Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
556 L'ISTHME DE SUEZ,
» Est-il vrai qu'à diverses reprises le gouvernement
ottoman a déclaré que, de son chef, il n'avait pas d'ob-
jections contre l'exécution du percement de l'isthme?
» Est-il vrai qu'il n'a cessé de protester que sa résis-
tance ne provenait que d'une opposition et d'une in-
fluence étrangères?
» Est-il vrai que cette opposition et cette influence aient
été et soient exclusivement l'influence et l'opposition
du gouvernement anglais ?
» Est-il vrai que ce gouvernement a fait de nom-
breuses représentations verbales et a adressé des notes
écrites même au gouvernement français contre cette
entreprise ?
D Est-il vrai que, jusqu'à son départ de Constanti-
nople, lord Stratford de Redcliflfe ait usé et abusé de sa
prépotence impérieuse sur le divan et sur le sultan
pour les empêcher d'accorder leur assentiment public à
cette œuvre?
» Est-il vrai que sir Henry Bulwer, qui lui a succédé
à l'ambassade de Constantinople, ait constamment suivi
la même voie?
» Est-il vrai qu'après être allé voir les choses de ses
yeux, sir Henry Bulwer a de nouveau pesé sur le mi-
nistère turc pour lui imposer la note du 6 avril 1863 ?
» Est-il vrai qu'à cette époque, au moment où le sul-
tan se préparait à se rendre en Egypte, l'ambassadeur
anglais redoublait d'activité, ne cessant d'obséder les
ministres et le sultan lui-même ?
» Est-il vrai que ce même ambassadeur a scandalisé
tout le corps diplomatique en poursuivant, contre toutes
les convenances et les lois de l'étiquette, le sultan jus-
qu'à bord du vaisseau qui levait l'ancre pour le trans-
porter en Egypte ?
» Est-il vrai qu'un complot était ourdi pour frapper
un grand coup au moyen du voyage du sultan après
son arrivée à Alexandrie, et que ce complot n'a échoué
que devant l'attitude ferme de notre consul général,
M. Tastu?
» Est-il vrai que les propositions présentées par
Nubar-Pacha à la Compagnie de Suez ne sont pas autre
chose qu'un extrait et une application de la note du
6 avril ?
» Le Temps voudra-t-il bien répondre à ces questions?
Nous en doutons. Car nous appréhendons beaucoup que
son parti ne soit pris et son siège fait.
» Le Temps, pour le besoin de sa cause, écrit l'his-
toire anglaise à sa façon. Notre devoir est de la rétablir
dans sa vérité.
» Depuis 1856, ce n'est pas un seul ministre, ce sont
tous les ministres qui ont suivi, à propos du canal, la
politique de lord Palmerston, et les torys dont il parle,
pour leur jeter toute la responsabilité du cas, sont peut-
être ceux qui y ont montré le moins d'acharnement.
Ce que le Temps paraît ignorer, c'est que le Foreign-Office
a ses traditions et ses routines invétérées auxquelles les
ministres qui s'y succèdent sont impuissants à se sous-
traire. Pour le canal de Suez, les trois ministères qui se
sont succédé depuis qu'il en est question, lord Clarendon,
lord Malmesbury, lord Russell, ont volontairement ou
involontairement subi le même joug-Lord. Clarendon, qui
n'était pas un tory, est un de ceux qui ont montré le
plus de répugnance contre le percement de l'isthme et
l'ont combattu avec le plus de passion.
» Quant à lord Malmesbury, le canal lui était assez
sympathique dans la conversation avant d'être ministre,
mais son entrée au Foreign-Office ne tarda pas à lui ins-
pirer des sentiments contraires. Nous en disons autant
de lord Russell. Lorsqu'en 1858, le noble lord faisait de
l'opposition à lord Palmerston, il s'est exprimé au Par-
lement dans les termes les plus honorables et les plus
justes sur la politique adoptée par lord Palmerston dans
cette affaire ; mais lord Russell n'est pas resté dans le
pouvoir ce qu'il était dans l'opposition, et il est regret-
table, pour le caractère du noble lord, que ce soit sous
sa direction et par conséquent de son assentiment que
sir Henry Bulwer ait combiné toutes les trames dont
nous voyons aujourd'hui éclater les effets, qui, nous
en sommes convaincus, auront les mêmes résultats
que les intrigues précédentes.
» Le Temps aura beau faire et beau dire ; il ne parvien-
dra pas à donner le change à l'opinion. Ce n'est pas
avec quelques paradoxes que l'on peut effacer tous les
souvenirs des peuples et les faits les plus avérés de
l'histoire. * P. B. - s DARNIS. »
JOURNAL DES CHEMINS DE FER.
5 décembre.
« Un journal quotidien, le Temps, qui jusqu'à ce jour
s'était borné à reproduire, dans l'incident relatif à l'is-
thme de Suez, certaines pièces invoquées par Nubar-Pa-
cha à l'appui de ses prétentions, entre aujourd'hui dans
le débat. Par un article signé de son rédacteur en chef,
il cherche à démontrer que l'Angleterre n'est pas hos-
tile au percement de l'isthme de Suez.
» On avouera au moins que voilà un argument nouveau.
» Il est vrai que M. Nefftzer fait une distinction; il
dit : « Le commerce, la majorité de la population en
» Angleterre ne combattent pas l'œuvre de M. de Les-
» seps, tout au plus rencontre-t-on les résistances de
» quelques hommes politiques. »
» Nous sommes d'accord avec le Temps pour dire
qu'en Angleterre les hommes à idées élevées et libérales
ne peuvent qu'applaudir aux travaux de l'isthme de
Suez, et ce sont les mêmes hommes qui applaudissaient
à la pensée de l'Empereur de réunir un Congrès pour
donner la paix au monde.
» Mais ces hommes ne constituent pas, malheureuse-
ment, le gouvernement anglais; or, c'est ce dernier qui
ne veut pas du congrès, qui ne veut pas du percement
de l'isthme de Suez, parce qu'il n'obéit qu'à des idées
étroites et égoïstes.
» Le Temps prend soin lui-même de rapporter les pa-
roles"de M. Gladstone, qualifiant l'opposition des torys et
de lord Palmerston à la Compagnie de l'isthme de Suez:
« SYSTÈME D'INTERVENTION COUPABLE ET ARBITRAIRE ,
» INJUSTIFIABLE ET ÉGOISTE; D'OPPOSITION INCONVE-
NANTE, INJUSTE, ILLÉGITIME. »
» Est-il vrai qu'à diverses reprises le gouvernement
ottoman a déclaré que, de son chef, il n'avait pas d'ob-
jections contre l'exécution du percement de l'isthme?
» Est-il vrai qu'il n'a cessé de protester que sa résis-
tance ne provenait que d'une opposition et d'une in-
fluence étrangères?
» Est-il vrai que cette opposition et cette influence aient
été et soient exclusivement l'influence et l'opposition
du gouvernement anglais ?
» Est-il vrai que ce gouvernement a fait de nom-
breuses représentations verbales et a adressé des notes
écrites même au gouvernement français contre cette
entreprise ?
D Est-il vrai que, jusqu'à son départ de Constanti-
nople, lord Stratford de Redcliflfe ait usé et abusé de sa
prépotence impérieuse sur le divan et sur le sultan
pour les empêcher d'accorder leur assentiment public à
cette œuvre?
» Est-il vrai que sir Henry Bulwer, qui lui a succédé
à l'ambassade de Constantinople, ait constamment suivi
la même voie?
» Est-il vrai qu'après être allé voir les choses de ses
yeux, sir Henry Bulwer a de nouveau pesé sur le mi-
nistère turc pour lui imposer la note du 6 avril 1863 ?
» Est-il vrai qu'à cette époque, au moment où le sul-
tan se préparait à se rendre en Egypte, l'ambassadeur
anglais redoublait d'activité, ne cessant d'obséder les
ministres et le sultan lui-même ?
» Est-il vrai que ce même ambassadeur a scandalisé
tout le corps diplomatique en poursuivant, contre toutes
les convenances et les lois de l'étiquette, le sultan jus-
qu'à bord du vaisseau qui levait l'ancre pour le trans-
porter en Egypte ?
» Est-il vrai qu'un complot était ourdi pour frapper
un grand coup au moyen du voyage du sultan après
son arrivée à Alexandrie, et que ce complot n'a échoué
que devant l'attitude ferme de notre consul général,
M. Tastu?
» Est-il vrai que les propositions présentées par
Nubar-Pacha à la Compagnie de Suez ne sont pas autre
chose qu'un extrait et une application de la note du
6 avril ?
» Le Temps voudra-t-il bien répondre à ces questions?
Nous en doutons. Car nous appréhendons beaucoup que
son parti ne soit pris et son siège fait.
» Le Temps, pour le besoin de sa cause, écrit l'his-
toire anglaise à sa façon. Notre devoir est de la rétablir
dans sa vérité.
» Depuis 1856, ce n'est pas un seul ministre, ce sont
tous les ministres qui ont suivi, à propos du canal, la
politique de lord Palmerston, et les torys dont il parle,
pour leur jeter toute la responsabilité du cas, sont peut-
être ceux qui y ont montré le moins d'acharnement.
Ce que le Temps paraît ignorer, c'est que le Foreign-Office
a ses traditions et ses routines invétérées auxquelles les
ministres qui s'y succèdent sont impuissants à se sous-
traire. Pour le canal de Suez, les trois ministères qui se
sont succédé depuis qu'il en est question, lord Clarendon,
lord Malmesbury, lord Russell, ont volontairement ou
involontairement subi le même joug-Lord. Clarendon, qui
n'était pas un tory, est un de ceux qui ont montré le
plus de répugnance contre le percement de l'isthme et
l'ont combattu avec le plus de passion.
» Quant à lord Malmesbury, le canal lui était assez
sympathique dans la conversation avant d'être ministre,
mais son entrée au Foreign-Office ne tarda pas à lui ins-
pirer des sentiments contraires. Nous en disons autant
de lord Russell. Lorsqu'en 1858, le noble lord faisait de
l'opposition à lord Palmerston, il s'est exprimé au Par-
lement dans les termes les plus honorables et les plus
justes sur la politique adoptée par lord Palmerston dans
cette affaire ; mais lord Russell n'est pas resté dans le
pouvoir ce qu'il était dans l'opposition, et il est regret-
table, pour le caractère du noble lord, que ce soit sous
sa direction et par conséquent de son assentiment que
sir Henry Bulwer ait combiné toutes les trames dont
nous voyons aujourd'hui éclater les effets, qui, nous
en sommes convaincus, auront les mêmes résultats
que les intrigues précédentes.
» Le Temps aura beau faire et beau dire ; il ne parvien-
dra pas à donner le change à l'opinion. Ce n'est pas
avec quelques paradoxes que l'on peut effacer tous les
souvenirs des peuples et les faits les plus avérés de
l'histoire. * P. B. - s DARNIS. »
JOURNAL DES CHEMINS DE FER.
5 décembre.
« Un journal quotidien, le Temps, qui jusqu'à ce jour
s'était borné à reproduire, dans l'incident relatif à l'is-
thme de Suez, certaines pièces invoquées par Nubar-Pa-
cha à l'appui de ses prétentions, entre aujourd'hui dans
le débat. Par un article signé de son rédacteur en chef,
il cherche à démontrer que l'Angleterre n'est pas hos-
tile au percement de l'isthme de Suez.
» On avouera au moins que voilà un argument nouveau.
» Il est vrai que M. Nefftzer fait une distinction; il
dit : « Le commerce, la majorité de la population en
» Angleterre ne combattent pas l'œuvre de M. de Les-
» seps, tout au plus rencontre-t-on les résistances de
» quelques hommes politiques. »
» Nous sommes d'accord avec le Temps pour dire
qu'en Angleterre les hommes à idées élevées et libérales
ne peuvent qu'applaudir aux travaux de l'isthme de
Suez, et ce sont les mêmes hommes qui applaudissaient
à la pensée de l'Empereur de réunir un Congrès pour
donner la paix au monde.
» Mais ces hommes ne constituent pas, malheureuse-
ment, le gouvernement anglais; or, c'est ce dernier qui
ne veut pas du congrès, qui ne veut pas du percement
de l'isthme de Suez, parce qu'il n'obéit qu'à des idées
étroites et égoïstes.
» Le Temps prend soin lui-même de rapporter les pa-
roles"de M. Gladstone, qualifiant l'opposition des torys et
de lord Palmerston à la Compagnie de l'isthme de Suez:
« SYSTÈME D'INTERVENTION COUPABLE ET ARBITRAIRE ,
» INJUSTIFIABLE ET ÉGOISTE; D'OPPOSITION INCONVE-
NANTE, INJUSTE, ILLÉGITIME. »
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