Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 novembre 1863 01 novembre 1863
Description : 1863/11/01 (A8,N177). 1863/11/01 (A8,N177).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203256p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DÈS DEUX MERS. 4à5
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
(Suite. — Voir les n08 des 1" et 15 octobre.)
Populations danakiles.
Les Chohos habitent depuis la Nubie jusqu'à Mas-
sou ah ; les Danakils suivent les Chohos, et leurs
tribus sont les Hazortas, qui confinent au nord, avec
les Chohos; les Bourhantos et les Dinsarali, et les
Assoubos, remplissent l'espace qui sépare Adulis de
Tadjoura, et s'interposent entre la mer et le Tigré,
qui est la province la plus fertile d'Abyssinie. Ces
trois tribus reçoivent souvent le nom collectif de
Adels, ou Adalys. L'origine de ce nom est fort ob-
scure; elle est, au dire des naturels, le synonyme
d'amis, et c'est par le nom d'amis que les populations
gallas accueillent la bienvenue des caravanes qui
viennent leur apporter les marchandises d'Europe
et d'Asie qui ne pénètrent dans l'intérieur de l'Afri-
que que par leur intermédiaire. Le marchand est
toujours bien venu des sauvages. Le nom générique
d'Adel avait été donné à tous les peuples qui vivaient
sur le territoire qui s'étend depuis le Shoa jusqu'à
la mer Rouge, et les cartes du moyen âge y font
figurer un royaume d'Adel au moins très-probléma-
tique; ce nom est peut-être bien commémoratif de
l'invasion des musulmans en Afrique, sous la con-
duite des descendants d'Aly, ou peut être encore le
dérivé de l'ancien nom (Avalites) que portaient ces
peuples au temps des Grecs et des Romains.
Quoiqu'il en soit, les Arabes nomment aujourd'hui
ces populations, Danakils, qui prend pour pluriel Dan-
kali. Quelques étymologistes ont voulu voir dans
Dankali le radical de Galla, qui signifierait, d'après
leurs appréciations, noir. Ce nom générique fut éga-
lement appliqué aux Gallas , qui entre eux usent
d'une autre appellation, et Shan-gallas et Dan-kali
seraient deux modifications de l'ancien Galla préfixé,
tantôt de shan, et tantôt de dan, qui indiqueraient,
dit-on, les lieux de station où séjournaient ces peu-
ples. Les Assoubos passent réellement pour tirer
leur origine des Gallas; ils ont leurs stations sur
les montagnes et sont à l'ouest des Bourhantos et des
Dinsarah, et confinent avec les Taltals du Tigré. Ces
tribus ne prennent du reste elles-mêmes ni l'ap-
pellation d'Adaly, ni celle de Dankali, elles se nom-
ment Affa, et quelques-uns veulent que ce nom se
reporte aussi à l'antiquité romaine et grecque. Il est
certain que sur les documents les plus anciens que
nous possédons, le golfe de Tadjoura se trouve indi-
qué sous le nom de Avalites sinus, et que Affa peut
parfaitement se confondre avec Avalites.
Quelle que soit la vérité à ce sujet, ces peuples
s'administrent aujourd'hui eux-mêmes, et le pouvoir
est héréditaire dans la famille des scheicks. Mais on
a remarqué une bien singulière forme dans la trans-
mission du pouvoir. Les éléments des deux tribus
principales, Bourhantos et Dinsarah, survivent à
leur cohabitation dans les villages, et leurs chefs,
nommés scheicks ou masehaban (ce nom se trouve
être l'un des noms cabalistiques des rabbins, et
du temps de Cosmas, le gouverneur d'Adulis portait
déjà le nom d'Eléshaban, ce qui prouverait l'anti-
quité de la civilisation africaine), sont alternative-
ment pris par ordre de primogéniture dans la famille
souveraine qui s'est perpétuée dans chaque tribu, de
telle sorte que lorsque le maschaban appartient à une
tribu, l'aîné de la famille principale de l'autre tribu
devient, sous le nom de vizir, le ministre dirigeant
du petit État, et est appelé à succéder à la puis-
sance souveraine. On a évité ainsi, avec habileté,
toutes les factions qui pourraient tendre à s'empa-
rer violemment du pouvoir. On se ferait du reste une
fausse idée du pouvoir du maschaban ou de celui du
vizir, si l'on pensait qu'il va jusqu'à contraindre les
gens des tribus à faire quelque chose qui pût être
contraire aux ùsages que leurs pères leur ont
transmis.
Les Affas se divisent en deux grandes fractions
d'Orientaux et d'Occidentaux. On vient de dénom-
brer les tribus des Adalys ou Danakils orientaux;
les Danakils occidentaux confinent aux provinces
d'Ellat et de Shoa , qui font partie de l'empire
d'Abyssinie, et se divisent eux-mêmes en trois tri-
bus principales connues sous le nom de Debeneh,
de Véheman et de Modaïtes. Ils s'interposent dans
l'ordre où ils sont nommés, entre le Shoa et les
Adalys, nom fréquemment' appliqué aux tribus
orientales. Une vieille tradition veut que le mas-
chaban ou sultan de la tribu des Adalys, qui a son
principal établissement à Tadjoura, ait eu autre-
fois une puissance qui était reconnue par les autres
tribus, et cette tradition serait assez d'accord avec
les documents du moyen âge, qui parlent d'un
royaume des Adels.
La solidarité des tribus danakiles n'existe que
lorsqu'il s'agit de se prononcer sur des intérêts qui
concernent la nation tout entière, et lorsqu'il faut
soutenir une guerre contre des étrangers; toutes les
tribus s'unissent alors et envoient leurs contingents de
guerre pour résister aux invasions de l'ennefiai. Les
cessions de territoire faites à la France ont été
garanties collectivement et solidairement par les
chefs de toutes les tribus qui viennent d'être dé-
nommées.
Les tribus maritimes et celles qui habitent l'Ouest
sont quelquefois en mésintelligence ; les tribus orien-
tales se réunissent dans ce cas pour résister aux Mo-
daïtes. Dans ces guerres, les Debeneh et les Vehe-
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
(Suite. — Voir les n08 des 1" et 15 octobre.)
Populations danakiles.
Les Chohos habitent depuis la Nubie jusqu'à Mas-
sou ah ; les Danakils suivent les Chohos, et leurs
tribus sont les Hazortas, qui confinent au nord, avec
les Chohos; les Bourhantos et les Dinsarali, et les
Assoubos, remplissent l'espace qui sépare Adulis de
Tadjoura, et s'interposent entre la mer et le Tigré,
qui est la province la plus fertile d'Abyssinie. Ces
trois tribus reçoivent souvent le nom collectif de
Adels, ou Adalys. L'origine de ce nom est fort ob-
scure; elle est, au dire des naturels, le synonyme
d'amis, et c'est par le nom d'amis que les populations
gallas accueillent la bienvenue des caravanes qui
viennent leur apporter les marchandises d'Europe
et d'Asie qui ne pénètrent dans l'intérieur de l'Afri-
que que par leur intermédiaire. Le marchand est
toujours bien venu des sauvages. Le nom générique
d'Adel avait été donné à tous les peuples qui vivaient
sur le territoire qui s'étend depuis le Shoa jusqu'à
la mer Rouge, et les cartes du moyen âge y font
figurer un royaume d'Adel au moins très-probléma-
tique; ce nom est peut-être bien commémoratif de
l'invasion des musulmans en Afrique, sous la con-
duite des descendants d'Aly, ou peut être encore le
dérivé de l'ancien nom (Avalites) que portaient ces
peuples au temps des Grecs et des Romains.
Quoiqu'il en soit, les Arabes nomment aujourd'hui
ces populations, Danakils, qui prend pour pluriel Dan-
kali. Quelques étymologistes ont voulu voir dans
Dankali le radical de Galla, qui signifierait, d'après
leurs appréciations, noir. Ce nom générique fut éga-
lement appliqué aux Gallas , qui entre eux usent
d'une autre appellation, et Shan-gallas et Dan-kali
seraient deux modifications de l'ancien Galla préfixé,
tantôt de shan, et tantôt de dan, qui indiqueraient,
dit-on, les lieux de station où séjournaient ces peu-
ples. Les Assoubos passent réellement pour tirer
leur origine des Gallas; ils ont leurs stations sur
les montagnes et sont à l'ouest des Bourhantos et des
Dinsarah, et confinent avec les Taltals du Tigré. Ces
tribus ne prennent du reste elles-mêmes ni l'ap-
pellation d'Adaly, ni celle de Dankali, elles se nom-
ment Affa, et quelques-uns veulent que ce nom se
reporte aussi à l'antiquité romaine et grecque. Il est
certain que sur les documents les plus anciens que
nous possédons, le golfe de Tadjoura se trouve indi-
qué sous le nom de Avalites sinus, et que Affa peut
parfaitement se confondre avec Avalites.
Quelle que soit la vérité à ce sujet, ces peuples
s'administrent aujourd'hui eux-mêmes, et le pouvoir
est héréditaire dans la famille des scheicks. Mais on
a remarqué une bien singulière forme dans la trans-
mission du pouvoir. Les éléments des deux tribus
principales, Bourhantos et Dinsarah, survivent à
leur cohabitation dans les villages, et leurs chefs,
nommés scheicks ou masehaban (ce nom se trouve
être l'un des noms cabalistiques des rabbins, et
du temps de Cosmas, le gouverneur d'Adulis portait
déjà le nom d'Eléshaban, ce qui prouverait l'anti-
quité de la civilisation africaine), sont alternative-
ment pris par ordre de primogéniture dans la famille
souveraine qui s'est perpétuée dans chaque tribu, de
telle sorte que lorsque le maschaban appartient à une
tribu, l'aîné de la famille principale de l'autre tribu
devient, sous le nom de vizir, le ministre dirigeant
du petit État, et est appelé à succéder à la puis-
sance souveraine. On a évité ainsi, avec habileté,
toutes les factions qui pourraient tendre à s'empa-
rer violemment du pouvoir. On se ferait du reste une
fausse idée du pouvoir du maschaban ou de celui du
vizir, si l'on pensait qu'il va jusqu'à contraindre les
gens des tribus à faire quelque chose qui pût être
contraire aux ùsages que leurs pères leur ont
transmis.
Les Affas se divisent en deux grandes fractions
d'Orientaux et d'Occidentaux. On vient de dénom-
brer les tribus des Adalys ou Danakils orientaux;
les Danakils occidentaux confinent aux provinces
d'Ellat et de Shoa , qui font partie de l'empire
d'Abyssinie, et se divisent eux-mêmes en trois tri-
bus principales connues sous le nom de Debeneh,
de Véheman et de Modaïtes. Ils s'interposent dans
l'ordre où ils sont nommés, entre le Shoa et les
Adalys, nom fréquemment' appliqué aux tribus
orientales. Une vieille tradition veut que le mas-
chaban ou sultan de la tribu des Adalys, qui a son
principal établissement à Tadjoura, ait eu autre-
fois une puissance qui était reconnue par les autres
tribus, et cette tradition serait assez d'accord avec
les documents du moyen âge, qui parlent d'un
royaume des Adels.
La solidarité des tribus danakiles n'existe que
lorsqu'il s'agit de se prononcer sur des intérêts qui
concernent la nation tout entière, et lorsqu'il faut
soutenir une guerre contre des étrangers; toutes les
tribus s'unissent alors et envoient leurs contingents de
guerre pour résister aux invasions de l'ennefiai. Les
cessions de territoire faites à la France ont été
garanties collectivement et solidairement par les
chefs de toutes les tribus qui viennent d'être dé-
nommées.
Les tribus maritimes et celles qui habitent l'Ouest
sont quelquefois en mésintelligence ; les tribus orien-
tales se réunissent dans ce cas pour résister aux Mo-
daïtes. Dans ces guerres, les Debeneh et les Vehe-
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