpore à la Russie un vaste territoire jusqu'à présent
en litige, et procure à la Russie la faculté de flanquer
les possessions du Khokand dont les frontières ont été
franchies récemment par les troupes russes pour détruire
Pichpek et Kastek, les deux forteresses du Khokand, qui
protègent le pays de ce côté. Cette frontière suit main-
tenant le courant des montagnes et des fleuves chinois,
à partir du dernier phare Cha-Bin-Dalaga (érigé en 1128
en vertu du traité de Kakhtal), au sud ouest jusqu'au
lac Zef-San, et au delà jusqu'aux montagnes qui, plus
au sud, occupent le lac Issikuf, et s'appellent Tengeri-
schan, Kirgisninattau, Tian-schan-pan-Iu; ensuite, sui-
vant le cours de ces montagnes, la ligne des frontières
aboutit au Khokand.
» Les points de discussion relativement à cette fron-
tière seront désormais soumis à la solution d'une
commission composée de Russes et de Chinois, qui
feront des cartes et des protocoles selon la teneur du
traité.
» Le commerce par les frontières orientales est libre;
le trafic d'échange n'est frappé d'aucun droit. Aux né-
gociants russes est réservé le droit de commerce, voyage
et transport, de Kiakta à Pékin, ainsi que dans les villes
d'Uruga et Kalgan, où ils peuvent établir le commerce
en gros. A Uruga, il y aura un consulat russe.
» Les Chinois peuvent aller en Russie faire leur com-
merce. Les Russes voyageront librement en Chine, à
condition seulement de ne pas se rassembler plus de
deux cents personnes dans le même lieu.
» A Kacbgar, le commerce est libre en vertu des sti-
pulations en vigueur pour Hi et Tarbagat.
» Le gouvernement chinois cède un territoire suffisant
à l'établissement d'une factorerie avec dépôts, maga-
sins, chapelle, etc.; un autre pour le cimetière et pour
le pâturage.
» Les Russes circulent librement sur les marchés,
dans les boutiques et habitations des négociants chi-
nois.
« L'article 8 contient les stipulations relatives à la
juridiction, à la protection des marchands russes et
chinois, en russe et en chinois, et à l'extradition.
» Les paragraphes suivants règlent les rapports, cor-
respondances, entre les autorités des deux empires, et
notamment des autorités dans les provinces frontières ;
la circulation des courriers russes entre Kiakta et
Pékin.
» Les marchands russes en Chine sont autorisés à
établir un service postal à leurs frais, où ils voudront,
en prévenant préalablement les autorités chinoises.
C'est un privilége d'une grande importance.
» Les stipulations du traité de Nertchinsk et Kiakta
sont abrogés. »
Le Courrier du Havre ajoute à la lettre qui précède
les réflexions suivantes :
« Nous demandons pardon à nos lecteurs pour ces
détails minutieux sur des pays inconnus, même des
géographes les mieux renseignés: mais nous n'avons
pu nous dispenser de les reproduire, vu-que cet acte
forme tout uniment un des plus grands événements de
ce temps et dépasse de beaucoup en importance les
conventions signées à Pékin, en octobre dernier, par
les plénipotentiaires de la France et de l'Angleterre.
» Le traité de Tien-Tsin, conclu il y a quelques an-
nées à peine entre la Russie et la Chine, stipulait en fa-
veur de la première de ces puissances, la cession des
territoires situés sur la rive gauche de l'Amour, et le
droit de navigation sur ce fleuve jusqu'à son embou
chure dans la mer d'Ockotsk : double concession refu-
sée depuis des siècles par le gouvernement chinois.
C'était beaucoup, car, grâce à ces nouveaux arrange-
ments, la Russie pouvait expédier par eau les produits
de ses mines de Sibérie, et même une partie des pro-
duits de son industrie transcaucasienne vers le Pacifi-
que, et commencer une lutte commerciale sur les mar-
chés de Chine, du Japon et de l'Océanie avec les indus-
tries anglaise et américaine.
» Mais ces concessions, tout importantes qu'elles fus-
sent, n'ont pas paru suffisantes au cabinet de Saint-
Pétersbourg, qui a chargé un de ses diplomates les
plus habiles, le général Ignatieff, de négocier avec le
gouvernement chinois, sous forme d'explication du
traité de Tien-Tsin, un arrangement nouveau dont les
avantages en faveur de la Russie dépassent de beau-
coup ceux du traité primitif.
du territoire de l'Amour, les'frontières orientales entre
les deux États furent, il est vrai, fixées, mais sans la
précision nécessaire pour éviter toute contestation. Les
frontières de l'occident étaient jusqu'à présent imagi-
naires. Pour mettre fin à cet inconvénient, le général-
major Nicolas Ignatieff emporta dans son portefeuille
un premier projet de traité additionnel lorsqu'il partit
pour la Chine l'année passée, attendant les succès des
alliés pour soumettre au gouvernement chinois les of-
fres du gouvernement russe, qui, voyant les progrès
des armées française et anglaise, envoya au général
Ignatieff un second projet avec l'ordre de se mettre en
rapport avec la mission spirituelle russe à Pékin, et de
profiter des circonstances pour en finir. Cela fut fait
ainsi. Le traité se compose de quinze articles avec un
protocole de ratifications échangé le 14 novembre entre
le général Ignatieff et le prince de première classe de
l'empire Dajzine Gim-Zin-Wan.
» Jusqu'à la jonction de l'Ussuri avec l'Amour, le ter-
ritoire sur la rive gauche appartient à la Russie, sur la
rive droite à la Chine. Au delà de l'Ussuri jusqu'au lac
Chinkaj la frontière suit le courant de l'Ussuri et du
Sungatch.
» Le territoire sur la rive droite de ce fleuve appar-
tient à la Russie, sur la rive gauche à la Chine. A par-
tir de l'embouchure du Sungatch la ligne de frontière
coupe le lac Chinkaj, s'étend jusqu'au fleuve Belen-che
(Tor), et de l'embouchure de ce fleuve suit la crête de
montagnes jusqu'à l'embouchure du Chubiton, et de là
par les montagnes entre le fleuve Chount-Choun et la
mer le long du Tu-min-Asin. Ici également le territoire
oriental appartient à la Russie, le territoire occidental
à la Chine. La ligne de frontière aboutit au Tu-min-
Asin à 20 werstes chinoises au-dessus de l'embouchure
sur la mer. La frontière est marquée sur la carte par
les lettres de l'alphabet russe. Elle est fixée pour l'éter-
nité, dit le premier article du traité.
» La frontière occidentale nouvellement acquise in-
corpore à la Russie un vaste territoire jusqu'à présent
en litige, et procure à la Russie la faculté de flanquer
les possessions du Khokand dont les frontières ont été
franchies récemment par les troupes russes pour détruire
Pichpek et Kastek, les deux forteresses du Khokand, qui
protègent le pays de ce côté. Cette frontière suit main-
tenant le courant des montagnes et des fleuves chinois,
à partir du dernier phare Cha-Bin-Dalaga (érigé en 1128
en vertu du traité de Kakhtal), au sud ouest jusqu'au
lac Zef-San, et au delà jusqu'aux montagnes qui, plus
au sud, occupent le lac Issikuf, et s'appellent Tengeri-
schan, Kirgisninattau, Tian-schan-pan-Iu; ensuite, sui-
vant le cours de ces montagnes, la ligne des frontières
aboutit au Khokand.
» Les points de discussion relativement à cette fron-
tière seront désormais soumis à la solution d'une
commission composée de Russes et de Chinois, qui
feront des cartes et des protocoles selon la teneur du
traité.
» Le commerce par les frontières orientales est libre;
le trafic d'échange n'est frappé d'aucun droit. Aux né-
gociants russes est réservé le droit de commerce, voyage
et transport, de Kiakta à Pékin, ainsi que dans les villes
d'Uruga et Kalgan, où ils peuvent établir le commerce
en gros. A Uruga, il y aura un consulat russe.
» Les Chinois peuvent aller en Russie faire leur com-
merce. Les Russes voyageront librement en Chine, à
condition seulement de ne pas se rassembler plus de
deux cents personnes dans le même lieu.
» A Kacbgar, le commerce est libre en vertu des sti-
pulations en vigueur pour Hi et Tarbagat.
» Le gouvernement chinois cède un territoire suffisant
à l'établissement d'une factorerie avec dépôts, maga-
sins, chapelle, etc.; un autre pour le cimetière et pour
le pâturage.
» Les Russes circulent librement sur les marchés,
dans les boutiques et habitations des négociants chi-
nois.
« L'article 8 contient les stipulations relatives à la
juridiction, à la protection des marchands russes et
chinois, en russe et en chinois, et à l'extradition.
» Les paragraphes suivants règlent les rapports, cor-
respondances, entre les autorités des deux empires, et
notamment des autorités dans les provinces frontières ;
la circulation des courriers russes entre Kiakta et
Pékin.
» Les marchands russes en Chine sont autorisés à
établir un service postal à leurs frais, où ils voudront,
en prévenant préalablement les autorités chinoises.
C'est un privilége d'une grande importance.
» Les stipulations du traité de Nertchinsk et Kiakta
sont abrogés. »
Le Courrier du Havre ajoute à la lettre qui précède
les réflexions suivantes :
« Nous demandons pardon à nos lecteurs pour ces
détails minutieux sur des pays inconnus, même des
géographes les mieux renseignés: mais nous n'avons
pu nous dispenser de les reproduire, vu-que cet acte
forme tout uniment un des plus grands événements de
ce temps et dépasse de beaucoup en importance les
conventions signées à Pékin, en octobre dernier, par
les plénipotentiaires de la France et de l'Angleterre.
» Le traité de Tien-Tsin, conclu il y a quelques an-
nées à peine entre la Russie et la Chine, stipulait en fa-
veur de la première de ces puissances, la cession des
territoires situés sur la rive gauche de l'Amour, et le
droit de navigation sur ce fleuve jusqu'à son embou
chure dans la mer d'Ockotsk : double concession refu-
sée depuis des siècles par le gouvernement chinois.
C'était beaucoup, car, grâce à ces nouveaux arrange-
ments, la Russie pouvait expédier par eau les produits
de ses mines de Sibérie, et même une partie des pro-
duits de son industrie transcaucasienne vers le Pacifi-
que, et commencer une lutte commerciale sur les mar-
chés de Chine, du Japon et de l'Océanie avec les indus-
tries anglaise et américaine.
» Mais ces concessions, tout importantes qu'elles fus-
sent, n'ont pas paru suffisantes au cabinet de Saint-
Pétersbourg, qui a chargé un de ses diplomates les
plus habiles, le général Ignatieff, de négocier avec le
gouvernement chinois, sous forme d'explication du
traité de Tien-Tsin, un arrangement nouveau dont les
avantages en faveur de la Russie dépassent de beau-
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