Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1863 01 octobre 1863
Description : 1863/10/01 (A8,N175). 1863/10/01 (A8,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203254v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 399
travaux de Suez sont donc parfaitement compatibles
avec les progrès de l'agriculture.
Ajoutons qu'une personne très au courant de la
situation égyptienne affirme que la seule récolte du
coton enrichira cette année l'Egypte d'une valeur de
350 à 400 millions. Un pareil résultat est inouï dans
ces contrées, et certes il ne témoigne pas d'un ralen-
tissement quelconque dans le travail des campagnes.
Cependant, tandis que l'Égypte grandit en richesse
et en travail, l'isthme lui prépare de nouveaux élé-
ments de production et de bien-être. Tout à l'heure
le Nil va traverser le désert et le féconder depuis
Raz-el-Ouady jusqu'à Suez, c'est-à-dire sur un es-
pace de plus de 100 kilomètres. D'après les récits de
notre confrère, Suez, pour la première fois, va voir
couler à ses pieds un fleuve d'eau douce, et cette eau
bienfaisante n'était plus qu'à 56 kilomètres de la
ville. C'est en effet jusqu'à cette distance que le ca-
nal est rempli; mais les travaux sont poussés à 20 ki-
lomètres au-delà de ce point. Ils sont entrés dans la
plaine de Suez, où les déblais, par la nature du ter-
rain ne présentent pas de difficultés. Le journal an-
glais ajoute que tous les jours des parties de plaisir
se rendent de Suez vers cette eau désirée pour jouir
de ce charmant spectacle. Le moment est proche où
les habitants de Suez verront arriver, sous leurs
murs, cette route d'eau qui sera l'un des miracles des
temps modernes, et sera un de ces grands services
de plus que l'Egypte devra à son gouvernement
éclairé, à la Compagnie universelle, et au travail obli-
gatoire sans lequel Suez fût restée pour longtemps
au moins dans la désolation et l'aridité de son désert.
Au Sérapéum, c'est-à-dire sur la ligne du canal
maritime, nous savons que le travail se poursuit sans
relâche. Des témoins oculaires nous attestent que la
tranchée est magnifique, pratiquée sur toute sa lar-
geur de 58 mètres, et que, dans certaines parties, les
berges ont atteint une très-grande hauteur. Nous
savons encore qu'une grande activité règne à Port-
Saïd, et que la commission d'inspection de l'isthme y
trouvera de puissants éléments d'action.
Avant de finir, et en laissant au Times la responsa-
bilité de plusieurs de ses assertions que nous ne
croyons pas d'une complète exactitude, nous nous
bornerons à rectifier celles qui nous intéressent le plus
spécialement. Le correspondant du Times se trompe
lorsqu'il raconte que deux commissions sont arrivées
à Alexandrie, l'une pour le compte du gouvernement
français, l'autre pour le compte de la Compagnie
universelle. Tout le monde sait aujourd'hui qu'il n'a
été envoyé en Egypte, qu'une seule commission à la
formation de laquelle notre gouvernement est com-
plètement étranger.
Nous devons démentir aussi la nouvelle d'une ré-
duction quelconque dans le nombre des contingents
fournis ou à fournir par le gouvernement égyptien.
Enfin, si un accident quelconque est arrivé à M. de
Lesseps aux cataractes d'Assouan, nous pensons qu'au
moins la gravité en a été fort exagérée; car nos
lettres qui nous apprennent le retour du président-
fondateur au Caire ne nous en disent pas un mot.
ERNEST DESPLACES.
LE CANAL DE SUEZ ET LA PRESSE ANGLAISE.
Nous ne cessons de répéter à une partie de la
presse anglaise que par la nature de ses attaques
contre le canal de Suez, elle a le tort triste de bles-
ser et d'irriter en France ces sentiments de justice
et de loyauté sans l'échange desquels il n'y a pas
d'alliance possible. C'est comme preuve à l'appui de
cette observation que nous soumettons à nos voisins
britanniques l'article suivant, qui est très-loin d'être,
parmi la presse française, le seul dans le même sens
et dans le même esprit.
E. D.
Sous le titre ci-dessus, on lit dans le Toulonnais.
I.
« Encore le canal de Suez empêchant une partie de la
presse anglaise de dormir 1 Le canal de Suez toujours,
ou mieux, les canaux, puisqu'il y en a deux :
» Canal maritime, courant nord et sud, de Port-Saïd,
dans la Méditerranée, à Suez, sur la mer Rouge;
» Canal d'eau douce, partant du Nil et se dirigeant
vers l'est, jusqu'au lac Timsah ; puis, courant. d'une
part, à ciel ouvert, parallèlement au canal maritime,
jusqu'à Suez ; et conduisant, d'autre part, l'eau douce
en abondance jusqu'à la Méditerranée, en approvision-
nant tous les points situés entre Timsah et Port-Saïd.
C'est merveilleux, c'est à n'y pas croire, quand on
songe qu'il n'y avait rien de fait il y a deux ans; et
les journaux anglais ont bien raison de dire : C'est
impossible, c'est de la réclame, c'est du chantage,
c'est. Notre siècle est le siècle des miracles, quoi-
qu'on l'accuse d'impiété. La foi, la foi vive seule a la
puissance d'opérer des miracles, de trancher, comme
de transporter les montagnes ; d'ordonner à l'eau de
fertiliser le désert immuable dans sa stérilité ; et de nour-
rir des milliers d'hommes où dix cigales seraient na-
guère mortes de faim. Donc la presse anglaise peut ne
pas croire même après avoir vu. Passons, puisqu'elle
est plus incrédule que Thomas, c'est son affaire.
» Le canal maritime est, sans contredit, même dès
ce jour, le plus gigantesque des deux travaux, et
l'esprit reste émerveillé, comme frappé d'admiration,
devant l'énorme tranchée d'El-Guisr. Quel touriste ne
voudra pas se donner cette émotion indicible, en visi-
tant ce qu'il y a de plus intéressant au monde, de
plus grandiose, en fait de travail, de plus utile certes.
» Mais, sans le canal d'eau douce — moins grandiose
— le canal maritime serait à moitié stérile ; il manque-
rait d'un complément indispensable couronnant cette
belle œuvre.
travaux de Suez sont donc parfaitement compatibles
avec les progrès de l'agriculture.
Ajoutons qu'une personne très au courant de la
situation égyptienne affirme que la seule récolte du
coton enrichira cette année l'Egypte d'une valeur de
350 à 400 millions. Un pareil résultat est inouï dans
ces contrées, et certes il ne témoigne pas d'un ralen-
tissement quelconque dans le travail des campagnes.
Cependant, tandis que l'Égypte grandit en richesse
et en travail, l'isthme lui prépare de nouveaux élé-
ments de production et de bien-être. Tout à l'heure
le Nil va traverser le désert et le féconder depuis
Raz-el-Ouady jusqu'à Suez, c'est-à-dire sur un es-
pace de plus de 100 kilomètres. D'après les récits de
notre confrère, Suez, pour la première fois, va voir
couler à ses pieds un fleuve d'eau douce, et cette eau
bienfaisante n'était plus qu'à 56 kilomètres de la
ville. C'est en effet jusqu'à cette distance que le ca-
nal est rempli; mais les travaux sont poussés à 20 ki-
lomètres au-delà de ce point. Ils sont entrés dans la
plaine de Suez, où les déblais, par la nature du ter-
rain ne présentent pas de difficultés. Le journal an-
glais ajoute que tous les jours des parties de plaisir
se rendent de Suez vers cette eau désirée pour jouir
de ce charmant spectacle. Le moment est proche où
les habitants de Suez verront arriver, sous leurs
murs, cette route d'eau qui sera l'un des miracles des
temps modernes, et sera un de ces grands services
de plus que l'Egypte devra à son gouvernement
éclairé, à la Compagnie universelle, et au travail obli-
gatoire sans lequel Suez fût restée pour longtemps
au moins dans la désolation et l'aridité de son désert.
Au Sérapéum, c'est-à-dire sur la ligne du canal
maritime, nous savons que le travail se poursuit sans
relâche. Des témoins oculaires nous attestent que la
tranchée est magnifique, pratiquée sur toute sa lar-
geur de 58 mètres, et que, dans certaines parties, les
berges ont atteint une très-grande hauteur. Nous
savons encore qu'une grande activité règne à Port-
Saïd, et que la commission d'inspection de l'isthme y
trouvera de puissants éléments d'action.
Avant de finir, et en laissant au Times la responsa-
bilité de plusieurs de ses assertions que nous ne
croyons pas d'une complète exactitude, nous nous
bornerons à rectifier celles qui nous intéressent le plus
spécialement. Le correspondant du Times se trompe
lorsqu'il raconte que deux commissions sont arrivées
à Alexandrie, l'une pour le compte du gouvernement
français, l'autre pour le compte de la Compagnie
universelle. Tout le monde sait aujourd'hui qu'il n'a
été envoyé en Egypte, qu'une seule commission à la
formation de laquelle notre gouvernement est com-
plètement étranger.
Nous devons démentir aussi la nouvelle d'une ré-
duction quelconque dans le nombre des contingents
fournis ou à fournir par le gouvernement égyptien.
Enfin, si un accident quelconque est arrivé à M. de
Lesseps aux cataractes d'Assouan, nous pensons qu'au
moins la gravité en a été fort exagérée; car nos
lettres qui nous apprennent le retour du président-
fondateur au Caire ne nous en disent pas un mot.
ERNEST DESPLACES.
LE CANAL DE SUEZ ET LA PRESSE ANGLAISE.
Nous ne cessons de répéter à une partie de la
presse anglaise que par la nature de ses attaques
contre le canal de Suez, elle a le tort triste de bles-
ser et d'irriter en France ces sentiments de justice
et de loyauté sans l'échange desquels il n'y a pas
d'alliance possible. C'est comme preuve à l'appui de
cette observation que nous soumettons à nos voisins
britanniques l'article suivant, qui est très-loin d'être,
parmi la presse française, le seul dans le même sens
et dans le même esprit.
E. D.
Sous le titre ci-dessus, on lit dans le Toulonnais.
I.
« Encore le canal de Suez empêchant une partie de la
presse anglaise de dormir 1 Le canal de Suez toujours,
ou mieux, les canaux, puisqu'il y en a deux :
» Canal maritime, courant nord et sud, de Port-Saïd,
dans la Méditerranée, à Suez, sur la mer Rouge;
» Canal d'eau douce, partant du Nil et se dirigeant
vers l'est, jusqu'au lac Timsah ; puis, courant. d'une
part, à ciel ouvert, parallèlement au canal maritime,
jusqu'à Suez ; et conduisant, d'autre part, l'eau douce
en abondance jusqu'à la Méditerranée, en approvision-
nant tous les points situés entre Timsah et Port-Saïd.
C'est merveilleux, c'est à n'y pas croire, quand on
songe qu'il n'y avait rien de fait il y a deux ans; et
les journaux anglais ont bien raison de dire : C'est
impossible, c'est de la réclame, c'est du chantage,
c'est. Notre siècle est le siècle des miracles, quoi-
qu'on l'accuse d'impiété. La foi, la foi vive seule a la
puissance d'opérer des miracles, de trancher, comme
de transporter les montagnes ; d'ordonner à l'eau de
fertiliser le désert immuable dans sa stérilité ; et de nour-
rir des milliers d'hommes où dix cigales seraient na-
guère mortes de faim. Donc la presse anglaise peut ne
pas croire même après avoir vu. Passons, puisqu'elle
est plus incrédule que Thomas, c'est son affaire.
» Le canal maritime est, sans contredit, même dès
ce jour, le plus gigantesque des deux travaux, et
l'esprit reste émerveillé, comme frappé d'admiration,
devant l'énorme tranchée d'El-Guisr. Quel touriste ne
voudra pas se donner cette émotion indicible, en visi-
tant ce qu'il y a de plus intéressant au monde, de
plus grandiose, en fait de travail, de plus utile certes.
» Mais, sans le canal d'eau douce — moins grandiose
— le canal maritime serait à moitié stérile ; il manque-
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