Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1863 15 septembre 1863
Description : 1863/09/15 (A8,N174). 1863/09/15 (A8,N174).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203253f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 385
langue de terre unissant l'Afrique et l'Asie. Si l'on
en croit plusieurs écrivains de l'antiquité, le fameux
Sésostris fut un des premiers qui commença à ouvrir
un canal joignant le Nil et la mer Rouge et qu'au-
rait eu la gloire de terminer Ptolémée-Philadelphe.
L'incurie qui agit lentement, mais détruit sûrement,
finit par couper cette artère si utile et si importante.
On en voit pourtant encore les vestiges. Le vainqueur
des Pyramides projeta un canal à travers l'isthme
sablonneux; mais il était écrit que de sa courte rési-
dence dans ces régions, patrie de la civilisation la
plus antique du monde, il ne devait survivre que la
gloire des armes françaises et le monument scienti-
fique formé par cette réunion de savants qui accom-
pagnèrent le jeune général à travers la Méditerranée
jusqu'aux rives embrasées du Nil.
» Il était réservé à notre époque de produire un
homme de science et de persévérance infinie qui
conçût le projet de réaliser l'idée du premier capitaine
du siècle. Le non moindre honneur était réservé à
la France que cet homme fût un de ses enfants,
et qu'en même temps un descendant du héros
d'Aboukir, César actuel des destinées de cette na-
tion, secondât et patronnât puissamment la réalisa-
tion de cette entreprise qui dans l'histoire associera
son nom à l'une des œuvres les plus avantageuses au
genre humain, aspiration admirable des efforts de la
science et du législateur d'un grand peuple. Mais
tout en constatant la reconnaissance due à ces deux
hommes, nous serions injuste de ne point nommer le
vice-roi Mohammed-Saïd, qui accueillit et s'appropria
les plans grandioses d'un si bel ouvrage, et de qui
M. F. de Lesseps disait devant l'assemblée des ac-
tionnaires, le 1er mai 1862 : « Si Mohammed-Saïd
» n'eût pas vécu, s'il n'eût pas régné en Egypte,
» jamais le canal de Suez n'aurait été entrepris. Un
si grand service rendu à l'humanité a fait coctrac-
» ter au monde une dette envers ce prince; cette
D dette est aussi la nôtre, et nous nous efforcerons
» de l'acquitter, »
y Nous devons aussi une mention à son successeur
Ismaïl, qui saura résister heureusement aux intrigues
que, dans l'objet d'empêcher une entreprise si bien-
faisante, a ourdies la diplomatie anglaise, en prenant
pour instrument le gouvernement décrépit de l'empire
du Croissant. Tous deux, descendants de l'illustre
Mehemet-Ali, ont pris un rang glorieux dans le ca-
talogue des souverains de l'Afrique, et se sont faits
les dignes émules des monarques qui dans l'antiquité
ont contribué à élever si haut le nom de la patrie
des Pharaons.
Nous n'entrerons pas dans le détail de ces intri-
gues, Le plus grand châtiment que puisse leur in-
fliger l'écrivain portant un véritable intérêt au
progrès de l'humanité c'est de les condamner à
l'oubli, afin qu'elles ne souillent pas le tableau que
représente un des plus grands pas réalisés dans la
voie de ce progrès. »
Ici l'auteur retrace à grands traits, depuis la date
du premier acte de concession (1854), tout l'histo-
rique du canal et analyse la concession. Il men-
tionne le succès de la souscription et la formation de
la Compagnie universelle. Il décrit l'isthme et le ter-
rain des travaux. Il raconte les difficultés matérielles
qu'il a fallu surmonter et le degré d'avancement où
sont arrivés ces travaux eux-mêmes, toutes questions
trop familières aujourd'hui à nos lecteurs pour que
nous ayons à leur soumettre ces diverses parties de
l'article qui se termine par cette conclusion :
« Si l'on veut examiner attentivement le bénéfice
qu'apportera au monde entier l'ouverture de ce ca-
nal, il suffit de considérer le nombre de mille lieues
qu'il supprime dans la distance qui nous sépare des
immenses, opulentes et populeuses régions de l'Asie,
comme aussi le rapprochement qu'il établit entre
ces régions et l'Europe civilisée. Les expéditions com-
merciales s'opéreront mutuellement sans interruption,
et par cette route abrégée les produits, âmes de ces
expéditions, diminueront sensiblement de prix, en
accroissant par conséquent le bien-être des classes
les plus pauvres. Ces résultats suffisent par eux-
mêmes pour donner une idée de ce que le monde
gagnera à cette œuvre qui marche vers son achève-
ment.
» Que si maintenant nous les examinons au point
de vue des localités, nous voyons que la Méditerra-
née sera nécessairement le passage de tous les na-
vires qui par le canal se dirigeront vers l'Orient, et
que par conséquent ses rives seront le théâtre de
transactions multiples qui produiront les plus abon-
dants bénéfices. Dès à présent l'Égypte, par la seule
introduction des eaux du Nil dans l'isthme, voit
convertir en campagnes fertiles toutes ces terres
abandonnées depuis la fuite du peuple hébreu, et
compte la population qui commence à couvrir ces
plaines bibliques vers lesquelles accourent ces mêmes
Arabes bédouins qui jusqu'à présent n'avaient connu
d'autre demeure que la face brûlante des déserts.
Que sera pour la patrie des Ptolémées le jour où la
grande artère, en pénétrant dans son cœur, portera
la vie à l'une des extrémités et une nouvelle force
à l'extrémité opposée en se couvrant de tous les na-
vires du monde connu.
» En ce qui nous touche le plus particulièrement,
reconnaissons qu'une partie de ce littoral de la Mé-
diterranée est l'Espagne, et que sur la route de l'ex-
trême Orient se trouve une magnifique possession
insulaire (les Philippines), providentiellement située
et immensément riche, quoique peu connue de nous-
mêmes, appartenant à cette même Espagne. Nous
sommes donc doublement obligés pour la part que
langue de terre unissant l'Afrique et l'Asie. Si l'on
en croit plusieurs écrivains de l'antiquité, le fameux
Sésostris fut un des premiers qui commença à ouvrir
un canal joignant le Nil et la mer Rouge et qu'au-
rait eu la gloire de terminer Ptolémée-Philadelphe.
L'incurie qui agit lentement, mais détruit sûrement,
finit par couper cette artère si utile et si importante.
On en voit pourtant encore les vestiges. Le vainqueur
des Pyramides projeta un canal à travers l'isthme
sablonneux; mais il était écrit que de sa courte rési-
dence dans ces régions, patrie de la civilisation la
plus antique du monde, il ne devait survivre que la
gloire des armes françaises et le monument scienti-
fique formé par cette réunion de savants qui accom-
pagnèrent le jeune général à travers la Méditerranée
jusqu'aux rives embrasées du Nil.
» Il était réservé à notre époque de produire un
homme de science et de persévérance infinie qui
conçût le projet de réaliser l'idée du premier capitaine
du siècle. Le non moindre honneur était réservé à
la France que cet homme fût un de ses enfants,
et qu'en même temps un descendant du héros
d'Aboukir, César actuel des destinées de cette na-
tion, secondât et patronnât puissamment la réalisa-
tion de cette entreprise qui dans l'histoire associera
son nom à l'une des œuvres les plus avantageuses au
genre humain, aspiration admirable des efforts de la
science et du législateur d'un grand peuple. Mais
tout en constatant la reconnaissance due à ces deux
hommes, nous serions injuste de ne point nommer le
vice-roi Mohammed-Saïd, qui accueillit et s'appropria
les plans grandioses d'un si bel ouvrage, et de qui
M. F. de Lesseps disait devant l'assemblée des ac-
tionnaires, le 1er mai 1862 : « Si Mohammed-Saïd
» n'eût pas vécu, s'il n'eût pas régné en Egypte,
» jamais le canal de Suez n'aurait été entrepris. Un
si grand service rendu à l'humanité a fait coctrac-
» ter au monde une dette envers ce prince; cette
D dette est aussi la nôtre, et nous nous efforcerons
» de l'acquitter, »
y Nous devons aussi une mention à son successeur
Ismaïl, qui saura résister heureusement aux intrigues
que, dans l'objet d'empêcher une entreprise si bien-
faisante, a ourdies la diplomatie anglaise, en prenant
pour instrument le gouvernement décrépit de l'empire
du Croissant. Tous deux, descendants de l'illustre
Mehemet-Ali, ont pris un rang glorieux dans le ca-
talogue des souverains de l'Afrique, et se sont faits
les dignes émules des monarques qui dans l'antiquité
ont contribué à élever si haut le nom de la patrie
des Pharaons.
Nous n'entrerons pas dans le détail de ces intri-
gues, Le plus grand châtiment que puisse leur in-
fliger l'écrivain portant un véritable intérêt au
progrès de l'humanité c'est de les condamner à
l'oubli, afin qu'elles ne souillent pas le tableau que
représente un des plus grands pas réalisés dans la
voie de ce progrès. »
Ici l'auteur retrace à grands traits, depuis la date
du premier acte de concession (1854), tout l'histo-
rique du canal et analyse la concession. Il men-
tionne le succès de la souscription et la formation de
la Compagnie universelle. Il décrit l'isthme et le ter-
rain des travaux. Il raconte les difficultés matérielles
qu'il a fallu surmonter et le degré d'avancement où
sont arrivés ces travaux eux-mêmes, toutes questions
trop familières aujourd'hui à nos lecteurs pour que
nous ayons à leur soumettre ces diverses parties de
l'article qui se termine par cette conclusion :
« Si l'on veut examiner attentivement le bénéfice
qu'apportera au monde entier l'ouverture de ce ca-
nal, il suffit de considérer le nombre de mille lieues
qu'il supprime dans la distance qui nous sépare des
immenses, opulentes et populeuses régions de l'Asie,
comme aussi le rapprochement qu'il établit entre
ces régions et l'Europe civilisée. Les expéditions com-
merciales s'opéreront mutuellement sans interruption,
et par cette route abrégée les produits, âmes de ces
expéditions, diminueront sensiblement de prix, en
accroissant par conséquent le bien-être des classes
les plus pauvres. Ces résultats suffisent par eux-
mêmes pour donner une idée de ce que le monde
gagnera à cette œuvre qui marche vers son achève-
ment.
» Que si maintenant nous les examinons au point
de vue des localités, nous voyons que la Méditerra-
née sera nécessairement le passage de tous les na-
vires qui par le canal se dirigeront vers l'Orient, et
que par conséquent ses rives seront le théâtre de
transactions multiples qui produiront les plus abon-
dants bénéfices. Dès à présent l'Égypte, par la seule
introduction des eaux du Nil dans l'isthme, voit
convertir en campagnes fertiles toutes ces terres
abandonnées depuis la fuite du peuple hébreu, et
compte la population qui commence à couvrir ces
plaines bibliques vers lesquelles accourent ces mêmes
Arabes bédouins qui jusqu'à présent n'avaient connu
d'autre demeure que la face brûlante des déserts.
Que sera pour la patrie des Ptolémées le jour où la
grande artère, en pénétrant dans son cœur, portera
la vie à l'une des extrémités et une nouvelle force
à l'extrémité opposée en se couvrant de tous les na-
vires du monde connu.
» En ce qui nous touche le plus particulièrement,
reconnaissons qu'une partie de ce littoral de la Mé-
diterranée est l'Espagne, et que sur la route de l'ex-
trême Orient se trouve une magnifique possession
insulaire (les Philippines), providentiellement située
et immensément riche, quoique peu connue de nous-
mêmes, appartenant à cette même Espagne. Nous
sommes donc doublement obligés pour la part que
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