Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1863 01 novembre 1863
Description : 1863/11/01 (A8,N177). 1863/11/01 (A8,N177).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203256p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
432 L'ISTHME DE SUEZ,
» travaux de réparation du chemin de fer d'Alex an-
» drie au Caire. Une dépêche que nous recevons à
» l'instant déclare cette nouvelle absolument fausse.
» L. CnAUVET. »
» Cette rectification répond à des bruits d'une na-
ture toute particulière. Il paraît que l'Indépendance
belge et, avant elle, le journal d'une grande compa-
gnie, avaient été informés que le vice-roi d'Egypte
avait « levé cinquante mille fellahs et les avait ap-
» pliqués, sans aucun salaire ni aucune allocation de
» nourriture, à la réparation des digues et remblais
), du chemin de fer d'Alexandrie à Suez emportés par
» l'inondation du Nil entre Kafer-Zaïat et le Caire. »
» Il n'en est rien, absolument rien. La levée des
cinquante mille fellahs, opérée comme par un coup
de baguette, est une fable ; et la présence du vice-
roi présidant, à la tête de son armée, à cette corvée
sans rétribution, en est une autre.
» Il est peut-être regrettable, au moment où des
négociations intimes sont ouvertes dans le but de
régler enfin et de ménager réciproquement les
intérêts de la Compagnie du canal de Suez et les
intérêts de l'Egypte, qu'on ait choisi ce moment-là
pour irriter la question.
» Quant au contraste que l'on a cherché à établir
entre le canal de Suez « œuvre française, » et le
chemin de fer d'Alexandrie à Suez « œuvre anglaise",
il est des plus puérils. On le sait, ce chemin de fer
appartient exclusivement, et depuis longtemps déjà,
au gouvernement égyptien.
>; D'ailleurs, on n'ignore pas non plus que si ce
chemin de fer sert à l'Angleterre pour ses rapports
avec les Indes, il sert aussi à la France pour ses
rapports avec la Cochinchine et l'extrême Orient;
tout compte fait, nos malles-poste et nos troupes ont
peut-être, depuis deux ans, plus usé de ce raihvay
que les valises et les quelques officiers de l'Angleterre.
» Pourquoi placer avant l'heure, sur un terrain
aussi banal, un débat qui ne manque ni de générosité
ni de grandeur, et qui doit, nous en sommes con-
vaincu, aboutir à un compromis également favo-
rable aux deux parties. — E. VIERNE. »
Nous n'avons pas à répondre pour VIndépendance
belge; c'est une tâche facile que nous devons lui
laisser. Mais, pour ce qui nous regarde, nous avons
quelques observations à présenter au Constitutionnel.
Nous n'avons pas l'habitude de nous avancer légè-
rement dans les faits que nous communiquons au
public; et le Constitutionnel sait aujourd'hui qu'il n'en
peut pas dire autant au moins par rapport à la dé-
négation rude et absolue qu'il nous adresse.
Nous ne pouvons voir dans la réalité du fait main-
tenant attesté par M. de Lesseps rien de nature à
« irriter la question », comme le suppose le Constitu-
tionnel. Irriter les questions, c'est les obseurcir, c'est
les dénaturer; les calmer, c'est les éclaircir et les
u elles existent. 11 s'est engagé dans ces
~~i~er~t~ une grande croisade en Angleterre et
v .|tje toùt^gfeC»e croisade en France ayant pour objet
de persuader à l'opinion que le canal de Suez est
l'obstacle à l'abolition de la corvée et du travail obli-
gatoire en Egypte, que l'Egypte était prête à se passer
de l'un et de l'autre, si la Compagnie y voulait bien
consentir. La Compagnie répondait qu'on trompait
le public; qu'en Égypte le travail obligatoire était
une nécessité; que, sans le travail obligatoire,
les travaux même les plus essentiels d'utilité pu-
blique y étaient impossibles, et qu'à la première
circonstance les Anglais qui déclamaient contre ce
mode de travail après en avoir tant abusé, seraient les
premiers à en redemander l'emploi.
Or, il se trouve que juste à point un débordement
vient enlever une portion du chemin de fer et inter-
rompre les communications entre Suez et Alexandrie.
Aussitôt l'agent britannique s'empresse , il se rend
auprès du vice-roi, et un corps énorme de travailleurs
est mis en réquisition pour réparer le désastre causé.
Tandis qu'on se récriait contre le travail obligatoire
mais rétribué du canal de Suez, on avait le travail
obligatoire et non rétribué dans des proportions
considérables sur la ligne du chemin de fer. On l'a
vu, on l'a dit. Le fait avec sa constatation peut être
embarrassant ; qu'y peut voir le Constitutionnel d'irri-
tant, à moins qu'il ne soit irritant parce qu'il est
embarrassant ?
Personne n'a prétendu que le chemin de fer
d'Alexandrie à Suez appartînt à l'Angleterre. On a
prétendu, nous affirmons, et le Constitutionnel sait
parfaitement, que ce chemin a été demandé par l'An-
gleterre avec une insistance qui allait jusqu'à la
compression; qu'elle l'a voulu, exigé, imposé; que
s'il a été appelé un chemin anglais, c'est parce
que le Times lui a donné lui-même ce nom, et qu'on
est allé au-delà du détroit jusqu'à dire que le chemin
de fer suffisant à l'Angleterre le canal était inutile.
Le contraste que l'on a établi entre les procédés
employés pour ce chemin et pour le canal n'est pas
aussi puéril que le proclame notre confrère. Ce con-
traste, le voici : La corvée dans ses conditions les
plus cruelles a été appliquée pendant dix ans aux
travaux du chemin de fer. Les Anglais l'ont provo-
quée, poussée à ses plus extrêmes limites. On ne
s'en est aperçu ni à Londres, ni à Constantinople.
C'était pourtant la corvée sans rétribution, sans
vivres, sans approvisionnements, sans aucune des
conditions qui pouvaient l'adoucir ou la faire sup-
porter. La corvée dans l'isthme a été transformée
en travail obligatoire rétribué, entouré de toutes les
précautions possibles pour le bien-être, la santé, le
bon traitement des travailleurs. Le chemin de fer a
été jonché des cadavres des fellahs. Nubar-Pacha
lui-même a publiquement exprimé son repentir et
son horreur pour les rigueurs extrêmes auxquelles
il présidait alors ; aux travaux du canal point de
» travaux de réparation du chemin de fer d'Alex an-
» drie au Caire. Une dépêche que nous recevons à
» l'instant déclare cette nouvelle absolument fausse.
» L. CnAUVET. »
» Cette rectification répond à des bruits d'une na-
ture toute particulière. Il paraît que l'Indépendance
belge et, avant elle, le journal d'une grande compa-
gnie, avaient été informés que le vice-roi d'Egypte
avait « levé cinquante mille fellahs et les avait ap-
» pliqués, sans aucun salaire ni aucune allocation de
» nourriture, à la réparation des digues et remblais
), du chemin de fer d'Alexandrie à Suez emportés par
» l'inondation du Nil entre Kafer-Zaïat et le Caire. »
» Il n'en est rien, absolument rien. La levée des
cinquante mille fellahs, opérée comme par un coup
de baguette, est une fable ; et la présence du vice-
roi présidant, à la tête de son armée, à cette corvée
sans rétribution, en est une autre.
» Il est peut-être regrettable, au moment où des
négociations intimes sont ouvertes dans le but de
régler enfin et de ménager réciproquement les
intérêts de la Compagnie du canal de Suez et les
intérêts de l'Egypte, qu'on ait choisi ce moment-là
pour irriter la question.
» Quant au contraste que l'on a cherché à établir
entre le canal de Suez « œuvre française, » et le
chemin de fer d'Alexandrie à Suez « œuvre anglaise",
il est des plus puérils. On le sait, ce chemin de fer
appartient exclusivement, et depuis longtemps déjà,
au gouvernement égyptien.
>; D'ailleurs, on n'ignore pas non plus que si ce
chemin de fer sert à l'Angleterre pour ses rapports
avec les Indes, il sert aussi à la France pour ses
rapports avec la Cochinchine et l'extrême Orient;
tout compte fait, nos malles-poste et nos troupes ont
peut-être, depuis deux ans, plus usé de ce raihvay
que les valises et les quelques officiers de l'Angleterre.
» Pourquoi placer avant l'heure, sur un terrain
aussi banal, un débat qui ne manque ni de générosité
ni de grandeur, et qui doit, nous en sommes con-
vaincu, aboutir à un compromis également favo-
rable aux deux parties. — E. VIERNE. »
Nous n'avons pas à répondre pour VIndépendance
belge; c'est une tâche facile que nous devons lui
laisser. Mais, pour ce qui nous regarde, nous avons
quelques observations à présenter au Constitutionnel.
Nous n'avons pas l'habitude de nous avancer légè-
rement dans les faits que nous communiquons au
public; et le Constitutionnel sait aujourd'hui qu'il n'en
peut pas dire autant au moins par rapport à la dé-
négation rude et absolue qu'il nous adresse.
Nous ne pouvons voir dans la réalité du fait main-
tenant attesté par M. de Lesseps rien de nature à
« irriter la question », comme le suppose le Constitu-
tionnel. Irriter les questions, c'est les obseurcir, c'est
les dénaturer; les calmer, c'est les éclaircir et les
u elles existent. 11 s'est engagé dans ces
~~i~er~t~ une grande croisade en Angleterre et
v .|tje toùt^gfeC»e croisade en France ayant pour objet
de persuader à l'opinion que le canal de Suez est
l'obstacle à l'abolition de la corvée et du travail obli-
gatoire en Egypte, que l'Egypte était prête à se passer
de l'un et de l'autre, si la Compagnie y voulait bien
consentir. La Compagnie répondait qu'on trompait
le public; qu'en Égypte le travail obligatoire était
une nécessité; que, sans le travail obligatoire,
les travaux même les plus essentiels d'utilité pu-
blique y étaient impossibles, et qu'à la première
circonstance les Anglais qui déclamaient contre ce
mode de travail après en avoir tant abusé, seraient les
premiers à en redemander l'emploi.
Or, il se trouve que juste à point un débordement
vient enlever une portion du chemin de fer et inter-
rompre les communications entre Suez et Alexandrie.
Aussitôt l'agent britannique s'empresse , il se rend
auprès du vice-roi, et un corps énorme de travailleurs
est mis en réquisition pour réparer le désastre causé.
Tandis qu'on se récriait contre le travail obligatoire
mais rétribué du canal de Suez, on avait le travail
obligatoire et non rétribué dans des proportions
considérables sur la ligne du chemin de fer. On l'a
vu, on l'a dit. Le fait avec sa constatation peut être
embarrassant ; qu'y peut voir le Constitutionnel d'irri-
tant, à moins qu'il ne soit irritant parce qu'il est
embarrassant ?
Personne n'a prétendu que le chemin de fer
d'Alexandrie à Suez appartînt à l'Angleterre. On a
prétendu, nous affirmons, et le Constitutionnel sait
parfaitement, que ce chemin a été demandé par l'An-
gleterre avec une insistance qui allait jusqu'à la
compression; qu'elle l'a voulu, exigé, imposé; que
s'il a été appelé un chemin anglais, c'est parce
que le Times lui a donné lui-même ce nom, et qu'on
est allé au-delà du détroit jusqu'à dire que le chemin
de fer suffisant à l'Angleterre le canal était inutile.
Le contraste que l'on a établi entre les procédés
employés pour ce chemin et pour le canal n'est pas
aussi puéril que le proclame notre confrère. Ce con-
traste, le voici : La corvée dans ses conditions les
plus cruelles a été appliquée pendant dix ans aux
travaux du chemin de fer. Les Anglais l'ont provo-
quée, poussée à ses plus extrêmes limites. On ne
s'en est aperçu ni à Londres, ni à Constantinople.
C'était pourtant la corvée sans rétribution, sans
vivres, sans approvisionnements, sans aucune des
conditions qui pouvaient l'adoucir ou la faire sup-
porter. La corvée dans l'isthme a été transformée
en travail obligatoire rétribué, entouré de toutes les
précautions possibles pour le bien-être, la santé, le
bon traitement des travailleurs. Le chemin de fer a
été jonché des cadavres des fellahs. Nubar-Pacha
lui-même a publiquement exprimé son repentir et
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