Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1863 15 novembre 1863
Description : 1863/11/15 (A8,N178). 1863/11/15 (A8,N178).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 451
diens, avaient été en 1857 et 1858 amenés par réqui-
sition au chemin de fer du Caire à Suez. Ils s'étaient
montrés turbulents et indisciplinables. Irrités du trai-
tement dont ils étaient l'objet, ils avaient maintes fois
culbuté jusqu'aux terrassements exécutés par les ou-
vriers plus dociles de la basse Egypte et s'échap-
paient des ateliers pendant la nuit. Désireux de les
former à la discipline et au travail, Mohammed-Saïd
me proposa de me charger de ces hommes redoutés.
Ils sont devenus les meilleurs ouvriers de la Com-
pagnie.
En somme, je maintiens que la moyenne du
mouvement mensuel, occasionné par l'organisation
du travail dans l'isthme, n'y dépasse pas certaine-
ment 30,000 hommes.
Si, après toutes ces rectifications, on inclinait à
penser que ce déplacement de 30,000 hommes, par
sa continuité, peut avoir encore des inconvénients
qui devraient être corrigés, la Compagnie serait dis-
posée à se prêter à toutes les modifications qui ne
retarderaient pas l'exécution de ses travaux.
Elle n'a pas choisi elle-même le système actuel,
elle l'a subi. Il lui a été imposé dans le seul intérêt
de l'Egypte. Lorsque Mohammed-Saïd détermina la
distribution et le nombre des contingents, c'est lui
qui décida qu'ils seraient renouvelés chaque mois.
Son but était de faire passer toute la jeune popu-
lation sous les ordres d'ingénieurs habibs et éprou-
vés, de l'habituer au maniement des instruments
perfectionnés de l'Europe, de la façonner à des
modes de travail plus parfaits, de la familiariser avec
les travailleurs européens afin d'effacer dans son
esprit les préjugés de religion et de race. Il dépend
du gouvernement égyptien de changer cet état de
choses, s'il veut bien s'entendre avec l'agent supé-
rieur de la Compagnie en Egypte et avec moi. 11
suffit que la Compagnie n'ait point à éprouver de
lacune ni de chômage dans le règlement de cette
amélioration.
Vous prétendez prouver au public que la Compa-
gnie n'a qu'à gagner à diminuer ses ouvriers et à
doubler les salaires. Vous approuvez la réduction
des contingents à 6,000 hommes. Vous engagez la
Compagnie à se procurer, comme elle le pourra,
8,000 ouvriers recrutés librement, et vous combinez
si bien les choses que cet ensemble de 14,000 ou-
vriers à 2 francs ne doit pas coûter plus cher et
doit faire au moins autant de travail que 20,000
ouvriers à 1 franc. Pourtant, le compte est simple :
20,000 ouvriers à 1 franc forment une dépense de
20,000 francs par jour ; 14,000 ouvriers à 2 francs
donnent une dépense de 28,000 francs.
Je termine, Monsieur, la longue nomenclature
des erreurs et des inexactitudes de votre article,
pour lequel vous ne vous êtes pas contenté de votre
propre publicité. Une activité secrète multiplie les
échos de votre article. Je le trouve successivement
reproduit dans les principaux organes de la presse
parisienne. Or, j'affirme, je suis certain, j'ai la
preuve que dans plusieurs au moins de ces organes,
ces reproductions sont des insertions payées. Je
consulte leur tarif pour les insertions de cette espèce
et j'y lis : « 5 francs la ligne, » et à l'heure où j'écris,
nous en sommes à la quatrième de ces reproduc-
tions. Est-ce vous, Monsieur, qui, en sus de votre
travail, dans votre zèle pour ou contre le canal,
vous imposez cette grosse dépense; ou, si ce n'est
pas vous, quelle est donc la main inconnue, quelle
est donc la caisse mystérieuse qui s'ouvre si géné-
reusement à la propagation de votre écrit ?
Vous annoncez une seconde campagne contre la
Compagnie. Vous semblez disposé à lui contester son
existence. Elle n'en aura pas moins vécu et fonc-
tionné depuis cinq ans ; elle n'en aura pas moins
dépensé 70 millions à démontrer pratiquement, même
à l'Angleterre, la possibilité du percement de l'isthme ;
elle n'en aura pas moins vaincu le désert ; elle n'en
sera pas moins en mesure d'inaugurer, dans un
mois, la première réalisation d'une communication
directe entre les deux mers.
Quant aux droits et aux contrats de la Compa-
gnie, ils sont sous la garantie de la foi publique,
sous la sauvegarde de l'intérêt universel, sous la
protection vigilante du gouvernement de l'Em-
pereur.
La Compagnie n'a pas à s'inquiéter et ne s'inquiète
pas.
J'ai l'honneur de vous saluer.
FERD. DE LESSEPS.
LE YBAI DE LA QUESTION.
Un actionnaire-fondateur de la Compagnie univer-
selle, homme considérable par sa position personnelle
et son expérience politique, nous invite à soumettre
par la voie de notre journal à la Semaine financière
les observations suivantes :
A M. le rédacteur de la Semaine financière.
« Monsieur, je viens de lire votre article du 7 de
ce mois sur la Compagnie du canal de Suez. Je n'en-
tends pas entrer avec vous dans tous les détails de
votre discussion, mais elle me frappe par une lacune
importante que j'ai besoin de vous signaler. S'il est
d'axiome que les questions bien posées sont plus d'à
moitié résolues, l'axiome est deux fois vrai pour la
question du canal de Suez. Or, selon moi, vous la
posez mal et sur un terrain faux.
» Vous nous avez beaucoup parlé et parlé uni-
diens, avaient été en 1857 et 1858 amenés par réqui-
sition au chemin de fer du Caire à Suez. Ils s'étaient
montrés turbulents et indisciplinables. Irrités du trai-
tement dont ils étaient l'objet, ils avaient maintes fois
culbuté jusqu'aux terrassements exécutés par les ou-
vriers plus dociles de la basse Egypte et s'échap-
paient des ateliers pendant la nuit. Désireux de les
former à la discipline et au travail, Mohammed-Saïd
me proposa de me charger de ces hommes redoutés.
Ils sont devenus les meilleurs ouvriers de la Com-
pagnie.
En somme, je maintiens que la moyenne du
mouvement mensuel, occasionné par l'organisation
du travail dans l'isthme, n'y dépasse pas certaine-
ment 30,000 hommes.
Si, après toutes ces rectifications, on inclinait à
penser que ce déplacement de 30,000 hommes, par
sa continuité, peut avoir encore des inconvénients
qui devraient être corrigés, la Compagnie serait dis-
posée à se prêter à toutes les modifications qui ne
retarderaient pas l'exécution de ses travaux.
Elle n'a pas choisi elle-même le système actuel,
elle l'a subi. Il lui a été imposé dans le seul intérêt
de l'Egypte. Lorsque Mohammed-Saïd détermina la
distribution et le nombre des contingents, c'est lui
qui décida qu'ils seraient renouvelés chaque mois.
Son but était de faire passer toute la jeune popu-
lation sous les ordres d'ingénieurs habibs et éprou-
vés, de l'habituer au maniement des instruments
perfectionnés de l'Europe, de la façonner à des
modes de travail plus parfaits, de la familiariser avec
les travailleurs européens afin d'effacer dans son
esprit les préjugés de religion et de race. Il dépend
du gouvernement égyptien de changer cet état de
choses, s'il veut bien s'entendre avec l'agent supé-
rieur de la Compagnie en Egypte et avec moi. 11
suffit que la Compagnie n'ait point à éprouver de
lacune ni de chômage dans le règlement de cette
amélioration.
Vous prétendez prouver au public que la Compa-
gnie n'a qu'à gagner à diminuer ses ouvriers et à
doubler les salaires. Vous approuvez la réduction
des contingents à 6,000 hommes. Vous engagez la
Compagnie à se procurer, comme elle le pourra,
8,000 ouvriers recrutés librement, et vous combinez
si bien les choses que cet ensemble de 14,000 ou-
vriers à 2 francs ne doit pas coûter plus cher et
doit faire au moins autant de travail que 20,000
ouvriers à 1 franc. Pourtant, le compte est simple :
20,000 ouvriers à 1 franc forment une dépense de
20,000 francs par jour ; 14,000 ouvriers à 2 francs
donnent une dépense de 28,000 francs.
Je termine, Monsieur, la longue nomenclature
des erreurs et des inexactitudes de votre article,
pour lequel vous ne vous êtes pas contenté de votre
propre publicité. Une activité secrète multiplie les
échos de votre article. Je le trouve successivement
reproduit dans les principaux organes de la presse
parisienne. Or, j'affirme, je suis certain, j'ai la
preuve que dans plusieurs au moins de ces organes,
ces reproductions sont des insertions payées. Je
consulte leur tarif pour les insertions de cette espèce
et j'y lis : « 5 francs la ligne, » et à l'heure où j'écris,
nous en sommes à la quatrième de ces reproduc-
tions. Est-ce vous, Monsieur, qui, en sus de votre
travail, dans votre zèle pour ou contre le canal,
vous imposez cette grosse dépense; ou, si ce n'est
pas vous, quelle est donc la main inconnue, quelle
est donc la caisse mystérieuse qui s'ouvre si géné-
reusement à la propagation de votre écrit ?
Vous annoncez une seconde campagne contre la
Compagnie. Vous semblez disposé à lui contester son
existence. Elle n'en aura pas moins vécu et fonc-
tionné depuis cinq ans ; elle n'en aura pas moins
dépensé 70 millions à démontrer pratiquement, même
à l'Angleterre, la possibilité du percement de l'isthme ;
elle n'en aura pas moins vaincu le désert ; elle n'en
sera pas moins en mesure d'inaugurer, dans un
mois, la première réalisation d'une communication
directe entre les deux mers.
Quant aux droits et aux contrats de la Compa-
gnie, ils sont sous la garantie de la foi publique,
sous la sauvegarde de l'intérêt universel, sous la
protection vigilante du gouvernement de l'Em-
pereur.
La Compagnie n'a pas à s'inquiéter et ne s'inquiète
pas.
J'ai l'honneur de vous saluer.
FERD. DE LESSEPS.
LE YBAI DE LA QUESTION.
Un actionnaire-fondateur de la Compagnie univer-
selle, homme considérable par sa position personnelle
et son expérience politique, nous invite à soumettre
par la voie de notre journal à la Semaine financière
les observations suivantes :
A M. le rédacteur de la Semaine financière.
« Monsieur, je viens de lire votre article du 7 de
ce mois sur la Compagnie du canal de Suez. Je n'en-
tends pas entrer avec vous dans tous les détails de
votre discussion, mais elle me frappe par une lacune
importante que j'ai besoin de vous signaler. S'il est
d'axiome que les questions bien posées sont plus d'à
moitié résolues, l'axiome est deux fois vrai pour la
question du canal de Suez. Or, selon moi, vous la
posez mal et sur un terrain faux.
» Vous nous avez beaucoup parlé et parlé uni-
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