Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
441 L'ISTHME DE SÛB2,
poste qui était demeuré vacant depuis la mort de Soli-
man-Pacha (le colonel Selves), et qui peut être comparé
à celui de chef d'état-major général dans l'armée fran-
çaise.
» Il ne me revient pas que Reghib-Pacha, l'ancien
ministre des finances, ait obtenu de compensation; sa
chute serait donc une disgrâce complète. Son succes-
seur, ancien mudir (préfet), dont le nom m'échappe, est
considéré comme un fort honnête homme.
» Draneth-Bey, qui a négocié à Paris le dernier em-
prunt égyptien, vient d'être nommé directeur général
du transit. C'est une sorte de petit ministère.
» Enfin, trois ou quatre autres nominations complè-
tent cette révolution ministérielle.
» Je ne vous parlerai aujourd'hui du canal de Suez
que pour vous dire que les travaux de cette grande
entreprise continuent à marcher à merveille. Mon pro-
chain courrier vous donnera des détails sur l'état ac-
tuel de ces travaux.
» De grandes fêtes ont eu lieu hier au Caire, à l'oc-
casion de la circoncision du jeune prince Toussoum,
fils du vice-roi.
» M. le baron Gros, notre ambassadeur en Chine, qui
s'est embarqué sur le Duchayla, est attendu prochaine-
ment à Suez.
» Le transport de guerre le Japon, arrivé récemment
dans ce port, a apporté une partie de la prise offerte
par l'armée de Chine à l'Empereur des Français. Tous
ces objets, enveloppés dans de riches et abondantes
étoffes de soie, seront présentés à l'Empereur par M. de
Pina, aide de camp du général Montauban.
» E. T. BAIGNIÈRES. »
LE COTON ÉGYPTIEN
« A l'Éditeur du TIMES.
» Monsieur, dans votre journal du 16 janvier, parlant
de l'accroissement rapide de la production du coton en
Amérique, fournissant maintenant aux Etats-Unis un
revenu annuel de plus de 40 millions de livres sterling
(1 milliard de francs), vous faites remarquer que « sept
» années seulement suffirent pour élever cette production
» en Amérique de 500 livres à 18 millions de livres et
» d'une seule balle à 36,000 balles. »
» Cependant ce rapide progrès dans la culture amé-
ricaine à son début, quelque merveilleux qu'il soit, a
été de beaucoup surpassé par la production de l'Egypte
en coton d'Éthiopie, et vous en aurez la preuve dans
le passage suivant, extrait d'une brochure publiée il y
a vingt ans par M, George B. Gliddon, consul des Etats-
Unis au Caire :
« Un officier turc nommé Maho-Bey, ancien gouver-
neur de Dongola et du Sennaar, qui avait rapporté di-
verses semences de plantes éthiopiennes, et les cultivait
dans son jardin au Caire, reçut en 1820 la visite ami-
cale de M. Jumel, Français bien connu à New-York, où
il a résidé quelques années ; et, lui faisant les honneurs
de son hospitalité, Maho-Bey lui montra son jardin.
L'attention de Jumel fut attirée par la vue d'un arbre
portant des gousses de coton qui était nouveau pour
lui ; mais sans rien dire de nature à éveiller les soup-
çons de Maho-Bey sur la valeur de la découverte, Jumel
tira de lui tous les renseignements qu'il possédait sur
ce sujet et en obtint quelques graines de la même
plante. Jumel fit ses calculs et présenta au pacha Mé-
hémet-Ali un projet destiné à accroître ses revenus,
pour le secret duquel il demandait 20,000 dollars (un
peu plus de 100,000 fr.). Le pacha accepta si le projet
réussissait, mais après plusieurs ajournements, Jumel
fut contraint de poursuivre des résultats moins bril-
lants et plus solides. Il s'associa avec un négociant du
Caire ; ils se procurèrent un petit lot de terre au village
de Matarieh, près de l'obélisque d'Héliopolis, et commen-
cèrent une petite plantation. Le produit, en 1820, fut
de 3 balles, qui furent embarquées pour Trieste, ou,
suivant un autre récit, pour Marseille, d'où les avis
reçus furent parfaitement satisfaisants. De nouveaux
arrangements furent convenus : Jumel prit la direc-
tion des plantations de coton, qui furent alors établies
dans la basse Egypte pour le compte du pacha, et dans
les trois années suivantes de vastes territoires furent
ainsi mis en culture Dès 1822 cette culture produi-
sait environ 30,000 cantars de coton d'une qualité re-
marquablement belle, mais plus inégale et moins nette
que celle des années suivantes. »
« Sans suivre M. Gliddon dans tous les détails qu'il
donne, j'ajouterai seulement que la culture du coton
d'Ethiopie se développa si rapidement en Egypte, qu'en
1824 la quantité exportée, montant de la récolte de 1823,
s'élevait à 148,276 balles de 211 livres chacune, ce qui,
au prix du gouvernement pour cette année, ne repré-
sentait pas moins d'une somme de 845,419 liv. sterling,
et tel était le produit d'une plante exotique dont un
étranger avait rencontré par accident un spécimen dans
un jardin du Caire, seulement trois ans auparavant. Si
la production du coton égyptien s'était accrue dans la
proportion où elle a commencé, elle aurait déjà rivalisé
avec celle du coton en Amérique, quelque immense que
soit celle-ci.
» Je suis etc.
»Signé : CHARLES BEKE. »
PROGRÈS DES RUSSES VERS LA CHINE.
Les journaux anglais se montrent très-inquiets et
très-jaloux du nouveau traité que la Russie vient de
conclure avec la Chine. Nous trouvons dans le Cour-
rier du Havre un article sur ce sujet qui nous paraît
à la fois bien exposer et apprécier la position prise
par les Russes.
Voici cet article :
« On nous écrit de Saint-Pétersbourg, 19 janvier :
» Vous connaissez déjà, par voie télégraphique, les
points principaux du traité additionnel conclu entre la
Russie et la Chine, par l'entremise du général Ignatieff.
Il faut se rappeler d'abord que, lors du traité de Tien-
tsin conclu entre la Chine et la Russie pour la cession
poste qui était demeuré vacant depuis la mort de Soli-
man-Pacha (le colonel Selves), et qui peut être comparé
à celui de chef d'état-major général dans l'armée fran-
çaise.
» Il ne me revient pas que Reghib-Pacha, l'ancien
ministre des finances, ait obtenu de compensation; sa
chute serait donc une disgrâce complète. Son succes-
seur, ancien mudir (préfet), dont le nom m'échappe, est
considéré comme un fort honnête homme.
» Draneth-Bey, qui a négocié à Paris le dernier em-
prunt égyptien, vient d'être nommé directeur général
du transit. C'est une sorte de petit ministère.
» Enfin, trois ou quatre autres nominations complè-
tent cette révolution ministérielle.
» Je ne vous parlerai aujourd'hui du canal de Suez
que pour vous dire que les travaux de cette grande
entreprise continuent à marcher à merveille. Mon pro-
chain courrier vous donnera des détails sur l'état ac-
tuel de ces travaux.
» De grandes fêtes ont eu lieu hier au Caire, à l'oc-
casion de la circoncision du jeune prince Toussoum,
fils du vice-roi.
» M. le baron Gros, notre ambassadeur en Chine, qui
s'est embarqué sur le Duchayla, est attendu prochaine-
ment à Suez.
» Le transport de guerre le Japon, arrivé récemment
dans ce port, a apporté une partie de la prise offerte
par l'armée de Chine à l'Empereur des Français. Tous
ces objets, enveloppés dans de riches et abondantes
étoffes de soie, seront présentés à l'Empereur par M. de
Pina, aide de camp du général Montauban.
» E. T. BAIGNIÈRES. »
LE COTON ÉGYPTIEN
« A l'Éditeur du TIMES.
» Monsieur, dans votre journal du 16 janvier, parlant
de l'accroissement rapide de la production du coton en
Amérique, fournissant maintenant aux Etats-Unis un
revenu annuel de plus de 40 millions de livres sterling
(1 milliard de francs), vous faites remarquer que « sept
» années seulement suffirent pour élever cette production
» en Amérique de 500 livres à 18 millions de livres et
» d'une seule balle à 36,000 balles. »
» Cependant ce rapide progrès dans la culture amé-
ricaine à son début, quelque merveilleux qu'il soit, a
été de beaucoup surpassé par la production de l'Egypte
en coton d'Éthiopie, et vous en aurez la preuve dans
le passage suivant, extrait d'une brochure publiée il y
a vingt ans par M, George B. Gliddon, consul des Etats-
Unis au Caire :
« Un officier turc nommé Maho-Bey, ancien gouver-
neur de Dongola et du Sennaar, qui avait rapporté di-
verses semences de plantes éthiopiennes, et les cultivait
dans son jardin au Caire, reçut en 1820 la visite ami-
cale de M. Jumel, Français bien connu à New-York, où
il a résidé quelques années ; et, lui faisant les honneurs
de son hospitalité, Maho-Bey lui montra son jardin.
L'attention de Jumel fut attirée par la vue d'un arbre
portant des gousses de coton qui était nouveau pour
lui ; mais sans rien dire de nature à éveiller les soup-
çons de Maho-Bey sur la valeur de la découverte, Jumel
tira de lui tous les renseignements qu'il possédait sur
ce sujet et en obtint quelques graines de la même
plante. Jumel fit ses calculs et présenta au pacha Mé-
hémet-Ali un projet destiné à accroître ses revenus,
pour le secret duquel il demandait 20,000 dollars (un
peu plus de 100,000 fr.). Le pacha accepta si le projet
réussissait, mais après plusieurs ajournements, Jumel
fut contraint de poursuivre des résultats moins bril-
lants et plus solides. Il s'associa avec un négociant du
Caire ; ils se procurèrent un petit lot de terre au village
de Matarieh, près de l'obélisque d'Héliopolis, et commen-
cèrent une petite plantation. Le produit, en 1820, fut
de 3 balles, qui furent embarquées pour Trieste, ou,
suivant un autre récit, pour Marseille, d'où les avis
reçus furent parfaitement satisfaisants. De nouveaux
arrangements furent convenus : Jumel prit la direc-
tion des plantations de coton, qui furent alors établies
dans la basse Egypte pour le compte du pacha, et dans
les trois années suivantes de vastes territoires furent
ainsi mis en culture Dès 1822 cette culture produi-
sait environ 30,000 cantars de coton d'une qualité re-
marquablement belle, mais plus inégale et moins nette
que celle des années suivantes. »
« Sans suivre M. Gliddon dans tous les détails qu'il
donne, j'ajouterai seulement que la culture du coton
d'Ethiopie se développa si rapidement en Egypte, qu'en
1824 la quantité exportée, montant de la récolte de 1823,
s'élevait à 148,276 balles de 211 livres chacune, ce qui,
au prix du gouvernement pour cette année, ne repré-
sentait pas moins d'une somme de 845,419 liv. sterling,
et tel était le produit d'une plante exotique dont un
étranger avait rencontré par accident un spécimen dans
un jardin du Caire, seulement trois ans auparavant. Si
la production du coton égyptien s'était accrue dans la
proportion où elle a commencé, elle aurait déjà rivalisé
avec celle du coton en Amérique, quelque immense que
soit celle-ci.
» Je suis etc.
»Signé : CHARLES BEKE. »
PROGRÈS DES RUSSES VERS LA CHINE.
Les journaux anglais se montrent très-inquiets et
très-jaloux du nouveau traité que la Russie vient de
conclure avec la Chine. Nous trouvons dans le Cour-
rier du Havre un article sur ce sujet qui nous paraît
à la fois bien exposer et apprécier la position prise
par les Russes.
Voici cet article :
« On nous écrit de Saint-Pétersbourg, 19 janvier :
» Vous connaissez déjà, par voie télégraphique, les
points principaux du traité additionnel conclu entre la
Russie et la Chine, par l'entremise du général Ignatieff.
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