Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 401
temps à leur parler du canal qui doit, comme c'est bien
connu, ajoute-t-il, relier la Méditerranée à la mer Rouge
par une large tranchée profonde donnant passage aux
gros navires, eV il espère qu'il n'en entendra plus par-
ler que comme d'une entreprise commerciale et scien-
tifique à laquelle tout ami du progrès doit souhaiter
le succès. Puis viennent les doléances stéréotypées sur
le travail forcé qui arrache les fellahs à leurs demeu-
res, les insinuations sur les prétendus arrangements
nouveaux survenus, aplanissant à l'avenir toutes les
difficultés; enfin, il termine sa phraséologie aigre-douce
en disant : « Nous n'avons plus qu'à exprimer l'espoir
1 que la persévérance des actionnaires recevra au mo-
» ment venu la récompense qu'ils méritent en amples
» dividendes. » Ainsi soit-il !
# Quant au Saturday's Revieil.,, l'idjure et l'outrage
sont le fond de son article qui commence ainsi : « Le
» projet ambitieux de M. de Lesseps qui a été sur le
» point d'être rompu brusquement — note du G avril
» — vient d'être remis en discussion, etc.; » toujours
la même supposition, contenue dans tous les journaux
d'outre-Manche emboîtant le pas comme des soldats
prussiens et avec la même obéissance passive. Seule-
ment le Saturday's Rcview dépasse peut-être un peu les
bornes permises — même aux libres journaux anglais
— en fait d'injures et d'outrages. « M. de Lesseps et
» ses coopérateurs sont une bande d'aventuriers étran-
» gers, envahissant le territoire du sultan et infligeant
» à ses sujets des traitements entraînant la mort et la
» maladie (sic). » Généralement la maladie précède la
mort, mais les aventuriers étrangers et le Saturday's Re-
view ont changé cela : la mort d'abord, la maladie en-
suite. En tous cas, si M. de Lesseps et ses coopérateurs
ne sont pas satisfaits de l'aménité du Salurday's Review,
ils sont bien difficiles.
» Déjà un autre journal avait appelé M. de Lesseps
un enthousiaste — comme qui dirait un fou — se lan-
1 çant à l'étourdie dans des projets irréalisables et y en-
traînant les badauds pour les piper ; il est, de plus, un
aventurier ambitieux.
» Un enthousiaste! quel malheur, n'est-ce pas? et
comme le Times et consorts ont bien raison de déplorer
pareille faculté qui va doter le monde du bosphore de
Suez ? Il est vrai, M. de Lesseps est nécessairement un
enthousiaste ; enthousiaste de l'utile, du beau, du gran-
diose, et ses actionnaires le sont également. Nous en
connaissons, de braves ouvriers — le Times dit de pe-
tites gens — qui ont retiré leurs modestes épargnes
du grand-livre pour les mettre dans la folle entre-
prise, et si les ouvriers anglais n'en ont pas fait au-
tant, la faute en est, possible, au Times et consorts. )
D'assez nombreux meetings ont montré clairement à
toute l'Europe que le noble et fier peuple anglais est
loin d'être hostile à la tranchée de l'isthme. Il est bon
de le redire afin que nul ne puisse donner à croire
qu'on confond le peuple avec quelques vieux diploma-
tes et hommes d'État de la vieille école d'antagonisme
quand même ; mais les vieilles idées meurent comme
les vieilles gens; et l'avenir est aux jeunes idées
comme aux hommes jeunes, et d'esprit, et d'âge, et
de cœur; voire dans la rédaction du Saturday's Review
qui, un jour, fera peau neuve elle-même.
» Le ton de YEconomist repose agréablement l'esprit
après tant d'hostilité systématique et amère. M. de
Lesseps est un homme aussi honorable qu'habile.
Toutefois la possibilité du canal, sa praticabilité, l'éta-
blissement des ports, — ici une petite faute d'impres-
sion mettant Port-Saïd sur la mer Rouge, — toutes ces
choses et bien d'autres sont toujours, pour l'Econoniist,
aussi contestables que jamais. A la bonne heure : cela
regarde les ingénieurs de la Compagnie. On nie le
mouvement? Quelle meilleure réponse que de mar-
cher? Ainsi l'on fait : à la fin de 1863 une barque pas-
sera librement de la Méditerranée dans la mer Rouge
et réciproquement, et le premier trajet sera accompli
par le petit boat à vapeur dont S. A. I. le prince Na-
poléon a fait don à la Compagnie. Alors YEconomist
pourra y envoyer voir et vérifier les faits par des yeux
anglais, non prévenus. Jusque là qu'il garde son opi-
nion — et même après — sur toutes les impossibilités
imaginables, il n'en aura pas moins fait preuve de la
plus grande convenance.
» Il en est de même de YExaminer. Seulement cette
feuille, tout en croyant possible le canal, dit qu'il en
sera comme des pyramides qui, tout en donnant une
preuve de la puissance de l'homme, ne révèlent aucun
résultat utile.
» Le Journal des Compagnies anonymes regrette « que
le premier ministre d'Angleterre se soit mis à la
» tête de l'opposition contre le grand projet du canal
» de Suez, et l'ait si obstinément combattu. Dénoncé
Il comme une utopie irréalisable, mis en pièces avec
» une ardeur implacable de ce côté du détroit, et si-
» gnalé comme une opération d'agiotage destinée à
D porter dans les siècles futurs le stigmate indélébile
» de la folie, le projet du canal n'a jamais été men-
» tionné que comme une impossibilité pour un ingénieur
» français ; et le malheureux M. de Lesseps, placé parmi
» les plus visionnaires des faiseurs de projet.. » Qui
oserait en dire autant à lord Palmerston? Qui? Un au-
tre journal anglais. Tant il est vrai que la raison finit
toujours par avoir raison, et que la médisance et la
calomuie retournent à leur auteur qu'elles couvrent de
confusion.
» L'Examiner and Times of Manchester accuse nette-
ment lord Palmerston d'avoir voulu embrouiller l'intel-
ligence britannique pour recruter, contre le canal, l'o-
pinion de la classe industrielle du pays. Il raille très-
plaisamment l'honorable lord, « chevauchant sur deux
D chevaux du cirque — dont un lui manque désormais
*- pour donner ses représentations de l'isthme de
Il Suez, enveloppé dans l'ample robe des intérêts bri-
» tanniques, plus grand que nature, et se montrant
» pour empêcher les bans de mariage entre les deux
» mers fiancées. » Nous signalons l'image, le tableau,
au Charivari. L'Examiner and y qu'aucun journal français n'oserait le faire, au sultan
lord Palmerston, qui, pourtant.
» Le Newcastle-Daily-journal est aussi des plus bien-
veillants pour le canal, et il termine en disant : « La
temps à leur parler du canal qui doit, comme c'est bien
connu, ajoute-t-il, relier la Méditerranée à la mer Rouge
par une large tranchée profonde donnant passage aux
gros navires, eV il espère qu'il n'en entendra plus par-
ler que comme d'une entreprise commerciale et scien-
tifique à laquelle tout ami du progrès doit souhaiter
le succès. Puis viennent les doléances stéréotypées sur
le travail forcé qui arrache les fellahs à leurs demeu-
res, les insinuations sur les prétendus arrangements
nouveaux survenus, aplanissant à l'avenir toutes les
difficultés; enfin, il termine sa phraséologie aigre-douce
en disant : « Nous n'avons plus qu'à exprimer l'espoir
1 que la persévérance des actionnaires recevra au mo-
» ment venu la récompense qu'ils méritent en amples
» dividendes. » Ainsi soit-il !
# Quant au Saturday's Revieil.,, l'idjure et l'outrage
sont le fond de son article qui commence ainsi : « Le
» projet ambitieux de M. de Lesseps qui a été sur le
» point d'être rompu brusquement — note du G avril
» — vient d'être remis en discussion, etc.; » toujours
la même supposition, contenue dans tous les journaux
d'outre-Manche emboîtant le pas comme des soldats
prussiens et avec la même obéissance passive. Seule-
ment le Saturday's Rcview dépasse peut-être un peu les
bornes permises — même aux libres journaux anglais
— en fait d'injures et d'outrages. « M. de Lesseps et
» ses coopérateurs sont une bande d'aventuriers étran-
» gers, envahissant le territoire du sultan et infligeant
» à ses sujets des traitements entraînant la mort et la
» maladie (sic). » Généralement la maladie précède la
mort, mais les aventuriers étrangers et le Saturday's Re-
view ont changé cela : la mort d'abord, la maladie en-
suite. En tous cas, si M. de Lesseps et ses coopérateurs
ne sont pas satisfaits de l'aménité du Salurday's Review,
ils sont bien difficiles.
» Déjà un autre journal avait appelé M. de Lesseps
un enthousiaste — comme qui dirait un fou — se lan-
1 çant à l'étourdie dans des projets irréalisables et y en-
traînant les badauds pour les piper ; il est, de plus, un
aventurier ambitieux.
» Un enthousiaste! quel malheur, n'est-ce pas? et
comme le Times et consorts ont bien raison de déplorer
pareille faculté qui va doter le monde du bosphore de
Suez ? Il est vrai, M. de Lesseps est nécessairement un
enthousiaste ; enthousiaste de l'utile, du beau, du gran-
diose, et ses actionnaires le sont également. Nous en
connaissons, de braves ouvriers — le Times dit de pe-
tites gens — qui ont retiré leurs modestes épargnes
du grand-livre pour les mettre dans la folle entre-
prise, et si les ouvriers anglais n'en ont pas fait au-
tant, la faute en est, possible, au Times et consorts. )
D'assez nombreux meetings ont montré clairement à
toute l'Europe que le noble et fier peuple anglais est
loin d'être hostile à la tranchée de l'isthme. Il est bon
de le redire afin que nul ne puisse donner à croire
qu'on confond le peuple avec quelques vieux diploma-
tes et hommes d'État de la vieille école d'antagonisme
quand même ; mais les vieilles idées meurent comme
les vieilles gens; et l'avenir est aux jeunes idées
comme aux hommes jeunes, et d'esprit, et d'âge, et
de cœur; voire dans la rédaction du Saturday's Review
qui, un jour, fera peau neuve elle-même.
» Le ton de YEconomist repose agréablement l'esprit
après tant d'hostilité systématique et amère. M. de
Lesseps est un homme aussi honorable qu'habile.
Toutefois la possibilité du canal, sa praticabilité, l'éta-
blissement des ports, — ici une petite faute d'impres-
sion mettant Port-Saïd sur la mer Rouge, — toutes ces
choses et bien d'autres sont toujours, pour l'Econoniist,
aussi contestables que jamais. A la bonne heure : cela
regarde les ingénieurs de la Compagnie. On nie le
mouvement? Quelle meilleure réponse que de mar-
cher? Ainsi l'on fait : à la fin de 1863 une barque pas-
sera librement de la Méditerranée dans la mer Rouge
et réciproquement, et le premier trajet sera accompli
par le petit boat à vapeur dont S. A. I. le prince Na-
poléon a fait don à la Compagnie. Alors YEconomist
pourra y envoyer voir et vérifier les faits par des yeux
anglais, non prévenus. Jusque là qu'il garde son opi-
nion — et même après — sur toutes les impossibilités
imaginables, il n'en aura pas moins fait preuve de la
plus grande convenance.
» Il en est de même de YExaminer. Seulement cette
feuille, tout en croyant possible le canal, dit qu'il en
sera comme des pyramides qui, tout en donnant une
preuve de la puissance de l'homme, ne révèlent aucun
résultat utile.
» Le Journal des Compagnies anonymes regrette « que
le premier ministre d'Angleterre se soit mis à la
» tête de l'opposition contre le grand projet du canal
» de Suez, et l'ait si obstinément combattu. Dénoncé
Il comme une utopie irréalisable, mis en pièces avec
» une ardeur implacable de ce côté du détroit, et si-
» gnalé comme une opération d'agiotage destinée à
D porter dans les siècles futurs le stigmate indélébile
» de la folie, le projet du canal n'a jamais été men-
» tionné que comme une impossibilité pour un ingénieur
» français ; et le malheureux M. de Lesseps, placé parmi
» les plus visionnaires des faiseurs de projet.. » Qui
oserait en dire autant à lord Palmerston? Qui? Un au-
tre journal anglais. Tant il est vrai que la raison finit
toujours par avoir raison, et que la médisance et la
calomuie retournent à leur auteur qu'elles couvrent de
confusion.
» L'Examiner and Times of Manchester accuse nette-
ment lord Palmerston d'avoir voulu embrouiller l'intel-
ligence britannique pour recruter, contre le canal, l'o-
pinion de la classe industrielle du pays. Il raille très-
plaisamment l'honorable lord, « chevauchant sur deux
D chevaux du cirque — dont un lui manque désormais
*- pour donner ses représentations de l'isthme de
Il Suez, enveloppé dans l'ample robe des intérêts bri-
» tanniques, plus grand que nature, et se montrant
» pour empêcher les bans de mariage entre les deux
» mers fiancées. » Nous signalons l'image, le tableau,
au Charivari. L'Examiner and y
lord Palmerston, qui, pourtant.
» Le Newcastle-Daily-journal est aussi des plus bien-
veillants pour le canal, et il termine en disant : « La
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