Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1863 15 novembre 1863
Description : 1863/11/15 (A8,N178). 1863/11/15 (A8,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 455
» Ou bien encore enlevez la concession du canal
à la Compagnie universelle, coupable de représenter
de grands capitaux français, pour transférer cette
concession à une compagnie purement anglaise, il
n'y aura plus de difficultés ni sur la question des
fellahs, ni sur la question des terrains.
» L'épreuve est déjà faite.
» Pendant dix ans, de 1851 à 1860, les fellahs,
au nombre de 30, de 40 et de 50,000 hommes, ont
été employés dans les conditions de travail les plus
déplorables, pour l'intérêt et le service de l'Angle-
terre. La Porte s'est bien gardé d'en dire un mot.
Elle ne s'est aperçue du mode d'organisation du tra-
vail, en Egypte, que lorsque l'Angleterre lui a pres-
crit d'introduire le trouble dans les progrès du canal
de Suez.
» Quant aux terrains concédés : précisément afin de
créer une concurrence au canal de Suez, l'Angleterre
sollicita en faveur d'une compagnie exclusivement
anglaise, cela va sans dire, la concession du chemin
de fer de l'Euphrate qui, sur une étendue de seize
cents kilomètres, coupait en deux l'empire ottoman.
Naturellement cette concession ne fit aucune diffi-
culté, et, dans son acte, la Turquie octroyait à la
Compagnie anglaise, sur cette longueur de 1,600 ki-
lomètres et sur une largeur non définie, non pas
un désert nu, mais « les terres, les bois, les forêts
» et les carrières propriétés de l'État. »
» Le ministre turc, signataire de cet acte de con-
cession, est le ministre turc qui a signé la note du
6 avril contre les terrains concédés dans l'isthme.
» Ainsi donc, abonder dans le sens de la note
du 6 avril, soutenir avec elle que la Compagnie n'a
de droit que ceux que voudra bien lui laisser la
Turquie, c'est jouer en plein le jeu de l'Angleterre,
c'est mettre le sort du canal entre les mains de l'An-
gleterre, c'est lui fournir les moyens de l'anéantir
ou de s'en emparer pour son compte.
» Cette dernière pensée est déjà assez populaire
dans la finance britannique, pour que sir Henry
Bulwer se soit fait fort auprès du divan de réunir
à la Bourse de Londres les millions sterling néces-
saires pour la réaliser.
» Si ce jour luisait jamais, l'entreprise du canal
ne sera plus, soit à Constantinople, soit à Londres, ni
impossible, ni ruineuse, ni suspecte.
» Telle est la question; il n'y en a pas d'autre.
Tout le reste est de l'artifice.
» J'ai l'honneur, etc.
» UN ACTIONNA IRE-FOND A l EUR.
» Paris, le 10 novembre 1863. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les travaux de la Compagnie de Suez se pour-
suivent avec une régularité et une activité qui ne
laissent rien à désirer.
Les contingents se succèdent sans interruption
dans les chantiers de l'isthme.
Le canal d'eau douce marche rapidement vers
Suez. Avant la fin de l'année, il aura porté les eaux
du Nil au sein de la mer Rouge. Nous en avons lu
l'assurance formelle dans les lettres des ingénieurs
qui dirigent ces travaux.
C'est la meilleure réponse que nous puissions faire
à certains bruits qu'on a essayé d'accréditer, et par
lesquels on prétendait qu'il n'y avait plus d'ouvriers
sur les travaux et que les opérations étaient sus-
pendues.
Rien ne peut expliquer la mise en circulation de
semblables rumeurs, rien du moins de ce qui se
passe dans l'isthme.
Non-seulement l'administration marche à son but
avec calme et sans inquiétude, mais encore elle
prend ses dispositions pour reporter sur la ligne en-
tière toutes les forces dont elle peut disposer, forces
humaines, forces mécaniques.
La commission d'ingénieurs et d'administrateurs,
déléguée en Egypte, est, comme nous l'avons an-
noncé, de retour à Paris. Elle a rédigé un large
programme pour le développement des travaux, pour
le règlement de toutes les questions qui doivent suc-
cessivement se présenter aux habiles ingénieurs qui
sont sur les lieux.
Nous avons déjà parlé du marché conclu avec un
entrepreneur français qui prend à forfait l'achève-
ment de l'excavation tout entière du seuil d'El-
Guisr.
Une autre maison , également française , eclle
de MM. Dussaud frères, qui a exécuté les immenses
travaux du port de Marseille, vient de passer
avec la Compagnie un marché par lequel elle s'en-
gage à établir les deux jetées, est et ouest, de Port-
Saïd, sur les plans arrêtés par les ingénieurs, à une
profondeur de 8 mètres, dans un délai maximum de
quatre années, de manière à permettre à cette époque
l'entrée de la grande navigation dans le nouveau
port méditerranéen.
C'est sur la proposition du directeur général des
travaux, approuvée par la commission consultative
et par la commission d'inspection de retour d'Egypte,
(, i le contrat qui engage MM. Dussaud et la Com-
pagnie a été accepté et sanctionné par le Conseil
d'administration dans sa dernière séance.
Enfin la Compagnie s'occupe de confier à des tâ-
cherons les travaux de dragage qu'elle veut faire
exécuter par lots séparés sur les divers points du
parcours du canal maritime. Un cahier des chargea
» Ou bien encore enlevez la concession du canal
à la Compagnie universelle, coupable de représenter
de grands capitaux français, pour transférer cette
concession à une compagnie purement anglaise, il
n'y aura plus de difficultés ni sur la question des
fellahs, ni sur la question des terrains.
» L'épreuve est déjà faite.
» Pendant dix ans, de 1851 à 1860, les fellahs,
au nombre de 30, de 40 et de 50,000 hommes, ont
été employés dans les conditions de travail les plus
déplorables, pour l'intérêt et le service de l'Angle-
terre. La Porte s'est bien gardé d'en dire un mot.
Elle ne s'est aperçue du mode d'organisation du tra-
vail, en Egypte, que lorsque l'Angleterre lui a pres-
crit d'introduire le trouble dans les progrès du canal
de Suez.
» Quant aux terrains concédés : précisément afin de
créer une concurrence au canal de Suez, l'Angleterre
sollicita en faveur d'une compagnie exclusivement
anglaise, cela va sans dire, la concession du chemin
de fer de l'Euphrate qui, sur une étendue de seize
cents kilomètres, coupait en deux l'empire ottoman.
Naturellement cette concession ne fit aucune diffi-
culté, et, dans son acte, la Turquie octroyait à la
Compagnie anglaise, sur cette longueur de 1,600 ki-
lomètres et sur une largeur non définie, non pas
un désert nu, mais « les terres, les bois, les forêts
» et les carrières propriétés de l'État. »
» Le ministre turc, signataire de cet acte de con-
cession, est le ministre turc qui a signé la note du
6 avril contre les terrains concédés dans l'isthme.
» Ainsi donc, abonder dans le sens de la note
du 6 avril, soutenir avec elle que la Compagnie n'a
de droit que ceux que voudra bien lui laisser la
Turquie, c'est jouer en plein le jeu de l'Angleterre,
c'est mettre le sort du canal entre les mains de l'An-
gleterre, c'est lui fournir les moyens de l'anéantir
ou de s'en emparer pour son compte.
» Cette dernière pensée est déjà assez populaire
dans la finance britannique, pour que sir Henry
Bulwer se soit fait fort auprès du divan de réunir
à la Bourse de Londres les millions sterling néces-
saires pour la réaliser.
» Si ce jour luisait jamais, l'entreprise du canal
ne sera plus, soit à Constantinople, soit à Londres, ni
impossible, ni ruineuse, ni suspecte.
» Telle est la question; il n'y en a pas d'autre.
Tout le reste est de l'artifice.
» J'ai l'honneur, etc.
» UN ACTIONNA IRE-FOND A l EUR.
» Paris, le 10 novembre 1863. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
Les travaux de la Compagnie de Suez se pour-
suivent avec une régularité et une activité qui ne
laissent rien à désirer.
Les contingents se succèdent sans interruption
dans les chantiers de l'isthme.
Le canal d'eau douce marche rapidement vers
Suez. Avant la fin de l'année, il aura porté les eaux
du Nil au sein de la mer Rouge. Nous en avons lu
l'assurance formelle dans les lettres des ingénieurs
qui dirigent ces travaux.
C'est la meilleure réponse que nous puissions faire
à certains bruits qu'on a essayé d'accréditer, et par
lesquels on prétendait qu'il n'y avait plus d'ouvriers
sur les travaux et que les opérations étaient sus-
pendues.
Rien ne peut expliquer la mise en circulation de
semblables rumeurs, rien du moins de ce qui se
passe dans l'isthme.
Non-seulement l'administration marche à son but
avec calme et sans inquiétude, mais encore elle
prend ses dispositions pour reporter sur la ligne en-
tière toutes les forces dont elle peut disposer, forces
humaines, forces mécaniques.
La commission d'ingénieurs et d'administrateurs,
déléguée en Egypte, est, comme nous l'avons an-
noncé, de retour à Paris. Elle a rédigé un large
programme pour le développement des travaux, pour
le règlement de toutes les questions qui doivent suc-
cessivement se présenter aux habiles ingénieurs qui
sont sur les lieux.
Nous avons déjà parlé du marché conclu avec un
entrepreneur français qui prend à forfait l'achève-
ment de l'excavation tout entière du seuil d'El-
Guisr.
Une autre maison , également française , eclle
de MM. Dussaud frères, qui a exécuté les immenses
travaux du port de Marseille, vient de passer
avec la Compagnie un marché par lequel elle s'en-
gage à établir les deux jetées, est et ouest, de Port-
Saïd, sur les plans arrêtés par les ingénieurs, à une
profondeur de 8 mètres, dans un délai maximum de
quatre années, de manière à permettre à cette époque
l'entrée de la grande navigation dans le nouveau
port méditerranéen.
C'est sur la proposition du directeur général des
travaux, approuvée par la commission consultative
et par la commission d'inspection de retour d'Egypte,
(, i le contrat qui engage MM. Dussaud et la Com-
pagnie a été accepté et sanctionné par le Conseil
d'administration dans sa dernière séance.
Enfin la Compagnie s'occupe de confier à des tâ-
cherons les travaux de dragage qu'elle veut faire
exécuter par lots séparés sur les divers points du
parcours du canal maritime. Un cahier des chargea
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