Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-16
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 16 octobre 1863 16 octobre 1863
Description : 1863/10/16 (A8,N176). 1863/10/16 (A8,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 419
» Là-dessus aucun scrupule ne doit exister : au con-
traire, car le oué a beau ne pas figurer dans nos gram
maires, c'est une véritable consonne française (bien
qu'elle soit peu usitée, hormis pour les noms propres).
Nos meilleurs auteurs ont écrit :
Les rives du Ouabache;
» La fourrure du ouistiti ;
» Jouer au ouist ;
« Doubler de ouate son corset.
* Et il est permis , dans les vers les plus corrects et
les plus réguliers du monde, de placer deux oui l'un a-
près l'autre, sans que leur rencontre soit réputi'e hia-
tus. Preuve que notre oui oui équivaut tout à fait, pour
le son, à l'anglais ice we, et que nous y regardons le
signe ou comme la représentation d'une pure et simple
consonne (1).
27 juillet 1863.
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
(Suite. — Voir le n° du 1er octobre.)
MISSION DE M. LE COMTE DE RUSSEL.
Négoussié.
Négoussié, porté par ses croyances et son affection
à se rapprocher de la France, avait envoyé à l'Em-
pereur une députation à la tête de laquelle était
placé son propre frère, qui reçut en France un ac-
cueil bienveillant, et trouva la mort avant de revoir
sa patrie, par suite du naufrage que fit sur les côtes
de Nubie le navire sur lequel il avait pris passage.
M. le commandant de Russel, alors capitaine de
frégate, reçut en 1859 l'ordre de se rendre auprès
de Négoussié pour apprécier les ressources de l'A-
byssinie, et s'assurer quelle était la force réelle de ce
souverain. On mit à sa disposition le Yémen, bâ-
timent du commerce français affrêté par le gou-
vernement pour faciliter sa mission.
Dès que le Yémen arriva à Massouah, le bruit se
répandit bien vite que le gouvernement français
voulait faire des acquisitions de terrains sur la
côte d'Abyssinie, et que le roi Négoussié favorisait
ces projets.
L'agent que l'Angleterre entretenait alors à Mas-
souah était un Italien qui, chassé de Florence, sa
patrie, avait trouvé un refuge en Egypte. Entré au
service du pacha, il ne put résister à ses mauvais
instincts ; ses malversations débordèrent bientôt, et
cette patrie lui échappa comme la première. Fuyant
(1) Au reste, il en est du yé comme du wé. Aussi doit-on dire,
sans employer d'apostrophe :
Les eaux de la Yamouna;
La lame du yatagan ;
L'Égypte est préférable au Yémen,
la colère du pacha, il s'était jeté en Abyssinie, où il
tomba aux pieds du consul de S. M. Britannique,
M. Plowden. Accepté d'abord dans la domesticité
privée de cet agent, il devint bientôt son secrétaire,
et par suite de la mort de M. Plowden, il eut l'insi-
gne honneur de représenter, à Massouah, le gou-
vernement de l'illustre souveraine qui tient le sceptre
de la Grande-Bretagne.
Habitué aux brigues et aux intrigues, rompu
aux menées souterraines, cet homme déchaîna, de
concert avec les autorités turques, des tempêtes sur
la tête de M. de Russel.
Un pareil état de chose est intolérable, même pour
des Abyssins, les êtres les plus soumis de la création.
On conçoit combien avait dû s'alarmer l'autorité
turque de la présence du Yémen dans les eaux de
Massouah, et combien avait dû se resserrer le lien qui
tendait à les rapprocher du digne Italien qui repré-
sentait S. M. Britannique.
Cassa, dit Théodoros.
Un chef de l'Amhara, nommé Cassa, dit Théo-
doros, avait profité, pour s'élever au pouvoir, de la
spontanéité avec laquelle Négoussié avait fait sa
soumission au saint-Siége. Soutenu dans cette en-
treprise par le clergé schismatique d'Abyssinie, il se
mit à la tête de l'Eglise nationale, et sa révolte de-
vint bientôt menaçante.
Le consul anglais et la société biblique d'Alexandrie
ne manquèrent pas, assure-t-on, d'appuyer un mouve-
ment hostile au saint-Siége et à la France. Élevé
dans des écoles protestantes anglaises, renégat de
nouveau puisqu'il retourna dans son schisme, un
Abyssin finit, gràce au soutien qu'il trouva par ce
concert, par prendre ou usurper le titre de patriar-
che d'Alexandrie, acheva de donner de la consistance
à la révolte de Cassa en le sacrant empereur d'Abys-
sinie, au préjudice de Négoussié. La lutte ne devait
désormais cesser que par la mort d'un des deux
rivaux (1).
C'est au moment où cette révolution s'accomplis-
sait en Abyssinie, que M. de Russel fut envoyé pour
nouer des relations avec Négoussié , dont les mains
débiles allaient laisser échapper le pouvoir.
Poursuivi par son vassal révolté, Négoussié ne put
se trouver au rendez-vous assigné à M. de Russel ;
cet officier, de son côté, assailli la nuit par les gens
(1) Négoussié tenait à la famille des empereurs d'Abyssinie par
les femmes. Cassa avait tenté d'en faire autant en épousant suc-
cessivement une fille naturelle de Ras-Aly et une fille naturelle d'Ou-
bié. Ras-Aly, étranger à l'Abyssinie, musulman, avait donné la
couronne et une de ses filles à Oubié ; Oubié était de sang royal
Il vit encore, ainsi que Ras-Aly qui veut, dit-on, reprendre le pou-
voir.
» Là-dessus aucun scrupule ne doit exister : au con-
traire, car le oué a beau ne pas figurer dans nos gram
maires, c'est une véritable consonne française (bien
qu'elle soit peu usitée, hormis pour les noms propres).
Nos meilleurs auteurs ont écrit :
Les rives du Ouabache;
» La fourrure du ouistiti ;
» Jouer au ouist ;
« Doubler de ouate son corset.
* Et il est permis , dans les vers les plus corrects et
les plus réguliers du monde, de placer deux oui l'un a-
près l'autre, sans que leur rencontre soit réputi'e hia-
tus. Preuve que notre oui oui équivaut tout à fait, pour
le son, à l'anglais ice we, et que nous y regardons le
signe ou comme la représentation d'une pure et simple
consonne (1).
27 juillet 1863.
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
(Suite. — Voir le n° du 1er octobre.)
MISSION DE M. LE COMTE DE RUSSEL.
Négoussié.
Négoussié, porté par ses croyances et son affection
à se rapprocher de la France, avait envoyé à l'Em-
pereur une députation à la tête de laquelle était
placé son propre frère, qui reçut en France un ac-
cueil bienveillant, et trouva la mort avant de revoir
sa patrie, par suite du naufrage que fit sur les côtes
de Nubie le navire sur lequel il avait pris passage.
M. le commandant de Russel, alors capitaine de
frégate, reçut en 1859 l'ordre de se rendre auprès
de Négoussié pour apprécier les ressources de l'A-
byssinie, et s'assurer quelle était la force réelle de ce
souverain. On mit à sa disposition le Yémen, bâ-
timent du commerce français affrêté par le gou-
vernement pour faciliter sa mission.
Dès que le Yémen arriva à Massouah, le bruit se
répandit bien vite que le gouvernement français
voulait faire des acquisitions de terrains sur la
côte d'Abyssinie, et que le roi Négoussié favorisait
ces projets.
L'agent que l'Angleterre entretenait alors à Mas-
souah était un Italien qui, chassé de Florence, sa
patrie, avait trouvé un refuge en Egypte. Entré au
service du pacha, il ne put résister à ses mauvais
instincts ; ses malversations débordèrent bientôt, et
cette patrie lui échappa comme la première. Fuyant
(1) Au reste, il en est du yé comme du wé. Aussi doit-on dire,
sans employer d'apostrophe :
Les eaux de la Yamouna;
La lame du yatagan ;
L'Égypte est préférable au Yémen,
la colère du pacha, il s'était jeté en Abyssinie, où il
tomba aux pieds du consul de S. M. Britannique,
M. Plowden. Accepté d'abord dans la domesticité
privée de cet agent, il devint bientôt son secrétaire,
et par suite de la mort de M. Plowden, il eut l'insi-
gne honneur de représenter, à Massouah, le gou-
vernement de l'illustre souveraine qui tient le sceptre
de la Grande-Bretagne.
Habitué aux brigues et aux intrigues, rompu
aux menées souterraines, cet homme déchaîna, de
concert avec les autorités turques, des tempêtes sur
la tête de M. de Russel.
Un pareil état de chose est intolérable, même pour
des Abyssins, les êtres les plus soumis de la création.
On conçoit combien avait dû s'alarmer l'autorité
turque de la présence du Yémen dans les eaux de
Massouah, et combien avait dû se resserrer le lien qui
tendait à les rapprocher du digne Italien qui repré-
sentait S. M. Britannique.
Cassa, dit Théodoros.
Un chef de l'Amhara, nommé Cassa, dit Théo-
doros, avait profité, pour s'élever au pouvoir, de la
spontanéité avec laquelle Négoussié avait fait sa
soumission au saint-Siége. Soutenu dans cette en-
treprise par le clergé schismatique d'Abyssinie, il se
mit à la tête de l'Eglise nationale, et sa révolte de-
vint bientôt menaçante.
Le consul anglais et la société biblique d'Alexandrie
ne manquèrent pas, assure-t-on, d'appuyer un mouve-
ment hostile au saint-Siége et à la France. Élevé
dans des écoles protestantes anglaises, renégat de
nouveau puisqu'il retourna dans son schisme, un
Abyssin finit, gràce au soutien qu'il trouva par ce
concert, par prendre ou usurper le titre de patriar-
che d'Alexandrie, acheva de donner de la consistance
à la révolte de Cassa en le sacrant empereur d'Abys-
sinie, au préjudice de Négoussié. La lutte ne devait
désormais cesser que par la mort d'un des deux
rivaux (1).
C'est au moment où cette révolution s'accomplis-
sait en Abyssinie, que M. de Russel fut envoyé pour
nouer des relations avec Négoussié , dont les mains
débiles allaient laisser échapper le pouvoir.
Poursuivi par son vassal révolté, Négoussié ne put
se trouver au rendez-vous assigné à M. de Russel ;
cet officier, de son côté, assailli la nuit par les gens
(1) Négoussié tenait à la famille des empereurs d'Abyssinie par
les femmes. Cassa avait tenté d'en faire autant en épousant suc-
cessivement une fille naturelle de Ras-Aly et une fille naturelle d'Ou-
bié. Ras-Aly, étranger à l'Abyssinie, musulman, avait donné la
couronne et une de ses filles à Oubié ; Oubié était de sang royal
Il vit encore, ainsi que Ras-Aly qui veut, dit-on, reprendre le pou-
voir.
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