Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1863 15 novembre 1863
Description : 1863/11/15 (A8,N178). 1863/11/15 (A8,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
446 L'ISTHME DE SUEZ,
Sans doute, le mode de rédaction que nous avons
employé est celui dont se servent les tribunaux dans
leurs actes, par la raison qu'il est le plus net, le
plus clair, le plus précis et le plus concis pour la
constatation des faits et pour l'exposé des textes et
des principes. Par la même raison, il est employé
dans la rédaction des décrets, des délibérations de
tous les corps constitués, depuis le Conseil d'Etat
jusqu'au Conseil municipal. Mais, en outre, il est
d'un usage général, et l'on pourrait presque dire
spécial, dans les grandes compagnies industrielles et
financières. Il n'est pas une de leurs délibérations
importantes qui ne soit formulée de la même
manière.
J'irai plus loin et là où vous signalez une sorte
d'irrévérence, je trouve, moi, un témoignage de dé-
férence et de respect envers le vice-roi dont certai-
nement l'envoyé ne suivait pas les inspirations bien-
veillantes. Nous pouvions peut être imiter la forme
de la proposition qui nous était adressée. Nous
pouvions être aussi brefs dans notre refus que cette
proposition était brève dans la demande, et puisqu'elle
ne nous disait pas les motifs sur lesquels elle s'ap-
puyait, nous tenir sur la même réserve, quant aux
motifs qui nous déterminaient. Cette marche nous
n'avons pas voulu la suivre. Nous avons pensé qu'o-
bligés par notre conscience et notre mandat de dé-
cliner les propositions de Nubar-Pacha, nous devions
au vice-roi l'exposé des motifs profonds, impérieux,
selon nous irréfutables qui avaient formé notre con-
viction et qui, nous l'espérons, éclaireront aussi la
sienne.
Le grief que vous tirez de la publicité donnée à
la négociation, avant qu'elle eût passé par toutes
ses phases régulières et définitives, a plus de valeur.
J'admets facilement avec vous qu'il eût été plus
sage et plus digne, plus conforme aux convenances
et aux usages de n'en rien communiquer au public
avant qu'elle eût traversé toutes ses phases jusqu'à
la dernière.
Il n'en a pas été ainsi ; mais si vous connaissez
les faits je ne comprends pas que vous veuillez en
détourner la responsabilité sur la Compagnie.
Nubar-Pacha partait d'Egypte à peu près au mo-
ment où moi-même je débarquais à Alexandrie bien
qu'il eût été prévenu de ma prochaine arrivée sur
les lieux où il semblait naturel de porter une négo-
ciation entre le gouvernement égyptien et le pré-
sident de la Compagnie de Suez. Des télégrammes
expédiés en Europe, insérés dans Jes journaux, an-
nonçaient que Nubar-Pacha se rendait à Paris pour
arranger avec le gouvernement français les diffi-
cultés pendantes par rapport au canal de Suez.
En effet, dès son arrivée, Nubar-Pacha s'adressa
au gouvernement impérial. Celui-ci lui répondit que
puisqu'il s'agissait de modifications à introduire dans
des contrats signés et exécutés par les deux parties,
il n'avait pas à intervenir dans la discussion ; qu'un
contrat ne se pouvait modifier que du consentement
des contractants, et que dès lors il n'y avait pas d'autre
marche à suivre pour le négociateur, que de s'a-
dresser à la Compagnie. Vous pouvez juger, Mon-
sieur, par cette simple réponse, que le gouvernement
français a, sur ce que vous nommez « les prétendus
droits contractuels de la Compagnie), une opinion
diamétralement opposée à la votre.
Conformément à cet avis, Nubar-Pacha s'adressa
à la Compagnie et dut attendre mon retour d'Egypte
pour ouvrir la négociation avec moi en qualité de
président du Conseil d'administration.
Mais le 16 septembre il adressa au Daily News
de Londres une lettre dans laquelle il annonçait, avec
des détails inquiétants pour les actionnaires de la
Compagnie, l'objet de sa mission.
Cette lettre fut recueillie et publiée par la plu-
part des journaux du continent.
En présence de cette révélation, la Compagnie
garda la silence prudent que vous lui reprochez de
n'avoir pas observé ; et ce silence avait son mérite,
car il laissait passer une allégation grave et d'une
complète inexactitude, l'allégation d'un arrangement
prétendu et qui n'a jamais existé entre le vice-roi et
moi, par lequel je me serais d'avance engagé à rem-
placer toute diminution des ouvriers indigènes par des
travailleurs bédouins ou syriens ou par des coolies
importés de la Chine.
Voici d'ailleurs la lettre par laquelle j'ai fait
connaître à Nubar-Pacha la résolution du Conseil
d'administration de la Compagnie :
« Paris, le 31 octobre 1863.
» Excellence,
» J'ai l'honneur de vous transmettre la résolution
» que vient de prendre le Conseil d'administration du
» canal de Suez sur les propositions contenues dans
» votre lettre du 12 de ce mois.
» Après l'avoir lue je pense *que vous reconnaîtrez
» la justesse des motifs sur lesquels elle se fonde. En
5 la faisant parvenir à S. A. le vice-roi, je vous prie
» d'exprimer à Son Altesse les sentiments de dé-
» vouement et de respectueuse confiance dont
» les membres de la Compagnie sont animés envers
» elle.
» J'aurais désiré que ces questions fussent traitées
» sans éclat entre le gouvernement égyptien et la
» Compagnie ; mais dans une lettre que vous avez
» adressée au Daily-News, lej 16 septembre, et qui a
« été reproduite par un grand nombre de journaux,
Sans doute, le mode de rédaction que nous avons
employé est celui dont se servent les tribunaux dans
leurs actes, par la raison qu'il est le plus net, le
plus clair, le plus précis et le plus concis pour la
constatation des faits et pour l'exposé des textes et
des principes. Par la même raison, il est employé
dans la rédaction des décrets, des délibérations de
tous les corps constitués, depuis le Conseil d'Etat
jusqu'au Conseil municipal. Mais, en outre, il est
d'un usage général, et l'on pourrait presque dire
spécial, dans les grandes compagnies industrielles et
financières. Il n'est pas une de leurs délibérations
importantes qui ne soit formulée de la même
manière.
J'irai plus loin et là où vous signalez une sorte
d'irrévérence, je trouve, moi, un témoignage de dé-
férence et de respect envers le vice-roi dont certai-
nement l'envoyé ne suivait pas les inspirations bien-
veillantes. Nous pouvions peut être imiter la forme
de la proposition qui nous était adressée. Nous
pouvions être aussi brefs dans notre refus que cette
proposition était brève dans la demande, et puisqu'elle
ne nous disait pas les motifs sur lesquels elle s'ap-
puyait, nous tenir sur la même réserve, quant aux
motifs qui nous déterminaient. Cette marche nous
n'avons pas voulu la suivre. Nous avons pensé qu'o-
bligés par notre conscience et notre mandat de dé-
cliner les propositions de Nubar-Pacha, nous devions
au vice-roi l'exposé des motifs profonds, impérieux,
selon nous irréfutables qui avaient formé notre con-
viction et qui, nous l'espérons, éclaireront aussi la
sienne.
Le grief que vous tirez de la publicité donnée à
la négociation, avant qu'elle eût passé par toutes
ses phases régulières et définitives, a plus de valeur.
J'admets facilement avec vous qu'il eût été plus
sage et plus digne, plus conforme aux convenances
et aux usages de n'en rien communiquer au public
avant qu'elle eût traversé toutes ses phases jusqu'à
la dernière.
Il n'en a pas été ainsi ; mais si vous connaissez
les faits je ne comprends pas que vous veuillez en
détourner la responsabilité sur la Compagnie.
Nubar-Pacha partait d'Egypte à peu près au mo-
ment où moi-même je débarquais à Alexandrie bien
qu'il eût été prévenu de ma prochaine arrivée sur
les lieux où il semblait naturel de porter une négo-
ciation entre le gouvernement égyptien et le pré-
sident de la Compagnie de Suez. Des télégrammes
expédiés en Europe, insérés dans Jes journaux, an-
nonçaient que Nubar-Pacha se rendait à Paris pour
arranger avec le gouvernement français les diffi-
cultés pendantes par rapport au canal de Suez.
En effet, dès son arrivée, Nubar-Pacha s'adressa
au gouvernement impérial. Celui-ci lui répondit que
puisqu'il s'agissait de modifications à introduire dans
des contrats signés et exécutés par les deux parties,
il n'avait pas à intervenir dans la discussion ; qu'un
contrat ne se pouvait modifier que du consentement
des contractants, et que dès lors il n'y avait pas d'autre
marche à suivre pour le négociateur, que de s'a-
dresser à la Compagnie. Vous pouvez juger, Mon-
sieur, par cette simple réponse, que le gouvernement
français a, sur ce que vous nommez « les prétendus
droits contractuels de la Compagnie), une opinion
diamétralement opposée à la votre.
Conformément à cet avis, Nubar-Pacha s'adressa
à la Compagnie et dut attendre mon retour d'Egypte
pour ouvrir la négociation avec moi en qualité de
président du Conseil d'administration.
Mais le 16 septembre il adressa au Daily News
de Londres une lettre dans laquelle il annonçait, avec
des détails inquiétants pour les actionnaires de la
Compagnie, l'objet de sa mission.
Cette lettre fut recueillie et publiée par la plu-
part des journaux du continent.
En présence de cette révélation, la Compagnie
garda la silence prudent que vous lui reprochez de
n'avoir pas observé ; et ce silence avait son mérite,
car il laissait passer une allégation grave et d'une
complète inexactitude, l'allégation d'un arrangement
prétendu et qui n'a jamais existé entre le vice-roi et
moi, par lequel je me serais d'avance engagé à rem-
placer toute diminution des ouvriers indigènes par des
travailleurs bédouins ou syriens ou par des coolies
importés de la Chine.
Voici d'ailleurs la lettre par laquelle j'ai fait
connaître à Nubar-Pacha la résolution du Conseil
d'administration de la Compagnie :
« Paris, le 31 octobre 1863.
» Excellence,
» J'ai l'honneur de vous transmettre la résolution
» que vient de prendre le Conseil d'administration du
» canal de Suez sur les propositions contenues dans
» votre lettre du 12 de ce mois.
» Après l'avoir lue je pense *que vous reconnaîtrez
» la justesse des motifs sur lesquels elle se fonde. En
5 la faisant parvenir à S. A. le vice-roi, je vous prie
» d'exprimer à Son Altesse les sentiments de dé-
» vouement et de respectueuse confiance dont
» les membres de la Compagnie sont animés envers
» elle.
» J'aurais désiré que ces questions fussent traitées
» sans éclat entre le gouvernement égyptien et la
» Compagnie ; mais dans une lettre que vous avez
» adressée au Daily-News, lej 16 septembre, et qui a
« été reproduite par un grand nombre de journaux,
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