Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 551
Désolez-vous moins et parlez plus ferme. Joignez-vous
à l'immense majorité de l'opinion en France. Déclarez
très-haut et très-net qu'il y a ici un intérêt de justice
et d'honneur pour notre pays et qu'il saura le sauve-
garder. Ce ne sera pas du « patriotisme égyptien » ;
ce sera du patriotisme français : ce qui ne nuit jamais,
quand la cause est aussi juste que celle de la Compa-
gnie de l'isthme de Suez.
> HENRY DE RIANCEY. »
OPINION NATIONALE.
7 décembre.
« Sous prétexte qu'il n'a pu obtenir le firman de la
Porte pour la concession qu'il a faite du canal de Suez
et aux conditions où il l'a faite, le gouvernement
égyptien se croit autorisé à rompre son contrat et ses
engagements vis-à-vis de la compagnie concession-
naire.
» Pour que cette revendication du gouvernement égyp-
tien fût valable en ce qui le concerne, il faudrait qu'il
n'eût pas donné son concours à l'œuvre entreprise pen-
dant sept années consécutives, qu'il n'y eût pas 70
millions dépensés, et qu'une première communication
par eau de la Méditerranée à la mer Rouge ne fût pas
à la veille d'être ouverte.
» Aujourd'hui, nous avons le droit de demander au
gouvernement égyptien qui le pousse à cette revendi-
cation si tardive, venant après sept ans de concours
sans réserve ?
» Veut-il faire croire qu'il a bien voulu laisser s'en-
gager les capitaux européens dans une œuvre, tant
qu'elle a été réputée impossible, mais que, du moment
où cette prétendue impossibilité disparaît, il se tient
pour dégagé vis-à-vis d'eux?
» Ilfne s'agit pas ici du firman de la Porte : il s'agit
de la bonne foi du gouvernement égyptien, qui décline
des engagements pris après exécution, sous prétexte
qu'il n'avait pas le droit de les prendre.
» Au moins prend-il à sa charge les sacrifices qu'im-
pose cette revendication suspecte? Non : c'est à la
Compagnie qu'il les demande et qu'il prétend les im-
poser tout entiers.
» De quelque prétexte qu'on colore une pareille con-
duite, elle aurait un nom, de particulier à particulier :
elle se nommerait mauvaise foi.
D Le Moniteur annonce que, dans quinze jours d'ici, le
canal d'eau douce entrepris par la Compagnie débou-
chera dans la rade de Suez. On sait que ce canal est
relié par une écluse, à Timsah, avec la rigole mari-
time partant de Port-Saïd. Par conséquent, dans quinze
jours, la Compagnie aura donné au monde la démons-
tration matérielle qu'une communication par eau, de
la Méditerranée à la mer Rouge, est possible.
» Après cette démonstration, la Porte aurait beau re-
fuser son firman, l'entreprise serait invincible.
» A quelle heure intervient le gouvernement égyptien
contre la Compagnie ? Juste à la veille du jour où elle
va devenir indiscutable par le résultat même obtenu.
» On nous dit que le gouvernement égyptien est plus
intéressé que personne à arriver au jour de cette dé-
monstration : et cela est évident, en effet. Il faut donc
qu'il y ait une pression étrangère qui le pousse à met-
tre la Compagnie en péril d'existence, juste au mo-
ment où elle va devenir indiscutable et irrésistible.
D Qui nous [répond que le gouvernement égyptien,
qui se met à la discrétion du Divan, lequel s'est mis lui,
même à la discrétion de l'Angleterre, comme cela ré-
sulte de la note du 6 avril, origine du conflit actuel,
qui nous répond, dis-je, que l'Egypte ne veut pas con-
fisquer le canal d'eau douce pour ne pas l'achever?
» Ce n'est certes pas le jour où elle manque à sa
parole qu'on peut invoquer sa bonne foi 1
» Du moment que le gouvernement égyptien n'est
pas maître de tenir les engagements qu'il a pris, rien
ne nous assure qu'il pourra tenir ceux qu'il'va prendre.
» Ce que nous savons par les antécédents de la ques-
tion, c'est que l'Angleterre, si elle pouvait, moyennant
200 millions, acheter le droit de détruire les travaux
exécutés dans l'isthme, ferait ce sacrifice avec empres -
sement.
» Cela nous suffit, et nous en concluons que le gou-
vernement égyptien, en venant infirmer le droit de la
Compagnie après sept ans de complicité absolue, subit
en cette circonstance la pression de l'Angleterre par
l'intermédiaire de la Porte. Qui nous prouvera le con-
traire ?
» Dire que la Compagnie est sans droit vis-à-vis du
gouvernement égyptien, parce que celui-ci n'a pas en-
core obtenu le firman de la Porte, n'est-ce pas là un
raisonnement purement britannique, et devrions-nous
le relever dans un journal français?
» Mettre en question le droit de JLa Compagnie, sur-
tout en ce moment, c'est évidemment jouer la partie
du gouvernement anglais contre la France.
» De ce que le gouvernement égyptien n'a pas obtenu
le firman de la Porte, s'ensuit-il que les engagements
pris vis-à-vis de la Compagnie puissent être invalidés
au profit de celui qui les viole ?
» Si le gouvernement égyptiencroyait le firman de la
Porte si nécessaire, pourquoi donc s'en est-il passé
pendant sept ans? Pourquoi a-t-il fait les versements
successifs de sa souscription? Pourquoi a-t-il accordé
un contingent permanent de vingt mille travailleurs
par mois pour le percement de l'isthme ?
® Est-ce donc la faute de la Compagnie si le gouver-
nement égyptien n'a pas obtenu ce firman et s'il a cru
pouvoir s'en passer pendant sept ans ?
» Si M. Ferdinand de Lesseps s'était laissé arrêter au
début de l'œuvre par les formalités qu'on lui reproche
aujourd'hui de n'avoir pas remplies, et dont le gouver-
nement égyptien a cru pouvoir se dispenser lui-même,
il est clair que le premier coup de pioche ne serait
pas encore donné dans l'isthme de Suez.
» Chose bien significative ! les adversaires de la
Compagnie, qui viennent aujourd'hui reprocher à jtf, dç
Désolez-vous moins et parlez plus ferme. Joignez-vous
à l'immense majorité de l'opinion en France. Déclarez
très-haut et très-net qu'il y a ici un intérêt de justice
et d'honneur pour notre pays et qu'il saura le sauve-
garder. Ce ne sera pas du « patriotisme égyptien » ;
ce sera du patriotisme français : ce qui ne nuit jamais,
quand la cause est aussi juste que celle de la Compa-
gnie de l'isthme de Suez.
> HENRY DE RIANCEY. »
OPINION NATIONALE.
7 décembre.
« Sous prétexte qu'il n'a pu obtenir le firman de la
Porte pour la concession qu'il a faite du canal de Suez
et aux conditions où il l'a faite, le gouvernement
égyptien se croit autorisé à rompre son contrat et ses
engagements vis-à-vis de la compagnie concession-
naire.
» Pour que cette revendication du gouvernement égyp-
tien fût valable en ce qui le concerne, il faudrait qu'il
n'eût pas donné son concours à l'œuvre entreprise pen-
dant sept années consécutives, qu'il n'y eût pas 70
millions dépensés, et qu'une première communication
par eau de la Méditerranée à la mer Rouge ne fût pas
à la veille d'être ouverte.
» Aujourd'hui, nous avons le droit de demander au
gouvernement égyptien qui le pousse à cette revendi-
cation si tardive, venant après sept ans de concours
sans réserve ?
» Veut-il faire croire qu'il a bien voulu laisser s'en-
gager les capitaux européens dans une œuvre, tant
qu'elle a été réputée impossible, mais que, du moment
où cette prétendue impossibilité disparaît, il se tient
pour dégagé vis-à-vis d'eux?
» Ilfne s'agit pas ici du firman de la Porte : il s'agit
de la bonne foi du gouvernement égyptien, qui décline
des engagements pris après exécution, sous prétexte
qu'il n'avait pas le droit de les prendre.
» Au moins prend-il à sa charge les sacrifices qu'im-
pose cette revendication suspecte? Non : c'est à la
Compagnie qu'il les demande et qu'il prétend les im-
poser tout entiers.
» De quelque prétexte qu'on colore une pareille con-
duite, elle aurait un nom, de particulier à particulier :
elle se nommerait mauvaise foi.
D Le Moniteur annonce que, dans quinze jours d'ici, le
canal d'eau douce entrepris par la Compagnie débou-
chera dans la rade de Suez. On sait que ce canal est
relié par une écluse, à Timsah, avec la rigole mari-
time partant de Port-Saïd. Par conséquent, dans quinze
jours, la Compagnie aura donné au monde la démons-
tration matérielle qu'une communication par eau, de
la Méditerranée à la mer Rouge, est possible.
» Après cette démonstration, la Porte aurait beau re-
fuser son firman, l'entreprise serait invincible.
» A quelle heure intervient le gouvernement égyptien
contre la Compagnie ? Juste à la veille du jour où elle
va devenir indiscutable par le résultat même obtenu.
» On nous dit que le gouvernement égyptien est plus
intéressé que personne à arriver au jour de cette dé-
monstration : et cela est évident, en effet. Il faut donc
qu'il y ait une pression étrangère qui le pousse à met-
tre la Compagnie en péril d'existence, juste au mo-
ment où elle va devenir indiscutable et irrésistible.
D Qui nous [répond que le gouvernement égyptien,
qui se met à la discrétion du Divan, lequel s'est mis lui,
même à la discrétion de l'Angleterre, comme cela ré-
sulte de la note du 6 avril, origine du conflit actuel,
qui nous répond, dis-je, que l'Egypte ne veut pas con-
fisquer le canal d'eau douce pour ne pas l'achever?
» Ce n'est certes pas le jour où elle manque à sa
parole qu'on peut invoquer sa bonne foi 1
» Du moment que le gouvernement égyptien n'est
pas maître de tenir les engagements qu'il a pris, rien
ne nous assure qu'il pourra tenir ceux qu'il'va prendre.
» Ce que nous savons par les antécédents de la ques-
tion, c'est que l'Angleterre, si elle pouvait, moyennant
200 millions, acheter le droit de détruire les travaux
exécutés dans l'isthme, ferait ce sacrifice avec empres -
sement.
» Cela nous suffit, et nous en concluons que le gou-
vernement égyptien, en venant infirmer le droit de la
Compagnie après sept ans de complicité absolue, subit
en cette circonstance la pression de l'Angleterre par
l'intermédiaire de la Porte. Qui nous prouvera le con-
traire ?
» Dire que la Compagnie est sans droit vis-à-vis du
gouvernement égyptien, parce que celui-ci n'a pas en-
core obtenu le firman de la Porte, n'est-ce pas là un
raisonnement purement britannique, et devrions-nous
le relever dans un journal français?
» Mettre en question le droit de JLa Compagnie, sur-
tout en ce moment, c'est évidemment jouer la partie
du gouvernement anglais contre la France.
» De ce que le gouvernement égyptien n'a pas obtenu
le firman de la Porte, s'ensuit-il que les engagements
pris vis-à-vis de la Compagnie puissent être invalidés
au profit de celui qui les viole ?
» Si le gouvernement égyptiencroyait le firman de la
Porte si nécessaire, pourquoi donc s'en est-il passé
pendant sept ans? Pourquoi a-t-il fait les versements
successifs de sa souscription? Pourquoi a-t-il accordé
un contingent permanent de vingt mille travailleurs
par mois pour le percement de l'isthme ?
® Est-ce donc la faute de la Compagnie si le gouver-
nement égyptien n'a pas obtenu ce firman et s'il a cru
pouvoir s'en passer pendant sept ans ?
» Si M. Ferdinand de Lesseps s'était laissé arrêter au
début de l'œuvre par les formalités qu'on lui reproche
aujourd'hui de n'avoir pas remplies, et dont le gouver-
nement égyptien a cru pouvoir se dispenser lui-même,
il est clair que le premier coup de pioche ne serait
pas encore donné dans l'isthme de Suez.
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