Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1863 15 novembre 1863
Description : 1863/11/15 (A8,N178). 1863/11/15 (A8,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
448 L'ISTHME DE SUEZ,
approuvé en principe par le vice-roi, fut soumis à
l'approbation de l'assemblée générale des actionnai-
res et accepté par elle le 1er mai 1862.
Mais bientôt une autre combinaison convint da-
vantage à Mohammed-Saïd. Pendant son voyage en
France, il avait étudié et préparé le projet d'un
grand emprunt, dans lequel était compris le reste de
sa dette exigible envers la Compagnie. La mort le
surprit au milieu de ces desseins. Ici, Monsieur, pour
la première fois, je vais être d'accord avec vous.
Son successeur, Ismaïl, reconnut loyalement les obli-
gations qui liaient son gouvernement envers la
Compagnie, et par une convention en date du 20
mars dernier, il répartit en une série de paiements
mensuels de 1,500,000 francs, à partir du 1er janvier
1864, et réalisables jusqu'à complète libération, le
solde de la dette égyptienne envers la Compagnie,
s'élevant au capital de 35,150,977 fr. 23 c.
Mais où pouvez-vous découvrir, dans tout cela,
que la Compagnie manquât de régularité et de soli-
dité, que la dette égyptienne pût être rejetée sur
l'héritage du vice-roi défunt. Le prince Ismaïl s'est
borné à remplir envers le canal les engagements
que son prédécesseur avait légués à l'Egypte.
Je ne peux pas, Monsieur, entrer ici en discussion
avec vous sur la manière dont vous entendez les
droits de la Porte, sur les conclusions que vous en
voulez tirer, conclusions, toutefois, contre lesquelles
je n'ai cessé de protester et je proteste de toutes mes
forces avec l'opinion publique, avec les traités, avec
nos 25,000 actionnaires. Vous parlez comme la note
anglo-turque du 6 avril. Il semblerait que cette
note est votre loi. J'ai longuement exposé, pour
ma part, sans avoir rencontré encore aucune réfu-
tation sérieuse, les raisons pour lesquelles la Com-
pagnie pensait que son entreprise et ses travaux se
trouvaient bien et dûment approuvés par la Porte,
et pourquoi la Turquie n'avait plus qu'un rôle ù
jouer dans cette affaire, le rôle politique apparte-
nant à sa suzeraineté, pour les négociations relatives
à toutes les garanties dont on voudra bien entourer
la neutralité du canal. Ces raisons, Monsieur, vous
devez les connaître. Elles ont été développées dans
mon dernier rapport à l'assemblée générale, et ce
rapport se trouve dans votre journal à la date du 25
juillet de cette année.
A' force de chercher dans les documents qui
vous ont été livrés, vous avez pourtant trouvé une
pièce qui peut donner une apparence de logique à
votre thèse. C'est un écrit de moi à Mohammed-
Saïd.
En vous fournissant cette pièce on ne vous en a
certainement pas fourni la date; car autrement vous
l'auriez donnée. La date a pourtant son intérêt. Elle
est du 12 mai 1855. Elle est de plusieurs années
antérieure à l'ouverture de la souscription publique
et à la formation de la Compagnie. Il est bon de
vous apprendre dans quelles circonstances et pour
quelles éventualités elle a été conçue et signée.
La concession qui, quelques mois auparavant,
m'avait été octroyée à titre provisoire, faisait bien
des jaloux. Les intrigues anglaises commençaient
déjà à se manifester. On essaya d'effrayer le vice-roi.
On lui insinua qu'au fond je ne croyais pas à la pos-
sibilité du projet; que je n'avais voulu obtenir seule-
ment qu'un titre quelconque; que je trouverais bien
quelque prétexte pour ne point fonder la Compagnie
et aussi pour en attribuer le tort au vice-roi, afin
d'aboutir à lui demander une bonne grosse indem-
nité. Les intrigants sont partout les mêmes. Ils ne
comprennent ni le dévouement à une idée ni le dé-
sintéressement dans un projet. J'appris ces manœu-
vres et je rédigeai spontanément la déclaration que
vous invoquez contre moi ; mais le vice-roi refusa de
la recevoir ; il ne voulut pas même en entendre la
lecture ; il me connaissait depuis son "enfance, et il
se fiait à ma parole comme je me fiais à la sienne.
Mais, dans ma vie de mouvement et de pérégrina-
tions je ne voulais, en cas d'accident, laisser derrière
moi rien qui pût compromettre ce prince généreux ;
et puisqu'il ne voulait pas prendre de mes mains la
pièce dont j'étais résolu à le prémunir contre toute
éventualité, je la déposai en partant d'Alexandrie
entre les mains d'un sûr et honnête serviteur du
vice-roi, Zulfikar-Pacha, devenu ensuite ministre des
affaires étrangères, et dont l'on peut encore invoquer
le témoignage sur les circonstances que je viens de
rappeler. Je remarque que vous avez omis dans
votre citation le passage de la déclaration où je
disais que je la faisais spontanément.
Vous ne dites pas non plus qu'elle avait été faite
à la suite d'un acte provisoire de concession du 30
novembre 1854, et qu'elle était antérieure à l'acte
définitif de concession, et aux instructions officielles
du vice-roi qui l'annulaient.
Beaucoup de circonstances avaient modifié la
situation de notre projet de canal, entre le 12 mai
1855 et le 15 décembre 1858, date de la constitution
de la Compagnie financière. Le document en question,
antérieur de trois ans et demi à cette constitution, ne
pouvait m'engager et ne m'engageait en effet que dans
une certaine limite de temps, c'est-à-dire avant que
j'eusse réuni des capitaux étrangers. Il devenait une
lettre morte dès que ces capitaux formaient une
société industrielle, dès que le gouvernement égyp-
tien faisait lui-même fonctionner cette société et la
mettait à même d'exécuter les travaux en vue des-
quels elle avait été fondée.
En un mot, j'avais bien pu mo, résoudre, dans le
approuvé en principe par le vice-roi, fut soumis à
l'approbation de l'assemblée générale des actionnai-
res et accepté par elle le 1er mai 1862.
Mais bientôt une autre combinaison convint da-
vantage à Mohammed-Saïd. Pendant son voyage en
France, il avait étudié et préparé le projet d'un
grand emprunt, dans lequel était compris le reste de
sa dette exigible envers la Compagnie. La mort le
surprit au milieu de ces desseins. Ici, Monsieur, pour
la première fois, je vais être d'accord avec vous.
Son successeur, Ismaïl, reconnut loyalement les obli-
gations qui liaient son gouvernement envers la
Compagnie, et par une convention en date du 20
mars dernier, il répartit en une série de paiements
mensuels de 1,500,000 francs, à partir du 1er janvier
1864, et réalisables jusqu'à complète libération, le
solde de la dette égyptienne envers la Compagnie,
s'élevant au capital de 35,150,977 fr. 23 c.
Mais où pouvez-vous découvrir, dans tout cela,
que la Compagnie manquât de régularité et de soli-
dité, que la dette égyptienne pût être rejetée sur
l'héritage du vice-roi défunt. Le prince Ismaïl s'est
borné à remplir envers le canal les engagements
que son prédécesseur avait légués à l'Egypte.
Je ne peux pas, Monsieur, entrer ici en discussion
avec vous sur la manière dont vous entendez les
droits de la Porte, sur les conclusions que vous en
voulez tirer, conclusions, toutefois, contre lesquelles
je n'ai cessé de protester et je proteste de toutes mes
forces avec l'opinion publique, avec les traités, avec
nos 25,000 actionnaires. Vous parlez comme la note
anglo-turque du 6 avril. Il semblerait que cette
note est votre loi. J'ai longuement exposé, pour
ma part, sans avoir rencontré encore aucune réfu-
tation sérieuse, les raisons pour lesquelles la Com-
pagnie pensait que son entreprise et ses travaux se
trouvaient bien et dûment approuvés par la Porte,
et pourquoi la Turquie n'avait plus qu'un rôle ù
jouer dans cette affaire, le rôle politique apparte-
nant à sa suzeraineté, pour les négociations relatives
à toutes les garanties dont on voudra bien entourer
la neutralité du canal. Ces raisons, Monsieur, vous
devez les connaître. Elles ont été développées dans
mon dernier rapport à l'assemblée générale, et ce
rapport se trouve dans votre journal à la date du 25
juillet de cette année.
A' force de chercher dans les documents qui
vous ont été livrés, vous avez pourtant trouvé une
pièce qui peut donner une apparence de logique à
votre thèse. C'est un écrit de moi à Mohammed-
Saïd.
En vous fournissant cette pièce on ne vous en a
certainement pas fourni la date; car autrement vous
l'auriez donnée. La date a pourtant son intérêt. Elle
est du 12 mai 1855. Elle est de plusieurs années
antérieure à l'ouverture de la souscription publique
et à la formation de la Compagnie. Il est bon de
vous apprendre dans quelles circonstances et pour
quelles éventualités elle a été conçue et signée.
La concession qui, quelques mois auparavant,
m'avait été octroyée à titre provisoire, faisait bien
des jaloux. Les intrigues anglaises commençaient
déjà à se manifester. On essaya d'effrayer le vice-roi.
On lui insinua qu'au fond je ne croyais pas à la pos-
sibilité du projet; que je n'avais voulu obtenir seule-
ment qu'un titre quelconque; que je trouverais bien
quelque prétexte pour ne point fonder la Compagnie
et aussi pour en attribuer le tort au vice-roi, afin
d'aboutir à lui demander une bonne grosse indem-
nité. Les intrigants sont partout les mêmes. Ils ne
comprennent ni le dévouement à une idée ni le dé-
sintéressement dans un projet. J'appris ces manœu-
vres et je rédigeai spontanément la déclaration que
vous invoquez contre moi ; mais le vice-roi refusa de
la recevoir ; il ne voulut pas même en entendre la
lecture ; il me connaissait depuis son "enfance, et il
se fiait à ma parole comme je me fiais à la sienne.
Mais, dans ma vie de mouvement et de pérégrina-
tions je ne voulais, en cas d'accident, laisser derrière
moi rien qui pût compromettre ce prince généreux ;
et puisqu'il ne voulait pas prendre de mes mains la
pièce dont j'étais résolu à le prémunir contre toute
éventualité, je la déposai en partant d'Alexandrie
entre les mains d'un sûr et honnête serviteur du
vice-roi, Zulfikar-Pacha, devenu ensuite ministre des
affaires étrangères, et dont l'on peut encore invoquer
le témoignage sur les circonstances que je viens de
rappeler. Je remarque que vous avez omis dans
votre citation le passage de la déclaration où je
disais que je la faisais spontanément.
Vous ne dites pas non plus qu'elle avait été faite
à la suite d'un acte provisoire de concession du 30
novembre 1854, et qu'elle était antérieure à l'acte
définitif de concession, et aux instructions officielles
du vice-roi qui l'annulaient.
Beaucoup de circonstances avaient modifié la
situation de notre projet de canal, entre le 12 mai
1855 et le 15 décembre 1858, date de la constitution
de la Compagnie financière. Le document en question,
antérieur de trois ans et demi à cette constitution, ne
pouvait m'engager et ne m'engageait en effet que dans
une certaine limite de temps, c'est-à-dire avant que
j'eusse réuni des capitaux étrangers. Il devenait une
lettre morte dès que ces capitaux formaient une
société industrielle, dès que le gouvernement égyp-
tien faisait lui-même fonctionner cette société et la
mettait à même d'exécuter les travaux en vue des-
quels elle avait été fondée.
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