Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
552 L'ISTHME DE SUEZ,
Lesseps de ne s'être pas mis en règle, sont obligés de
le glorifier d'avoir passé outre. Que ce soit leur puni-
tion !
» Le canal d'eau douce va déboucher à Suez, et une
voie d'eau non interrompue va conduire les chalands
depuis la Méditerranée jusqu'à la mer Rouge, première
exploitation qui permettra à la Compagnie de payer
avec ses recettes l'intérêt du capital dépensé.
» Eh bien 1 c'est juste le moment où des écrivains
français viennent déclarer que la Compagnie n'est pas
régulièrement investie, qu'elle est sans droit, et qu'il y
a lieu pour elle de transiger, c'est-à-dire de capituler !
» 11 est vrai que c'est l'intérêt de ces pauvres action-
naires français qu'on invoque. Que leur dit-on ? Qu'ils
seront inévitablement ruinés s'ils résistent ; et l'on a
la bonté de les prévenir, malgré les attestations des
gens compétents, que l'entreprise coûtera bien plus de
200 millions. Ruinés s'ils résistent, leur position sera-t-
elle meilleure, lorsqu'ils auront sacrifié le canal d'eau
douce, les terrains adjacents, et que la fin de l'œuvre
sera remise à dix ans, c'est-à-dire aux calendes grec-
ques ?
» Toutes les mauvaises causes ont besoin de beaux
prétextes pour se produire. Ils ne manquent pas ici :
— la sincérité des contrats ! et l'on a vu comment le
gouvernement égyptien l'entend; — ces intéressants
fellahs qu'on veut affranchir de la corvée ! Ah ! les
fellahs sont bien heureux de ne pas faire partie de
notre inscription maritime et de n'être pas soumis à
nos prestations en nature; — ils ne trouveraient pas
pour les défendre les adversaires de la Compagnie du
canal de Suez.
» Que les actionnaires de l'entreprise y songent bien !
Ils sont le jouet d'une intrigue ténébreuse, qui travaille
à Londres, qui commande à Constantinople et que
l'Egypte subit. S'ils se laissent entamer, on les usera
à la longue, et ils sont perdus? Il vaut mieux pour
eux tomber tout entiers, que transiger. De leur attitude
en ce moment dépend peut-être la question d'Orient
tout entière.
» Si le gouvernement égyptien exerce contre la
Compagnie le droit d'expropriation pour cause d'utilité
britannique, nous verrons alors ce qui nous reste à
faire.
» Aucun intérêt particulier, direct ou indirect, ne
nous sollicite en faveur de la Compagnie de l'isthme de
Suez. C'est ce qu'il nous paraît opportun de constater
en présence des attaques intéressées dont elle est l'objet.
Nous défendons dans la Compagnie de Suez un intérêt
national de premier ordre, en face de l'Angleterre qui
le menace !
» FR. DCCUING. »
8 décembre.
« Le cabinet britannique serait-il, malgré toutes les
apparences, innocent des attaques dirigées contre le
canal de Suez et contre la Compagnie ? N'aurions-nous
été, à notre insu, que des calomniateurs, chaque fois
que nous l'avons accusé d'exercer une pression mal-
veillante sur la Sublime Porte ? Les nobles lords qui di-
rigent la politique de l'Angleterre seraient-ils dévoués
comme nous-mêmes à la grande entreprise qui a pour
but d'ouvrir les ports de l'Inde et de la Chine à toutes
les marines marchandes de l'Europe ?
«Nous n'obtiendrions pas crédit auprès de nos lecteurs
si nous entreprenions de leur prouver une chose si peu
vraisemblable. C'est une thèse que la presse anglaise
elle-même n'a jamais osé soutenir ouvertement; mais
le Temps, plus hardi, en entreprend aujourd'hui la dé-
monstration.
»I1 ne se contente pas d'exprimer une simple opinion,
il déclare que « l'hypothèse d'une conspiration anglaise
pour la ruine du canal ou de la Compagnie lui paraît
complètement absurde, contradictoire aux faits, à la nature
des choses et au plus vulgaire bon sens. »
» Le Temps, comme on voit, n'y va pas par quatre
chemins. Il ne faut pas s'en étonner; c'est par patrio-
tisme qu'il se fait, en cette occasion, l'avocat de la po-
litique anglaise ; il veut qu'on rende enfin justice au
cabinet de Saint-James pour ne pas envenimer les rap-
ports déjà très-tendus qui existent entre la France et
l'Angleterre.
» Que ce patriotisme soit sincère, nous ne ferons pas
à notre confrère le tort d'en douter ; mais nous préten-
dons qu'il est dangereux parce qu'il n'est pas éclairé,
et c'est pour nous un devoir de renverser l'erreur sur
laquelle il est échafaudé.
» De l'autre côté de la Manche, s'il fallait en croire
le Temps, un cabinet est toujours obligé de marcher
d'accord avec l'opinion publique. Or, la nation anglaise
ayant exprimé, dans une multitude de meetings, ses
sympathies pour le canal de Suez, le gouvernement
ne saurait se montrer hostile au percement de l'isthme.
» Fort bien ; mais comment expliquerez-vous, pour
sauvegarder cet ingénieux principe, l'opposition persis-
tante qui fut faite à l'entreprise de M. de Lesseps par
le président du cabinet, bien que la Compagnie des
Indes et la Compagnie péninsulaire et orientale se
fussent ouvertement prononcées dès 1855 en faveur du
canal, et qu'à deux adhésions d'une telle importance
fussent venues se joindre celles des grands meetings
de Londres, de Liverpool, de Manchester, de Dublin ,
de Cork, de Belfast, de Glascow, d'Aberdeen, d'Edim-
bourg, de Newcastle, de Birmingham, de Bristol, etc. ?
» Cette objection causera peut-être au Temps quelque
embarras ; car il en résulte bien clairement qu'en An-
gleterre, comme sur le continent, la politique du gou-
vernement ne correspond pas toujours, à beaucoup près,
à la volonté du pays. Faut-il d'autres preuves ? ouvrez
les yeux.
» Nos voisins, je parle de la nation, ne sont pas moins
que nous dévoués de cœur à la Pologne : ils manifes-
tent leurs désirs avec une énergie qui les honore aux
yeux du monde : meetings sur meetings, résolutions
sur résolutions, adresses sur adresses. Une grande ligue
s'est formée pour peser sur le Parlement et sur les mi-
nistres ; mais le gouvernement, fidèle aux traités de
Lesseps de ne s'être pas mis en règle, sont obligés de
le glorifier d'avoir passé outre. Que ce soit leur puni-
tion !
» Le canal d'eau douce va déboucher à Suez, et une
voie d'eau non interrompue va conduire les chalands
depuis la Méditerranée jusqu'à la mer Rouge, première
exploitation qui permettra à la Compagnie de payer
avec ses recettes l'intérêt du capital dépensé.
» Eh bien 1 c'est juste le moment où des écrivains
français viennent déclarer que la Compagnie n'est pas
régulièrement investie, qu'elle est sans droit, et qu'il y
a lieu pour elle de transiger, c'est-à-dire de capituler !
» 11 est vrai que c'est l'intérêt de ces pauvres action-
naires français qu'on invoque. Que leur dit-on ? Qu'ils
seront inévitablement ruinés s'ils résistent ; et l'on a
la bonté de les prévenir, malgré les attestations des
gens compétents, que l'entreprise coûtera bien plus de
200 millions. Ruinés s'ils résistent, leur position sera-t-
elle meilleure, lorsqu'ils auront sacrifié le canal d'eau
douce, les terrains adjacents, et que la fin de l'œuvre
sera remise à dix ans, c'est-à-dire aux calendes grec-
ques ?
» Toutes les mauvaises causes ont besoin de beaux
prétextes pour se produire. Ils ne manquent pas ici :
— la sincérité des contrats ! et l'on a vu comment le
gouvernement égyptien l'entend; — ces intéressants
fellahs qu'on veut affranchir de la corvée ! Ah ! les
fellahs sont bien heureux de ne pas faire partie de
notre inscription maritime et de n'être pas soumis à
nos prestations en nature; — ils ne trouveraient pas
pour les défendre les adversaires de la Compagnie du
canal de Suez.
» Que les actionnaires de l'entreprise y songent bien !
Ils sont le jouet d'une intrigue ténébreuse, qui travaille
à Londres, qui commande à Constantinople et que
l'Egypte subit. S'ils se laissent entamer, on les usera
à la longue, et ils sont perdus? Il vaut mieux pour
eux tomber tout entiers, que transiger. De leur attitude
en ce moment dépend peut-être la question d'Orient
tout entière.
» Si le gouvernement égyptien exerce contre la
Compagnie le droit d'expropriation pour cause d'utilité
britannique, nous verrons alors ce qui nous reste à
faire.
» Aucun intérêt particulier, direct ou indirect, ne
nous sollicite en faveur de la Compagnie de l'isthme de
Suez. C'est ce qu'il nous paraît opportun de constater
en présence des attaques intéressées dont elle est l'objet.
Nous défendons dans la Compagnie de Suez un intérêt
national de premier ordre, en face de l'Angleterre qui
le menace !
» FR. DCCUING. »
8 décembre.
« Le cabinet britannique serait-il, malgré toutes les
apparences, innocent des attaques dirigées contre le
canal de Suez et contre la Compagnie ? N'aurions-nous
été, à notre insu, que des calomniateurs, chaque fois
que nous l'avons accusé d'exercer une pression mal-
veillante sur la Sublime Porte ? Les nobles lords qui di-
rigent la politique de l'Angleterre seraient-ils dévoués
comme nous-mêmes à la grande entreprise qui a pour
but d'ouvrir les ports de l'Inde et de la Chine à toutes
les marines marchandes de l'Europe ?
«Nous n'obtiendrions pas crédit auprès de nos lecteurs
si nous entreprenions de leur prouver une chose si peu
vraisemblable. C'est une thèse que la presse anglaise
elle-même n'a jamais osé soutenir ouvertement; mais
le Temps, plus hardi, en entreprend aujourd'hui la dé-
monstration.
»I1 ne se contente pas d'exprimer une simple opinion,
il déclare que « l'hypothèse d'une conspiration anglaise
pour la ruine du canal ou de la Compagnie lui paraît
complètement absurde, contradictoire aux faits, à la nature
des choses et au plus vulgaire bon sens. »
» Le Temps, comme on voit, n'y va pas par quatre
chemins. Il ne faut pas s'en étonner; c'est par patrio-
tisme qu'il se fait, en cette occasion, l'avocat de la po-
litique anglaise ; il veut qu'on rende enfin justice au
cabinet de Saint-James pour ne pas envenimer les rap-
ports déjà très-tendus qui existent entre la France et
l'Angleterre.
» Que ce patriotisme soit sincère, nous ne ferons pas
à notre confrère le tort d'en douter ; mais nous préten-
dons qu'il est dangereux parce qu'il n'est pas éclairé,
et c'est pour nous un devoir de renverser l'erreur sur
laquelle il est échafaudé.
» De l'autre côté de la Manche, s'il fallait en croire
le Temps, un cabinet est toujours obligé de marcher
d'accord avec l'opinion publique. Or, la nation anglaise
ayant exprimé, dans une multitude de meetings, ses
sympathies pour le canal de Suez, le gouvernement
ne saurait se montrer hostile au percement de l'isthme.
» Fort bien ; mais comment expliquerez-vous, pour
sauvegarder cet ingénieux principe, l'opposition persis-
tante qui fut faite à l'entreprise de M. de Lesseps par
le président du cabinet, bien que la Compagnie des
Indes et la Compagnie péninsulaire et orientale se
fussent ouvertement prononcées dès 1855 en faveur du
canal, et qu'à deux adhésions d'une telle importance
fussent venues se joindre celles des grands meetings
de Londres, de Liverpool, de Manchester, de Dublin ,
de Cork, de Belfast, de Glascow, d'Aberdeen, d'Edim-
bourg, de Newcastle, de Birmingham, de Bristol, etc. ?
» Cette objection causera peut-être au Temps quelque
embarras ; car il en résulte bien clairement qu'en An-
gleterre, comme sur le continent, la politique du gou-
vernement ne correspond pas toujours, à beaucoup près,
à la volonté du pays. Faut-il d'autres preuves ? ouvrez
les yeux.
» Nos voisins, je parle de la nation, ne sont pas moins
que nous dévoués de cœur à la Pologne : ils manifes-
tent leurs désirs avec une énergie qui les honore aux
yeux du monde : meetings sur meetings, résolutions
sur résolutions, adresses sur adresses. Une grande ligue
s'est formée pour peser sur le Parlement et sur les mi-
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