Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
2B L'ISTHME DE SUEZ,
fourniraient probablement d'abondantes quantités de
métaux précieux et de cuivre. Le cuivre de Yunnan
est recherché et célèbre dans toute la Chine. )
J. MGNCIN
LES SOURCES DU NIL.
On lit dans les journaux anglais :
« La Compagnie royale de géographie a proposé
d'ouvrir une souscription de 2,000 livres sterling
(50,000 fr.) pour envoyer sous les ordres de M. Petherick,
consul anglais à Khartoum, une expédition dans le
but de remonter le Nil, d'en rechercher les sources
et d'aider les explorations du capitaine Speke, déjà
expédié par Zanguebar vers la même direction. La
Société donne 105 livres, le Foreign-Office 100 livres,
lord Ashburlon et miss Burdett-Coutts contribuent
chacun pour 50 livres. Un appel est fait aux hommes
de la science et autres, et déjà 685 livres sont assu-
rées. Si la somme requise est bientôt réalisée, M. Pethe-
rick se charge d'arriver à Gondokoro en novembre
prochain; là, il visiterale pays jusqu'en mars 1862, et
après la saison des pluies il repartira et continuera ses
explorations jusqu'à la fin de 1863 ou le commencement
de 1864. »
LETTRES SUR LE HEDJAZ.
3. lettre.)
Djeddah, le 15 mars 1860.
L'obligeant accueil que vous avez eu pour mes deux
premières lettres m'encourage à vous adresser la suite
de mes observations sur ce pays.
La population de Djeddah, comme celle de toutes les
villes musulmanes, est assez difficile à déterminer
d'une manière précise. La cause de cette difficulté est
due au silence de la loi sur les moyens de constater
l'état civil des individus dans la société arabe, et spé-
cialement les naissances et les décès. Indépendamment
du mutisme de la loi, le musulman éprouve de la répu-
gnance à permettre à l'autorité de pénétrer dans l'inté-
rieur du foyer domestique ; c'est pour lui une sorte de
violation sacrilége des secrets de la famille, et cette
répugnance est si grande et si généralement partagée
que je crois même que nous ne sommes point encore
parvenus à la vaincre entièrement en Algérie, après
trente années d'une domination et d'une administration
sage et protectrice dont les indigènes n'ont point tardé à
ressentir les effets bienfaisants. -Je suis donc réduit à
procéder, ici, par des suppositions et approximative-
ment.
Si j'en juge par le mouvement de la population que
j'ai sous les yeux, si je m'en rapporte à l'opinion de
plusieurs indigènes que j'ai consultés, si je prends,
enfin, pour base de mon appréciation le chiffre des mai-
sons et des sortes de huttes que renferme la ville ainsi
que le nombre des inhumations journalières, je ne crois
pas trop m'écarter de la vérité en évaluant cette popu-
lation sédentaire au chiffre de 20,000 individus environ.
Au temps du pèlerinage et alors que les gros navires et
les barques arabes de la mer Rouge amènent dans le
port de Djeddah la foule de pèlerins venus de presque
tous les points du monde musulman, ce chiffre s'élève
parfois à plus de 60,000 personnes ; mais je me hâte
d'ajouter que, dans ce cas, ce n'est qu'une population
essentiellement flottante, etque cet accroissement momen-
tané ne s'observe que pendant deux ou trois mois de
l'année.
La population sédentaire est un composé de gens du
Hadramout et du Yémen, de Mecquois, d'Indiens, de gens
de Mascat, de Turcs, d'Egyptiens, de Marocains même,
d'esclaves affranchis ou encore dans la servitude, pro-
venant de la Nubie, de l'Abyssinie ou des côtes Soua-
helis et Somals, enfin de Takarnas, nègres venus du
Soudan oriental et de la haute vallée du Nil. C'est,
comme vous le voyez, une population toute polyglotte
pour ainsi dire, dans laquelle l'élément indigène pro-
prement dit n'entre que pour un chiffre insignifiant;
c'est à peine, en effet, si on y compte 1,500 individus
nés et domiciliés à Djeddah de père en fils et d'origine
réellement djeddaïenne.
Deux catégories de cette population mélangée méri-
tent une mention spéciale ; ce sont les Hadramis et les
Takarnas. Les premiers appartiennent plus généralement
à la classe aisée, les seconds à la classe indigente;
mais les uns et les autres, animés d'une égale ardeur
pour le gain, pour l'amas lent et patient, piastre par
piastre, d'un pécule quelconque qu'ils emportent au
bout de quelques années dans leur pays.
Les Hadramis, connus des anciens Grecs sous le nom
générique de Chatramotites, appartiennent à l'ancien
peuple himiarite, le Hadoram de la Bible, descendant de
Jectan par son fils Djoram. Leur pays se trouve à l'ex-
trémité sud-est de la péninsule arabique et est baigné
par l'océan Indien; ses villes principales sont: Doan,
Mokalla et Choher. Ces deux dernières sur le littoral.
Le Hadrami de Djeddah est sobre, économe à l'excès,
avare par instinct. A la duplicité de l'Indien, à la ruse
de l'Arabe, à la fausseté de l'Arménien de bas étage, il
joint la fourberie mercantile du juif marocain. Il a
l'esprit de chicane, d'envie et de jalousie tout en étant
doué d'une aptitude admirable pour le commerce en
général. Rarement on le voit perdre dans une spécula-
tion qu'il a montée et dont il a calculé habilement à
l'avance toutes les chances possibles. Il est prudent, ne
s'égare jamais dans des entreprises hasardées, et sa pa-
tience est à toute épreuve. Avec un pareil esprit et de
semblables aptitudes, il ne faut guère s'étonner de voir
bon nombre de ces individus, venus depuis vingt ou
vingt-cinq ans au plus de leur misérable pays sans au-
cune ressource, posséder aujourd'hui une véritable for-
tune, après avoir exercé le plus souvent les plus hum-
bles métiers. Je ne serais pas embarrassé de vous en
citer une quinzaine qui comptent leur fortune par des
centaines de mille francs et qui ont commencé par être
domestiques, courtiers ou portefaix.
Ce n'est que vers la fin du dernier siècle que les
Hadramis, jusqu'alors assez sédentaires dans leur pro-
vince, se sont sentis pris d'une sorte de fièvre pour
l'émigration, et sont venus chercher aventure sur
fourniraient probablement d'abondantes quantités de
métaux précieux et de cuivre. Le cuivre de Yunnan
est recherché et célèbre dans toute la Chine. )
J. MGNCIN
LES SOURCES DU NIL.
On lit dans les journaux anglais :
« La Compagnie royale de géographie a proposé
d'ouvrir une souscription de 2,000 livres sterling
(50,000 fr.) pour envoyer sous les ordres de M. Petherick,
consul anglais à Khartoum, une expédition dans le
but de remonter le Nil, d'en rechercher les sources
et d'aider les explorations du capitaine Speke, déjà
expédié par Zanguebar vers la même direction. La
Société donne 105 livres, le Foreign-Office 100 livres,
lord Ashburlon et miss Burdett-Coutts contribuent
chacun pour 50 livres. Un appel est fait aux hommes
de la science et autres, et déjà 685 livres sont assu-
rées. Si la somme requise est bientôt réalisée, M. Pethe-
rick se charge d'arriver à Gondokoro en novembre
prochain; là, il visiterale pays jusqu'en mars 1862, et
après la saison des pluies il repartira et continuera ses
explorations jusqu'à la fin de 1863 ou le commencement
de 1864. »
LETTRES SUR LE HEDJAZ.
3. lettre.)
Djeddah, le 15 mars 1860.
L'obligeant accueil que vous avez eu pour mes deux
premières lettres m'encourage à vous adresser la suite
de mes observations sur ce pays.
La population de Djeddah, comme celle de toutes les
villes musulmanes, est assez difficile à déterminer
d'une manière précise. La cause de cette difficulté est
due au silence de la loi sur les moyens de constater
l'état civil des individus dans la société arabe, et spé-
cialement les naissances et les décès. Indépendamment
du mutisme de la loi, le musulman éprouve de la répu-
gnance à permettre à l'autorité de pénétrer dans l'inté-
rieur du foyer domestique ; c'est pour lui une sorte de
violation sacrilége des secrets de la famille, et cette
répugnance est si grande et si généralement partagée
que je crois même que nous ne sommes point encore
parvenus à la vaincre entièrement en Algérie, après
trente années d'une domination et d'une administration
sage et protectrice dont les indigènes n'ont point tardé à
ressentir les effets bienfaisants. -Je suis donc réduit à
procéder, ici, par des suppositions et approximative-
ment.
Si j'en juge par le mouvement de la population que
j'ai sous les yeux, si je m'en rapporte à l'opinion de
plusieurs indigènes que j'ai consultés, si je prends,
enfin, pour base de mon appréciation le chiffre des mai-
sons et des sortes de huttes que renferme la ville ainsi
que le nombre des inhumations journalières, je ne crois
pas trop m'écarter de la vérité en évaluant cette popu-
lation sédentaire au chiffre de 20,000 individus environ.
Au temps du pèlerinage et alors que les gros navires et
les barques arabes de la mer Rouge amènent dans le
port de Djeddah la foule de pèlerins venus de presque
tous les points du monde musulman, ce chiffre s'élève
parfois à plus de 60,000 personnes ; mais je me hâte
d'ajouter que, dans ce cas, ce n'est qu'une population
essentiellement flottante, etque cet accroissement momen-
tané ne s'observe que pendant deux ou trois mois de
l'année.
La population sédentaire est un composé de gens du
Hadramout et du Yémen, de Mecquois, d'Indiens, de gens
de Mascat, de Turcs, d'Egyptiens, de Marocains même,
d'esclaves affranchis ou encore dans la servitude, pro-
venant de la Nubie, de l'Abyssinie ou des côtes Soua-
helis et Somals, enfin de Takarnas, nègres venus du
Soudan oriental et de la haute vallée du Nil. C'est,
comme vous le voyez, une population toute polyglotte
pour ainsi dire, dans laquelle l'élément indigène pro-
prement dit n'entre que pour un chiffre insignifiant;
c'est à peine, en effet, si on y compte 1,500 individus
nés et domiciliés à Djeddah de père en fils et d'origine
réellement djeddaïenne.
Deux catégories de cette population mélangée méri-
tent une mention spéciale ; ce sont les Hadramis et les
Takarnas. Les premiers appartiennent plus généralement
à la classe aisée, les seconds à la classe indigente;
mais les uns et les autres, animés d'une égale ardeur
pour le gain, pour l'amas lent et patient, piastre par
piastre, d'un pécule quelconque qu'ils emportent au
bout de quelques années dans leur pays.
Les Hadramis, connus des anciens Grecs sous le nom
générique de Chatramotites, appartiennent à l'ancien
peuple himiarite, le Hadoram de la Bible, descendant de
Jectan par son fils Djoram. Leur pays se trouve à l'ex-
trémité sud-est de la péninsule arabique et est baigné
par l'océan Indien; ses villes principales sont: Doan,
Mokalla et Choher. Ces deux dernières sur le littoral.
Le Hadrami de Djeddah est sobre, économe à l'excès,
avare par instinct. A la duplicité de l'Indien, à la ruse
de l'Arabe, à la fausseté de l'Arménien de bas étage, il
joint la fourberie mercantile du juif marocain. Il a
l'esprit de chicane, d'envie et de jalousie tout en étant
doué d'une aptitude admirable pour le commerce en
général. Rarement on le voit perdre dans une spécula-
tion qu'il a montée et dont il a calculé habilement à
l'avance toutes les chances possibles. Il est prudent, ne
s'égare jamais dans des entreprises hasardées, et sa pa-
tience est à toute épreuve. Avec un pareil esprit et de
semblables aptitudes, il ne faut guère s'étonner de voir
bon nombre de ces individus, venus depuis vingt ou
vingt-cinq ans au plus de leur misérable pays sans au-
cune ressource, posséder aujourd'hui une véritable for-
tune, après avoir exercé le plus souvent les plus hum-
bles métiers. Je ne serais pas embarrassé de vous en
citer une quinzaine qui comptent leur fortune par des
centaines de mille francs et qui ont commencé par être
domestiques, courtiers ou portefaix.
Ce n'est que vers la fin du dernier siècle que les
Hadramis, jusqu'alors assez sédentaires dans leur pro-
vince, se sont sentis pris d'une sorte de fièvre pour
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