Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 403
il réalisera le canal de Suez qui est dans les données
de la Providence et dévolu à notre génération. Toutes
les ressources de la puissante et vieille Angleterre ne
l'empêcheront pas. Dieu le veut! Dieu le veut! et il
sera !
» E. C. BÉLÉGUIC. »
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
La vaste entreprise du percement de l'isthme de
Suez donne un intérêt d'actualité aux dernières ex-
plorations de la mer Rouge, qui ont été principale-
ment dirigées par MM. Henri Lambert, vice-consul
de France à Aden, le comte de Rusfel et le vicomte
A. Fleuriot de Langle, contre-amiral, alors capitaine
de vaisseau, qui ont visité les eaux de cette mer de
1852 à 1861.
Il est résulté de ces explorations que la naviga-
tion de. la mer Rouge était plus facile que la plu-
part de celles que les caboteurs européens entre-
prennent tous les jours, et que les difficultés dont
la presse anglaise avait voulu se faire une arme
pour combattre le percement de l'isthme de Suez,
ne gisaient que dans l'imagination des cerveaux qui
s'étaient mis, par un sentiment de basse jalousie, au
service de cette idée rétrograde. Il est certain que les
difficultés que l'on rencontre dans l'Archipel, la Man-
che, la mer du Nord, où l'on est exposé à de
longues nuits pendant l'hiver, à des coups de vent
et à des courants violents pendant toute l'année,
ne peuvent se comparer en rien à celles que l'on ren-
contre dans la mer Rouge, dont la navigation se fait
sous un ciel presque constamment serein. Si
l'on éprouve dans cette mer des brises souvent for-
tes, elles sont en général assez régulières pour qu'on
puisse facilement régler sa voilure ; ces brises
n'atteignent que rarement, et pour peu d'heures,
la violence de coups de vents, et encore ces vents
soufflent-ils presque toujours dans la direction du
grand axe de la mer Rouge, en sorte qu'ils ne bat-
tent jamais en côte et sont ainsi peu dangereux
pour les navires qui fréquentent cette mer.
Les recherches faites par ces officiers (1) ont prouvé
qu'il y aurait, pour le commerce européen, un vaste
champ d'opérations dans la mer Rouge, et que déjà ce
commerce atteignait annuellement le chiffre approxi-
matif de 100 millions.
COTE D'ARABIE.
Golfe d'Ackaba. — Canal maritime du Jourdain.
Les ports les plus fréquentés de la mer Rouge sont
aujourd'hui, d'abord celui de Suez, où viendra de
(1) M. Henri Lambert était officier de marine avant d'être vice-
consul.
plus en plus s'accumuler le commerce que l'Inde fait
avec l'Europe, et celui que l'Europe fera avec les
contrées de l'extrême Orient, l'Australie et l'Afrique
orientale; plus tard, le golfe d'Ackaba, qui pénètre
vers le nord-est dans là presqu'île arabique, devien-
dra peut-être, comme le golfe de Suez, le centre
d'un mouvement qui aura pour but l'approvision-
nement de la Syrie et l'exportation de ses produits.
Il ne faut pas oublier qu'Assiongaber, si célèbre par
la - richesse qu'y apportaient les flottes de Salomon à
leur retour de l'Ophyr, encore inconnu, était situé
sur le golfe d'Ackaba.
Un capitaine distingué de la marine anglaise, le
capitaine William Allen, a publié récemment des
études fort curieuses sur un canal maritime qui fe-
rait communiquer le golfe d'Ackaba avec la mer
Morte et les lacs supérieurs qui alimentent le Jour-
dain. La grande dépression des terrains de la val-
lée qui prend naissance à Ackaba permettrait en effet
d'atteindre le but en perçant un seuil relativement
étroit qui la sépare de la mer Rouge. Mais l'exécu-
tion de ce plan ne pourrait s'obtenir qu'en inondant
les vallées les plus prospères de la Palestine, en sorte
qu'il n'est pas présumable que ce projet puisse ja-
mais venir faire concurrence au canal qui traver-
sera l'isthme de Suez, qui, loin de rien détruire,
crée des cultures où il n'existait que le désert. Du
reste, supposons que le canal d'Ackaba ait pénétré
jusqu'au lac de Genezaret; ne faudrait-il pas en-
core, pour qu'il devînt d'utilité européenne, qu'il
pût déboucher dans la Méditerranée, sur la côte
de Syrie? Or tout le monde sait que pendant l'hiver
la mer est si dure dans ces parages, qu'il serait
encore bien plus difficile d'y trouver une plage
accessible que sur la côte d'Egypte, où la plage de
Péluse est relativement clémente et bien abritée.
Pour arriver à faire cette communication, il fau-
drait d'ailleurs couper la chaîne du Carmel, ou
d'autres chaînes aussi fortes, dont les contre-forts
séparent la mer de la vallée du Jourdain : aussi tout
tend à faire regarder ce projet comme une chimère
qui ne se réalisera jamais ; non plus que le fameux
projet de canalisation de l'Oronte qui devrait aussi
se frayer une voie à travers les montagnes, abruptes
de l'Asie Mineure. Laissons donc les Anglais produire
à leur aise des projets irréalisables, et soyons as-
suré que M. Ferdinand de Lesseps a tracé la seule
voie pratique qui puisse rapprocher les marines eu-
ropéennes de 3,000 lieues de l'Inde et de la Chine.
On trouve encore dans ce golfe le port d'Ackaba,
qui lui donne son nom, près duquel sont les grottes
de Jethro. On y rencontre aussi les ruines d'Aylah,
qui fut autrefois une ville florissante. Plusieurs criques
s'ouvrent encore entre Ackaba et Yambo, mais ces
côtes sont en général inhospitalières. Moilah est un
il réalisera le canal de Suez qui est dans les données
de la Providence et dévolu à notre génération. Toutes
les ressources de la puissante et vieille Angleterre ne
l'empêcheront pas. Dieu le veut! Dieu le veut! et il
sera !
» E. C. BÉLÉGUIC. »
EXPLORATION DE LA MER ROUGE.
La vaste entreprise du percement de l'isthme de
Suez donne un intérêt d'actualité aux dernières ex-
plorations de la mer Rouge, qui ont été principale-
ment dirigées par MM. Henri Lambert, vice-consul
de France à Aden, le comte de Rusfel et le vicomte
A. Fleuriot de Langle, contre-amiral, alors capitaine
de vaisseau, qui ont visité les eaux de cette mer de
1852 à 1861.
Il est résulté de ces explorations que la naviga-
tion de. la mer Rouge était plus facile que la plu-
part de celles que les caboteurs européens entre-
prennent tous les jours, et que les difficultés dont
la presse anglaise avait voulu se faire une arme
pour combattre le percement de l'isthme de Suez,
ne gisaient que dans l'imagination des cerveaux qui
s'étaient mis, par un sentiment de basse jalousie, au
service de cette idée rétrograde. Il est certain que les
difficultés que l'on rencontre dans l'Archipel, la Man-
che, la mer du Nord, où l'on est exposé à de
longues nuits pendant l'hiver, à des coups de vent
et à des courants violents pendant toute l'année,
ne peuvent se comparer en rien à celles que l'on ren-
contre dans la mer Rouge, dont la navigation se fait
sous un ciel presque constamment serein. Si
l'on éprouve dans cette mer des brises souvent for-
tes, elles sont en général assez régulières pour qu'on
puisse facilement régler sa voilure ; ces brises
n'atteignent que rarement, et pour peu d'heures,
la violence de coups de vents, et encore ces vents
soufflent-ils presque toujours dans la direction du
grand axe de la mer Rouge, en sorte qu'ils ne bat-
tent jamais en côte et sont ainsi peu dangereux
pour les navires qui fréquentent cette mer.
Les recherches faites par ces officiers (1) ont prouvé
qu'il y aurait, pour le commerce européen, un vaste
champ d'opérations dans la mer Rouge, et que déjà ce
commerce atteignait annuellement le chiffre approxi-
matif de 100 millions.
COTE D'ARABIE.
Golfe d'Ackaba. — Canal maritime du Jourdain.
Les ports les plus fréquentés de la mer Rouge sont
aujourd'hui, d'abord celui de Suez, où viendra de
(1) M. Henri Lambert était officier de marine avant d'être vice-
consul.
plus en plus s'accumuler le commerce que l'Inde fait
avec l'Europe, et celui que l'Europe fera avec les
contrées de l'extrême Orient, l'Australie et l'Afrique
orientale; plus tard, le golfe d'Ackaba, qui pénètre
vers le nord-est dans là presqu'île arabique, devien-
dra peut-être, comme le golfe de Suez, le centre
d'un mouvement qui aura pour but l'approvision-
nement de la Syrie et l'exportation de ses produits.
Il ne faut pas oublier qu'Assiongaber, si célèbre par
la - richesse qu'y apportaient les flottes de Salomon à
leur retour de l'Ophyr, encore inconnu, était situé
sur le golfe d'Ackaba.
Un capitaine distingué de la marine anglaise, le
capitaine William Allen, a publié récemment des
études fort curieuses sur un canal maritime qui fe-
rait communiquer le golfe d'Ackaba avec la mer
Morte et les lacs supérieurs qui alimentent le Jour-
dain. La grande dépression des terrains de la val-
lée qui prend naissance à Ackaba permettrait en effet
d'atteindre le but en perçant un seuil relativement
étroit qui la sépare de la mer Rouge. Mais l'exécu-
tion de ce plan ne pourrait s'obtenir qu'en inondant
les vallées les plus prospères de la Palestine, en sorte
qu'il n'est pas présumable que ce projet puisse ja-
mais venir faire concurrence au canal qui traver-
sera l'isthme de Suez, qui, loin de rien détruire,
crée des cultures où il n'existait que le désert. Du
reste, supposons que le canal d'Ackaba ait pénétré
jusqu'au lac de Genezaret; ne faudrait-il pas en-
core, pour qu'il devînt d'utilité européenne, qu'il
pût déboucher dans la Méditerranée, sur la côte
de Syrie? Or tout le monde sait que pendant l'hiver
la mer est si dure dans ces parages, qu'il serait
encore bien plus difficile d'y trouver une plage
accessible que sur la côte d'Egypte, où la plage de
Péluse est relativement clémente et bien abritée.
Pour arriver à faire cette communication, il fau-
drait d'ailleurs couper la chaîne du Carmel, ou
d'autres chaînes aussi fortes, dont les contre-forts
séparent la mer de la vallée du Jourdain : aussi tout
tend à faire regarder ce projet comme une chimère
qui ne se réalisera jamais ; non plus que le fameux
projet de canalisation de l'Oronte qui devrait aussi
se frayer une voie à travers les montagnes, abruptes
de l'Asie Mineure. Laissons donc les Anglais produire
à leur aise des projets irréalisables, et soyons as-
suré que M. Ferdinand de Lesseps a tracé la seule
voie pratique qui puisse rapprocher les marines eu-
ropéennes de 3,000 lieues de l'Inde et de la Chine.
On trouve encore dans ce golfe le port d'Ackaba,
qui lui donne son nom, près duquel sont les grottes
de Jethro. On y rencontre aussi les ruines d'Aylah,
qui fut autrefois une ville florissante. Plusieurs criques
s'ouvrent encore entre Ackaba et Yambo, mais ces
côtes sont en général inhospitalières. Moilah est un
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.94%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 11/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203254v/f11.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203254v/f11.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203254v/f11.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203254v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203254v
Facebook
Twitter