Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
492 L'ISTHME DE SUEZ,
celle de faire élever à 2 francs le salaire quotidien
des ouvriers indigènes. Par ses contrats, la Compagnie
doit aux fellahs 80 centimes. Par le fait, elle leur
donne 1 fr. 50 c. Pourquoi donc exiger davantage?
Le salaire moyen des ouvriers en Egypte est de 2 à
4 piastres. Pourquoi la Compagnie serait-elle tenue
d'en donner 10? Est-ce par forme de compensation
pour la perte qu'on lui ferait subir en réduisant des
deux tiers l'effectif actuel de ces ouvriers ?
» Encore si l'envoyé égyptien avait offert de payer
tout ou partie de ce surcroît de dépense ? Mais non, son
système paraît être de tout prendre et de ne rien payer.
C'est économique ! Est-ce juste ?
» La troisième proposition est plus extraordinaire
encore : elle consiste dans la reprise pure et simple
des terres que la Compagnie possède en vertu de son
acte de concession. Ces terres ont été promises aux
actionnaires ; ils les ont considérées comme une ga-
rantie hypothécaire de leurs capitaux ; ils ont le droit
de compter sur les revenus qui en proviendront.
» L'envoyé égyptien prétend qu'on en fasse la rétro-
cession sans aucune indemnité. — Ce n'est pas ainsi
qu'on traite en France, où il ne suffit pas de convoiter
le bien d'autrui pour être autorisé à se l'approprier.
» Enfin, la Compagnie a construit un canal d'eau
douce. Et de ce qu'on prétend prendre les terres, on
conclut qu'on a le droit de prendre aussi le canal.
Prendre est le mot, car en offrant de racheter au prix
coûtant ce canal, que la Compagnie ne peut ni ne
veut vendre, puisqu'il sert à l'alimentation de ses ou-
vriers, on fait une proposition dérisoire.
» En résumé, ces « propositions » ont dans la société
européenne un autre nom : on les appelle Spoliation !
On n'a jamais entendu parler en France d'un « com-
promis » qui donnât tout aux uns et ne laissât rien
aux autres. On demande à la Compagnie ses ouvriers,
son argent, ses terres et son canal ; on ne lui laisse
rien et on appelle cela « régulariser la position. »
» C'est aussi par trop fort ! Ce qui est plus fort encore,
c'est qu'à Paris des journaux aient pris ces proposi-
tions sous leur patronage. Leurs confrères de Londres
ne disent plus rien, et ils ont raison : on fait si bien
leurs affaires. »
NORD.
19 novembre.
« Nous avons publié hier une dépêche d'Égypte qui
affirme que M. de Lesseps n'a pas vu ce qu'il affirme
avoir vu. Nous ne doutons pas de l'accueil que feront
à cette dépêche certains journaux français.
» Pour nous, elle nous confirme dans l'opinion que
M. de Lesseps a dit la vérité. Les agents égyptiens ne
nous convaincront jamais de leur peu de zèle à l'égad
du chemin de fer anglais qui va d'Alexandrie à Suez.
20 novembre.
« Comment cela finira-t-il ? Nous n'en savons rien.
Mais le sentiment national se manifeste partout, et
l'emporte sur les taquineries et les arguties. Le canal
de Suez se fera, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse pour
servir l'Angleterre dans son ambition d'accaparer la
mer Rouge. Nous pensions que le vol de Périm pour-
rait suffire, et que le nouveau Gibraltar préparé à
Corfou satisferait l'Angleterre.
» Si elle veut plus qu'on l'arrête. »
25 novembre.
« Relativement à la consultation pour S. A. Saïd-
Pacha, qu'on a invoquée et reproduite comme argu-
ment contre la Compagnie universelle du canal mari-
time de Suez, il est bon de remarquer qu'elle porte
sur des faits qui ont été depuis déclarés non avenus,
et modifiés par Saïd-Pacha lui-même. ,
» En ce qui concerne celle de M. Nogent-Saint-Lau-
rens relative aux ouvriers, elle se résume ainsi :
» On a fixé un prix et un nombre.
s Mais les circonstances peuvent faire modifier le
chiffre et le nombre.
» Or, ces circonstances, le gouvernement égyptien en
est seul juge.
» D'où il suit que le gouvernement égyptien est bien
convenu d'un prix et d'un nombre, mais qu'il peut les
modifier.
» Ce n'est pas précisément là du droit strict. »
MONITEUR INDUSTRIEL.
5 novembre.
« Nous n'avons cessé de suivre avec un vif intérêt
les progrès et les phases diverses de l'entreprise du
canal de Suez, et nous nous honorons d'être comptés
au nombre des défenseurs d'une œuvre qui est destinée
à produire les plus bienfaisants résultats pour le monde
en général et pour la France en particulier. Nous
avons eu à démasquer plusieurs fois les intrigues sou-
terraines par lesquelles le gouvernement anglais, et
spécialement lord Palmerston, ont essayé d'entraver
cette grande entreprise. Ces intrigues sont infatigables,
et tous les moyens leur sont bons pour arriver à leur
but. Lord Palmerston ne veut pas que les marines
européennes puissent pénétrer dans les mers orientales.
Il veut à tout prix, aux dépens de l'honneur de l'An-
gleterre, en violation de tous les principes qu'elle
professe avec tant d'ostentation, rendre impossible
cette route qui abrége de 3,000 lieues la distance sé-
parant l'Orient et l'Occident. Dans cette lutte contre le
développement du commerce universel et de la civili-
sation, il trouve même en France quelques auxiliaires
que nous nous étonnons de rencontrer en pareille com-
pagnie.
» Nous aurons à revenir sur ce sujet.
i En attendant, l'opinion publique s'étant émue dans
ces derniers temps d'un prétendu compromis que l'on
disait exister entre la Compagnie et le gouvernement
égyptien, et qui ne serait pas autre chose qu'une
abrogation presque complète des contrats conclus et
en cours d'exécution, notre devoir est de publier dans
nos colonnes une circulaire de M. Ferdinand de Lesseps
celle de faire élever à 2 francs le salaire quotidien
des ouvriers indigènes. Par ses contrats, la Compagnie
doit aux fellahs 80 centimes. Par le fait, elle leur
donne 1 fr. 50 c. Pourquoi donc exiger davantage?
Le salaire moyen des ouvriers en Egypte est de 2 à
4 piastres. Pourquoi la Compagnie serait-elle tenue
d'en donner 10? Est-ce par forme de compensation
pour la perte qu'on lui ferait subir en réduisant des
deux tiers l'effectif actuel de ces ouvriers ?
» Encore si l'envoyé égyptien avait offert de payer
tout ou partie de ce surcroît de dépense ? Mais non, son
système paraît être de tout prendre et de ne rien payer.
C'est économique ! Est-ce juste ?
» La troisième proposition est plus extraordinaire
encore : elle consiste dans la reprise pure et simple
des terres que la Compagnie possède en vertu de son
acte de concession. Ces terres ont été promises aux
actionnaires ; ils les ont considérées comme une ga-
rantie hypothécaire de leurs capitaux ; ils ont le droit
de compter sur les revenus qui en proviendront.
» L'envoyé égyptien prétend qu'on en fasse la rétro-
cession sans aucune indemnité. — Ce n'est pas ainsi
qu'on traite en France, où il ne suffit pas de convoiter
le bien d'autrui pour être autorisé à se l'approprier.
» Enfin, la Compagnie a construit un canal d'eau
douce. Et de ce qu'on prétend prendre les terres, on
conclut qu'on a le droit de prendre aussi le canal.
Prendre est le mot, car en offrant de racheter au prix
coûtant ce canal, que la Compagnie ne peut ni ne
veut vendre, puisqu'il sert à l'alimentation de ses ou-
vriers, on fait une proposition dérisoire.
» En résumé, ces « propositions » ont dans la société
européenne un autre nom : on les appelle Spoliation !
On n'a jamais entendu parler en France d'un « com-
promis » qui donnât tout aux uns et ne laissât rien
aux autres. On demande à la Compagnie ses ouvriers,
son argent, ses terres et son canal ; on ne lui laisse
rien et on appelle cela « régulariser la position. »
» C'est aussi par trop fort ! Ce qui est plus fort encore,
c'est qu'à Paris des journaux aient pris ces proposi-
tions sous leur patronage. Leurs confrères de Londres
ne disent plus rien, et ils ont raison : on fait si bien
leurs affaires. »
NORD.
19 novembre.
« Nous avons publié hier une dépêche d'Égypte qui
affirme que M. de Lesseps n'a pas vu ce qu'il affirme
avoir vu. Nous ne doutons pas de l'accueil que feront
à cette dépêche certains journaux français.
» Pour nous, elle nous confirme dans l'opinion que
M. de Lesseps a dit la vérité. Les agents égyptiens ne
nous convaincront jamais de leur peu de zèle à l'égad
du chemin de fer anglais qui va d'Alexandrie à Suez.
20 novembre.
« Comment cela finira-t-il ? Nous n'en savons rien.
Mais le sentiment national se manifeste partout, et
l'emporte sur les taquineries et les arguties. Le canal
de Suez se fera, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse pour
servir l'Angleterre dans son ambition d'accaparer la
mer Rouge. Nous pensions que le vol de Périm pour-
rait suffire, et que le nouveau Gibraltar préparé à
Corfou satisferait l'Angleterre.
» Si elle veut plus qu'on l'arrête. »
25 novembre.
« Relativement à la consultation pour S. A. Saïd-
Pacha, qu'on a invoquée et reproduite comme argu-
ment contre la Compagnie universelle du canal mari-
time de Suez, il est bon de remarquer qu'elle porte
sur des faits qui ont été depuis déclarés non avenus,
et modifiés par Saïd-Pacha lui-même. ,
» En ce qui concerne celle de M. Nogent-Saint-Lau-
rens relative aux ouvriers, elle se résume ainsi :
» On a fixé un prix et un nombre.
s Mais les circonstances peuvent faire modifier le
chiffre et le nombre.
» Or, ces circonstances, le gouvernement égyptien en
est seul juge.
» D'où il suit que le gouvernement égyptien est bien
convenu d'un prix et d'un nombre, mais qu'il peut les
modifier.
» Ce n'est pas précisément là du droit strict. »
MONITEUR INDUSTRIEL.
5 novembre.
« Nous n'avons cessé de suivre avec un vif intérêt
les progrès et les phases diverses de l'entreprise du
canal de Suez, et nous nous honorons d'être comptés
au nombre des défenseurs d'une œuvre qui est destinée
à produire les plus bienfaisants résultats pour le monde
en général et pour la France en particulier. Nous
avons eu à démasquer plusieurs fois les intrigues sou-
terraines par lesquelles le gouvernement anglais, et
spécialement lord Palmerston, ont essayé d'entraver
cette grande entreprise. Ces intrigues sont infatigables,
et tous les moyens leur sont bons pour arriver à leur
but. Lord Palmerston ne veut pas que les marines
européennes puissent pénétrer dans les mers orientales.
Il veut à tout prix, aux dépens de l'honneur de l'An-
gleterre, en violation de tous les principes qu'elle
professe avec tant d'ostentation, rendre impossible
cette route qui abrége de 3,000 lieues la distance sé-
parant l'Orient et l'Occident. Dans cette lutte contre le
développement du commerce universel et de la civili-
sation, il trouve même en France quelques auxiliaires
que nous nous étonnons de rencontrer en pareille com-
pagnie.
» Nous aurons à revenir sur ce sujet.
i En attendant, l'opinion publique s'étant émue dans
ces derniers temps d'un prétendu compromis que l'on
disait exister entre la Compagnie et le gouvernement
égyptien, et qui ne serait pas autre chose qu'une
abrogation presque complète des contrats conclus et
en cours d'exécution, notre devoir est de publier dans
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